les élèves ont le droit d’être absent-es pour célébrer les fêtes musulmanes

Rennes, le 5 juin 2025

L’académie de Rennes doit garantir la neutralité de l’État et garantir l’égalité des droits entre les élèves

Ce mardi 3 juin, le principal du collège La Binquenais à Rennes a envoyé un courrier aux élèves et aux familles scolarisé-es dans l’établissement ainsi qu’aux personnels, pour les informer « qu’aucune absence ne pourra être autorisée le vendredi 6 juin 2025 pour la célébration de l’Aïd-el-Kébir. »

L’établissement a annoncé aux familles que « les cours se tiendront normalement, tout comme les épreuves du CFG pour les élèves concernés, et que la présence de tous les élèves est requise. »

Pour rappel, le certificat de formation générale (C.F.G.) valide les acquis dans des domaines de connaissances générale.

SUD éducation 35 dénonce ce qui constitue une discrimination manifeste à l’encontre des élèves de confession musulmane. C’est à l’établissement d’anticiper ces jours fériés et de garantir l’égalité des droits et l’égalité de traitement des élèves quelque soit leur confession.

La circulaire du 18 mai 2004 relative à la laïcité dans les écoles, collèges et lycées, précise que :

  • « des autorisations d’absence doivent pouvoir être accordées aux élèves pour les grandes fêtes religieuses qui ne coïncident pas avec un jour de congé et dont les dates sont rappelées chaque année par une instruction publiée au Bulletin officiel de l’éducation nationale.
  • seules les demandes d’absence systématique ou prolongée doivent être refusées dès lors qu’elles sont incompatibles avec l’organisation de la scolarité.
  • l‘institution scolaire et universitaire, de son côté, doit prendre les dispositions nécessaires pour qu’aucun examen ni aucune épreuve importante ne soient organisés le jour de ces grandes fêtes religieuses. »

Ainsi, le collège de La Binquenais ne respecte pas du tout la circulaire du 18 mai 2004 relative à la laïcité dans les écoles, collèges et lycées.

Pour SUD éducation 35, cette mesure est d’autant plus scandaleuse qu’elle fait suite à un jour férié et « pont » lié au jeudi de l’Ascension et qu’elle précède le jour férié du lundi de la Pentecôte.

SUD éducation 35 demande que cette communication soit annulée et que l’épreuve de CFG prévue le vendredi 6 juin soit réportée ou aménagée pour les élèves concerné-es afin de garantir les droits des élèves.

SUD éducation 35 rappelle que :

  • les élèves sont autorisé·es à s’absenter le jour de l’Aïd comme c’est clairement précisé dans la circulaire du 18/05/2004 :  » Des autorisations d’absence doivent pouvoir être accordées aux élèves pour les grandes fêtes religieuses qui ne coïncident pas avec un jour de congé et dont les dates sont rappelées chaque année par une instruction publiée au B.O  » ;
  • l’éducation aux principes de laïcité ne se conçoit pas sans une lutte déterminée contre toutes les formes de discrimination, et l’institution doit se montrer exemplaire ;
  • une journée d’absence autorisée par cette circulaire ne saurait être considérée comme de « l’absentéisme » dans les écoles et les établissements scolaires ;
  • la liberté de conscience est une liberté fondamentale accordée à tou·tes les citoyen·nes et qu’il ne saurait y avoir de la part de l’Éducation nationale de fichage ethnique ou en lien avec une appartenance religieuse ou supposée.

Mobilisons-nous contre l’extrême droite ! Toutes les manifestations en Ille-et-Vilaine

L’extrême droite cumule près de 40% des suffrages aux élections européennes. La situation est grave car demain nous pourrions être gouverné par l’extrême droite. 

Le gouvernement a une lourde responsabilité dans la montée de l’extrême droite : en menant une politique antisociale et raciste.

Dans l’Éducation nationale, le Choc des savoirs et  l’uniforme, l’interdiction du port de l’abaya constituent des mesures tout droit issues du programme de l’extrême droite.

Nous sommes à présent au pied du mur, face à la menace de l’arrivée au pouvoir du FN/RN avec le risque de ministres d’extrême droite, y compris à l’Éducation nationale et dans l’Enseignement supérieur et la Recherche. Les conséquences seraient catastrophiques.

À l’Assemblée nationale, le FN/RN s’est opposé à l’augmentation du Smic, c’est-à-dire aux augmentations de salaire pour les personnels AED et AESH. Dans son programme, l’école n’est qu’un prétexte pour taper sur l’immigration et imposer une idéologie nationaliste, raciste, lgbtiphobe et sexiste. L’école doit préparer la société démocratique de demain, avec le FN/RN au pouvoir, on peut craindre la pire des politiques pour l’éducation.

=> SUD éducation appelle les personnels à se réunir sur leurs lieux de travail, avec leurs collègues et à se mobiliser partout sur le territoire contre l’extrême droite.
=>
SUD éducation 35 appelle à battre l’extrême droite et ne pas redonner une majorité à Emmanuel Macron.
=> Nous appelons à renforcer et rejoindre tous les cadres collectifs pour se mobiliser ces prochains jours : AG d’établissements, AG de quartiers, caravanes dans les territoires ruraux, initiatives du Nouveau Front Populaire…

Manifestations du 1er mai en Ille et Vilaine

Comme l’an dernier, et conformément à la volonté de nos syndicats, nous appelons à deux mobilisations sur Rennes : avec l’intersyndicale au quartier Cleunay mais aussi en centre-ville avec des organisations écologistes.

