Soirée Caisse de grève

SUD éducation 35 soutient sans ambiguïté le mouvement Bloquons tout et appelle à participer à ce mouvement social et populaire par la grève.

D’ores et déjà, nos adhérent-es se mettent en grève pour participer aux actions de blocage. La nomination de Lecornu renforce notre volonté de poursuivre la mobilisation et de l’accélérer.

Pas de grèves perlées, nous défendons la nécessité d’une grève reconductible et massive pour dégager les nuisibles au pouvoir et censurer l’austérité !

SUD éducation 35 organise une soirée « caisse de grève » notamment pour soutenir les plus précaires du secteur de l’éducation.

Résumé de la réunion de présentation des PAS à la DSDEN.

Un certain nombre de départements expérimentateurs sont déjà rentrés dans le système des PAS à la rentrée 2024 ; le 35 ne devait pas y entrer avant 2026 mais le ministère a demandé a ce qu’un maximum de départements effectue le basculement les PIAL vers les PAS pour la rentrée 2025. C’est un système établit en partenariat avec l’ARS et la MDPH.

Le but est de s’affranchir de la MDPH pour fournir de l’aide aux élèves aux besoins éducatifs particuliers : ils n’ont pas besoin d’avoir une notification MDPH pour y recourir.

Le PAS proposera des expertises pour les élèves vus (avec suivi, analyse du cas, plans d’action vers l’accessibilité des apprentissages, des interventions ponctuelles sur le site…). Les aménagements pourront être pédagogiques en classe / sous la forme d’une aide pédagogique et éducative (EN, éducateur, appui paramédical) / via du matériel pédagogique adapté. Possibilité également d’établir desliens avec les professionnels libéraux (psychomotricien, orthophoniste…). Les PAS ne fournissent PAS d’aide humaine (AESH), c’est du ressort de la MDPH. En revanche ils peuvent fournir une aide au remplissage du GEVASCO pour les professeur.es.

Une équipe de PAS : un.e éduc spé + un.e pilote de PAS de l’éducation nationale (c’est à dire enseignant spécialisé « de préférence mais ce n’est pas une obligation ») En cas de congé maladie/maternité etc de l’éduc spé cela relève du médico social; dans le cas du pilote de PAS, il n’y a pas de solution de remplacement.

Cette démarche prend appui sur un travail en partenariat avec le secteur medico-social (CMPP notamment : mais cela ne permettra pas d’accéder plus vite à un suivi au CMPP, c’est une aide « supplémentaire »).

Cette analyse et ces adaptations mises en place par les PAS sont aussi un éclairage pour le travail de maMDPH si les familles ont recours à cette dernière pour leur enfant (d’où le partenariat).

La MDPH aurait souvent dit que l’accompagnement humain paraissait être une solution (AESH) faute d’informations antécédentes sur les élèves, alors que d’autres types d’adaptations pourraient être mieux.

Liste des PAS pour la rentrée 2025 dans le 35 et lieux d’implantation dits « Guichets d’Accueil » :

Bain de Bretagne 1 (college le chene vert)

Pacé 1 (college dolto)

Rennes Est 2 (EEPU tregain et EEPU marcel pagnol)

Saint Jacques 1 (antenne RASED)

Saint Malo 1 (EEPU alain colas) + circonscription de St Malo ville

(Il reste 14 PIAL)

Le nombre de PAS est encore à déterminer pour la rentrée 2026, mais à la rentrée 2027 tout le département devrait avoir basculé et abandonné les PIAL pour les PAS.

AESH : indemnité REP/REP+ rétroactif !

Bonne nouvelle pour les AESH : le Conseil d’État reconnaît une discrimination dans le non-versement de l’indemnité REP/REP+. Cela ouvre la voie à des rappels de salaire pour les collègues concerné·es !

Le 16 juillet 2025, le Conseil d’État a donné raison à 9 AESH de la Seine-Saint-Denis : en les excluant du versement de l’indemnité REP/REP+ entre 2015 et 2022, le ministère de l’Éducation nationale a mis en place une inégalité de traitement.

Le Conseil reconnaît que les AESH exercent dans les mêmes conditions que les autres personnels de l’Éducation nationale bénéficiant de cette indemnité, et qu’il n’y avait aucune justification valable à leur exclusion.

C’est une victoire politique et juridique importante, qui fait suite à une première décision en avril 2022 imposant le versement de l’indemnité REP/REP+ à partir de 2023. Elle s’inscrit dans des années de luttes pour la reconnaissance du métier d’AESH : CDIsation, grille salariale, etc.

Des centaines d’autres collègues ont engagé des procédures similaires, avec SUD éducation ou d’autres syndicats. Le ministère doit maintenant verser les sommes dues : SUD accompagnera les AESH jusqu’au bout.

Mais ce n’est pas fini : SUD éducation continue de revendiquer un vrai statut, un vrai salaire, et de meilleures conditions de travail pour les AESH.

Pour les collègues AESH concernés n’ayant pas touché leurs primes, n’hésitez pas à nous contacter à syndicat@sudeducation35.fr pour faire valoir vos droits ! 

Voici le communiqué :

Le 16 juillet 2025, le Conseil d’État a rendu deux décisions concernant 9 collègues accompagnant·es des élèves en situation de handicap (AESH) de Paris et de Seine-Saint-Denis qui demandaient le versement rétroactif de l’indemnité REP/REP+.

Au terme de 5 ans de procédure, c’est donc un désaveu total pour le ministère de l’Éducation nationale puisque le Conseil d’État reconnaît qu’en excluant les personnels AESH du versement de l’indemnité REP/REP+ de 2015 à 2022, il avait créé une discrimination :

Eu égard à la nature de leurs missions et aux conditions d’exercice de leurs fonctions, les accompagnants des élèves en situation de handicap exerçant dans les écoles ou établissements relevant des programmes REP+ et REP sont exposés à des sujétions comparables à celles des personnels titulaires et contractuels bénéficiant de l’indemnité de sujétions en application des décrets du 28 août 2015 et du 29 août 2016. Ils participent en outre à l’engagement professionnel collectif de ces équipes. Les circonstances tenant à la particularité de leur statut et à leurs conditions de recrutement ne sont pas de nature, étant donné l’objet de l’indemnité instituée par le décret du 28 août 2015, à justifier de les exclure du bénéfice de cette indemnité.

Par suite, en jugeant que le pouvoir réglementaire, en excluant les accompagnants des élèves en situation de handicap des catégories de personnel bénéficiant de l’indemnité de sujétions, avait créé une différence de traitement sans rapport avec l’objet du texte qui institue cette indemnité et avait méconnu le principe d’égalité, la cour administrative d’appel n’a ni commis d’erreur de droit ni dénaturé les pièces du dossier.

Extraits des décisions n°500427 et n°500429 du 16 juillet 2025

Quand la lesbophobie tue, les pouvoirs publics ferment les yeux !

