Créations et suppressions de postes : ventilation par académie

Le CSA ministériel du 21 décembre a été l’occasion, pour le ministère, d’annoncer un ajustement des suppressions et des créations de postes pour la rentrée 2024. L’objectif ? Financer les mesures du « choc des savoirs ».

Le solde reste négatif pour le 1er degré avec 650 suppressions de postes mais 574 postes seront créés dans le 2d degré, notamment pour permettre la mise en place des groupes de niveau et des classes de prépa-lycée.

Créations et suppressions de postes dans le 1er degré
ACADÉMIENombre d’emplois au 1er septembre 2023Suppressions et créations de postes initialement prévuesModifications annoncées en décembre 2023
Bilan des suppressions et créations de postes au 1er septembre 2024
AIX-MARSEILLE15171-20+200
AMIENS10529-125+45-80
BESANÇON5911-87+17-70
BORDEAUX15167-57+17-40
CLERMONT-FERRAND5935-65+15-50
CORSE15770+5+5
CRÉTEIL269190+130+130
DIJON7927-161+63-98
GRENOBLE16206-54+14-40
LILLE21320-332+113-219
LIMOGES3251-42+8-34
LYON16461-80+40-40
MONTPELLIER13691+100+10
NANCY-METZ11490-168+48-120
NANTES13856-108+16-92
NICE9976+900+90
NORMANDIE16089-137+27-110
ORLÉANS-TOURS12600-83+13-70
PARIS7426-172+47-125
POITIERS7912-94+12-82
REIMS6952-108+16-90
RENNES10794-58+3-55
STRASBOURG9275-54+14-40
TOULOUSE13789-42+9-33
VERSAILLES331370+200+200
GUADELOUPE2824-6917-52
GUYANE3522+63+52+115
LA RÉUNION7031+22+33+55
MARTINIQUE2447-68+13-55
MAYOTTE3989+1900+190
COM1791  0
TOTAL336991-1709+1059-650
Créations et suppressions de postes dans le 2d degré
ACADÉMIENombre d’emplois au 1er septembre 2023
Créations et suppressions de postes initialement prévuesVariation en HSAAnnonces de décembre 2023Bilan des créations et suppressions d’emplois au 1er septembre 2024
AIX-MARSEILLE16993,5+160+59+75
AMIENS12053,5-55-6+610
BESANÇON7037,3-92-5+12-85
BORDEAUX18729,3-340+340
CLERMONT-FERRAND7155-270+270
CORSE18340000
CRÉTEIL29868,5+1450+80+225
DIJON9031,8-66-8+14-60
GRENOBLE18445,1-500+18-32
LILLE24310-104-31+95-40
LIMOGES4169,5-280+280
LYON17422,7+410+49+90
MONTPELLIER16075,5+460+54+100
NANCY-METZ13815,8-67-8+21-54
NANTES16344,3-780+5-73
NICE12068,5+730+32+105
NORMANDIE18941,8-93-21+54-60
ORLÉANS-TOURS14897,8-690+14-55
PARIS11076,8-94-36+2-128
POITIERS9809-820+7-75
REIMS7772-320+320
RENNES13943,3-8000-80
STRASBOURG1143000+40+40
TOULOUSE16882,518022+40
VERSAILLES35066,1+79+95+71+245
GUADELOUPE3623-68-5+18-55
GUYANE3282,5+37+2+61+100
LA RÉUNION8439-3-17+65+45
MARTINIQUE2857-66-5+11-60
MAYOTTE3441,5+1380+22+160
COM4047,50000
EN ATTENTE DE RÉPARTITION +111+45+50+206
TOTAL390810-4840+1058+574
Pour aller plus loin

Rencontre avec la ministre : soit Amélie Oudéa-Castéra démissionne, soit elle accède aux revendications des personnels : un statut pour les AESH et des revalorisations salariales !

SUD éducation a été reçu par la nouvelle ministre de l’Education nationale, Amélie Oudéa-Castéra ce mardi 16 janvier. Comme on pouvait s’y attendre, l’audience ne s’est pas bien passée et s’est achevée après 40 minutes de discours creux de la part de la Ministre.