Récapitulatif des lieux de rendez-vous :

  • Rennes :
    • 10h30 rue Jules Valès / quartier Cleunay
    • 12h30 banquet Mail François Mitterrand (avec le Réseau de Ravitaillement des luttes)
    • 14h : manifestation départ Mail Mitterrand (avec Alternatiba et Soulèvements de la Terre)
  • Fougères , 10h30 place Aristide Briand
  • Saint-Malo , 10h30 esplanade Saint Vincent
  • Redon , 11h théâtre urbain

Communiqué de presse de Solidaires 35

Le lien vers notre site : https://solidaires35.fr/1799-2/

14 et 21 janvier : dans la rue contre la loi Darmanin

Nous relayons un appel national à manifester le dimanche 14 janvier contre la loi immigration
(puis une nouvelle date le 21 janvier). A Rennes, ce sera à 15h à République.

Vous trouverez ici le tract de SUD éducation contre la loi Immigration pour vos panneaux syndicaux.

Vous trouverez ici le tract de l’US Solidaires.

Courrier au ministre au sujet des enquêtes sur les absences des élèves à l’occasion de la fête de l’Aïd-El-Fitr

Paris, le 22 mai 2023

Ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse

110 rue de Grenelle

75007 Paris

Objet : enquête sur les absences des élèves à l’occasion de la fête de l’Aïd-El-Fitr

Monsieur le Ministre,

Nous avons été alerté·es par nos syndicats de l’existence d’une enquête sur le taux d’absence des élèves le 21 avril le jour de la fête de l’Aïd-El-Fitr dans des écoles et établissements scolaires majoritairement classés en éducation prioritaire. Cette information a ensuite été diffusée dans la presse.

Dans l’académie de Toulouse, la consigne émane des Correspondants Police Sécurité École Toulouse-Rive Gauche, suite à une « demande des services des renseignements » de faire remonter « le pourcentage d’absentéisme […] lors de la fête de l’Aïd ». Dans l’académie de Montpellier, le directeur de cabinet de la DSDEN du 34 a envoyé un mail sur « l’absentéisme » des élèves durant le ramadan et en particulier le 21 avril.

Nous sollicitons des informations de votre part afin de connaître l’origine de cette demande ainsi que le processus qui l’a conduite à être transmise y compris par voie hiérarchique.

Nous condamnons fermement de telles méthodes et nous vous demandons d’en faire de même : les personnels de l’Éducation nationale sont profondément attachés au principe de laïcité, ils ont été heurtés par cette demande qui jette une suspicion inacceptable sur l’ensemble des familles musulmanes fêtant l’Aïd-El-Fitr. Ils attendent une réponse ferme et claire de la part de l’Éducation nationale pour condamner cette enquête.

Au-delà des responsabilités du ministère de l’Intérieur, il est indispensable que ministère de l’Éducation nationale énonce clairement que cette demande des renseignements et relayée par les services déconcentrés de l’Éducation nationale est une entrave à l’article 8 de loi du 6 juillet 1978 qui interdit “de collecter ou de traiter des données à caractère personnel qui font apparaître, directement ou indirectement, les origines raciales ou ethniques, les opinions politiques, philosophiques ou religieuses”.

Nous vous demandons ainsi de rappeler :

  • que les élèves sont autorisé·es à s’absenter le jour de l’Aïd comme c’est clairement précisé dans la Circulaire du 18/05/2004 : “Des autorisations d’absence doivent pouvoir être accordées aux élèves pour les grandes fêtes religieuses qui ne coïncident pas avec un jour de congé et dont les dates sont rappelées chaque année par une instruction publiée au B.O” ;
  • qu’une journée d’absence autorisée par cette circulaire ne saurait être considérée comme de “l’absentéisme” dans les écoles et les établissements scolaires ;
  • que la liberté de conscience est une liberté fondamentale accordée à tou·tes les citoyen·nes et qu’il ne saurait y avoir de la part de l’Éducation nationale de fichage ethnique ou en lien avec une appartenance religieuse ou supposée.

Cette enquête est contraire à l’article 1er de la constitution : « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. »

Nous dénonçons cette enquête qui constitue une dérive grave, une stigmatisation des élèves musulman·es issu·es des quartiers populaires et une atteinte à leur liberté de conscience.

L’école doit être un rempart contre les discriminations, un rempart contre l’islamophobie. Or cette enquête s’inscrit dans un contexte de montée de l’extrême-droite et de recrudescence des actes islamophobes et racistes y compris contre l’école.

Nous sommes attaché·es à la laïcité qui implique une neutralité totale de l’État et de ses institutions en matière religieuse. Toutes les familles devraient avoir accès au service public d’éducation sans avoir à répondre de leurs croyances religieuses.

Nous vous prions de croire, Monsieur le Ministre de l’Éducation nationale, en notre attachement au service public et laïc d’éducation, ainsi qu’au respect des droits des personnels et nous restons disponibles pour échanger avec vous sur le sujet.

Télécharger le document : Courrier Ndiaye enquêtes Aïd (format pdf)