C’est avec tristesse et colère que nous avons appris le suicide de notre collègue Caroline Grandjean, professeure des écoles et directrice dans un village du Cantal. SUD éducation présente ses sincères condoléances à sa compagne, sa famille et ses proches. Nous perdons une enseignante engagée auprès de ses élèves, victime de lesbophobie de la part de parents d’élèves et de l’institution.

Depuis décembre 2023, Caroline était victime d’agressions lesbophobes dans son école de Moussage, dans le Cantal ; plusieurs insultes avaient été taguées sur les murs de l’établissement. Alertée, l’inspection a préféré fermer les yeux dans un premier temps, mettant en danger notre collègue. Caroline est même désavouée quand elle décide de communiquer avec les parents d’élèves. Ces derniers enfoncent le clou, suivi·es par la mairie. L’inspectrice ne la soutient pas et lui reproche une telle communication, ne lui propose alors aucune solution et l’invite à retourner au travail.

 Il faudra attendre une menace de mort pour que l’administration réagisse. À la suite de la troisième plainte déposée, l’Inspection académique avertit le préfet et propose enfin à Caroline Grandjean une nouvelle affectation. Les insultes, elles, continuent.

 Engagée, Caroline refusera sa nouvelle affectation. SUD éducation estime effectivement que ce ne sont pas aux travailleur·euses discriminé•es de baisser la tête. L’administration a des obligations : prendre des mesures pour assurer la santé et la sécurité des agent·es et pour lutter contre les LGBTphobies. Un déplacement contraint n’est pas une mesure de protection à la hauteur de la gravité. L’administration aurait dû mettre en place d’autres mesures de protection pour mettre en sécurité Caroline. Les pouvoirs publics auraient dû soutenir publiquement notre collègue et faire front avec elle au lieu de vouloir étouffer l’affaire. SUD éducation estime que la mairie et l’Inspection ont une lourde responsabilité et demande à ce que la lumière soit faite sur leurs décisions.

Le Ministère de l’Éducation nationale ne doit pas fermer les yeux face aux LGBTIphobies qui sévissent dans notre société et donc au travail. Un travail pédagogique doit être mis en place à destination des élèves et des familles. Pour cela, le Ministère doit être garant de la mise en place des programmes d’EVARS et de la défense de ses agent·es face à d’éventuelles menaces des parents d’élèves et de l’extrême-droite.

SUD éducation réitère tout son soutien aux proches de Caroline Grandjean, enseignante lesbienne et engagée.

Les universités doivent accueillir les étudiant-es gazaoui-es !

SUD Éducation dénonce fermement l’annonce faite le 1ᵉʳ août 2025 par le ministre des Affaires étrangères, Jean‑Noël Barrot, selon laquelle toutes les évacuations de Gazaoui·es vers la France sont suspendues jusqu’à la conclusion d’une enquête interne concernant une étudiante accusée de propos antisémites. 

Cette décision se fait sous la pression de groupuscules d’extrême droite soutiens d’Israël qui, à partir d’un cas particulier, souhaitent imposer à la France la fin des évacuations de jeunes gazaoui·es, rompant ainsi avec tous les principes du droit d’asile et de l’accueil des réfugié·es. 

Les discours et les tweets antisémites ignominieux ne sont pas tolérables et SUD éducation combat avec acharnement tous les racismes. Mais pour SUD éducation, il ne peut y avoir de responsabilités collectives pour des actes individuels. 

L’accueil de jeunes gazaoui·es dans les universités et établissements du supérieur en France est bien la moindre compensation humanitaire que peuvent prendre les universités face au drame historique qui se déroule à Gaza et aux responsabilités profondes (historiques comme économiques et militaires) de la France dans ce génocide. Dans le même temps, les universités françaises doivent rompre leurs partenariats avec les établissements du supérieur israélien qui participent au complexe militaro-industriel et à la colonisation. SUD éducation, dans le cadre de la campagne BDS exige des sanctions pour arrêter le colonialisme israélien.

Partout en France, les militantes et militants de SUD éducation oeuvrent auprès des instances des établissements et auprès du consulat de France à Jérusalem pour faire évacuer des étudiant·es, notamment grâce au programme PAUSE qui soutient les universitaires et artistes contraint·es à l’exil, ou à tout autre dispositif qui leur permet d’obtenir une protection et une évacuation vers la France afin de poursuivre des études, droit inaliénable. 

SUD éducation exige : 

  • le rétablissement immédiat des évacuations des étudiant·es gazaoui·es ;
  • l’inscription de droit dans les établissements de l’ESR des étudiant·es gazaoui·es comme cela a été le cas pour les étudiant·es d’Ukraine ou du Liban ;
  • le soutien humain et financier pour garantir à ces étudiant·es réfugié·es des conditions de vie et d’études décentes, par exemple par la création de bourses spécifiques destinées aux étudiant·es réfugié·es gazaoui·es, quelle que soit leur année d’étude. 

Alors que la population de Gaza comme celle de Cisjordanie occupée est soumise à la famine organisée, aux massacres, aux bombardements de camps de réfugié·es, d’écoles ou d’hôpitaux, que des crimes de guerres et un génocide se déroulent sous les yeux du monde, les universités françaises ont un devoir de solidarité élémentaire en ouvrant leurs portes aux étudiant·es gazaoui·es. 

Stop au génocide – Stop à la colonisation – Boycott universitaire contre Israël

déclaration préalable à la grève – période 1

Pour les enseignant·es exerçant dans le 1er degré, le droit de grève est soumis à une déclaration préalable. SUD éducation 35 dénonce cette atteinte au droit de grève et appelle les collègues à déposer leur « déclaration individuelle d’intention de participer à une grève » pour tous les jours de la période, celle-ci n’obligeant pas la participation effective à la grève.

SUD éducation propose cependant un modèle de déclaration d’intention de grève aux enseignant-e-s qui souhaitent l’envoyer à leur IEN. Vous trouverez ci-dessous le modèle de déclaration individuelle d’intention de participation à la grève pour toute la période 5.
Cela a l’avantage de pouvoir être gréviste dès qu’on le souhaite sans se soucier du délai des 48h de prévenance. Et également de mettre en difficulté l’administration tout en la mettant en contradiction par rapport à ce système de déclaration inique qui a été mis en place par Sarkozy.
Cette déclaration peut être proposée dans les intersyndicales.

Élisabeth Borne à Rennes pour célébrer les stages en entreprises: la communauté éducative en deuil et en colère suite à la mort d’un élève

Ce vendredi 27 juin 2025, la ministre de l’éducation nationale, Élisabeth Borne, sera à Rennes pour rencontrer des élèves de seconde qui effectuent actuellement leurs stages en entreprise.