Dans le contexte de polémique autour de ses propos dénigrants l’école publique au profit de l’école Stanislas, élitiste et réactionnaire, SUD éducation a exigé que la Ministre s’engage pour l’école publique en satisfaisant les revendications des personnels qui font vivre le service public d’éducation au quotidien : un vrai statut de la Fonction publique pour les AESH et des revalorisations salariales. Or la nouvelle Ministre a été incapable de répondre à SUD éducation sur ses sujets urgents pour les personnels et les élèves. Ses excuses ne suffisent pas : Amélie Oudéa-Castéra incarne, par ses propos, pour les personnels, le mépris de la haute-bourgeoisie à l’encontre de l’école publique. Si la Ministre veut rester à la tête de l’Education nationale, elle doit annoncer immédiatement des mesures fortes et essentielles pour les personnels, et en particulier pour les personnels AESH. Sinon, elle doit démissionner.

SUD éducation a eu à coeur de dire à la Ministre la réalité des conditions de vie et de travail des personnels AESH qui gagnent 800 à 900 euros par mois en moyenne. SUD éducation a compté qu’il faudrait en effet 48 ans aux personnels AESH pour gagner ce que Madame la Ministre gagnait un an seulement à la tête de la Fédération Française de Tennis. Les personnels ne veulent pas de grands poncifs sur l’école de la République comme la Ministre en fait depuis sa nomination, ils veulent que cette politique du mépris cesse. Si la Ministre est aussi attachée qu’elle le dit à l’école publique, à ses élèves et aux personnels, il va falloir nous le prouver par des mesures concrètes et immédiates ou démissionner.

SUD éducation appelle tous les personnels à se mettre en grève le 1er février pour arracher de vrais moyens pour l’école publique.

Choc des savoirs : Attal fait le choix des inégalités ! – 4 pages de SUD éducation

Le 5 décembre, le ministre Attal a fait une série d’annonces destinées à “élever le niveau des élèves” en réponse aux “mauvais résultats” de l’enquête PISA. Ces résultats montrent, d’une part, un décrochage en français et en mathématiques plus important en France que dans la moyenne des autres pays de l’OCDE et, d’autre part, que la France est l’un des 6 pays de l’OCDE où l’origine sociale pèse le plus sur les résultats des élèves. Les élèves issus de milieux défavorisés sont toujours sur-représentés dans les filières professionnelles. Mais plutôt que de donner davantage de moyens pour la scolarité des élèves les plus fragiles en raison de leurs difficultés scolaires et/ou sociales, d’une histoire familiale liée à l’immigration, de leur handicap, le ministre Attal fait le choix de mesures qui sanctionnent, qui sélectionnent et qui trient ces élèves. La politique éducative du ministère répond aux pressions de la droite libérale et réactionnaire et de l’extrême droite en reprenant leurs propositions.

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Au contraire, SUD éducation porte des revendications pour lutter contre les inégalités sociales en améliorant les conditions d’études des élèves : baisse du nombre d’élèves par classe, formation des personnels, accompagnement médico-social des élèves, reconnaissance du métier d’AESH par la création d’un véritable statut… 

PISA montre l’ampleur des inégalités sociales à l’œuvre à l’école et Attal choisit de les aggraver !

Attal veut sanctionner les élèves en difficultés, à SUD éducation nous voulons prévenir la difficulté scolaire et y remédier ! 

Une liberté pédagogique cadenassée dans les écoles 

Dans le premier degré, le ministre Attal souhaite tout à la fois revenir à une pratique régulière du redoublement « à l’ancienne » dont l’utilité est loin d’être prouvée, réécrire les programmes avec des objectifs annuels renforcés et contrôler davantage l’utilisation des manuels.

Si on peut espérer que la rénovation des programmes permette d’y intégrer des objectifs d’apprentissage concernant notamment l’écologie ou l’éducation à la vie affective et sexuelle, le retour annoncé à des prescriptions annuelles va à l’encontre du respect du rythme des élèves. SUD éducation suivra avec attention la réécriture des programmes pour veiller à ce que les enjeux du monde d’aujourd’hui ne soient pas une nouvelle fois escamotés. Cette réécriture devrait par ailleurs mener à une nouvelle approche de l’enseignement des mathématiques, inspirée de la « méthode de Singapour », qui semble être devenue la nouvelle lubie du ministère et dont l’application risque donc de faire l’objet d’un contrôle tatillon par les inspecteurs et inspectrices les plus zélé·es.

