Blocage d’un lycée privé par des personnels du public !

Communiqué de presse de l’Assemblée Générale Éducation 35

Nous relayons ici le communiqué de presse de l’Assemblée Générale Éducation de l’Ille-et-Vilaine (35), qui a mené une action spectaculaire ce matin, dans un contexte d’austérité budgétaire et d’accaparement de l’argent public par des minorités favorisées au détriment de la masse de la population et du service public. RENDONS L’ARGENT PUBLIC AU SERVICE PUBLIC !

Le 23.09.2025, à Rennes – Communiqué de presse de l’Assemblée Générale Éducation de l’Ille et Vilaine (35)


Dans la continuité de l’appel citoyen du 10 septembre, puis de l’appel intersyndical du 18 septembre, nous, personnel.les et étudiant.es de l’éducation de Rennes en lutte, avons décidé de bloquer l’accès du lycée privé Saint-Martin de Rennes ce mardi 23 septembre au matin.

Nous dénonçons le financement public de l’enseignement privé, vecteur d’inégalités sociales. Nous rappelons que le Conseil départemental d’Ille-et-Vilaine verse plus d’1,1 million d’euros de subventions non-obligatoires à l’enseignement privé alors qu’il réduit sa subvention de 451 000 euros aux collèges publics et ne remplace plus les agent.es des collèges lors d’absences inférieures à 15 jours. En France, l’argent public finance à plus de 75 % les établissements privés, notamment par des contributions facultatives accordées hors de tout contrôle. Nous rappelons que la part des élèves issu.es de familles très favorisées est passée de 26,4% à 40,2% dans les établissements privés entre 2000 et 2021. L’enseignement privé choisit ses élèves et s’adresse à des familles de plus en plus favorisées.

Nous réaffirmons notre attachement à une réelle mixité sociale au sein de nos établissements. Nous voulons une école qui s’adresse à tous.te.s sans distinction. Nous rappelons qu’aujourd’hui plus de 180 établissements privés sont concernés par des plaintes pour violence et abus sexuels. L’argent public ne peut pas être donné sans aucun contrôle de l’Etat. Nous continuerons à nous mobiliser contre ces financements injustes. A l’heure où 44 milliards d’économies sont demandés aux Français.es, nous dénonçons l’argent public qui sert des intérêts privés y compris dans l’Education. Notre mot d’ordre est simple : rendons l’argent public aux services publics !

Tract distribué à plusieurs centaines d’exemplaires aux élèves et personnels du lycée privé St Martin de Rennes bloqué-e-s, aux passant-e-s dans la rue et aux policiers en intervention pour débloquer le lycée en pièce jointe

CSA académique : RSU / Plan égalité diversité

Le CSA académique de novembre était consacré à la lecture du Rapport Social Unique (RSU) et du Plan académique Égalité professionnelle et Diversité.

Vous trouverez ci-dessous le compte rendu du CSA-A et la déclaration de SUD éducation Bretagne. 

Le RSU est un document dans lequel on peut trouver les données essentielles sur les effectifs, les rémunérations, les accidents de services, les congés, les promotions, … il fait 192 pages mais il peut vous être utile pour trouver des réponses à vos questions lors des heures d’informations syndicales ou pour rédiger des tracts.

Par exemple, il y a des informations sur la Protection fonctionnelle : en 2024, le rectorat a reçu 170 demandes de protection fonctionnelle et en a accordé 110. Les organisations syndicales et les représentants du rectorat ont convenu que les plaintes contre les enseignants déposées par les familles est un sujet qui monte dans le 1er degré ; la secrétaire générale a affirmé qu’il y avait des critères d’urgence comme les faits de violences ou attaques sur les réseaux sociaux qui sont pris en compte dans la rapidité de la protection fonctionnelle. Les demandes sont gérés par le service juridique de l’académie.

Mesdames et Messieurs les membres du CSA de l’Académie de Rennes,

Que dire de l’état désastreux dans lequel se trouve le service public d’éducation? Les ministres se succèdent, mais la politique austéritaire reste la même.

C’est l’histoire d’un ministère qui tombe du 51e étage et qui se dit, jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien.

Et pour cause, les casseurs des services publics sont au pouvoir !

Car, ce sont encore 4018 postes qui seront supprimées l’an prochain dont 3256 dans l’enseignement public. Le prétexte avancé est comme à chaque fois la démographie scolaire mais, plutôt que de profiter de cette baisse globale du nombre d’élèves pour réduire la taille des classes et améliorer les conditions d’enseignement et de travail, le gouvernement « Lecornu 2 » continue de dégrader le service public d’éducation et se refuse à toute politique ambitieuse de lutte contre les inégalités sociales et scolaires.

En effet, s’il existe un domaine dans lequel le système scolaire français arrive en tête : c’est celui des inégalités ! Ainsi, nous rappelons que l’observatoire des inégalités a effectué la synthèse des résultats TIMSS et PISA, et cocorico, dans le classement des inégalités au sein des pays de l’OCDE, la France se situe ainsi en première position. Triste constat que nous connaissons tous et toutes depuis plusieurs années.

La priorité doit être de garantir un enseignement de qualité pour tous et toutes avec des personnels formés et qui voudront rester dans l’éducation nationale. Le turn-over n’est jamais un bon signe.

Et notre ministère est en proie depuis de nombreuses années à une crise de la vocation, une crise du recrutement. Dans le rapport social unique que nous étudions aujourd’hui, vous notez que « les ruptures conventionnelles restent stables : 134 ruptures conventionnelles en 2023, 136 en 2024 » : ainsi les enseignants et personnels non-enseignants de notre académie veulent toujours autant quitter l’Éducation nationale.

Les conditions de travail sont tellement dégradées qu’elles en deviennent maltraitantes ; nos collègues sont toujours plus nombreuses et nombreux à vouloir changer de métier, quitter l’Éducation nationale voire même le service public en général.