SUD éducation 35 dénonce cette opération de communication très malvenue alors que le mardi 17 juin, un élève de seconde générale du lycée polyvalent Curie-Corot de Saint-Lô, dans la Manche, est mort sur le lieu de son stage d’observation.

SUD éducation tient à exprimer toutes ses condoléances et sa solidarité à la famille de la victime et à l’ensemble des élèves et des personnels de son établissement.

Cette mort tragique doit alerter toute la communauté éducative sur le nombre de jeunes ayant trouvé la mort sur leur lieu de stage d’observation, de période de formation en milieu professionnelle, ou sur leur lieu de travail.

Alors que l’Éducation nationale se montre particulièrement volontariste pour rapprocher l’école du monde de l’entreprise via la promotion des dispositifs de découverte des métiers et des stages, nous déplorons la mort de trois jeunes en quelques mois : un apprenti de 15 ans, un lycéen de bac pro de 17 ans, et récemment un élève de 16 ans de classe de seconde en « séquence d’observation » ont perdu la vie en entreprise. Ces drames doivent impérativement conduire l’Éducation nationale à prendre ses responsabilités concernant la santé et la sécurité des jeunes en entreprises .

Les élèves ne doivent pas être de la chair à patron, exposé·es aux risques, alors qu’ils ou elles restent en situation d’apprentissage. Ces dernier·ères se retrouvent trop souvent dans des situations où le droit du travail n’est pas respecté, exposé·es à des risques professionnels mal évalués et face auxquels ils ou elles ne sont pas formé·es.

Au-delà des élèves en stage, les accidents du travail et les décès au travail concernent particulièrement les jeunes travailleurs et travailleuses. En effet, la Direction générale du travail pointe que plus de la moitié des jeunes de moins de 25 ans mort·es au travail ont moins d’un an d’ancienneté dans leur emploi. L’INRS, Institut national de recherche et sécurité, alerte sur la fréquence des accidents du travail concernant les jeunes de moins de 25 ans, s’élevant à 10 % par an, soit 2,5 fois plus que les l’ensemble des salarié·es.

Le travail tue et SUD éducation en fait le constat depuis longtemps. Les employeur·euses doivent tout mettre en œuvre pour protéger les employé·es, et en particulier les jeunes en situation de stage ou d’apprentissage. Les élèves qui meurent sur leur lieu de travail restent avant tout des élèves et le Ministère de l’Éducation nationale doit prendre toutes ses responsabilités. Il doit assurer la sécurité et la santé des élèves trop souvent exposé·es aux dangers liés au travail.

Enfin, SUD éducation 35 réaffirme l’inutilité des stages de seconde.

Les retours du terrain montrent à quel point ce dispositif de stage en seconde n’a pas été approprié par les équipes et ne répond pas aux besoins des élèves. Une très faible minorité d’élèves a trouvé un stage. On observe que la recherche de stage est particulièrement inégalitaire puisque la responsabilité de la recherche du stage incombe aux élèves et aux familles. Les élèves qui participent à un voyage scolaire linguistique organisé par leur lycée ou au SNU en sont dispensé·es. Le ministère utilise le stage de seconde pour promouvoir le SNU, pourtant largement décrié.

Sud éducation 35 rappelle que le dispositif du stage en seconde est à l’image de la politique du ministère de l’Éducation nationale : il s’agit d’une mesure inutile imposée arbitrairement d’en haut, qui répond davantage à une communication médiatique qu’à un besoin éducatif.

Les vies scolaires sont en colère : en grève le 19 juin

Le 10 juin 2025, Mélanie Grapinet, une AED d’un collège de Haute-Marne, est tuée par un élève dans l’exercice de ses fonctions pendant que des gendarmes procédaient à une fouille des sacs des élèves pour déceler d’éventuelles armes blanches. Notre collègue est alors attaquée mortellement à coup de couteau, par un élève du collège, alors qu’elle était en poste à la grille de l’établissement. Nos organisations syndicales présentent toutes leurs condoléances aux proches, collègues et élèves du collège de Mélanie.

Cet événement tragique met en lumière l’exposition à laquelle les assistant·es d’éducation sont

confronté·es dans l’exercice de leur fonction. Faute de moyens humains suffisants dans les collèges et les lycées, les AED se retrouvent souvent en première ligne, exposés aux risques, dans un rôle de « vigiles d’établissement » qui n’est pas le leur. Proches des élèves, les AED sont primordiaux·ales pour recevoir la parole des jeunes et les accompagner. Par la fonction d’AED, c’est une école bienveillante et émancipatrice qui peut se mettre en place.

Pourtant leurs salaires restent parmi les plus bas de l’Éducation nationale. Aucune des solutions

envisagées par le ministère ces dernières années n’a permis de traiter sérieusement la question de la précarité de nos collègues AED. Les conditions de travail sont quant à elles inacceptables ! Les vies scolaires sont réduites à peau de chagrin alors que les AED doivent souvent composer avec des centaines d’élèves. Même la pénibilité de l’exercice en réseau d’éducation prioritaire ne leur est qu’en partie reconnue puisqu’un·e agent·e ne perçoit que la moitié de la prime perçue par les enseignant·es.

C’est pourquoi nos organisations syndicales CGT éduc’action, FSU et SUD éducation d’Ille-et-Vilaine appellent l’ensemble des personnels de l’Éducation nationale
à
la mobilisation et à la grèvele jeudi 19 juin.

Nous revendiquons :

– le respect des missions des personnels de vie scolaire (AED et CPE)

– la création des postes et recrutement des assistant.e.s d’éducation pour répondre aux besoins

– la création d’une grille nationale de progression salariale à l’ancienneté, dès la première année de CDD

– l’accès aux primes et indemnités dans les mêmes conditions et aux mêmes montants que ceux fixés pour les autres personnels (notamment l’indemnité REP/REP+)

– la baisse du temps de travail

– le recrutement massif de personnels AED et la fin du recrutement par les chef·fes d’établissement : pour un recrutement académique

– l’accès à une formation initiale et continue, sur temps de service

– la création de brigades de remplacement pour assurer les remplacements des collègues absent·es

– un droit à la mobilité, interacadémique et interacadémique.

les élèves ont le droit d’être absent-es pour célébrer les fêtes musulmanes

Rennes, le 5 juin 2025

L’académie de Rennes doit garantir la neutralité de l’État et garantir l’égalité des droits entre les élèves

Ce mardi 3 juin, le principal du collège La Binquenais à Rennes a envoyé un courrier aux élèves et aux familles scolarisé-es dans l’établissement ainsi qu’aux personnels, pour les informer « qu’aucune absence ne pourra être autorisée le vendredi 6 juin 2025 pour la célébration de l’Aïd-el-Kébir. »

L’établissement a annoncé aux familles que « les cours se tiendront normalement, tout comme les épreuves du CFG pour les élèves concernés, et que la présence de tous les élèves est requise. »

Pour rappel, le certificat de formation générale (C.F.G.) valide les acquis dans des domaines de connaissances générale.

