Bac 2021 : chaos, inégalités, dévalorisation du diplôme

Dès l’été 2020 l’ensemble des acteurs de l’éducation nationale ont alerté le ministère sur l’impossibilité d’assurer la bonne tenue de la session du baccalauréat 2021, que ce soit les organisations syndicales d’enseignants et des personnels de direction, les associations de parents d’élèves ou même les associations de professeurs spécialistes. A l’automne, à défaut de reprendre cette contre-reforme dans la concertation, les associations de professeurs spécialistes ont demandé de différer d’un an son application. Rien n’y a fait. Jean-Michel Blanquer s’est obstiné à la mettre en œuvre. Il porte l’entière responsabilité du chaos organisationnel et de la dévalorisation du baccalauréat 2021, sensé être le premier grade universitaire.

Grand oral : une épreuve de tri social

Cette épreuve est conçue comme une épreuve de rhétorique. Aucune heure n’est allouée pour y  préparer les élèves. Sur les cinq critères d’évaluation de l’épreuve, seul un critère évalue la maîtrise des contenus de la discipline de la spécialité traitée dans le sujet. Cette épreuve n’évalue pas des choses qui s’apprennent au lycée. Elle n’évalue que l’aisance et la légitimité de l’élève à s’exprimer reproduisant ainsi les inégalités de classe et de genre.

Correction numérique des copies de Philosophie et de Français : dégradation des conditions de travail, surveillance des correcteurs-trices et désastre écologique

Pour les correctrices et les correcteurs, il s’agit clairement d’une dégradation des conditions de travail. Avec des lots de 120 à 140 copies à corriger en l’espace de huit à neuf jours, les collègues doivent passer plusieurs heures par jour devant leurs écrans, provoquant une fatigue oculaire importante, des céphalées et la détérioration de la qualité du sommeil. Par ailleurs, la correction de copies numérisées rend impossible le classement des copies afin de les comparer et d’ajuster les notes. Enfin les collègues pourraient être dépossédé-e-s des notes puisqu’ils et elles ne feront plus nécessairement partie du jury qui entérinera ou modifiera la note attribuée.

Pour le Ministère, le choix du numérique permet un saut dans la logique managériale de surveillance des professeur-e-s. Le recueil des données statistiques sur le travail de correction pourra permettre des réorganisations des corrections, d’intensifier la productivité des collègues, par la surveillance de l’avancement des corrections de copies par les rectorats, voire de redistribution de lots de copies de collègues jugé-e-s “inactifs et inactives”.

Un tel système numérique de correction a un coût plus important que le système traditionnel : coût budgétaire, mais aussi coût écologique avec le stockage de données massives et l’utilisation des ordinateurs par les correcteurs, les correctrices et les élèves qui consulteront leurs copies. La numérisation, et surtout l’archivage en ligne des copies nécessite la production constante d’une quantité importante d’électricité, sans compter la construction polluante du matériel utilisé massivement. C’est aussi un nouveau marché ouvert aux entreprises du numérique.

Sous-jury d’harmonisation : une harmonisation qui assigne les élèves à leurs établissements

Mardi 29 juin, les collègues ont découvert leur mission : comparer les notes de contrôle continu attribuées cette année avec les moyennes des résultats aux baccalauréat 2018 et 2019. Après quoi, la règle était simple : modifier les notes, à la hausse ou à la baisse, jusqu’à faire correspondre les deux moyennes au point près.

Et il ne s’agit pas des moyennes générales académiques, mais bien des notes données dans chaque lycée, matière par matière, reproduisant ainsi sur les candidat-e-s les inégalités de notes des établissements d’origine. C’est un mépris du travail fourni par les élèves et les enseignant-e-s durant l’année scolaire. Cette méthode produit aussi un biais puisque les matières enseignées en terminale de l’année scolaire 2020 – 2021 ne correspondent pas à celles enseignées et en terminales des années scolaires 2018 – 2019 et 2019 – 2020 : certaines matières comme les SES et les mathématiques ont changé de contenu et d’autres n’existaient pas avant comme l’enseignement scientifique, le numérique et science informatique (NSI), l’histoire géographie, géopolitique et sciences politiques (HGGSP), la littérature et philosophie (LP) ou les mathématiques complémentaires.

Un chaos organisationnel inadmissible

Les problèmes ont commencé avec les convocations. Certaines convocations n’indiquaient pas l’adresse de l’établissement, d’autres ont été envoyées pendant le week-end pour le lundi 8 heures. Des professeurs d’arts plastiques de collège ont été convoqués pour le grand oral quand d’autres collègues ont été convoqués à 2 heures de transport de chez eux.
La session 2021 du bac a eu son lot de bugs informatiques. Dans les académies d’Île-de-France, le serveur Imag’In était en panne mardi 29 juin de 7h à 11h30 pour les sous-jurys d’harmonisation. Dans certains centres d’examens, les collègues ont été invité-e-s à rentrer chez eux et chez elles à 10 heures, dans d’autres, ils ont dû rester sur place pour commencer les délibérations à 14 heures. Certain-e-s collègues ont été reconvoqué-e-s mardi pendant la soirée pour vendredi 2 juillet. Une anecdote à Champigny, il manque la vice présidente du jury, une collègue de Nogent, impossible à joindre. Et puis arrive avec une demi-heure de retard un collègue de Cergy, 2h de route avec les bouchons, il s’excuse. « Mais …, on n’attendait pas une collègue de Nogent ? » En fait, il avait le même nom de famille que la collègue. Pas le même prénom. Et en plus, comme le serveur ne fonctionnait pas, il est venu strictement pour rien. Il rentre chez lui. Il n’est pas revenu l’après midi mais a fait l’harmonisation au téléphone, avec le haut parleur.

Aveu d’échec du ministre et dévalorisation du diplôme

SUD éducation n’incrimine en aucun cas les personnels des services des examens et des secrétariats des centres d’examens qui ont subi la pandémie, les diminutions d’effectifs et les non remplacements. La responsabilité de ce chaos incombe entièrement au ministre, Jean-Michel Blanquer qui s’est obstiné à faire passer de force sa réforme du baccalauréat contre toutes mises en garde qui lui étaient adressées et contre la désorganisation induite par la pandémie. Aux journalistes de Médiapart qui lui demandaient des explications sur ces dysfonctionnements la semaine dernière, il a reconnu 1 % de problèmes. Cette réponse est indigne. Elle suppose qu’il est admissible que des erreurs interviennent lors de la passation d’un diplôme national, premier grade de l’université. Cette réponse montre le peu de considération du ministre vis à-vis des élèves, des personnels et du service public d’éducation.

SUD éducation dénonce les conditions scandaleuses de cette session du baccalauréat et rappelle la responsabilité totale de Jean-Michel Blanquer dans les problèmes intervenus. Il devrait en tirer les conséquences s’il avait un peu de dignité.

SUD éducation revendique :

  • la suppression du grand oral ;
  • l’abrogation des réformes ORE, des lycées et du baccalauréat.

Des moyens pour la rentrée : courrier intersyndical au ministre

Monsieur le Ministre,

Nous venons de vivre deux années marquées par une pandémie qui a eu des conséquences indéniables sur la scolarité des élèves, que ce soit dans le premier ou le second degré.