Supprimer les postes n’est pas la solution pour lutter contre la crise du recrutement. Il faut baisser les effectifs par classe, cesser avec la multiplication des missions non rémunérées qui ne sont rien d’autre que du travail gratuit dissimulé et augmenter les salaires.

Au-delà de l’école, ce budget d’austérité « Lecornu 2 » va renforcer les inégalités sociales. Le gel des prestations sociales, dont les APL et l’allocation adulte handicapé ainsi que le doublement des franchises médicales vont encore plus paupériser les collègues les plus précaires.

Alors que nous étudions aujourd’hui le « Plan académique Égalité professionnelle femmes-hommes /diversité » et que le 25 novembre prochain sera la journée internationale contre les violences sexistes et sexuelles, SUD éducation Bretagne souhaite rappeler que les féminicides continuent d’augmenter : nous en étions au 140 féminicide hier. Là encore, aucun budget digne de ce nom n’est alloué à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Au contraire, les associations qui prennent en charge les victimes de violences voient leurs ressources diminuer.

SUD éducation appelle donc l’ensemble des personnels de l’académie à se mobiliser par la grève et la manifestation le mardi 25 novembre à 18h place de la République à Rennes et le mardi 2 décembre.

Pas d’économies sur l’école publique ! Pas d’économies sur nos vies ! Abrogation de la réforme des retraites !

SUD éducation Bretagne

Déclaration d’intention de grève – période 2

Pour les enseignant·es exerçant dans le 1er degré, le droit de grève est soumis à une déclaration préalable. SUD éducation 35 dénonce cette atteinte au droit de grève et appelle les collègues à déposer leur « déclaration individuelle d’intention de participer à une grève » pour tous les jours de la période, celle-ci n’obligeant pas la participation effective à la grève.

SUD éducation propose cependant un modèle de déclaration d’intention de grève aux enseignant-e-s qui souhaitent l’envoyer à leur IEN. Vous trouverez ci-dessous le modèle de déclaration individuelle d’intention de participation à la grève pour toute la période 2.
Cela a l’avantage de pouvoir être gréviste dès qu’on le souhaite sans se soucier du délai des 48h de prévenance. Et également de mettre en difficulté l’administration tout en la mettant en contradiction par rapport à ce système de déclaration inique qui a été mis en place par Sarkozy.
Cette déclaration peut être proposée dans les intersyndicales.

25.26.P2-déclaration-prealable-grève-4-jours-et-demi

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25.26.P2-déclaration-prealable-grève-4-jours

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Résumé de la réunion de présentation des PAS à la DSDEN.

Un certain nombre de départements expérimentateurs sont déjà rentrés dans le système des PAS à la rentrée 2024 ; le 35 ne devait pas y entrer avant 2026 mais le ministère a demandé a ce qu’un maximum de départements effectue le basculement les PIAL vers les PAS pour la rentrée 2025. C’est un système établit en partenariat avec l’ARS et la MDPH.

Le but est de s’affranchir de la MDPH pour fournir de l’aide aux élèves aux besoins éducatifs particuliers : ils n’ont pas besoin d’avoir une notification MDPH pour y recourir.

Le PAS proposera des expertises pour les élèves vus (avec suivi, analyse du cas, plans d’action vers l’accessibilité des apprentissages, des interventions ponctuelles sur le site…). Les aménagements pourront être pédagogiques en classe / sous la forme d’une aide pédagogique et éducative (EN, éducateur, appui paramédical) / via du matériel pédagogique adapté. Possibilité également d’établir desliens avec les professionnels libéraux (psychomotricien, orthophoniste…). Les PAS ne fournissent PAS d’aide humaine (AESH), c’est du ressort de la MDPH. En revanche ils peuvent fournir une aide au remplissage du GEVASCO pour les professeur.es.

Une équipe de PAS : un.e éduc spé + un.e pilote de PAS de l’éducation nationale (c’est à dire enseignant spécialisé « de préférence mais ce n’est pas une obligation ») En cas de congé maladie/maternité etc de l’éduc spé cela relève du médico social; dans le cas du pilote de PAS, il n’y a pas de solution de remplacement.

Cette démarche prend appui sur un travail en partenariat avec le secteur medico-social (CMPP notamment : mais cela ne permettra pas d’accéder plus vite à un suivi au CMPP, c’est une aide « supplémentaire »).

Cette analyse et ces adaptations mises en place par les PAS sont aussi un éclairage pour le travail de maMDPH si les familles ont recours à cette dernière pour leur enfant (d’où le partenariat).

La MDPH aurait souvent dit que l’accompagnement humain paraissait être une solution (AESH) faute d’informations antécédentes sur les élèves, alors que d’autres types d’adaptations pourraient être mieux.

Liste des PAS pour la rentrée 2025 dans le 35 et lieux d’implantation dits « Guichets d’Accueil » :

Bain de Bretagne 1 (college le chene vert)

Pacé 1 (college dolto)

Rennes Est 2 (EEPU tregain et EEPU marcel pagnol)

Saint Jacques 1 (antenne RASED)

Saint Malo 1 (EEPU alain colas) + circonscription de St Malo ville

(Il reste 14 PIAL)

Le nombre de PAS est encore à déterminer pour la rentrée 2026, mais à la rentrée 2027 tout le département devrait avoir basculé et abandonné les PIAL pour les PAS.

AESH : indemnité REP/REP+ rétroactif !

Bonne nouvelle pour les AESH : le Conseil d’État reconnaît une discrimination dans le non-versement de l’indemnité REP/REP+. Cela ouvre la voie à des rappels de salaire pour les collègues concerné·es !

Le 16 juillet 2025, le Conseil d’État a donné raison à 9 AESH de la Seine-Saint-Denis : en les excluant du versement de l’indemnité REP/REP+ entre 2015 et 2022, le ministère de l’Éducation nationale a mis en place une inégalité de traitement.