La même volonté de normalisation des méthodes d’enseignement se retrouve dans l’annonce d’une labellisation des manuels scolaires, à commencer par les manuels de lecture de CP à la rentrée 2024. Cette labellisation doit s’accompagner d’investissements de l’État pour favoriser l’achat de manuels en CP et en CE1. Face à ce contrôle par l’État des manuels utilisés (et qui concernera d’ici 2026 tous les manuels du CP à la terminale !), SUD éducation rappelle son attachement à la liberté pédagogique : ce sont les enseignant·es qui sont les plus à même de choisir la méthode et les outils les plus adaptés à leurs élèves et à leur approche pédagogique.

Vers la fin du collège unique 

Le démantèlement du collège unique est une revendication de la droite et de l’extrême-droite. Le collège unique est un acquis social, c’est l’assurance pour tous les élèves d’avoir accès à un même enseignement, qu’importe leur origine et leur milieu social, afin de combattre les déterminismes sociaux. L’hétérogénéité des classes est l’instrument de l’élévation du niveau moyen. Pour mettre en oeuvre ce projet de démocratisation scolaire, il faut donner les moyens nécessaires, or on constate la suppression de 8000 postes dans le second degré depuis 2017 ainsi qu’un abandon complet de l’éducation prioritaire. 

Le ministre annonce la création de groupes de niveaux en français et en mathématiques en 6e et 5e à la rentrée 2024 ainsi qu’en 4e et 3e à la rentrée 2025. Au contraire, la recherche a montré que l’enseignement en groupes de niveaux a des effets délétères sur le niveau moyen des élèves et ne profite qu’aux élèves qui sont déjà les plus performant·es. L’organisation en groupes de niveaux va casser les dynamiques d’apprentissage des classes, fragiliser les élèves et désorganiser les collèges. On peut citer le bilan catastrophique de la casse des groupes-classes au lycée.  C’est aussi une casse en profondeur de nos métiers puisque les enseignant-es de français et de mathématiques n’auront plus de classe en charge mais des groupes de niveau qui pourront évoluer au cours de l’année : sera-t-il toujours possible d’être prof principal ou de travailler sur un projet interdisciplinaire si l’on n’a pas de classe ?

Attal veut aller plus loin dans le collège “ à la carte ” qui sélectionne les élèves avec des scolarités aménagées autour du lire-écrire-compter, mais aussi avec des “prépa-lycée ” qui tendent à externaliser la difficulté scolaire hors de la classe ordinaire dans des dispositifs qui enferment les élèves dans leurs difficultés scolaires. 

Enfin, Attal entend agir sur le brevet pour lui donner un vrai rôle de sélection sociale (obtention indispensable pour accéder au lycée, renforcement du poids des notes dans le contrôle continu, abandon des consignes de corrections académiques…). 

Une scolarisation au lycée toujours plus ségréguée socialement

Imposées dans la répression par Blanquer, les réformes des lycées se sont avérées néfastes pour le service public d’éducation : l’objectif essentiel de ces réformes était de réduire les moyens alloués aux lycées et aux universités et elles ont eu pour effet de renforcer les inégalités sociales et de genre avec le lycée “ à la carte ”.

L’enseignement des mathématiques avait été mis à mal par le ministère avec la suppression des mathématiques du tronc commun et c’est au prix d’un rétropédalage improvisé que cet enseignement a été réintroduit pour les élèves qui ne suivent pas déjà l’enseignement de spécialité. Mais avec la généralisation des groupes d’enseignements à 35 et les choix de dédoublements devant être pris sur la marge d’autonomie des établissements, le travail en groupes à effectifs réduits en spécialité de mathématiques n’est plus possible. À présent, le ministre veut créer une épreuve anticipée de mathématiques. SUD éducation craint que l’enseignement des mathématiques soit toujours subordonné à la préparation des examens et ne bénéficie pas d’un temps suffisant pour les apprentissages. 