En dépit des efforts des personnels pour s’adapter aux conditions de l’acte pédagogique (jauges, absence d’élèves, fermeture nécessaire de classe en cas de contamination, etc.), mettre en place des dispositifs pédagogiques diversifiés, les programmes n’ont pu être abordés pleinement, les inégalités se sont creusées, de nombreux élèves ne disposant ni d’un cadre propice au travail scolaire, ni des outils techniques, ni d’aide dans l’entourage familial.

La rentrée se fera donc sous un jour particulier, avec des personnels et des élèves ayant pu être éprouvés par l’épidémie, avec des différences accrues de niveaux scolaires, des publics déjà fragiles, notamment en éducation prioritaire, en LP, dans les territoires ruraux, particulièrement touchés par les conditions d’une scolarité dégradée. Afin d’éviter des conséquences durables de ce phénomène et ne pas risquer d’obérer le devenir de ces jeunes, il est nécessaire que des moyens exceptionnels soient attribués au système scolaire pour faire face à la situation consécutive à l’épidémie et au confinement.

Nous réitérons donc notre demande d’un collectif budgétaire de nature à permettre d’abonder les moyens pour le service public d’éducation, assurer la présence d’équipes pluri professionnelles partout où les problèmes sont particulièrement criants, réduire les effectifs par classe et instaurer des groupes.

L’urgence appelle des réponses rapides et nos collègues, dont certains continuent de se mobiliser pour obtenir d’autres conditions de rentrée, attendent des solutions concrètes pour l’accompagnement de tous les jeunes dans leur scolarité.

Attachés à préserver l’égalité de tous et toutes dans le système public d’éducation, nous vous demandons de bien vouloir prendre en considération ces demandes liées au caractère exceptionnel de la situation.

Nous souhaitons en outre qu’une concertation puisse être ouverte suffisamment en amont de la rentrée pour examiner les différentes hypothèses liées au contexte sanitaire ; si nous aspirons tous et toutes à retrouver une vie et une activité normales, nul ne peut prédire à l’instant ce qui se passera à l’automne et toute anticipation des mesures à prendre est nécessaire pour éviter les problèmes rencontrés cette année.

Les organisations syndicales FSU, SGEN-CFDT, SUD Education, SNALC, SNCL-FAEN, UNSA Education, seront très attentives à votre réponse qu’elles feront connaître aux personnels. Elles conviennent de se revoir pour apprécier l’état de la situation.

DNB 2021 – un examen toujours plus dévalorisé

Les élèves des collèges ont passé les 28 et 29 juin 2021 l’examen du diplôme national du brevet. Le déroulement de la préparation du DNB ainsi que sa passation mettent au jour le discrédit que le ministère de l’Éducation jette sur cet examen.

En français : un sujet qui manque de “bienveillance”

L’épreuve de français a largement surpris les enseignant-e-s, car le sujet portait sur un objet d’étude de la classe de quatrième et non de troisième comme c’est le cas habituellement. Les élèves, qui ont pu ne pas étudier cet objet d’étude l’an passé en raison des longs mois de confinement, ont été inutilement mis-e-s en difficulté. Par ailleurs, les questions évaluant l’étude de langue ne permettaient pas une étude dynamique de la langue mais bien une démarche d’étiquetage. On peut se demander si la volonté du ministère n’est pas de convaincre petit à petit les enseignant-e-s de l’inutilité de cet examen en proposant des sujets inadaptés.

Un DNB 2021 sous tension et sans adaptation

Complexes et coûteux à organiser, les examens nationaux ont mauvaise réputation rue de Grenelle. Le ministre Blanquer a profité de la crise sanitaire pour avancer encore dans son entreprise de casse du cadre national des diplômes.

Le refus d’aménager les programmes au cycle 4, malgré les périodes de fermeture des collèges et le passage en demi-jauge dans certains départements, produit des inégalités de traitement inacceptables entre les élèves. Dans certaines académies, l’administration a même demandé aux élèves de troisième de ne pas venir au collège pendant la semaine précédant le DNB afin d’éviter que des classes entières ne soient en éviction au moment de l’examen. Cette consigne vient contredire l’affirmation du ministre selon qui il n’y a pas de cluster dans les établissements scolaires.

Le contrôle continu pour rendre indiscernables les inégalités

Le contrôle continu et le livret scolaire suscitent pourtant déjà d’importantes inégalités. Le brevet a ainsi perdu toute sa valeur et les conséquences de son obtention ou non restent symboliques pour les élèves.

Plus grave encore, le contrôle continu conduit les enseignant-e-s à “surnoter” les élèves. Cette pratique bienveillante, a pour conséquence l’invisibilisation des difficultés scolaires et sociales des élèves, notamment en éducation prioritaire et dans les espaces ruraux en difficulté. Ces “brevets-maison” permettent au ministère de donner le sentiment que la situation est moins catastrophique pour les élèves les plus fragiles puisque les notes ne sont pas si basses.

Une rémunération au lance-pierres

Enfin, on observe que la rémunération attribuée aux enseignant-e-s qui corrigent cette épreuve est extrêmement faible : 0,75 euros par copie. Pourtant les enseignant-e-s sont convoqué-e-s pour une convocation sur site, dans un autre établissement souvent plus loin de chez eux et elles que leur établissement d’affectation. SUD éducation revendique une rémunération améliorée de la correction du brevet, que ce soit pour la correction ou pour les convocations pour de la surveillance hors temps de travail.

Pour SUD éducation, il est nécessaire d’imposer un véritable diplôme national du brevet, qui offre les garanties nécessaires à l’égalité des candidat-e-s: pour cela, le ministère doit cesser de déprécier le DNB et attribuer les moyens nécessaires au fonctionnement des collèges.

Augmentation du contrôle continu : Blanquer profite de la crise sanitaire pour enterrer le bac

SUD éducation a pris aujourd’hui connaissance des nouveaux changements qui seront soumis à l’avis du Conseil supérieur de l’Éducation du 2 juillet prochain. Les épreuves communes, auparavant E3C, sont amenées à disparaître à compter de l’année scolaire 2022, au profit du contrôle continu intégral pour 40 % de la note finale du baccalauréat général et technologique.

Le français en première, la philosophie et les deux épreuves de spécialité constitueront les seules épreuves terminales pour 60 % de la note finale. Elles ne seront pas évaluées en contrôle continu.

Les autres disciplines (enseignement de spécialité en premières, langues, EPS, EMC, Histoire-géographie, enseignement scientifique en filière générale et mathématiques en filière technologique) seront évaluées exclusivement en contrôle continu dans les établissements. La moyenne des moyennes annuelles comptera pour 40 % de la note finale du baccalauréat.
La peinture de la réforme Blanquer du baccalauréat est encore fraîche : cette année est la première qui verra des bacheli-ère-s être diplômé-e-s dans les conditions imposées par la réforme. Pourtant, le ministre est déjà en train de modifier de nouveau les épreuves.
Le ministre profite cyniquement de la crise sanitaire pour imposer son agenda d’un baccalauréat maison, de plus en plus délivré par les lycées et non un premier grade universitaire de la même valeur pour toutes et tous, obtenu à l’issue d’épreuves déterminées nationalement et anonymes. Cette décision s’inscrit dans la continuité de la mise en œuvre de parcoursup et de l’esprit de la réforme du baccalauréat général et technologique. Plus inquiétant encore, la rédaction proposée par le ministère du Code de l’éducation fragilise encore davantage le maintien des épreuves terminales qui subsistent.
Cette nouvelle réforme pèsera lourdement sur les conditions de travail des personnels. Les EC étaient lourds et difficiles à organiser, en particulier en langues, mais les équipes s’efforçaient d’organiser un cadre d’épreuves qui offre des garanties aux candidat-e-s. Désormais, les personnels enseignants deviendront directement comptables de la réussite des élèves aux yeux des familles dont la pression à la hausse des résultats ne manquera pas de se faire bien plus forte.