Le Conseil reconnaît que les AESH exercent dans les mêmes conditions que les autres personnels de l’Éducation nationale bénéficiant de cette indemnité, et qu’il n’y avait aucune justification valable à leur exclusion.

C’est une victoire politique et juridique importante, qui fait suite à une première décision en avril 2022 imposant le versement de l’indemnité REP/REP+ à partir de 2023. Elle s’inscrit dans des années de luttes pour la reconnaissance du métier d’AESH : CDIsation, grille salariale, etc.

Des centaines d’autres collègues ont engagé des procédures similaires, avec SUD éducation ou d’autres syndicats. Le ministère doit maintenant verser les sommes dues : SUD accompagnera les AESH jusqu’au bout.

Mais ce n’est pas fini : SUD éducation continue de revendiquer un vrai statut, un vrai salaire, et de meilleures conditions de travail pour les AESH.

Pour les collègues AESH concernés n’ayant pas touché leurs primes, n’hésitez pas à nous contacter à syndicat@sudeducation35.fr pour faire valoir vos droits ! 

Voici le communiqué :

Le 16 juillet 2025, le Conseil d’État a rendu deux décisions concernant 9 collègues accompagnant·es des élèves en situation de handicap (AESH) de Paris et de Seine-Saint-Denis qui demandaient le versement rétroactif de l’indemnité REP/REP+.

Au terme de 5 ans de procédure, c’est donc un désaveu total pour le ministère de l’Éducation nationale puisque le Conseil d’État reconnaît qu’en excluant les personnels AESH du versement de l’indemnité REP/REP+ de 2015 à 2022, il avait créé une discrimination :

Eu égard à la nature de leurs missions et aux conditions d’exercice de leurs fonctions, les accompagnants des élèves en situation de handicap exerçant dans les écoles ou établissements relevant des programmes REP+ et REP sont exposés à des sujétions comparables à celles des personnels titulaires et contractuels bénéficiant de l’indemnité de sujétions en application des décrets du 28 août 2015 et du 29 août 2016. Ils participent en outre à l’engagement professionnel collectif de ces équipes. Les circonstances tenant à la particularité de leur statut et à leurs conditions de recrutement ne sont pas de nature, étant donné l’objet de l’indemnité instituée par le décret du 28 août 2015, à justifier de les exclure du bénéfice de cette indemnité.

Par suite, en jugeant que le pouvoir réglementaire, en excluant les accompagnants des élèves en situation de handicap des catégories de personnel bénéficiant de l’indemnité de sujétions, avait créé une différence de traitement sans rapport avec l’objet du texte qui institue cette indemnité et avait méconnu le principe d’égalité, la cour administrative d’appel n’a ni commis d’erreur de droit ni dénaturé les pièces du dossier.

Extraits des décisions n°500427 et n°500429 du 16 juillet 2025

Quand la lesbophobie tue, les pouvoirs publics ferment les yeux !

C’est avec tristesse et colère que nous avons appris le suicide de notre collègue Caroline Grandjean, professeure des écoles et directrice dans un village du Cantal. SUD éducation présente ses sincères condoléances à sa compagne, sa famille et ses proches. Nous perdons une enseignante engagée auprès de ses élèves, victime de lesbophobie de la part de parents d’élèves et de l’institution.

Depuis décembre 2023, Caroline était victime d’agressions lesbophobes dans son école de Moussage, dans le Cantal ; plusieurs insultes avaient été taguées sur les murs de l’établissement. Alertée, l’inspection a préféré fermer les yeux dans un premier temps, mettant en danger notre collègue. Caroline est même désavouée quand elle décide de communiquer avec les parents d’élèves. Ces derniers enfoncent le clou, suivi·es par la mairie. L’inspectrice ne la soutient pas et lui reproche une telle communication, ne lui propose alors aucune solution et l’invite à retourner au travail.

 Il faudra attendre une menace de mort pour que l’administration réagisse. À la suite de la troisième plainte déposée, l’Inspection académique avertit le préfet et propose enfin à Caroline Grandjean une nouvelle affectation. Les insultes, elles, continuent.

 Engagée, Caroline refusera sa nouvelle affectation. SUD éducation estime effectivement que ce ne sont pas aux travailleur·euses discriminé•es de baisser la tête. L’administration a des obligations : prendre des mesures pour assurer la santé et la sécurité des agent·es et pour lutter contre les LGBTphobies. Un déplacement contraint n’est pas une mesure de protection à la hauteur de la gravité. L’administration aurait dû mettre en place d’autres mesures de protection pour mettre en sécurité Caroline. Les pouvoirs publics auraient dû soutenir publiquement notre collègue et faire front avec elle au lieu de vouloir étouffer l’affaire. SUD éducation estime que la mairie et l’Inspection ont une lourde responsabilité et demande à ce que la lumière soit faite sur leurs décisions.

Le Ministère de l’Éducation nationale ne doit pas fermer les yeux face aux LGBTIphobies qui sévissent dans notre société et donc au travail. Un travail pédagogique doit être mis en place à destination des élèves et des familles. Pour cela, le Ministère doit être garant de la mise en place des programmes d’EVARS et de la défense de ses agent·es face à d’éventuelles menaces des parents d’élèves et de l’extrême-droite.

SUD éducation réitère tout son soutien aux proches de Caroline Grandjean, enseignante lesbienne et engagée.

Les universités doivent accueillir les étudiant-es gazaoui-es !

SUD Éducation dénonce fermement l’annonce faite le 1ᵉʳ août 2025 par le ministre des Affaires étrangères, Jean‑Noël Barrot, selon laquelle toutes les évacuations de Gazaoui·es vers la France sont suspendues jusqu’à la conclusion d’une enquête interne concernant une étudiante accusée de propos antisémites. 

Cette décision se fait sous la pression de groupuscules d’extrême droite soutiens d’Israël qui, à partir d’un cas particulier, souhaitent imposer à la France la fin des évacuations de jeunes gazaoui·es, rompant ainsi avec tous les principes du droit d’asile et de l’accueil des réfugié·es. 