SUD éducation 35 dénonce ce qui constitue une discrimination manifeste à l’encontre des élèves de confession musulmane. C’est à l’établissement d’anticiper ces jours fériés et de garantir l’égalité des droits et l’égalité de traitement des élèves quelque soit leur confession.

La circulaire du 18 mai 2004 relative à la laïcité dans les écoles, collèges et lycées, précise que :

  • « des autorisations d’absence doivent pouvoir être accordées aux élèves pour les grandes fêtes religieuses qui ne coïncident pas avec un jour de congé et dont les dates sont rappelées chaque année par une instruction publiée au Bulletin officiel de l’éducation nationale.
  • seules les demandes d’absence systématique ou prolongée doivent être refusées dès lors qu’elles sont incompatibles avec l’organisation de la scolarité.
  • l‘institution scolaire et universitaire, de son côté, doit prendre les dispositions nécessaires pour qu’aucun examen ni aucune épreuve importante ne soient organisés le jour de ces grandes fêtes religieuses. »

Ainsi, le collège de La Binquenais ne respecte pas du tout la circulaire du 18 mai 2004 relative à la laïcité dans les écoles, collèges et lycées.

Pour SUD éducation 35, cette mesure est d’autant plus scandaleuse qu’elle fait suite à un jour férié et « pont » lié au jeudi de l’Ascension et qu’elle précède le jour férié du lundi de la Pentecôte.

SUD éducation 35 demande que cette communication soit annulée et que l’épreuve de CFG prévue le vendredi 6 juin soit réportée ou aménagée pour les élèves concerné-es afin de garantir les droits des élèves.

SUD éducation 35 rappelle que :

  • les élèves sont autorisé·es à s’absenter le jour de l’Aïd comme c’est clairement précisé dans la circulaire du 18/05/2004 :  » Des autorisations d’absence doivent pouvoir être accordées aux élèves pour les grandes fêtes religieuses qui ne coïncident pas avec un jour de congé et dont les dates sont rappelées chaque année par une instruction publiée au B.O  » ;
  • l’éducation aux principes de laïcité ne se conçoit pas sans une lutte déterminée contre toutes les formes de discrimination, et l’institution doit se montrer exemplaire ;
  • une journée d’absence autorisée par cette circulaire ne saurait être considérée comme de « l’absentéisme » dans les écoles et les établissements scolaires ;
  • la liberté de conscience est une liberté fondamentale accordée à tou·tes les citoyen·nes et qu’il ne saurait y avoir de la part de l’Éducation nationale de fichage ethnique ou en lien avec une appartenance religieuse ou supposée.

AESH : heures connexes et rattrapage

A l’approche de la fin d’année, les sorties scolaires se multiplient et les abus aussi : de nombreux.ses AESH se voient imposer des heures supplémentaires non réglementaires par leur hiérarchie, qui les oblige parfois à dépasser très largement leurs horaires ou encore à travailler sur la pause méridienne, alors qu’iels n’ont pas signé d’avenant pour accompagner un élève sur cette même pause. Il était temps d’adresser un rappel au service de gestion des AESH de l’académie de Rennes, dont les coordinateurs eux-mêmes ne semblent pas toujours au fait des règles.

Marche des fiertés 2025 à Rennes

En 2025, les droits des personnes LGBTQIA+ ne sont toujours pas pleinement appliqués et sont toujours plus menacés. Dans l’Éducation nationale, personnels et élèves subissent de nombreuses discriminations anti-LGBTQIA+. Le ministère n’a jamais fait de la lutte contre les LGBTIphobies une priorité alors que l’extrême droite s’immisce toujours plus dans les établissements scolaires.

Le ministère s’est enfin donné les moyens d’appliquer la loi de 2001 en publiant des programmes d’éducation à la vie affective relationnelle et sexuelle (EVARS),et SUD éducation se réjouit que des notions essentielles telles que l’identité de genre ou l’homophobie y aient été intégrées.
Cependant, SUD éducation dénonce un recul du ministère de l’Éducation nationale face aux idées réactionnaires de la droite et de l’extrême droite et déplore que certains termes ne soient pas introduits plus tôt au cours de la scolarité pour rendre compte des réalités vécues par les élèves et mettre des mots sur des situations qui font le quotidien des classes : le terme « LGBTIphobies » n’apparaît ainsi qu’en terminale et le terme « identité de genre » n’est abordé qu’en troisième…
La Direction générale de l’enseignement scolaire (DGESCO) n’a d’ailleurs pas prévu pour l’instant de livret pédagogique portant sur les personnes LGBTQIA+. On peut également regretter le manque de moyens alloués à la formation, qui est pourtant préconisée dans le programme. Sans formation, les personnels qui s’essaieront à l’EVARS pour la première fois risquent de perpétuer, sans forcément le vouloir, une vision hétéronormée et binaire du genre et de la sexualité, et ce d’autant plus que l’égalité et la lutte contre les stéréotypes de genre demeurent abordées sous l’angle de la binarité dans le programme.

Par ailleurs, cette publication a été accompagnée d’une forte campagne calomnieuse et discriminatoire de la part d’associations de parents d’élèves d’extrême droite comme “Le Syndicat de la famille”, branche de la “Manif pour tous”, ou “Parents vigilants”, proche d’Eric Zemmour. À coup de tracts et de rassemblements, ces associations mettent en danger les élèves et les personnels LGBTQIA+. SUD éducation demande à la ministre une réaction et l’interdiction de ces associations de parents d’élèves.

Parallèlement, les agressions LGBTIphobes, qu’elles soient verbales ou physiques, sont en augmentation depuis deux ans. L’association SOS homophobie a recensé à elle seule plus de 2000 témoignages dans son dernier rapport. Un quart de ces agressions sont en ligne, sur des réseaux sociaux où les propos complotistes sont sans bornes et où les idées d’extrême droite peuvent être partagées sans inquiétude. Les cas de harcèlement augmentent, conduisant dans de trop nombreux cas les personnes au suicide. Souvenons-nous de Lucas, un collégien de 13 ans, qui a mis fin à ses jours le 7 janvier 2023. Avant son suicide, il y a eu celui de Doona (étudiante trans à Montpellier, septembre 2020), d’Avril (lycéenne trans à Lille, décembre 2020) ou encore de Dinah (lycéenne lesbienne et personne racisée à Mulhouse, octobre 2021), et d’autres. Ces suicides rappellent à chaque fois l’absence de moyens humains, financiers et de volonté politique pour lutter réellement contre les LGBTIphobies.

Parmi les victimes de LGBTIphobies, les jeunes trans sont surreprésentés. 13% des personnes trans ayant subi une agression transphobe ont moins de 18 ans, 25 % ont entre 18 et 34 ans. Par ailleurs, si la gayphobie demeure l’acte LGBTIphobe le plus présent dans la société, la transphobie a doublé en trois ans. Un quart des témoignages de victimes concerne des agressions transphobes.