Pour SUD éducation, il est nécessaire de revenir à un véritable diplôme national du baccalauréat, qui offrait les garanties nécessaires à l’égalité des candidat-e-s.

SUD éducation s’oppose au passage au contrôle continu intégral, et revendique l’abrogation de la réforme du baccalauréat et du lycée, et votera contre les textes ministériels en CSE.

Répression contre nos camarades de MONFORT EN LUTTE

Ces derniers mois, plusieurs collègues et camarades ont été victimes de menaces de sanctions ou de sanctions disciplinaires pour avoir participé aux mobilisations contre le bac Blanquer et les fameuses « E3C » (devenues EC – évaluations communes): à Melle, à Bordeaux, ou plus récemment à Clermont-Ferrand.

En Ille-et-Vilaine aussi, des collègues mobilisé.es l’an dernier subissent aujourd’hui la répression promise par Blanquer à tou.te.s celle.ux qui oseraient s’opposer à sa réforme.

6 collègues et camarades du lycée René Cassin de Monfort-sur-Meu ont été convoqué.es pour consulter leur dossier administratifs « en vue d’une éventuelle commission disciplinaire ».

Nous avons attendu leur accord avant de communiquer sur la répression qu’ils et elles subissent depuis déjà un an et qui s’accentue aujourd’hui.

En pièce jointe, le communiqué intersyndical que nous avons proposé aux organisations syndicales de l’éducation et aux unions départementales du 35.

Si certain.es collègues sont convoqué.es en CAPA disciplinaires, ils et elles auront besoin de tout notre soutien, notamment par des rassemblements devant le rectorat. Nous vous tiendrons au courant.

Pour rappel:

https://www.ouest-france.fr/bretagne/montfort-sur-meu-35160/montfort-sur-meu-mobilisation-des-professeurs-devant-le-lycee-6738566

https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/ille-et-vilaine/rennes/epreuves-du-baccalaureat-suspendues-montfort-meu-conditions-examen-effarantes-1777563.html

Mise à jour du 26/06 :

Les collègues de Monfort-sur-Meu sont organisé.es au sein du collectif « Monfort en lutte » et se défendent avec le soutien des syndicats.

SUD Education s’implique de manière importante dans le suivi juridique des dossiers et la médiatisation pour faire pression sur le rectorat.

Suite au communiqué de soutien aux collègues de Monfort, il y a eu une médiatisation de la répression dont ils et elles sont victimes :

https://www.ouest-france.fr/bretagne/montfort-sur-meu-35160/montfort-sur-meu-des-profs-du-lycee-cassin-vont-ils-etre-sanctionnes-a5814ee0-d276-11eb-8758-469341d1a13a

https://www.francebleu.fr/infos/education/montfort-sur-meu-six-enseignants-du-lycee-rene-cassin-menaces-de-sanctions-1624467978

https://www.radiolaser.fr/L-academie-convoque-6-professeurs-du-lycee-de-Montfort-sur-Meu-On-accepte-pas-que-des-collegues-soient-menaces-par-l_a30605.html

Nous vous tiendrons au courant des suites données par le rectorat à ces menaces de procédures disciplinaires.

MISE A JOUR DU 30/06 :

L’intersyndicale CGT Educ’action, SNFOLC, SNES-FSU et SUD Education appellent à un rassemblement de soutien pour Édouard notre collègue, professeur d’histoire-géographie du lycée Jean Macé à Rennes, et camarade de lutte du SNES 35.

Nous nous opposons à toute sanction visant à réprimer l’action syndicale !

Rassemblement devant le Rectorat de Rennes lundi 5 juillet à 13h

Circulaire de rentrée 2021 : auto-satisfaction du ministre et mise en œuvre des contre-réformes

La circulaire de rentrée publiée le 24 juin n’est pas écrite pour aider les personnels à organiser la rentrée. Il s’agit essentiellement pour le ministre de vanter son bilan, contre l’évidence.

Un exercice d’autosatisfaction du ministre

La circulaire consiste tout d’abord en un nouvel exercice d’auto-satisfaction du ministre dans la gestion de l’épidémie dans l’Éducation nationale. Concernant le volet sanitaire, la circulaire précise qu’un plan de continuité pédagogique devra être anticipé au niveau des écoles et établissements sur la base des plans nationaux : au vu du degré d’improvisation des vagues précédentes, on peut douter du fait que la gestion d’une nouvelle vague se fasse convenablement.

Accélération des réformes Blanquer

D’autre part, la circulaire a pour objectif d’accélérer la mise en œuvre des réformes Blanquer, en s’appuyant sur la crise sanitaire. Ainsi, alors qu’elle prétend vouloir adapter le début d’année aux difficultés que l’on connues les élèves cette année, elle met en avant des évaluations de début CP, mi-CP, CE1, 6e, CAP. La suite est à l’avenant : priorité à la lecture et aux mathématiques, parachèvement de la réforme du lycée, dispositifs hors temps scolaires (écoles ouvertes, stages de réussite).

Un socle idéologique toujours plus réactionnaire

La circulaire est également l’occasion pour le ministre de remettre en avant son socle idéologique autour d’une vision étroite des “valeurs de la République”. La volonté de promouvoir un accès étendu à la culture légitime n’est pas en soi problématique, quoique la “rentrée en musique” annoncée à un moment de l’année où les élèves ne sont plus en classe peut s’avérer quelque peu ridicule. En revanche, le “guide sur l’idée républicaine” que le ministre entend faire distribuer aux personnels risque de s’avérer une nouvelle compilation des orientations réactionnaires du ministre, au vu par exemple du récent rapport Obin sur la laïcité et les valeurs de la République. Il risque de s’avérer également un outil de mise au pas des enseignants, plutôt qu’une base de ressources utiles.

Éducation prioritaire en danger, AESH méprisé-es

Deux chantiers sont développés ensuite dans la circulaire : l’éducation prioritaire et l’inclusion. Le ministre montre sa volonté de s’attaquer à l’éducation prioritaire : si la réforme basée sur le rapport Mathiot-Azéma n’est pas directement évoquée, l’accent est mis sur les cités éducatives, que SUD éducation a dénoncé à plusieurs reprises comme étant une nouvelle étape dans la territorialisation. Concernant l’inclusion scolaire, c’est là encore un nouvel exercice d’autosatisfaction, alors même que les personnels AESH ne sont pas entendu-e-s dans leurs revendications légitimes : un vrai statut, un vrai salaire, abandon des PIAL.