Les discours et les tweets antisémites ignominieux ne sont pas tolérables et SUD éducation combat avec acharnement tous les racismes. Mais pour SUD éducation, il ne peut y avoir de responsabilités collectives pour des actes individuels. 

L’accueil de jeunes gazaoui·es dans les universités et établissements du supérieur en France est bien la moindre compensation humanitaire que peuvent prendre les universités face au drame historique qui se déroule à Gaza et aux responsabilités profondes (historiques comme économiques et militaires) de la France dans ce génocide. Dans le même temps, les universités françaises doivent rompre leurs partenariats avec les établissements du supérieur israélien qui participent au complexe militaro-industriel et à la colonisation. SUD éducation, dans le cadre de la campagne BDS exige des sanctions pour arrêter le colonialisme israélien.

Partout en France, les militantes et militants de SUD éducation oeuvrent auprès des instances des établissements et auprès du consulat de France à Jérusalem pour faire évacuer des étudiant·es, notamment grâce au programme PAUSE qui soutient les universitaires et artistes contraint·es à l’exil, ou à tout autre dispositif qui leur permet d’obtenir une protection et une évacuation vers la France afin de poursuivre des études, droit inaliénable. 

SUD éducation exige : 

  • le rétablissement immédiat des évacuations des étudiant·es gazaoui·es ;
  • l’inscription de droit dans les établissements de l’ESR des étudiant·es gazaoui·es comme cela a été le cas pour les étudiant·es d’Ukraine ou du Liban ;
  • le soutien humain et financier pour garantir à ces étudiant·es réfugié·es des conditions de vie et d’études décentes, par exemple par la création de bourses spécifiques destinées aux étudiant·es réfugié·es gazaoui·es, quelle que soit leur année d’étude. 

Alors que la population de Gaza comme celle de Cisjordanie occupée est soumise à la famine organisée, aux massacres, aux bombardements de camps de réfugié·es, d’écoles ou d’hôpitaux, que des crimes de guerres et un génocide se déroulent sous les yeux du monde, les universités françaises ont un devoir de solidarité élémentaire en ouvrant leurs portes aux étudiant·es gazaoui·es. 

Stop au génocide – Stop à la colonisation – Boycott universitaire contre Israël

déclaration préalable à la grève – période 1

Pour les enseignant·es exerçant dans le 1er degré, le droit de grève est soumis à une déclaration préalable. SUD éducation 35 dénonce cette atteinte au droit de grève et appelle les collègues à déposer leur « déclaration individuelle d’intention de participer à une grève » pour tous les jours de la période, celle-ci n’obligeant pas la participation effective à la grève.

SUD éducation propose cependant un modèle de déclaration d’intention de grève aux enseignant-e-s qui souhaitent l’envoyer à leur IEN. Vous trouverez ci-dessous le modèle de déclaration individuelle d’intention de participation à la grève pour toute la période 5.
Cela a l’avantage de pouvoir être gréviste dès qu’on le souhaite sans se soucier du délai des 48h de prévenance. Et également de mettre en difficulté l’administration tout en la mettant en contradiction par rapport à ce système de déclaration inique qui a été mis en place par Sarkozy.
Cette déclaration peut être proposée dans les intersyndicales.

Élisabeth Borne à Rennes pour célébrer les stages en entreprises: la communauté éducative en deuil et en colère suite à la mort d’un élève

Ce vendredi 27 juin 2025, la ministre de l’éducation nationale, Élisabeth Borne, sera à Rennes pour rencontrer des élèves de seconde qui effectuent actuellement leurs stages en entreprise.

SUD éducation 35 dénonce cette opération de communication très malvenue alors que le mardi 17 juin, un élève de seconde générale du lycée polyvalent Curie-Corot de Saint-Lô, dans la Manche, est mort sur le lieu de son stage d’observation.

SUD éducation tient à exprimer toutes ses condoléances et sa solidarité à la famille de la victime et à l’ensemble des élèves et des personnels de son établissement.

Cette mort tragique doit alerter toute la communauté éducative sur le nombre de jeunes ayant trouvé la mort sur leur lieu de stage d’observation, de période de formation en milieu professionnelle, ou sur leur lieu de travail.

Alors que l’Éducation nationale se montre particulièrement volontariste pour rapprocher l’école du monde de l’entreprise via la promotion des dispositifs de découverte des métiers et des stages, nous déplorons la mort de trois jeunes en quelques mois : un apprenti de 15 ans, un lycéen de bac pro de 17 ans, et récemment un élève de 16 ans de classe de seconde en « séquence d’observation » ont perdu la vie en entreprise. Ces drames doivent impérativement conduire l’Éducation nationale à prendre ses responsabilités concernant la santé et la sécurité des jeunes en entreprises .

Les élèves ne doivent pas être de la chair à patron, exposé·es aux risques, alors qu’ils ou elles restent en situation d’apprentissage. Ces dernier·ères se retrouvent trop souvent dans des situations où le droit du travail n’est pas respecté, exposé·es à des risques professionnels mal évalués et face auxquels ils ou elles ne sont pas formé·es.

Au-delà des élèves en stage, les accidents du travail et les décès au travail concernent particulièrement les jeunes travailleurs et travailleuses. En effet, la Direction générale du travail pointe que plus de la moitié des jeunes de moins de 25 ans mort·es au travail ont moins d’un an d’ancienneté dans leur emploi. L’INRS, Institut national de recherche et sécurité, alerte sur la fréquence des accidents du travail concernant les jeunes de moins de 25 ans, s’élevant à 10 % par an, soit 2,5 fois plus que les l’ensemble des salarié·es.