Attal s’entête dans la promotion du numérique : il annonce doter les élèves de lycée d’un outil d’intelligence artificielle (IA) pour les aider en maths et en français. Le ministère a déjà commencé une expérimentation à grande échelle du numérique avec la certification PIX des compétences numériques au lycée. Comment se fait-il que nous n’ayons aucune évaluation de cette expérimentation que ce soit au niveau financier, de l’impact réel sur les connaissances des élèves ou écologique ? Or l’IA a un coût environnemental fort que le ministre ne peut ignorer dans un contexte de crise écologique. De même, en plus de laisser l’élève seul face à ses difficultés, ce dispositif est une nouvelle externalisation du traitement de la difficulté scolaire hors de la classe et même hors de l’action des enseignant·es ! 

Attal et Macron poursuivent l’oeuvre de destruction des Lycées Pro en imposant une augmentation du temps des stages, réduisant significativement le nombre d’heures de cours et désorganisant l’année de Terminale bac pro. Rappelons que les maigres indemnités distribuées aux élèves sont prélevées sur de l’argent public. La révision de la carte des formations, qui est censée aboutir à la fermeture de 100% des formations « non insérantes » à la rentrée 2026, va conduire d’une part à des suppressions de postes et des reconversions forcées et d’autre part à subordonner l’offre de formation aux besoins des entreprises du bassin.

Une politique éducative de tri social et d’aggravation des inégalités

Pour réformer le système éducatif, Attal a fait le choix de mesures qui aggravent les inégalités sociales alors que le rôle de l’école est, au contraire, de les résorber. 

L’école inclusive est un enjeu de l’école d’aujourd’hui : c’est bien à l’école de s’adapter aux besoins des élèves et non l’inverse. Le service public d’éducation doit donner la possibilité à tous les élèves d’accéder à une scolarité de qualité. Or, affirmer que tous les élèves ont leur place à l’école ne suffit pas : pour défendre ce postulat d’éducabilité de tous les enfants, il faut de vrais moyens. Dans ces annonces, Attal fait l’impasse sur l’école inclusive. 

SUD éducation appelle les personnels à se mobiliser pour l’école inclusive ! 

L’enquête PISA montre qu’en France près d’un élève issu de l’immigration sur deux vient d’un milieu défavorisé contre 37% en moyenne dans les pays de l’OCDE. On constate en effet que les élèves racisé·es subissent davantage le déterminisme social dans leur trajectoire scolaire. Cela pose la question des discriminations racistes subies à l’école et des conditions de scolarisation des élèves allophones. 

L’école française est une des écoles les plus inégalitaires : un enfant issu d’un milieu socio-économique défavorisé a 10 fois plus de chance de se retrouver parmi les élèves peu performants en mathématiques que les élèves issus d’un milieu favorisé.
Pour SUD éducation, il faut agir sur les inégalités scolaires et sociales en donnant des moyens à l’école inclusive et à l’éducation prioritaire étendue aux lycées

Le ministère entend revenir à un service public d’éducation en fonction du milieu social :

  • pour les élèves favorisés, un enseignement de qualité, pluridisciplinaire, approfondi dans les filières générales pour permettre la poursuite d’études, 
  • pour les élèves des milieux populaires : l’assignation à des groupes de soutien entre élèves peu performants avec un accent très fort sur les savoirs fondamentaux : le lire-écrire-compter, les stages de réussite pendant les vacances scolaires, le redoublement et les classes de prépa-lycées. 

Pourtant c’est bien la mixité sociale et l’hétérogénéité des classes qui font progresser les élèves. 

Pour SUD éducation, il faut : 

  • davantage de mixité sociale. La publication des Indices de Positionnement Social montre que l’enseignement privé est largement responsable du manque de mixité sociale. En 2022, ce sont 21,6 % des élèves de 15 ans qui étaient scolarisés dans des établissements privés contre 16,4 % en 2018. Le ministère doit prendre des mesures pour empêcher la fuite des élèves vers le privé.
  • davantage de moyens pour prendre en charge l’hétérogénéité des niveaux dans les classes : il faut baisser le nombre d’élèves par classe pour améliorer les conditions d’étude en classe et prévenir la difficulté scolaire. 