Infantilisation des professeur-e-s des écoles

Rien de très neuf donc dans la quasi-totalité de la circulaire. La seule véritable nouveauté arrive à la fin, avec la mise en œuvre de préconisations du Grenelle. Outre quelques déclarations de principe, la circulaire prévoit dans le premier degré que les directeurs et directrices organisent le “pilotage des 108 heures” annualisées. Or la plus grande partie de ces heures est déjà fléchée. Il s’agit donc manifestement pour Blanquer de demander aux directeurs et directrices de surveiller l’organisation des rendez-vous de leurs collègues avec les parents, les heures de synthèse… C’est un procédé infantilisant pour les personnels autant qu’il est chronophage pour les directeurs et directrices. C’est l’exact inverse de ce que revendiquent les personnels.

Pour combattre les inégalités, un plan d’urgence pour l’éducation, et vite !

– SUD éducation présente son plan d’urgence

La crise sanitaire a accentué les inégalités dans l’éducation. Au cours des deux dernières années scolaires, les élèves ont traversé d’importantes périodes d’enseignement à distance. Les inégalités scolaires se sont fortement aggravées : en fonction de la durée plus ou moins importante d’éloignement de l’école, en fonction des possibilités d’accès aux équipements numériques au domicile, en fonction de la capacité des parents à être présents pour faciliter les apprentissages. Les classes populaires ont particulièrement souffert de l’enseignement à distance.

SUD éducation revendique depuis le printemps 2020 la mise en œuvre d’un plan d’urgence pour réduire ces inégalités et pour répondre durablement à la crise sanitaire. La rentrée de septembre 2020 n’a vu aucun ajustement, en termes de moyens, pour tenir compte de la crise. Les personnels de l’Éducation nationale n’ont pas bénéficié de la politique du “quoiqu’il en coûte” du président Macron  : alors que les entreprises captent l’essentiel des dépenses publiques liées à la crise sanitaire, les services publics, et notamment le service public d’éducation, ne voient aucune inflexion dans la politique de démantèlement des services publics d’éducation en vigueur bien avant la crise. Rien n’a été mis en place pour faire face à la crise, sur le plan pédagogique comme sanitaire. Et de fait, l’année 2020-2021 a été une longue succession d’improvisations, aggravant encore davantage la situation d’inégalités scolaires héritée du premier confinement.

La préparation de la rentrée 2021 n’a pas changé la donne : suppression de 1800 postes dans le second degré, créations marginales dans le premier degré. Dans tous les cas, les moyens ne sont pas à la hauteur des besoins hérités de la situation. S’ajoute à cela la mise en œuvre de la réforme du baccalauréat et des lycées : inégalités entre établissements du fait des choix de spécialités, inégalités socio-culturelles exacerbées par le grand oral, désorganisation généralisée.

Dans le premier comme dans le second degré, les moyens alloués sont insuffisants pour assurer l’accompagnement des élèves à besoins particuliers : l’inclusion des élèves en situation de handicap se fait sans moyens suffisants, les personnels AESH attendent toujours un statut de la fonction publique et un salaire digne de ce nom, les RASED et les établissements spécialisés sont réduits à peau de chagrin. De même, les classes d’accueil pour les élèves allophones ne bénéficient pas des moyens nécessaires. Enfin, l’éducation prioritaire, censée réduire les inégalités, est en passe d’être démantelée par une nouvelle réforme inacceptable.

Pour faire face à ce constat alarmant, SUD éducation met à jour son plan d’urgence pour l’éducation. SUD propose aux personnels de le mettre en débat dans les Assemblées générales, pour construire des plateformes revendicatives locales et se mobiliser dès septembre. SUD éducation portera dans l’intersyndicale nationale le mandat d’une journée de grève durant la seconde quinzaine de septembre, dans l’objectif d’en faire un point d’appui pour un mouvement de grève prolongé à même d’obtenir satisfaction sur les revendications.

Ce plan d’urgence comprend :
-un volet inclusion scolaire
-un volet éducation prioritaire
-un volet pédagogie et système éducatif
-un volet postes
-un volet médico-social

Volet inclusion

La crise sanitaire a fragilisé encore davantage les élèves les plus fragiles : les élèves en situation de handicap, les élèves allophones mais aussi les élèves en grande difficulté scolaire. Le retour en classe après les périodes de fermetures des classes n’a pas fait l’objet de l’accompagnement nécessaire. Au-delà de la crise sanitaire, c’est bien l’ensemble de l’inclusion scolaire qui doit être repensée, en commençant par la satisfaction des revendications des personnels essentiels, les AESH :

1. une baisse des effectifs par classe. À titre de repère, la revendication générale de SUD éducation pour la SEGPA est de 12 élèves maximum ;

2. des dispositifs d’aide et de prévention complets : 1 RASED complet par groupe scolaire et 1 enseignant-e supplémentaire pour cinq classes (pour le 1er degré) et un recrutement massif de personnels médico-sociaux (assistance sociale, infirmerie, psychologue);

3. la satisfaction des revendications des AESH : la création d’un statut d’éducateur-trice scolaire spécialisé-e avec un temps plein à 24 heures face élève, un salaire à 1700 euros nets ;

4. une formation en accord avec les besoins rencontrés par les collègues en poste dans l’ASH ;

5. des ouvertures d’UPE2A et d’ULIS ainsi que l’augmentation du nombre d’heures allouées à ces dispositifs.

Volet éducation prioritaire

Les conséquences négatives de la crise sanitaire ont été plus importantes dans les quartiers populaires qu’ailleurs, sur le plan économique et social, comme sur le plan pédagogique. Cette situation justifie un plan exceptionnel pour les écoles et établissements des quartiers populaires. SUD éducation porte à ce titre des revendications pour l’éducation prioritaire : elles doivent être immédiatement mises en œuvre pour répondre aux enjeux de la crise sanitaire :

1. l’extension de la pondération de 1,1 heures à l’ensemble des personnels pour toute l’éducation prioritaire, REP inclus. Cette pondération correspond à une décharge pour reconnaître la charge de travail spécifique à l’éducation prioritaire, mais ne doit pas être conditionnée à des missions ou réunions supplémentaires ;

2. une baisse des effectifs : pour l’éducation prioritaire, SUD éducation revendique 16 élèves par classe en école et collège, 12 en SEGPA, 20 en lycée ;

3. des vies scolaires renforcées : 1 CPE pour 100 élèves et 1 AED pour 50 élèves dans toute l’éducation prioritaire ;

4. des moyens médico-sociaux renforcés : 1 RASED complet par groupe scolaire et 1 enseignant-e supplémentaire pour cinq classes (pour le 1er degré) et un recrutement massif de personnels médico-sociaux (assistance sociale, infirmerie, psychologue) ;

5. sur la carte de l’éducation prioritaire : SUD éducation revendique le maintien des REP dans l’éducation prioritaire (contrairement au rapport Mathiot-Azéma) et l’intégration des lycées dont les élèves sont majoritairement issus de collèges REP et REP+. L’intégration de nouvelles écoles et établissements dans la carte de l’éducation prioritaire, y compris des écoles ou établissements situés dans des espaces ruraux susceptibles d’intégrer la carte, doit se faire sur la base de critères sociaux, dans le cadre d’un classement transparent et renouvelé tous les quatre ans. L’intégration des écoles ou établissements ruraux à la carte ne doit pas se faire au détriment d’écoles ou établissements d’ores et déjà classés ;

6. l’attribution de la prime REP+ à tous les personnels de l’ensemble de l’éducation prioritaire, et notamment les AED et AESH qui en sont actuellement exclu-e-s ;

7. l’abandon immédiat du projet de réforme Mathiot-Azéma.