Le travail tue et SUD éducation en fait le constat depuis longtemps. Les employeur·euses doivent tout mettre en œuvre pour protéger les employé·es, et en particulier les jeunes en situation de stage ou d’apprentissage. Les élèves qui meurent sur leur lieu de travail restent avant tout des élèves et le Ministère de l’Éducation nationale doit prendre toutes ses responsabilités. Il doit assurer la sécurité et la santé des élèves trop souvent exposé·es aux dangers liés au travail.

Enfin, SUD éducation 35 réaffirme l’inutilité des stages de seconde.

Les retours du terrain montrent à quel point ce dispositif de stage en seconde n’a pas été approprié par les équipes et ne répond pas aux besoins des élèves. Une très faible minorité d’élèves a trouvé un stage. On observe que la recherche de stage est particulièrement inégalitaire puisque la responsabilité de la recherche du stage incombe aux élèves et aux familles. Les élèves qui participent à un voyage scolaire linguistique organisé par leur lycée ou au SNU en sont dispensé·es. Le ministère utilise le stage de seconde pour promouvoir le SNU, pourtant largement décrié.

Sud éducation 35 rappelle que le dispositif du stage en seconde est à l’image de la politique du ministère de l’Éducation nationale : il s’agit d’une mesure inutile imposée arbitrairement d’en haut, qui répond davantage à une communication médiatique qu’à un besoin éducatif.

Les vies scolaires sont en colère : en grève le 19 juin

Le 10 juin 2025, Mélanie Grapinet, une AED d’un collège de Haute-Marne, est tuée par un élève dans l’exercice de ses fonctions pendant que des gendarmes procédaient à une fouille des sacs des élèves pour déceler d’éventuelles armes blanches. Notre collègue est alors attaquée mortellement à coup de couteau, par un élève du collège, alors qu’elle était en poste à la grille de l’établissement. Nos organisations syndicales présentent toutes leurs condoléances aux proches, collègues et élèves du collège de Mélanie.

Cet événement tragique met en lumière l’exposition à laquelle les assistant·es d’éducation sont

confronté·es dans l’exercice de leur fonction. Faute de moyens humains suffisants dans les collèges et les lycées, les AED se retrouvent souvent en première ligne, exposés aux risques, dans un rôle de « vigiles d’établissement » qui n’est pas le leur. Proches des élèves, les AED sont primordiaux·ales pour recevoir la parole des jeunes et les accompagner. Par la fonction d’AED, c’est une école bienveillante et émancipatrice qui peut se mettre en place.

Pourtant leurs salaires restent parmi les plus bas de l’Éducation nationale. Aucune des solutions

envisagées par le ministère ces dernières années n’a permis de traiter sérieusement la question de la précarité de nos collègues AED. Les conditions de travail sont quant à elles inacceptables ! Les vies scolaires sont réduites à peau de chagrin alors que les AED doivent souvent composer avec des centaines d’élèves. Même la pénibilité de l’exercice en réseau d’éducation prioritaire ne leur est qu’en partie reconnue puisqu’un·e agent·e ne perçoit que la moitié de la prime perçue par les enseignant·es.

C’est pourquoi nos organisations syndicales CGT éduc’action, FSU et SUD éducation d’Ille-et-Vilaine appellent l’ensemble des personnels de l’Éducation nationale
à
la mobilisation et à la grèvele jeudi 19 juin.

Nous revendiquons :

– le respect des missions des personnels de vie scolaire (AED et CPE)

– la création des postes et recrutement des assistant.e.s d’éducation pour répondre aux besoins

– la création d’une grille nationale de progression salariale à l’ancienneté, dès la première année de CDD

– l’accès aux primes et indemnités dans les mêmes conditions et aux mêmes montants que ceux fixés pour les autres personnels (notamment l’indemnité REP/REP+)

– la baisse du temps de travail

– le recrutement massif de personnels AED et la fin du recrutement par les chef·fes d’établissement : pour un recrutement académique

– l’accès à une formation initiale et continue, sur temps de service

– la création de brigades de remplacement pour assurer les remplacements des collègues absent·es

– un droit à la mobilité, interacadémique et interacadémique.

les élèves ont le droit d’être absent-es pour célébrer les fêtes musulmanes

Rennes, le 5 juin 2025

L’académie de Rennes doit garantir la neutralité de l’État et garantir l’égalité des droits entre les élèves

Ce mardi 3 juin, le principal du collège La Binquenais à Rennes a envoyé un courrier aux élèves et aux familles scolarisé-es dans l’établissement ainsi qu’aux personnels, pour les informer « qu’aucune absence ne pourra être autorisée le vendredi 6 juin 2025 pour la célébration de l’Aïd-el-Kébir. »

L’établissement a annoncé aux familles que « les cours se tiendront normalement, tout comme les épreuves du CFG pour les élèves concernés, et que la présence de tous les élèves est requise. »

Pour rappel, le certificat de formation générale (C.F.G.) valide les acquis dans des domaines de connaissances générale.

SUD éducation 35 dénonce ce qui constitue une discrimination manifeste à l’encontre des élèves de confession musulmane. C’est à l’établissement d’anticiper ces jours fériés et de garantir l’égalité des droits et l’égalité de traitement des élèves quelque soit leur confession.

La circulaire du 18 mai 2004 relative à la laïcité dans les écoles, collèges et lycées, précise que :

  • « des autorisations d’absence doivent pouvoir être accordées aux élèves pour les grandes fêtes religieuses qui ne coïncident pas avec un jour de congé et dont les dates sont rappelées chaque année par une instruction publiée au Bulletin officiel de l’éducation nationale.
  • seules les demandes d’absence systématique ou prolongée doivent être refusées dès lors qu’elles sont incompatibles avec l’organisation de la scolarité.
  • l‘institution scolaire et universitaire, de son côté, doit prendre les dispositions nécessaires pour qu’aucun examen ni aucune épreuve importante ne soient organisés le jour de ces grandes fêtes religieuses. »

Ainsi, le collège de La Binquenais ne respecte pas du tout la circulaire du 18 mai 2004 relative à la laïcité dans les écoles, collèges et lycées.