Dans l’Éducation nationale, la circulaire ministérielle relative à l’accueil des élèves trans est un pas en avant mais reste insuffisante. Cette circulaire conditionne la reconnaissance de l’identité de genre des élèves mineur·es à l’acceptation des parents. Cette condition est dangereuse, car elle ne respecte pas l’autodétermination des élèves, risquant de les positionner en situation de grande souffrance en cas de désaccord des parents. Le Sénat a récemment adopté une loi qui interdit les traitements hormonaux pour les mineur⋅es trans, arguant qu’elle protège des décisions irréversibles. Cette mesure ignore l’avis des associations de personnes trans, des professionnels de santé et les besoins des jeunes trans. SUD éducation dénonce une loi transphobe, qui limite les droits fondamentaux des jeunes à s’autodéterminer.

Face à ce constat accablant, le gouvernement réagit peu, voire passe les causes sous silence. Le scandale de Bétharram en est l’illustration même. Plusieurs élèves ont subi des violences sexuelles et sexistes dans cet établissement catholique privé sous contrat de Pau, encore ouvert aujourd’hui. Le Premier ministre, ancien ministre de l’Éducation nationale, a préféré fermer les yeux à l’époque et refuse d’admettre aujourd’hui sa non assistance aux victimes.
C’est pourquoi SUD éducation appelle François Bayrou à démissionner au plus vite. Ces violences, intrinsèquement liées au patriarcat régnant en maître dans ces institutions, ne sont que l’illustration d’une vision viriliste de la société visant en premier lieu les élèves LGBTQIA+. SUD éducation alerte également le ministère de l’Éducation nationale quant à l’enquête trafiquée et dirigée par l’Inspection générale de l’éducation visant l’établissement privé Stanislas. Effectivement les informations sur des violences LBGTIphobes au sein de l’établissement ont été minimisées pour protéger l’institution.
SUD éducation demande la fermeture de l’École Stanislas, il en va de la protection des élèves et des personnels. Le ministère de l’Éducation nationale doit également faire la lumière sur toutes les agressions sexuelles dans le privé, mais aussi dans le public, en intensifiant la vigilance, la prévention, et surtout en ne fermant pas les yeux, comme en février 2025 quand le cabinet d’Elisabeth Borne a refusé de publier l’enquête du centre Hubertine Auclert sur les violences liées au genre dans les établissements scolaires. 

À l’école, les LGBTIphobies touchent également les personnels. Malgré les plans et les déclarations successives des ministères de la Fonction publique et de l’Éducation nationale, l’école demeure un milieu professionnel où perdurent de nombreuses violences à l’encontre des personnels LGBTQIA+. Ces violences s’illustrent tout d’abord par des propos et des comportements répétés des collègues et des hiérarchies qui ne font pas l’objet d’une prise en charge réelle et à la hauteur des enjeux. C’est également l’administration qui peut être à l’origine de ces violences. Aujourd’hui, certaines personnes trans peinent encore à faire valoir leur changement de genre ou d’identité sur leur lieu de travail, dans les documents officiels ou administratifs. Ces comportements constituent des violences transphobes qui doivent être dénoncées. Le ministère doit reconnaître et faire appliquer les droits des personnels LGBTQIA+ ainsi que mettre en place une politique d’envergure efficace pour améliorer leur quotidien  au travail.

C’est par la mobilisation de tou·tes les personnes LGBTQIA+ et de toutes les forces soucieuses d’émancipation et de progrès social, que l’égalité entre tou·tes pourra être gagnée.

SUD éducation revendique : 

– la fin des violences physiques (notamment les mutilations) et psychologiques à l’encontre des personnes intersexes

– le droit des personnes trans à l’autodétermination,à tout âge

– le droit à l’autodétermination des personnes intersexes

– La possibilité de changement de mention de genre à l’état civil : libre, gratuit, déjudiciarisé, sur simple déclaration

– une politique ambitieuse de prévention et d’accompagnement des jeunes LGBTQIA+ ou en questionnement quant à leur genre et leur orientation sexuelle, appuyée par la mise à disposition de véritables moyens et par l’ouverture de postes spécifiques de référent·es.

– l’élaboration de matériel pédagogique spécifique sur les questions des LGBTQIAphobies ;

– la mise en place dans la formation initiale de modules obligatoires sur les identités de genre et l’orientation sexuelle et romantique, pour les futur·es enseignant·es (selon un volume horaire identique dans tous les INSPE ), et pour toutes les autres catégories de personnel (CPE, agent·es) ;

– l’effectivité des séances d’EVARS prévues dans les textes officiels et la prise en compte dans ces séances d’une perspective non cis-hétérocentrée, qui remette en question et visibilise les normes cis-hétérosexuelles qui structurent la société, et mette sur un pied d’égalité toutes les orientations sexuelles et romantiques, et toutes les identités de genre.

– la mise en place de dispositifs permettant aux élèves de réfléchir aux discriminations et de déconstruire les stéréotypes.

– le respect par les personnels du prénom et du pronom d’usage pour les élèves et personnels trans dans le cadre scolaire et universitaire.

– le respect de la circulaire du 29 septembre 2021 et l’obligation pour l’administration de soutenir, aider et défendre tous les membres de la communauté éducative qui, du fait de leur identité de genre, subiraient diverses formes de brimades, de harcèlement ou de discriminations

– l’obligation pour l’administration d’accompagner ces membres dans leurs démarches, y compris dans le cadre d’un changement de genre et/ou d’identité, en veillant à leur assurer un environnement sécurisé pour qu’ils puissent effectuer leur parcours sans être mis en danger dans leur milieu éducatif et professionnel.

=> Lien vers le site de la Marche des fiertés à Rennes : https://iskis.org/marchefiertes2025/

Il est urgent de refuser la propagation des idées fascistes et réactionnaires dans nos écoles et nos établissements !

Adresse intersyndicale CGT éduc’action 35, CNT-STE 35, FNEC-FO-FP 35, FSU 35, SGEN-CFDT 35, SUD éducation 35, UNSA-SE 35

Longtemps l’Éducation Nationale a été relativement préservée et imperméable aux idées véhiculées par l’extrême-droite. La jeunesse était majoritairement rétive aux idées de racisme, de xénophobie, elle était à la pointe des luttes antifascistes. Le vote pour le FN/RN dans le milieu enseignant était quasi nul selon toutes les études électorales.