Volet pédagogie et système éducatif

La crise sanitaire a accru les inégalités scolaires. Durant le confinement, certain-e-s élèves ont pu bénéficier de condition permettant de poursuivre en partie les apprentissages, les autres non. Les enseignements doivent dorénavant avoir lieu en présentiel, l’enseignement à distance ayant montré toutes ses limites. L’objectif de l’année qui s’ouvre doit être bel et bien de compenser les inégalités qui se sont accrues durant ces deux dernières années. Pour cela, SUD éducation revendique plusieurs mesures immédiates :

1. la limitation des effectifs pour favoriser la différenciation, le travail coopératif entre élèves pour niveler les écarts de niveaux. À titre de repère, la revendication générale de SUD éducation (hors éducation prioritaire) est de 20 élèves maximum en école élémentaire et en collège, et de 25 en lycée, mais les circonstances exceptionnelles impliquent de descendre encore en-deçà ;

2. dans le second degré, des dédoublements systématiques sur la moitié des horaires disciplinaires par un cadrage national ;

3. l’aménagement des programmes, afin que les enseignant-e-s puissent mettre en œuvre au mieux une pédagogie permettant de compenser les inégalités scolaires ;

4. la liberté pédagogique et de support notamment en CP dans le cadre de l’apprentissage de la lecture ;

5. une formation initiale et continue qui tienne compte de ces problématiques et de ces enjeux, qui impliquent des pratiques pédagogiques particulières ;

6. un retour des PDMQDC, sans remise en cause des dédoublements là où ils existent, et un rétablissement des RASED dans leur totalité ;

7. l’abandon de Parcoursup et de la sélection à l’entrée à l’université, qui dans cette période fonctionne encore davantage comme une machine de tri social

8. l’abandon des contre-réformes du bac et des lycées qui accroissent les inégalités, cette année encore plus que d’habitude

Volet postes

Les enjeux liés à la crise sanitaire nécessitent des créations de postes supplémentaires, pour permettre de mettre en œuvre les politiques évoquées plus haut. Cela n’a pas été le cas pour l’année 2020-2021, et ce n’est toujours pas prévu pour la rentrée de septembre. Pour SUD éducation, il existe plusieurs leviers pour créer dans l’urgence les postes nécessaires :

1. la réaffectation des crédits non engagés par le ministère en raison de la crise sanitaire vers des créations de postes à compter de la rentrée ;

2. la reconversion massive des heures supplémentaires dans le second degré vers des créations de postes, afin d’augmenter le nombre de personnels dans les établissements et améliorer les conditions de travail ;

3. la titularisation à temps plein de l’ensemble des enseignant-e-s non titulaires, sans condition de concours ni de nationalité : les collègues en question sont déjà souvent en poste depuis longtemps, il n’y a aucune raison pour qu’ils et elles ne bénéficient pas du statut de fonctionnaire ;

4. l’admission de l’ensemble des admissibles, aux concours internes comme externes : les recalé-e-s des oraux des concours constituent un nombre très important de potentiel-le-s futur-e-s collègues ; au vu de l’urgence de la situation, il est souhaitable qu’ils et elles  soient stagiarisé-e-s dans leur totalité ;

5. l’organisation de concours exceptionnels : il est arrivé, encore récemment, que des concours supplémentaires soient organisés en fonction des besoins pour le recrutement des professeur-e-s des écoles ; ce dispositif pourrait être généralisé, en fonction des besoins locaux, dans les départements ;

6. l’embauche de personnels aidant à la direction pour le primaire, avec un réel statut ;

7. l’embauche massive d’AESH et d’AED et la titularisation dans le cadre d’emplois statutaires d’éducateurs-trices scolaires ;

8. le rétablissement des moyens en remplacement dans le 1er et le 2d degré.

Volet médico-social

La crise sanitaire a accentué les inégalités scolaires, et au-delà les inégalités sociales. Elle a plongé de nombreuses familles dans la précarité, et les périodes d’éloignement de l’école, et notamment de la demi-pension, induisent des dépenses supplémentaires. Les besoins en assistant-e-s sociaux-ales sont aujourd’hui plus importants que jamais. La crise a également mis en lumière les carences énormes en termes de professionnel-le-s de santé. La crise sanitaire n’est pas terminée, et il est urgent de déployer des moyens importants en termes de prévention. Dans ce cadre, SUD éducation revendique :

1. des créations de postes de personnels médico-sociaux à hauteur des besoins, pour l’ensemble des actes professionels liés à la situation sanitaire (dépistages, vaccination, prévention), mais aussi pour faire face aux besoins indirectement induits par celle-ci (précarisation des familles, engorgement des structures de santé)

2. l’abandon de tous les projets de transfert vers les collectivités des personnels médicaux

3. la compensation dans son entièreté la baisse des fonds sociaux qui est intervenue au cours des années précédentes

4. l’augmentation des aides à la demi-pension et les bourses

L’intersyndicale écrit au recteur suite à l’audience sur les violences policières contre les lycéen.nes

A L’ATTENTION DE MONSIEUR LE RECTEUR
  Monsieur le recteur,

Vous nous avez reçus en audience le 3 juin dernier lorsque nous avons souhaité vous interpeller suite aux violences policières commises au lycée Bréquigny  lors du mouvement lycéen.

Lors de cet entretien, vous avez reconnu que c’est « l’autorité académique qui saisit le préfet qui lui-même ordonne l’intervention des forces de l’ordre. »

L’intersyndicale souhaite vous rappeler que ces décisions et ce recours systématique à la police n’est pas sans conséquences : nous considérons donc que l’autorité académique en porte aussi la responsabilité.

Nous restons très inquiets car nous avons le sentiment de ne pas avoir été entendus : lorsque vous parlez de « violences urbaines » en niant les violences policières, nous sommes inquiets. En niant les agressions subies par nos élèves, nous sommes inquiets.

Nous espérons que, malgré ce décalage de point de vue, vous saurez réagir autrement et ne pas demander l’intervention de la police aux portes des établissements. Ce ne sera jamais la solution adaptée au dialogue demandé par les lycéennes et les lycéens. La violence n’est jamais une solution.

Si cela devait se reproduire, nos organisations syndicales s’adresseront directement au préfet  pour faire cesser les violences à l’encontre des manifestant.es.