Un discours populiste sur le redoublement 

Au début des années 2010, le taux de redoublement en France était un des plus élevés parmi les pays de l’OCDE.  En 1993, près de 50% des élèves de 3e avaient redoublé au moins une fois, ils étaient 24 % en 2013. Le redoublement coûte en 2013 environ 2 milliards d’euros par an. La recherche tend à dire que le redoublement n’améliore pas la réussite des élèves et qu’il est néfaste pour l’estime de soi et les trajectoires scolaires des élèves. Pourtant le ministre Attal a choisi de retirer aux familles le dernier mot sur le redoublement qui pourra leur être imposé. Cette mesure n’aura aucun impact positif sur le niveau des élèves, le redoublement stigmatise les élèves des classes populaires et répond uniquement aux demandes des réactionnaires. 

Les revendications de SUD éducation pour élever le niveau de TOUS les élèves !

  • la baisse du nombre d’élèves par classe, 
  • l’accès à une meilleure formation et des heures de concertation intégrées dans le service des personnels,
  • un statut de la Fonction publique pour les AESH, 
  • des moyens pour l’école inclusive avec le recrutement d’enseignant·es spécialisé·es et de personnels médico-sociaux et l’arrêt des suppressions de postes, 
  • des moyens aux écoles et collèges de l’éducation prioritaire et le retour des lycées dans l’éducation prioritaire,
  • la socialisation des établissements privés, 
  • la défense de la liberté pédagogique des enseignant·es. 

Réforme du collège : refusons de trier les élèves !

En décembre 2023, Gabriel Attal avait annoncé des mesures Choc des savoirs, directement inspirées du programme de l’extrême droite : groupes de niveau, accès au lycée conditionné à l’obtention du brevet, fin des correctifs académiques, généralisation des évaluations nationales… SUD éducation avait décrypté pour vous les annonces

Depuis, ont été annoncées de maigres créations de poste dans le 2nd degré, néanmoins celles-ci sont insuffisantes pour compenser les près de 8000 suppressions de poste qui ont eu lieu dans le 2nd degré depuis 2017. Dans le 1er degré, on compte toujours 650 postes supprimés à la rentrée 2024 alors même que les remplaçant·es manquent dans les écoles. 

Une réforme précipitée

Les personnels commencent à préparer la rentrée 2024, néanmoins aucun texte réglementaire n’est encore sorti pour cadrer la réorganisation des enseignements en collège. Le ministère a choisi d’imposer sa réforme dans la plus grande précipitation puisque la réorganisation du collège sera présentée pour avis, sans véritable concertation, au Conseil supérieur de l’Éducation le 31 janvier 2024. 

Que prévoit le ministère pour les collèges ?

Les textes concernant les groupes de niveau sur l’ensemble du volume horaire disciplinaire de maths et de français en 6e et en 5e ont vocation à s’appliquer à la rentrée 2024 pour être généralisée en 4e et 3e à la rentrée 2025. 

Les textes concernant le redoublement devaient s’appliquer à la rentrée 2024. 

Les textes concernant la réforme du DNB (rendu obligatoire pour accéder au lycée, part plus importante de l’examen terminal, fin des correctifs académiques) ont vocation à s’appliquer pour la session 2025. 

Les groupes de niveau : tri social et désorganisation des collèges

Avec les groupes de niveau sur l’ensemble des cours de maths et de français en 6e et 5e à la rentrée 2024 puis aussi en 4e et 3 à partir de la rentrée 2025, le ministère reprend une des composantes les plus néfastes de la réforme du lycée : la casse des groupes classes. 
Les groupes de niveau trient et fragilisent les élèves, mais ils désorganisent aussi les collèges et vont aggraver les conditions de travail de l’ensemble des personnels ! 

Combien de groupes de niveau dans mon collège ?

Le ministère compte laisser toute autonomie aux collèges pour déterminer le nombre de groupes à constituer et le nombre d’élèves par groupe en fonction des moyens disponibles : il n’y aura aucun cadrage réglementaire. Les dotations supplémentaires sont trop faibles pour constituer des groupes d’élèves à effectifs réduits pour les élèves les plus en difficulté. Il est fort possible que, pour créer des groupes plus réduits pour les élèves en grande difficulté, le nombre d’élèves dans les autres groupes explose. On peut aussi prévoir la fin de l’AP (Accompagnement Personnalisé) et l’aspiration des moyens des options pour financer ces groupes de niveau. 

À nouveau, le ministère impose une réforme inapplicable et fait reposer sur les personnels la responsabilité de son application dans un contexte de pénurie de moyens.  