Pour SUD éducation 35, cette mesure est d’autant plus scandaleuse qu’elle fait suite à un jour férié et « pont » lié au jeudi de l’Ascension et qu’elle précède le jour férié du lundi de la Pentecôte.

SUD éducation 35 demande que cette communication soit annulée et que l’épreuve de CFG prévue le vendredi 6 juin soit réportée ou aménagée pour les élèves concerné-es afin de garantir les droits des élèves.

SUD éducation 35 rappelle que :

  • les élèves sont autorisé·es à s’absenter le jour de l’Aïd comme c’est clairement précisé dans la circulaire du 18/05/2004 :  » Des autorisations d’absence doivent pouvoir être accordées aux élèves pour les grandes fêtes religieuses qui ne coïncident pas avec un jour de congé et dont les dates sont rappelées chaque année par une instruction publiée au B.O  » ;
  • l’éducation aux principes de laïcité ne se conçoit pas sans une lutte déterminée contre toutes les formes de discrimination, et l’institution doit se montrer exemplaire ;
  • une journée d’absence autorisée par cette circulaire ne saurait être considérée comme de « l’absentéisme » dans les écoles et les établissements scolaires ;
  • la liberté de conscience est une liberté fondamentale accordée à tou·tes les citoyen·nes et qu’il ne saurait y avoir de la part de l’Éducation nationale de fichage ethnique ou en lien avec une appartenance religieuse ou supposée.

AESH : heures connexes et rattrapage

A l’approche de la fin d’année, les sorties scolaires se multiplient et les abus aussi : de nombreux.ses AESH se voient imposer des heures supplémentaires non réglementaires par leur hiérarchie, qui les oblige parfois à dépasser très largement leurs horaires ou encore à travailler sur la pause méridienne, alors qu’iels n’ont pas signé d’avenant pour accompagner un élève sur cette même pause. Il était temps d’adresser un rappel au service de gestion des AESH de l’académie de Rennes, dont les coordinateurs eux-mêmes ne semblent pas toujours au fait des règles.

Il est urgent de refuser la propagation des idées fascistes et réactionnaires dans nos écoles et nos établissements !

Adresse intersyndicale CGT éduc’action 35, CNT-STE 35, FNEC-FO-FP 35, FSU 35, SGEN-CFDT 35, SUD éducation 35, UNSA-SE 35

Longtemps l’Éducation Nationale a été relativement préservée et imperméable aux idées véhiculées par l’extrême-droite. La jeunesse était majoritairement rétive aux idées de racisme, de xénophobie, elle était à la pointe des luttes antifascistes. Le vote pour le FN/RN dans le milieu enseignant était quasi nul selon toutes les études électorales.


Hélas, depuis quelques années, et particulièrement depuis plusieurs mois, nous constatons une montée inquiétante des propos racistes et pro RN dans nos établissements. Des collègues, des élèves subissent un racisme de plus en plus décomplexé. Les idées d’extrême-droite se banalisent, en parallèle, des associations d’extrême-droite comme « Parents Vigilants » (Émanation du parti Reconquête de Zemmour) ou « SOS Éducation » font pression sur les établissements et nos collègues en remettant en cause les contenus des apprentissages et en propageant des fakenews, notamment sur l’Éducation à la Vie Affective Relationnelle et à la Sexualité. Ces groupes tentent également d’intimider les équipes et d’entraver l’accès à certaines œuvres culturelles telles que des spectacles sur le thème de l’égalité fille/garçon ou récemment un ouvrage du prix Goncourt des Lycéens. Ils sont relayés par tous les médias d’extrême droite notamment Cnews, le JDD, Europe 1 et tous ceux qui sont sous la coupe de Bolloré et consorts mais aussi par la fachosphère sur Internet. Dans notre département, nos organisations syndicales ont été informées de ces pressions qui sont allées jusqu’à des menaces de mort sur certain·es de nos collègues.


Il y a urgence à mettre un coup d’arrêt à ces propos et agissements. Nous devons nous dresser collectivement et nous donner les moyens de ne plus rien laisser passer. Nous appelons les collègues à informer nos organisations syndicales de tout propos ou agissement problématique afin de pouvoir réagir syndicalement.


Nous rappelons solennellement notre opposition aux xénophobes et racistes. L’extrême droite est un danger pour nos élèves, nos collègues, le service public d’Éducation et pour la démocratie. L’extrême droite a une vision réactionnaire de l’École : la mise en œuvre de son programme aurait des effets terribles. Jamais l’extrême droite ne condamne l’insuffisance des moyens. Jamais elle ne parle de la dégradations des conditions de travail. Jamais elle ne porte un regard critique sur les inégalités scolaires et sociales croissantes, sauf pour rendre l’immigration responsable de tous les problèmes de l’École. On ne trouve rien dans les programmes d’extrême droite qui permettrait de résoudre les fragilités actuelles du système éducatif. Derrière un discours prétendument social, elle promeut en réalité l’obscurantisme, l’autoritarisme, la haine, le racisme, l’antisémitisme, les LGBTIphobies, le sexisme, …


En tant qu’organisations syndicales attachées au progrès social et à la démocratie, nous portons haut et fort les principes républicains, les principes d’égalité, de liberté, de laïcité, de tolérance.

A rebours de ce que porte l’extrême droite, nous rappelons notre attachement au projet scolaire d’une École publique, laïque, gratuite et obligatoire :
accueillir partout tou·tes les élèves, sans distinction d’aucune sorte ;
• être ambitieux·ses pour chacun·e ;
• contribuer à la mise en place de l’esprit critique, autour de savoirs scientifiquement validés pour former des personnes libres et éclairé·es.

Nous réaffirmons que c’est bien la solidarité, le renforcement des services publics qui nous permettront de lutter efficacement et de faire rempart contre toutes les idées réactionnaires. Dans ce moment de bascule pour notre démocratie, notre responsabilité est bien d’offrir des perspectives de progrès social à nos collègues, à la jeunesse et à la population toute entière, notamment en luttant contre les politiques austéritaires et antisociales menées par les gouvernements successifs d’Emmanuel Macron servant de marchepieds aux idées d’extrême droite.