Veuillez agréer, Monsieur le recteur, l’expression de nos salutations syndicales.     M. Eric Luis, pour la CGT Educ’actionM. Thomas Hardy, pour le SNES-FSU 35 Mme Justine Marti, pour le SNFOLC 35M. Jean-Claude Kernin, pour le STE-CNT 35M. Jean-Charles Hellequin, pour Sud-Education 35

Grand oral : un fiasco inégalitaire

Les ratés du grand oral s’accumulent et montrent à quel point le ministère se révèle incapable d’organiser l’épreuve.
Les convocations sont communiquées très tardivement aux personnels, parfois après le début des épreuves. Elles occasionnent des déplacements importants de nombreux personnels loin de leur lieu d’affectation alors qu’un centre d’examen se trouve plus près. Des professeur-e-s de français et de philosophie ont même été convoqué-e-s au grand oral alors qu’ils et elles étaient déjà convoqué-e-s aux oraux de l’EAF ou ont à corriger plus de 150 copies.
Il est arrivé bien souvent que la constitution même des jurys pose problème, notamment car il manquait un-e enseignant-e dans la spécialité choisie par un-e candidat-e. L’administration a ainsi dû procéder à des réorganisations de dernières minutes, ou se résoudre à des compositions de jury illégales et inadaptées pédagogiquement avec des professeur-e-s de collège, d’autres qui n’enseignent pas en terminale ou encore des stagiaires.
Cette désorganisation révèle s’il en était encore besoin le degré d’impréparation du ministère et des académies.
D’après nos remontées, cette épreuve est particulièrement inégalitaire.
La survalorisation des éléments rhétoriques conduit à favoriser les candidat-e-s des classes supérieures et les garçons au détriment des candidat-e-s femmes et issu-e-s des classes populaires.
SUD éducation et d’autres organisations syndicales revendiquent depuis plusieurs mois la suppression de cette épreuve, qui n’est que le reflet de l’obsession de Blanquer pour une réforme du bac et du lycée taillée sur mesure pour le tri social.

Dans ces circonstances, SUD éducation invite les personnels à se réunir et discuter des modalités d’actions qui leur semblent adaptées et rappelle que son préavis de grève est à la disposition des personnels.

Déclaration de SUD éduc Bretagne au Comité Technique Académique du 8 juin 2021

Le climat dans notre pays, meurtri par la crise sanitaire, est malsain. On nous impose des lois liberticides, la loi sécurité globale visant à museler toute contestation et loi séparatisme voulant par la contrainte définir le « bon » citoyen pour mieux stigmatiser les autres, les mauvais, pas assez gaulois. Avec les surenchères ultra-conservatrices de notre ministre sur la non mixité choisie ou l’outil anti-sexiste qu’est l’écriture inclusive, nos structures démocratiques penchent du mauvais coté, pas celui de l’ouverture et de la tolérance.

A ce climat s’ajoute des faits d’autoritarisme intolérables dans notre administration qui se doit d’être émancipatrice pour notre jeunesse et où la liberté pédagogique des enseignant·e·s en est une des garanties, et la liste est longue après les contestations contre ce que nous appelons le BAC Blanquer.

La répression et les violences policières à l’encontre des lycéen·e·s, notamment à Bréquigny, sont intolérables, celles-ci envers une jeunesse déboussolée par plus d’une année anxiogène d’enseignements très fortement perturbés. Vouloir maintenir coute que coute les épreuves avec des aménagements à la marge, ceci pour prétendument ne pas « dévaloriser » la session 2021, va totalement à l’encontre de leurs attentes et inquiétudes.

Répression aussi à l’encontre de collègues. On arrive dans notre académie comme ailleurs à de l’autoritarisme disciplinaire suite aux contestations contre les E3C. Et le moins que l’on puisse dire c’est que SUD éducation est en première ligne. Les procédures se multiplient : hier à Melle ou Bordeaux, la plupart cassées ensuite par la justice administrative, aujourd’hui à Clermont Ferrand, demain Montfort sur Meu ou Jean Macé, l’autoritarisme ne nous fera pas taire bien au contraire.

Autoritarisme encore au collège des 4 moulins à Brest, situation sur laquelle votre administration a réagi suite à l’alerte de personnels AESH et pour laquelle nous vous avons à nouveau adressé un courrier récemment. Nous pensons que cette RH de proximité tant vantée dans la feuille de route n’aboutira qu’à ce que nous appelons la dictature des petit·e·s chef·fe·s incapables d’entendre la moindre contestation. Les personnels qui ont fait un recours auprès de vos services aujourd’hui sont en attente d’un retour, c’est la moindre des choses qu’on leur doit.

Autoritarisme toujours quand il s’agit de condamner l’apprentissage par immersion des langues régionales alors qu’il se pratique couramment en anglais.

Dans ce climat que peut-on attendre ? Guère de reconnaissance, le Grenelle et la feuille de route qui en est issue ne nous promettent pas celle sonnante et trébuchante que nous attendons depuis trop longtemps, que des miettes et des médailles, des mercis et « bravo vous êtes fantastiques. Continuez et soyez sages surtout ». Le management libéral sur le mode de l’entreprise n’a pas sa place dans l’organisation de l’éducation de notre jeunesse.

Ce que nous attendons, alors que rien ne changera à la prochaine rentrée, c’est un plan d’urgence pour l’éducation, des postes de titulaires suffisants pour rattraper les retards pris pas nos jeunes depuis plus d’un an, et l’attractivité financière nécessaire pour.

Quand mobilisation rime avec répression : soutien total aux collègues de Monfort-sur-Meu !

L’an dernier, de nombreux lycées ont été touchés par de fortes mobilisations contre le Bac Blanquer. Partout en France, les professeur.es mobilisé.es ont mené une lutte remarquable par sa détermination en faisant grève des surveillances puis des corrections pendant plusieurs jours d’affilée pour dénoncer la casse d’un diplôme national. Une lutte contre la mise en place d’un bac inégalitaire à laquelle les élèves ont participé en bloquant leurs lycées.

Un camouflet pour Blanquer qui supporte mal la contradiction. Dès lors, la répression est lancée par des menaces de sanctions disciplinaires : 4 collègues à Melle, 3 à Bordeaux, 6 à Clermont-Ferrand et désormais 6 collègues du lycée René Cassin de Monfort-sur-meu.

SUD Éducation 35 exprime ici sa solidarité totale avec les collègues de « Monfort en lutte » et apportera tout le soutien syndical possible : juridique, logistique et médiatique.

 

Tract-intersyndical-répression-Monfort-V2

Bac Blanquer : chaos et inégalités à tous les étages

À l’opposé de la communication du ministre, le baccalauréat est l’objet de la désorganisation la plus totale et d’inégalités de traitement criantes. C’est le résultat de l’application des lois Blanquer sur les lycées et les examens « quoi qu’il en coûte pour les personnels et les élèves ».

Pour les bacs généraux et technologiques, en philosophie, c’est la meilleure note entre le contrôle continu et celle de l’épreuve écrite qui sera retenue, alors que pour les bacs professionnels, toutes les épreuves terminales sont maintenues sans aménagement.

Grand oral : l’épreuve phare du Ministre n’évaluera rien d’autre que la maîtrise des codes socio-culturels des candidat·es

Quand on demande des précisions sur le barème du grand oral, le ministère répond « grille d’évaluation ». Et sur les cinq critères énoncés, trois concernent des questions de pure forme contre deux pour le contenu. La quantification de ces critères semble laissée aux commissions d’harmonisation. Selon les choix fait par ces commissions, tel-le candidat-e qui parle bien mais dont le discours n’est fondé sur aucune connaissance pourrait être mieux noté que tel-le candidate maîtrisant les contenus de sa spécialité mais qui peine à en parler. Le chaos est tel qu’on a pu voir dans une académie les initiales des spécialités apparaître sur la convocation des candidats donnant ainsi une indication sur les sujets susceptibles d’être choisis par les jurys.