Hélas, depuis quelques années, et particulièrement depuis plusieurs mois, nous constatons une montée inquiétante des propos racistes et pro RN dans nos établissements. Des collègues, des élèves subissent un racisme de plus en plus décomplexé. Les idées d’extrême-droite se banalisent, en parallèle, des associations d’extrême-droite comme « Parents Vigilants » (Émanation du parti Reconquête de Zemmour) ou « SOS Éducation » font pression sur les établissements et nos collègues en remettant en cause les contenus des apprentissages et en propageant des fakenews, notamment sur l’Éducation à la Vie Affective Relationnelle et à la Sexualité. Ces groupes tentent également d’intimider les équipes et d’entraver l’accès à certaines œuvres culturelles telles que des spectacles sur le thème de l’égalité fille/garçon ou récemment un ouvrage du prix Goncourt des Lycéens. Ils sont relayés par tous les médias d’extrême droite notamment Cnews, le JDD, Europe 1 et tous ceux qui sont sous la coupe de Bolloré et consorts mais aussi par la fachosphère sur Internet. Dans notre département, nos organisations syndicales ont été informées de ces pressions qui sont allées jusqu’à des menaces de mort sur certain·es de nos collègues.


Il y a urgence à mettre un coup d’arrêt à ces propos et agissements. Nous devons nous dresser collectivement et nous donner les moyens de ne plus rien laisser passer. Nous appelons les collègues à informer nos organisations syndicales de tout propos ou agissement problématique afin de pouvoir réagir syndicalement.


Nous rappelons solennellement notre opposition aux xénophobes et racistes. L’extrême droite est un danger pour nos élèves, nos collègues, le service public d’Éducation et pour la démocratie. L’extrême droite a une vision réactionnaire de l’École : la mise en œuvre de son programme aurait des effets terribles. Jamais l’extrême droite ne condamne l’insuffisance des moyens. Jamais elle ne parle de la dégradations des conditions de travail. Jamais elle ne porte un regard critique sur les inégalités scolaires et sociales croissantes, sauf pour rendre l’immigration responsable de tous les problèmes de l’École. On ne trouve rien dans les programmes d’extrême droite qui permettrait de résoudre les fragilités actuelles du système éducatif. Derrière un discours prétendument social, elle promeut en réalité l’obscurantisme, l’autoritarisme, la haine, le racisme, l’antisémitisme, les LGBTIphobies, le sexisme, …


En tant qu’organisations syndicales attachées au progrès social et à la démocratie, nous portons haut et fort les principes républicains, les principes d’égalité, de liberté, de laïcité, de tolérance.

A rebours de ce que porte l’extrême droite, nous rappelons notre attachement au projet scolaire d’une École publique, laïque, gratuite et obligatoire :
accueillir partout tou·tes les élèves, sans distinction d’aucune sorte ;
• être ambitieux·ses pour chacun·e ;
• contribuer à la mise en place de l’esprit critique, autour de savoirs scientifiquement validés pour former des personnes libres et éclairé·es.

Nous réaffirmons que c’est bien la solidarité, le renforcement des services publics qui nous permettront de lutter efficacement et de faire rempart contre toutes les idées réactionnaires. Dans ce moment de bascule pour notre démocratie, notre responsabilité est bien d’offrir des perspectives de progrès social à nos collègues, à la jeunesse et à la population toute entière, notamment en luttant contre les politiques austéritaires et antisociales menées par les gouvernements successifs d’Emmanuel Macron servant de marchepieds aux idées d’extrême droite.

Rennes, le 2 mai 2025

Qui sont les électeurs d’extrême droite : Conférence jeudi 20 mars

Le Comité de vigilance antifasciste de Rennes 2 et SUD éducation 35 organisent une nouvelle conférence sur l’extrême droite.

Félicien Faury, sociologue et politiste, chargé de recherche au CNRS, évoquera le sujet : « Des électeurs ordinaires. Enquête sur la normalisation de l’extrême droite ».

Voici le résumé de son livre sur le sujet :
« Ils sont artisans, employés, pompiers, commerçants, retraités… Ils ont un statut stable, disent n’être « pas à plaindre » même si les fins de mois peuvent être difficiles et l’avenir incertain. Et lorsqu’ils votent, c’est pour le Rassemblement national. De 2016 à 2022, d’un scrutin présidentiel à l’autre, le sociologue Félicien Faury est allé à leur rencontre dans le sud-est de la France, berceau historique de l’extrême droite française. Il a cherché à comprendre comment ces électeurs se représentent le monde social, leur territoire, leur voisinage, les inégalités économiques, l’action des services publics, la politique. Il donne aussi à voir la place centrale qu’occupe le racisme, sous ses diverses formes, dans leurs choix électoraux. Le vote RN se révèle ici fondé sur un sens commun, constitué de normes majoritaires perçues comme menacées – et qu’il s’agit donc de défendre. À travers des portraits et récits incarnés, cette enquête de terrain éclaire de façon inédite comment les idées d’extrême droite se diffusent au quotidien.« 

Résultats du mouvement inter premier degré

Publication des résultats vendredi 14 mars !

Réponse défavorable : vous pouvez formuler un recours administratif (même s’ils sont rarement acceptés). Vous avez 2 mois pour le faire, mais il est conseillé de le faire plus rapidement pour être accompagnée par votre syndicat SUD éducation : syndicat@sudeducation35.fr 

Vous pouvez participer au mouvement ineat /exeat : demander à entrer dans le département d’accueil tout en demandant au département actuel de vous autoriser à partir. Cette année, les demandes seront dématérialisées et le dépôt des demandes se fera du 17 mars au 4 avril.

Les critères pris en compte dans le département sont :

  • le rapprochement de conjoint.e
  • l’autorité parentale conjointe
  • obligation d’emploi (RQTH en cours de validité nécessaire)
  • handicap de l’agent.e, de son conjoint.e ou de l’enfant reconnu handicapé ou malade

Toutes les infos sur le mouvement ici : https://mutations.sudeducation.org/ 

Carte scolaire premier degré : rentrée 2025

Jeudi 25 février s’est tenu le CSA-départemental sur la carte scolaire dans le premier degré. 14 suppressions de postes étaient annoncées dans le département avec comme argument la baisse démographique en cours. Pour Sud éducation, cette baisse démographique était l’occasion de diminuer le nombre d’élèves par classe!

Ci-dessous les tableaux annonçant les ouvertures ainsi que les fermetures. Pour plus de lisibilité nous avons séparé les écoles de Rennes des autres écoles du département (attention 5 décisions ont été modifiée suite au CSA du 6 mars, lire la suite de l’article).

Dans le compte-rendu, vous trouverez des infos supplémentaires sur les moyens prévus pour la rentrée 2025, notamment la création de 3 postes d’enseignant.es « situations complexes » qui ont de l’expérience en ITEP pour intervenir en soutien des écoles qui accueillent des élèves à besoins éducatifs particuliers. Pour Sud éducation, c’est un pansement sur une jambe de bois.