Rennes, le 2 mai 2025

Résultats du mouvement inter premier degré

Publication des résultats vendredi 14 mars !

Réponse défavorable : vous pouvez formuler un recours administratif (même s’ils sont rarement acceptés). Vous avez 2 mois pour le faire, mais il est conseillé de le faire plus rapidement pour être accompagnée par votre syndicat SUD éducation : syndicat@sudeducation35.fr 

Vous pouvez participer au mouvement ineat /exeat : demander à entrer dans le département d’accueil tout en demandant au département actuel de vous autoriser à partir. Cette année, les demandes seront dématérialisées et le dépôt des demandes se fera du 17 mars au 4 avril.

Les critères pris en compte dans le département sont :

  • le rapprochement de conjoint.e
  • l’autorité parentale conjointe
  • obligation d’emploi (RQTH en cours de validité nécessaire)
  • handicap de l’agent.e, de son conjoint.e ou de l’enfant reconnu handicapé ou malade

Toutes les infos sur le mouvement ici : https://mutations.sudeducation.org/ 

Carte scolaire premier degré : rentrée 2025

Jeudi 25 février s’est tenu le CSA-départemental sur la carte scolaire dans le premier degré. 14 suppressions de postes étaient annoncées dans le département avec comme argument la baisse démographique en cours. Pour Sud éducation, cette baisse démographique était l’occasion de diminuer le nombre d’élèves par classe!

Ci-dessous les tableaux annonçant les ouvertures ainsi que les fermetures. Pour plus de lisibilité nous avons séparé les écoles de Rennes des autres écoles du département (attention 5 décisions ont été modifiée suite au CSA du 6 mars, lire la suite de l’article).

Dans le compte-rendu, vous trouverez des infos supplémentaires sur les moyens prévus pour la rentrée 2025, notamment la création de 3 postes d’enseignant.es « situations complexes » qui ont de l’expérience en ITEP pour intervenir en soutien des écoles qui accueillent des élèves à besoins éducatifs particuliers. Pour Sud éducation, c’est un pansement sur une jambe de bois.

Le prochain CSA carte scolaire qui étudiera les ouvertures et les fermetures conditionnelles aura lieu en juin. Si votre école est concernée, contactez-nous à syndicat@sudeducation35.fr

Nouveau gouvernement, même racisme et nouvelles attaques contre les personnes immigrées

Depuis la nomination de François Bayrou, le gouvernement français continue d’aller vers des propos, décrets et projets de lois de plus en plus proches des idées d’extrême droite, avec une focalisation sur l’immigration toujours vue comme un problème et souvent associée à l’idée d’insécurité. 

Avant de revenir sur ces déclarations ou projets problématiques il est important de rappeler la fausseté de ces mirages racistes. Les crimes et délits en France sont très majoritairement le fait de personnes qui ont la nationalité française ; seule la sur-médiatisation des affaires concernant les personnes immigrées ou perçues comme étrangères donne l’impression inverse. De même, tous les fantasmes liés à des problématiques économiques sont erronés. Les économistes qui travaillent sur l’immigration s’accordent au contraire pour dire que les Etats qui ont, à un moment de leur histoire, réduit fortement l’immigration, ont vu baisser le pouvoir d’achat de tou·tes. Enfin, l’idée que la France serait un territoire particulièrement attractif qui ferait déjà largement sa part dans l’accueil des personnes réfugiées est hautement critiquable, puisque le nombre de personnes étrangères entrées sur le territoire français est moins important que le nombre d’arrivées en Allemagne, en Italie ou au Royaume-Uni. Pourtant, nous n’avons pas hésité dans notre histoire à coloniser des territoires entiers et une partie de l’immigration actuelle a un lien avec cette histoire coloniale. Nous devrions donc au contraire en assumer la responsabilité et essayer de réparer les dégâts commis par le passé.

Les propos du premier ministre qui reprend des expressions autrefois cantonnées à l’extrême-droite comme « submersion migratoire » sont donc mensongers et inacceptables. Au delà des paroles, le gouvernement empire la situation souvent très difficile des personnes étrangères en France. Ainsi, le ministre Retailleau diffuse dès le 23 janvier une circulaire qui appelle à réduire toutes les régularisations pour motifs humanitaires et familiaux, insiste sur la notion d’intégration (avec notamment des critères linguistiques élevés), rend plus difficile la régulation par le travail et défend l’expulsion pour « menaces à l’ordre public » (motif extrêmement flou et qui sert aussi à intimider les personnes étrangères qui voudraient militer pour leurs droits). Enfin un projet de loi, toujours porté par Retailleau et voté par le Sénat, projette d’interdire le mariage pour les personnes qui sont sur le territoires de façon irrégulière. Comme lorsqu’on demande aux personnes d’avoir déjà un travail pour bénéficier d’un titre de séjour tout en condamnant le travail non-déclaré, demander aux personnes d’être bien intégrées en France et d’en apporter la preuve tout en les empêchant de contracter un mariage, qui atteste pourtant d’une grande intégration, est hypocrite et paradoxal. N’étant pas capable d’interdire l’amour et les liens interpersonnels existant entre les personnes, peu importe leur nationalité, le ministre refuse à certain·es la reconnaissance de ces liens par l’État, allant toujours plus loin dans l’idée que certaines personnes qui font société avec nous pourraient être ignorées et être privées de certains droits. Ceci démontre encore une fois que l’égalité et la fraternité en France ornent les frontons plus que nos textes de lois et les esprits de nos dirigeant·es. 