Une surcharge de travail intolérable et injustifiée

À moins d’une semaine des épreuves de grand oral, certain·es collègues n’ont toujours pas de convocation, d’autres sont convoqué-e-s dans une autre académie que la leur à plusieurs heures de transport. Il est demandé à des collègues de lettres de corriger des dizaines de copies avec des sujets différents en deux jours. Dans certaines académies les collègues de philosophie ont plus de cent copies à corriger sur une plateforme numérique, à l’encontre de toute considération sur leurs conditions de travail. N’aurait-il pas été possible de rendre cette épreuve facultative, vu que les seules notes prises en compte sont celles qui seront supérieures à celles du contrôle continu ? Cela aurait fortement allégé la charge de travail des personnels de ce travail superflu.

SUD éducation appelle les personnels sur le terrain à discuter des modalités d’action qui s’imposent et met à disposition son préavis de grève pour la période.

SUD éducation revendique :

  • la suppression du grand oral ;
  • l’abrogation des réformes ORE, des lycées et du baccalauréat.

Pour SUD éducation, au regard des circonstances et afin de garantir l’égalité des candidat·es issu·es de lycées qui ont appliqué les demi-jauges et les autres établissements, souvent privés, qui se sont soustraits à sa mise en place, la question de la délivrance du baccalauréat à tou-te-s les candidat-e-s se pose.

Pour cette année exceptionnelle, SUD éducation refuse le dilemme entre contrôle continu injuste et examens finaux problématiques, et revendique la délivrance du baccalauréat et du brevet pour toutes et tous les candidat-e-s, et en conséquence l’augmentation du nombre de places à hauteur des besoins dans l’enseignement supérieur ainsi que la possibilité pour les élèves qui le souhaitent de redoubler.

Résultats du Mouvement INTRA – 2nd degré : comment faire un recours ?

Le recours gracieux doit désormais s’effectuer à partir de la plateforme COLIBRIS.

=> le lien ICI : https://portail-rennes.colibris.education.gouv.fr/personnels-enseignants-deducation-et-psy/


SUD éducation assurera, comme chaque année, le suivi de votre recours !

Vous avez reçu un avis défavorable à votre demande de mutation INTRA ?

Plusieurs situations possibles :

  • Vous n’avez pas obtenu de mutation
  • Vous avez obtenu une affectation en dehors de vos vœux
  • Vous constatez une erreur de barème et d’affectations sur l’un de vos vœux,

Vous pouvez formuler un recours gracieux

Pour effectuer votre recours, connectez-vous sur la plateforme COLIBRIS

Si vous aviez obtenu un affectation à titre provisoire suite à une demande auprès de la DPE en mandatant SUD éducation Bretagne, contactez-nous.

=> en suivant le lien suivant:  https://portail-rennes.colibris.education.gouv.fr/

Lorsque vous êtes sur la page d’accueil: cliquer sur le lien : « Recours suite à la notification de l’affectation obtenue à l’issue du mouvement intra-académique 2023 ».

Vous aurez ensuite 4 pages à remplir:

  • page 1 : identité – adresse – coordonnées personnelles
  • Page 2 : saisir votre situation professionnelle: affectation (2022-2023) – corps – discipline
  • Page 3 : IMPORTANT – Formulation du recours
  • cocher « j’ai obtenu une affectation en dehors de mes voeux » ou « je n’ai pas obtenu de mutation » ou « autres cas (hors recours réglementaire) »
  • dans l’encadré « Sélectionner un syndicat représentatif »: sélectionnez « SUD ÉDUCATION »
  • puis remplir la partie « observations » : vous pouvez nous consulter pour des conseils ou qu’on fasse une relecture + vous pouvez joindre de 1 ou 2 justificatifs en PDF ou JPEG (taille max 10 MO)
  • cocher « J’atteste de la sincérité des informations fournies »
  • Page 4 : Validation
  • Dernière page: code de suivi + conseil: cliquez sur « afficher le détail de la demande »

Faites une copie d’écran et/ou envoyez-nous les éléments de votre recours à syndicat@sudeducation35.fr

Informations complémentaires

N’hésitez pas à nous envoyer vos recours ou vos demandes à syndicat@sudeducation35.fr
=> Nous en assurerons le suivi auprès de la DPE.
=> Il est possible, dans certaines situations « complexes », de demander entretien avec les services de la DPE avec accompagnement de SUD éducation (« bilatérales »).

A titre syndical, nous déplorons cette « individualisation » des suivis des situations, lesquelles étaient auparavant traitées en FPMA, en présence des élu-e-s de tous les syndicats !!!

Les données statistiques et les barres d’accès départementales et communes :

Données générales Mouvement INTRA 2023

Résultats INTRA 2023 – barres départementales

Résultats INTRA 2023 – barres communes

Fin des demi-jauges : le ministre réserve une fois de plus ses annonces aux médias

Vendredi 28 mai, le porte-parole du gouvernement a annoncé dans les médias que « les cours reprendront à 100 % au collège dès lundi » dans la quinzaine de départements concernée par les demi-jauges. Les personnels ont été placés devant le fait accompli de ce retour aux classes entières des classes de 4e et 3e qui entraîne une réorganisation complète des dispositifs pédagogiques mis en œuvre.

La Foire aux questions du ministère de l’Éducation nationale précise désormais que le fonctionnement hybride pourra continuer d’être mis en œuvre si les contraintes locales ou les locaux le justifient.

SUD éducation déplore une nouvelle fois que plus d’un an après le début de la crise sanitaire, le ministère de l’Éducation nationale ne semble capable d’une gestion à courte vue. Depuis un an, le ministre Blanquer se pavane dans les médias pour annoncer des bouleversements du calendrier scolaire. Il faut du jour au lendemain réorganiser l’école pour répondre aux annonces d’un ministre peu soucieux des conditions de travail des personnels qui pense judicieux de procéder par annonces médiatiques soudaines au lieu d’écouter les organisations syndicales.

SUD éducation revendique depuis le printemps un plan d’urgence pour l’éducation, à même de garantir les meilleures conditions de travail possibles pour les personnels, dans des conditions sanitaires acceptables. Ce plan doit notamment comprendre des recrutements massifs de personnels, la titularisation de l’ensemble des non-titulaires sans condition de concours ni de nationalité, et un plan d’investissement massif dans la construction et la rénovation du bâti scolaire permettant d’accueillir les élèves avec davantage d’espaces. SUD éducation estime également nécessaire un aménagement des programmes scolaires lors de l’année 2021-2022 : l’année écoulée, passablement perturbée à tous les niveaux d’enseignement, a rendu impossible d’achever une progression déjà trop lourde en temps ordinaire.

Bac 2021 : SUD éducation met à disposition son préavis de grève

Tout est censé être prêt pour le baccalauréat 2021 mais, comme sur de nombreux autres sujets, force est de constater que rien n’est prêt. Les rectorats tardent à envoyer les convocations aux élèves et aux enseignant-e-s, les lycées n’ont pas de visibilité sur la façon dont va se dérouler le mois de juin, certaines classes de seconde finissent début juin quand d’autres terminent le 2 juillet, et enfin les précisions sur la façon dont vont se dérouler les épreuves – notamment le grand oral – se font attendre. On a jamais vu une désorganisation aussi grande du baccalauréat !