Le prochain CSA carte scolaire qui étudiera les ouvertures et les fermetures conditionnelles aura lieu en juin. Si votre école est concernée, contactez-nous à syndicat@sudeducation35.fr

Nouveau gouvernement, même racisme et nouvelles attaques contre les personnes immigrées

Depuis la nomination de François Bayrou, le gouvernement français continue d’aller vers des propos, décrets et projets de lois de plus en plus proches des idées d’extrême droite, avec une focalisation sur l’immigration toujours vue comme un problème et souvent associée à l’idée d’insécurité. 

Avant de revenir sur ces déclarations ou projets problématiques il est important de rappeler la fausseté de ces mirages racistes. Les crimes et délits en France sont très majoritairement le fait de personnes qui ont la nationalité française ; seule la sur-médiatisation des affaires concernant les personnes immigrées ou perçues comme étrangères donne l’impression inverse. De même, tous les fantasmes liés à des problématiques économiques sont erronés. Les économistes qui travaillent sur l’immigration s’accordent au contraire pour dire que les Etats qui ont, à un moment de leur histoire, réduit fortement l’immigration, ont vu baisser le pouvoir d’achat de tou·tes. Enfin, l’idée que la France serait un territoire particulièrement attractif qui ferait déjà largement sa part dans l’accueil des personnes réfugiées est hautement critiquable, puisque le nombre de personnes étrangères entrées sur le territoire français est moins important que le nombre d’arrivées en Allemagne, en Italie ou au Royaume-Uni. Pourtant, nous n’avons pas hésité dans notre histoire à coloniser des territoires entiers et une partie de l’immigration actuelle a un lien avec cette histoire coloniale. Nous devrions donc au contraire en assumer la responsabilité et essayer de réparer les dégâts commis par le passé.

Les propos du premier ministre qui reprend des expressions autrefois cantonnées à l’extrême-droite comme « submersion migratoire » sont donc mensongers et inacceptables. Au delà des paroles, le gouvernement empire la situation souvent très difficile des personnes étrangères en France. Ainsi, le ministre Retailleau diffuse dès le 23 janvier une circulaire qui appelle à réduire toutes les régularisations pour motifs humanitaires et familiaux, insiste sur la notion d’intégration (avec notamment des critères linguistiques élevés), rend plus difficile la régulation par le travail et défend l’expulsion pour « menaces à l’ordre public » (motif extrêmement flou et qui sert aussi à intimider les personnes étrangères qui voudraient militer pour leurs droits). Enfin un projet de loi, toujours porté par Retailleau et voté par le Sénat, projette d’interdire le mariage pour les personnes qui sont sur le territoires de façon irrégulière. Comme lorsqu’on demande aux personnes d’avoir déjà un travail pour bénéficier d’un titre de séjour tout en condamnant le travail non-déclaré, demander aux personnes d’être bien intégrées en France et d’en apporter la preuve tout en les empêchant de contracter un mariage, qui atteste pourtant d’une grande intégration, est hypocrite et paradoxal. N’étant pas capable d’interdire l’amour et les liens interpersonnels existant entre les personnes, peu importe leur nationalité, le ministre refuse à certain·es la reconnaissance de ces liens par l’État, allant toujours plus loin dans l’idée que certaines personnes qui font société avec nous pourraient être ignorées et être privées de certains droits. Ceci démontre encore une fois que l’égalité et la fraternité en France ornent les frontons plus que nos textes de lois et les esprits de nos dirigeant·es. 

Sur le terrain, déjà, nous observons de nouveaux cas jamais ou peu rencontrés. Prenons le cas de B, arrivé en France en 1984, originaire de République démocratique du Congo (RDC) qui a reçu une Obligation de quitter le territoire français (OQTF) au moment du renouvellement de son visa. Motif de cette décision ? Ses enfants nés sur le sol français étant désormais majeurs, B n’était plus exempté d’expulsion.

Ou le cas de cette élève d’un collège de Metz, arrêtée en plein cours, malgré le Code de l’Éducation sanctuarisant l’École, et un décret Valls de 2013 interdisant les arrestations au sein ou aux abords des établissements dans le cadre d’expulsions. Sans compter le pluie d’OQTF concernant les Mineur·es Non Accompagné·es devenu·es majeur·es, au prétexte que les notes au lycée ne sont pas bonnes ou que les liens avec la famille persistent. Rappelons que ce n’est pas la quantité de liens qui est contestable mais leur nature. 

En tant que syndicat de lutte pour les droits de tou·tes, nous nous offusquons et nous inquiétons de ces attaques toujours plus régulières et violentes contre les personnes immigrées et de la montée des idées racistes dont elles témoignent. Nous nous inquiétons aussi des droits de nos camarades en lutte quand le motif de « menaces à l’ordre public » est défendu comme un motif valable d’expulsion et que des camarades travailleur·ses en lutte pour leurs droits comme à Chronopost sont visé·es par des OQTF. En tant que syndicat de l’éducation nous sommes particulièrement touché·es par les difficultés qui vont s’accroître pour nos élèves et leurs familles quand on s’attaque aux régularisations pour motifs familiaux. 

SUD éducation dénonce cette politique et revendique : 

  • des logements pour tou·tes ;
  •  de meilleures conditions d’accueil pour les élèves étranger·es, avec notamment des effectifs de 15 élèves maximum en UPE2A, une formation pour les personnels accueillant ces élèves et des postes d’interprètes dans l’Éducation nationale ;
  • la suppression de la loi « asile et immigration » dite loi Darmanin ;
  • l’arrêt des OQTF et des expulsions ;
  • la délivrance sans conditions de titres de séjour vie privée et familiale pour tou·tes les Jeunes isolé·es étranger·es et de tou·tes les élèves dit·es sans papiers ;
  • l’abrogation du Code de l’entrée et du séjour du droit d’asile ;
  • l’ouverture des frontières ;
  • l’abrogation de la plateforme Bienvenue en France, instrument de tri nationaliste et xénophobe ;
  • la suppression de la clause de nationalité, mesure discriminatoire et xénophobe qui exclut les collègues originaires de pays extra-communautaires du statut de fonctionnaire.

Le 11 mars 2025, exigeons un autre budget pour l’enseignement supérieur et la recherche !

Le projet de loi de finances 2025 a été adopté par le Sénat jeudi 6 février 2025, après le recours au 49.3 à l’Assemblée nationale la veille. Alors qu’il manque aujourd’hui 8 milliards pour l’ESR, le budget défendu par le ministre Philippe Baptiste entérine à cette occasion une nouvelle saignée et confirme la gravité de la situation pour les personnels et les étudiant·es de l’ESR.