Sur le terrain, déjà, nous observons de nouveaux cas jamais ou peu rencontrés. Prenons le cas de B, arrivé en France en 1984, originaire de République démocratique du Congo (RDC) qui a reçu une Obligation de quitter le territoire français (OQTF) au moment du renouvellement de son visa. Motif de cette décision ? Ses enfants nés sur le sol français étant désormais majeurs, B n’était plus exempté d’expulsion.

Ou le cas de cette élève d’un collège de Metz, arrêtée en plein cours, malgré le Code de l’Éducation sanctuarisant l’École, et un décret Valls de 2013 interdisant les arrestations au sein ou aux abords des établissements dans le cadre d’expulsions. Sans compter le pluie d’OQTF concernant les Mineur·es Non Accompagné·es devenu·es majeur·es, au prétexte que les notes au lycée ne sont pas bonnes ou que les liens avec la famille persistent. Rappelons que ce n’est pas la quantité de liens qui est contestable mais leur nature. 

En tant que syndicat de lutte pour les droits de tou·tes, nous nous offusquons et nous inquiétons de ces attaques toujours plus régulières et violentes contre les personnes immigrées et de la montée des idées racistes dont elles témoignent. Nous nous inquiétons aussi des droits de nos camarades en lutte quand le motif de « menaces à l’ordre public » est défendu comme un motif valable d’expulsion et que des camarades travailleur·ses en lutte pour leurs droits comme à Chronopost sont visé·es par des OQTF. En tant que syndicat de l’éducation nous sommes particulièrement touché·es par les difficultés qui vont s’accroître pour nos élèves et leurs familles quand on s’attaque aux régularisations pour motifs familiaux. 

SUD éducation dénonce cette politique et revendique : 

  • des logements pour tou·tes ;
  •  de meilleures conditions d’accueil pour les élèves étranger·es, avec notamment des effectifs de 15 élèves maximum en UPE2A, une formation pour les personnels accueillant ces élèves et des postes d’interprètes dans l’Éducation nationale ;
  • la suppression de la loi « asile et immigration » dite loi Darmanin ;
  • l’arrêt des OQTF et des expulsions ;
  • la délivrance sans conditions de titres de séjour vie privée et familiale pour tou·tes les Jeunes isolé·es étranger·es et de tou·tes les élèves dit·es sans papiers ;
  • l’abrogation du Code de l’entrée et du séjour du droit d’asile ;
  • l’ouverture des frontières ;
  • l’abrogation de la plateforme Bienvenue en France, instrument de tri nationaliste et xénophobe ;
  • la suppression de la clause de nationalité, mesure discriminatoire et xénophobe qui exclut les collègues originaires de pays extra-communautaires du statut de fonctionnaire.

Le 11 mars 2025, exigeons un autre budget pour l’enseignement supérieur et la recherche !

Le projet de loi de finances 2025 a été adopté par le Sénat jeudi 6 février 2025, après le recours au 49.3 à l’Assemblée nationale la veille. Alors qu’il manque aujourd’hui 8 milliards pour l’ESR, le budget défendu par le ministre Philippe Baptiste entérine à cette occasion une nouvelle saignée et confirme la gravité de la situation pour les personnels et les étudiant·es de l’ESR.

Ce budget d’austérité s’inscrit dans un contexte de précarisation croissante de l’université, de ses étudiant·es, et de ses personnels. Après des années de sous-financement, les conséquences délétères se concrétisent pour l’ensemble de la communauté de l’ESR  et ne feront que s’aggraver : dégradation des conditions de travail et d’études, patrimoine délabré, suppression de filières entières de formation, réduction drastique des capacités d’accueil, annonces de la libéralisation des droits d’inscription, non-remplacement des départs à la retraite, recours massif aux heures complémentaires pour les titulaires, aux contrats courts dans les services et les laboratoires et à des vacataires, heures de vacation et heures complémentaires sous-payées (sous le SMIC horaire), surcharge de travail pour les personnels administratifs et techniques, concurrence entre organismes de recherche et universités, réduction des frais de missions, disparition de pans entiers de recherche, etc.  

Dans de telles conditions, les missions fondamentales des universités et des organismes de recherche, la formation et la recherche, sont menacées à très court terme. Le nombre d’avis anormalement défavorables rendus par le Haut conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (HCERES) concernant les formations publiques (licences et masters) de la vague E, associé à ce budget d’austérité, est un signal particulièrement inquiétant et pourrait se traduire à terme par la fermeture de nombreuses formations. Par ailleurs, le projet, toujours menaçant, du PDG du CNRS de concentrer les moyens sur quelques « key labs » procède de la même démarche de division pour rendre admissible une réduction des crédits.

Alors que les besoins de la recherche publique face aux défis sociaux, économiques et environnementaux qui se présentent et qu’une formation de qualité pour toutes et tous n’ont jamais été aussi essentiels, que la science et les scientifiques sont menacés par la politique mise en place par le Président D. Trump aux Etats-Unis, mais également plus largement partout dans le monde, nos organisations dénoncent ce budget qui fait fi des besoins de la jeunesse et de la situation financière catastrophique des universités et des organismes de recherche. Elles rappellent également l’urgence d’un financement du CROUS qui permette le développement de l’aide au logement et aux repas pour toutes et tous les étudiant·es et la mise en œuvre de la réforme systémique des bourses attendue.

Face à ces attaques, l’intersyndicale appelle à une riposte massive et unitaire pour obtenir un tout autre budget pour le service public de l’enseignement supérieur et de la recherche. Elle appelle toutes et tous les collègues et toutes et tous les étudiant·es, à une journée nationale de mobilisation, y compris par la grève, le mardi 11 mars, jour de réunion du CNESER budgétaire. 

A Rennes, les organisations syndicales des personnels et des étudiant·es de l’Université de Rennes et de Rennes 2 appellent à manifester ensemble contre les budgets d’austérité des 2 universités et les conséquences tant en terme de conditions de travail que de formation et de recherche pour les personnels comme pour les étudiant·es.

Rennes · Manifestation 12h30 · Charles de Gaulle