Les correcteurs et correctrices des épreuves de philosophie et de français se préparent à la lourde tâche de devoir corriger des paquets importants de copie dans un délai très court (entre cinq et huit jours ouvrés) et en version numérique. Malgré les demandes répétées des personnels réclamant de corriger les copies écrites, le ministère s’entête à conserver le tout numérique. Non seulement cette solution expose les copies aux risques du numérique (fuite des copies, dysfonctionnements des serveurs, …) mais nuit à la santé des personnels.

Face à l’absence de réponse du ministère, SUD éducation :

  • appelle les personnels sur le terrain à discuter des modalités d’action qui s’imposent et met à disposition son préavis de grève pour la période
  • revendique la suppression du grand oral.

Pour SUD éducation, au regard des circonstances et afin de garantir l’égalité des candidat-e-s issu-e-s de lycées qui ont appliqué les demi-jauges et les autres établissements, souvent privés, qui se sont soustraits à sa mise en place, la question de la délivrance du baccalauréat à tou-te-s les candidat-e-s se pose.

Contre les violences faites aux lycéen.nes

Depuis 15 jours, les lycéen·nes du lycée Bréquigny à Rennes se mobilisent et bloquent leur établissement. Comme d’autres lycées mobilisés en France, ils et elles réclament l’annulation des épreuves de fin d’année et la validation de leurs diplômes par le contrôle continu comme cela avait été le cas l’an dernier en raison du contexte sanitaire. Mais, le rectorat de Rennes a fait le choix du recours systématique aux forces de l’ordre.
Depuis lundi 10 mai, quatre fourgons de la compagnie départementale d’intervention sont chaque jour devant le lycée. Les policiers font usage de la force sans retenue avec l’assentiment de notre académie : un élève tombé au sol a été frappé à coup de matraque le 10 mai, utilisation des gaz lacrymogènes le 19 mai.
C’est le vendredi 21 mai que la violence a été la plus brutale et inacceptable : les élèves ont dû faire face aux matraques télescopiques, à des insultes, menaces, coups ; une élève a été frappée, menottée et mise en garde à vue et devra comparaître le 20 septembre prochain pour rébellion et violences volontaires contre un agent dépositaire de l’autorité publique alors qu’elle se débattait lors de son interpellation.
D’autres élèves, dont nous livrons 2 témoignages joints, ont été victimes de menaces, coups, insultes sexistes et agressions.
La tension monte chaque jour davantage devant cet établissement ; même rassemblé.es pacifiquement devant leur lycée avec slogans, chants, danses et stand up théâtral, les lycéen.nes font désormais face à une répression policière systématique. SUD Éducation 35 rappelle que le ministère est l’unique responsable de la dégradation du climat scolaire. Depuis l’année dernière, le ministère réprime toutes les mobilisations contre la réforme du baccalauréat, qu’il souhaite maintenir coûte que coûte. Compagnie départementale d’intervention, CRS, gendarmes mobiles : c’est l’école de la confiance vue par le ministre Blanquer.
SUD Éducation 35 soutient la mobilisation lycéenne et exige l’arrêt des violences et menaces à l’encontre des élèves
mobilisé.es.

Notre syndicat exige qu’aucune répression, policière ou administrative, ne s’exerce sur les élèves qui défendent à
raison leurs droits et leurs revendications.
Nous demandons la suppression de la plainte à l’encontre de l’élève arrêtée vendredi dernier.

SUD Éducation 35 Solidaires

Correction numérisée de l’épreuve de philosophie : le ministère doit revoir sa copie

Avec la réforme du bac, les correcteurs-trices de l’épreuve de philosophie, au lieu de pouvoir retirer leur paquet de copies, devront les corriger numériquement. Cette mesure contre-productive alourdit la charge déjà pesante pour les enseignant-e-s de philosophie, avec des paquets avoisinant souvent les 130 copies et un temps de correction très restreint. Cette correction prolongée devant écran imposée ne s’appuie sur aucune raison valable : en plus d’entraîner une fatigue oculaire et physique médicalement avérée, on peut craindre une surveillance accrue du travail des correcteurs-rices (temps passé lors de la correction, rythme d’avancement, etc.) et un possible dysfonctionnement de la plateforme hébergeant les copies.

Les correcteurs et correctrices ont aussi une méthode de correction qui leur est propre et nécessite parfois un tri manuel des copies, par exemple par sujet : l’opération devient compliquée sinon impossible avec les copies numérisées.

Cette décision est une nouvelle marque de l’obsession du ministère pour le « tout-numérique » au détriment du travail et des conditions de santé des agent-e-s.

SUD éducation dénonce cette mesure autoritaire et arbitraire et revendique la possibilité des personnels de corriger au choix sur copies papier ou dématérialisées.

Manifestation contre la réforme Blanquer du lycée et Communiqué de presse intersyndical contre la répression policière sur les lycéen.nes à Bréquigny

Depuis trois semaines, des lycéen.ne.s se mobilisent et bloquent leurs établissements.

Ces lycéen.ne.s réclament l’annulation des épreuves de fin d’année du baccalauréat et la validation de leurs diplômes par le contrôle continu comme cela avait été le cas l’an dernier en raison du contexte sanitaire.

Les élèves ne font que réclamer une prise en compte du contexte dégradé de leur scolarité dans la perspective de l’obtention du baccalauréat mais notre institution fait le choix de criminaliser leurs actions par un recours systématique aux forces de l’ordre.

Ce vendredi 21 mai, la tension est encore montée d’un cran au lycée Bréquigny et a atteint un niveau inacceptable.

Alors que les élèves étaient rassemblé.es devant leur lycée, une élève a dû faire face à une interpellation brutale : pour avoir déplacé une poubelle, elle a été plaquée contre un arbre, frappée au visage, arrêtée, menottée et mise en garde à vue. Ces derniers jours, nous avons constaté que la police n’a pas hésité à faire usage des matraques et gaz lacrymogènes à l’encontre de ces jeunes.

Nous dénonçons la répression policière dont ces lycéen.nes font l’objet.

Alors que nous réclamions des recrutements massifs de personnels et des aménagements des programmes, le ministre est resté sourd à nos revendications et est donc l’unique responsable du renforcement des inégalités scolaires et du mécontentement lycéen.

Nos organisations syndicales continuent de revendiquer l’abrogation de la réforme Blanquer du lycée et de son baccalauréat inégalitaire.

Les lycéen.nes appellent à manifester mardi et jeudi à 11h30

parcours classique: Charles de Gaulle / Charles de Gaulle.

Des semaines interdisciplinaires en collège

Les semaines interdisciplinaires sont des semaines de projet qui ont lieu à l’échelle de tout un établissement. D’un point de vue administratif, elles peuvent jouer le rôle d’EPI, mais elles peuvent aussi en être déconnectées.

Elles peuvent s’insérer au cours d’une période, mais il est plus facile de les organiser avant des vacances, le temps de restitution qui les conclue jouant alors le rôle de « fête » du collège de fin de période.

Les établissements qui en organisent en font en général plusieurs au cours d’une année scolaire.

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