Ce budget d’austérité s’inscrit dans un contexte de précarisation croissante de l’université, de ses étudiant·es, et de ses personnels. Après des années de sous-financement, les conséquences délétères se concrétisent pour l’ensemble de la communauté de l’ESR  et ne feront que s’aggraver : dégradation des conditions de travail et d’études, patrimoine délabré, suppression de filières entières de formation, réduction drastique des capacités d’accueil, annonces de la libéralisation des droits d’inscription, non-remplacement des départs à la retraite, recours massif aux heures complémentaires pour les titulaires, aux contrats courts dans les services et les laboratoires et à des vacataires, heures de vacation et heures complémentaires sous-payées (sous le SMIC horaire), surcharge de travail pour les personnels administratifs et techniques, concurrence entre organismes de recherche et universités, réduction des frais de missions, disparition de pans entiers de recherche, etc.  

Dans de telles conditions, les missions fondamentales des universités et des organismes de recherche, la formation et la recherche, sont menacées à très court terme. Le nombre d’avis anormalement défavorables rendus par le Haut conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (HCERES) concernant les formations publiques (licences et masters) de la vague E, associé à ce budget d’austérité, est un signal particulièrement inquiétant et pourrait se traduire à terme par la fermeture de nombreuses formations. Par ailleurs, le projet, toujours menaçant, du PDG du CNRS de concentrer les moyens sur quelques « key labs » procède de la même démarche de division pour rendre admissible une réduction des crédits.

Alors que les besoins de la recherche publique face aux défis sociaux, économiques et environnementaux qui se présentent et qu’une formation de qualité pour toutes et tous n’ont jamais été aussi essentiels, que la science et les scientifiques sont menacés par la politique mise en place par le Président D. Trump aux Etats-Unis, mais également plus largement partout dans le monde, nos organisations dénoncent ce budget qui fait fi des besoins de la jeunesse et de la situation financière catastrophique des universités et des organismes de recherche. Elles rappellent également l’urgence d’un financement du CROUS qui permette le développement de l’aide au logement et aux repas pour toutes et tous les étudiant·es et la mise en œuvre de la réforme systémique des bourses attendue.

Face à ces attaques, l’intersyndicale appelle à une riposte massive et unitaire pour obtenir un tout autre budget pour le service public de l’enseignement supérieur et de la recherche. Elle appelle toutes et tous les collègues et toutes et tous les étudiant·es, à une journée nationale de mobilisation, y compris par la grève, le mardi 11 mars, jour de réunion du CNESER budgétaire. 

A Rennes, les organisations syndicales des personnels et des étudiant·es de l’Université de Rennes et de Rennes 2 appellent à manifester ensemble contre les budgets d’austérité des 2 universités et les conséquences tant en terme de conditions de travail que de formation et de recherche pour les personnels comme pour les étudiant·es.

Rennes · Manifestation 12h30 · Charles de Gaulle

Pour des moyens à la hauteur des besoins pour l’université : amplifions la mobilisation !

Depuis le mois de décembre 2024, la mobilisation des étudiant·es et personnels se développe dans l’enseignement supérieur et la recherche (ESR) contre le budget d’austérité adopté par le gouvernement, qui fait suite à des budgets déjà largement insuffisants ces dernières années pour faire face à l’augmentation des effectifs étudiants et des missions de service public. L’objectif affiché d’atteindre 50 % d’une génération avec un diplôme du supérieur doit être soutenu budgétairement, au risque de ne pouvoir ouvrir les formations faute de personnel. La précarisation croissante de l’université, de ses étudiant·es, et de ses personnels est déjà manifeste depuis le début du premier “quinquennat Macron”.

Nos organisations ont mis en avant à de multiples reprises les sources de financements possibles pour le service public de l’ESR via, par exemple, une réaffectation des moyens du crédit impôt recherche, un contrôle des aides à l’apprentissage ou un arrêt du financement public pour les établissements privés. Alors qu’il manque aujourd’hui au moins 8 milliards à l’ESR public pour remplir ses missions, que 80 % des universités affichent de réelles difficultés financières, le budget voté par l’Assemblée Nationale le 6 février dernier porte à presqu’un milliard les coupes budgétaires sur le périmètre de la Mission Interministérielle de l’ESR (MIRES) depuis la loi de finances initiale 2024. Si le budget augmente quelque peu pour le programme 150, cela ne compense qu’à moitié la hausse des charges financières contraintes (hausse des cotisations employeur pour les retraites, mesures Guerini ou liées à la LPR), cela ne permettra pas d’enrayer la crise financière des établissements. Pour leur part, les programmes concernant la recherche et celui concernant la vie étudiante font directement les frais de cette réduction budgétaire et parfois drastiquement (moins 77M€ pour la vie étudiante, moins 33M€ pour les recherches scientifiques et technologiques pluridisciplinaires, moins 91M€ pour la recherche spatiale, moins 540M€ pour la recherche dans les domaines de l’énergie, du développement et de la mobilité durables, etc..).

Après des années de sous-financement, les conséquences délétères se concrétisent déjà pour l’ensemble de la communauté de l’enseignement supérieur et de la recherche et vont s’aggraver dès ce second semestre : dégradation des conditions de travail et d’études, suppression de filières entières, réduction drastique des capacités d’accueil, annonces de la libéralisation des droits d’inscription, non-remplacement des départs à la retraite, recours massif aux heures complémentaires pour les titulaires, aux contrats courts dans les services et les laboratoires et à des vacataires (massif en 1er cycle notamment) qui contribuent à faire tourner l’Université à moindres frais, concurrence entre organismes de recherche et universités, réduction des frais de missions, disparition de pans entiers de recherche, etc.

Dans de telles conditions, les missions fondamentales des universités et des organismes de recherche, la formation et la recherche, sont menacées à très court terme. Les évaluations défavorables rendues par l’HCERES concernant les diplômes de licences et de masters de la vague E, associées à ce contexte budgétaire d’austérité font craindre un dépeçage de l’ESR public qui va contre l’intérêt de la jeunesse et de notre pays, et plus largement de tou·tes les citoyen·nes. Le projet, toujours menaçant, du PDG du CNRS de concentrer les moyens sur quelques « key labs » procède de la même démarche de division pour rendre admissible une réduction des crédits.

La communauté universitaire, les universités et les organismes de recherche ne supporteront pas un énième coup de rabot alors que les enjeux de la recherche publique et d’une formation de qualité pour toutes et tous n’ont jamais été aussi importants.

Face à ces attaques, nous appelons à une riposte massive et unitaire pour défendre, de toutes nos forces, le service public de l’enseignement supérieur et de la recherche et ses missions fondamentales de recherche et de formation, et obtenir un tout autre budget qui permette la rénovation des bâtiments, la création d’emplois statutaires ainsi que l’amélioration des conditions de travail, d’études et de vie pour tou·tes les personnels et les étudiant·es.

Nos organisations appellent à poursuivre et amplifier la mobilisation unitaire entamée en décembre qui s’étend dans nombre d’universités.

Elles appellent tous les personnels et étudiant·es à élargir le mouvement en cours contre la casse du service public de l’ESR et à se mettre en grève et/ou à se mobiliser massivement le11 mars prochain, jour de CNESER budgétaire.