SUD éducation appelle les personnels à refuser collectivement le tri des élèves dans les groupes de niveau. SUD éducation met à la disposition des équipes un exemple de motion à adapter et à faire voter en Conseil d’Administration et à transmettre aux DSDEN. 

Comment les élèves seront réparti·es dans les groupes ?

La répartition des élèves dans les groupes de niveau en 6e se fera sur la base des échanges entre les enseignant·es de CM2 et les enseignant·es de 6e. Ensuite ce sera la responsabilité des enseignant·es de français et de mathématiques en fonction des évolutions des élèves. 

SUD éducation a posé au ministère la question du temps de concertation prévue pour coordonner les groupes de niveau néanmoins le ministère n’a aucune réponse à apporter. 

Quelles conséquences sur les emplois du temps ?

La mise en  barrette de l’heure d’approfondissement/soutien sur plusieurs classes de 6e d’un même collège  a dégradé les emplois du temps des élèves et des personnels. Pourtant, le ministère va plus loin avec les groupes de niveau qui nécessitent la mise en barrette des heures de français et de mathématiques (plus d’un tiers du temps scolaire) en 6e et en 5e puis, à partir de la rentrée 2025, également en 4e et en 3e. On peut craindre une aggravation de nos conditions de travail avec des emplois du temps dégradés. 

Pourrais-je encore être professeur·e principal·e ? 

L’inquiétude est grande chez les enseignant·es de français et de mathématiques qui n’auront plus de classe en charge mais seulement des groupes de niveau et des élèves différents au cours de l’année. Comment, dans ces conditions, être professeur·e principal·e ? 

Interrogé à ce sujet par SUD éducation, le ministère a répondu que la charge de professeur·e principal·e pourra reposer sur d’autres enseignant·es mais aussi qu’il est possible en échangeant avec ses collègues d’être professeur·e principal·e pour des élèves que l’on n’a pas en classe. 

Après les groupes de niveau, que programme le ministère ?

Les groupes de niveau ne sont que la première étape d’une réforme de tri social de plus grande ampleur. Le ministère veut faire du collège un dispositif d’évaluation et de tri des élèves. Il prévoit la généralisation des évaluations nationales, largement décriées par les personnels, et la transformation du brevet destiné à devenir un examen d’entrée au lycée.

Une classe de prépa-lycée sera ouverte dans chaque département à titre expérimental à la rentrée 2024 pour une généralisation à la rentrée 2025. Ces classes prépa-lycée devraient accueillir au sein des lycées les élèves qui n’ont pas obtenu le brevet afin de leur permettre de rejoindre une classe de seconde à la rentrée suivante. Pour SUD éducation, il s’agit d’un dispositif cosmétique destiné à cacher la sélection que le ministère met en place à l’entrée du lycée. Les élèves les plus en difficultés se verront imposer une année de scolarité supplémentaire dans un cadre réglementaire flou au sein de classes de relégation. 

Plutôt que d’externaliser la difficulté scolaire, le ministère doit mettre en œuvre des mesures de prévention (baisse du nombre d’élèves par classe, développement des RASED, meilleur accompagnement médico-social, moyens AESH…)

 Avec sa réforme, le ministère ne propose rien aux élèves les plus en difficultés, il les sanctionne par des mesures stigmatisantes et excluantes. SUD éducation revendique au contraire un plan d’urgence pour l’éducation dont la première mesure doit être une baisse du nombre d’élèves par classe. 

Comment se mobiliser contre la réforme du collège ? 

Après les EPI, l’AP, le ministère impose une nouvelle réforme du collège qui va désorganiser les enseignements et aggraver les conditions de travail des personnels. Les personnels vont être sollicités pour mettre en œuvre cette réforme sans moyens et néfastes pour les élèves. 

SUD éducation appelle à :   

  • se réunir en AG, HMI… pour informer les collègues sur les dangers de la réforme, 
  • refuser collectivement de trier les élèves dans les groupes de niveau,
    ·  adopter des motions en conseil d’enseignement, en CA, en AG… contre la réforme du collège, 
  • se mettre en grève le 1er février pour marquer l’opposition à la réforme. 

Proposition de motion pour les CA, Conseils d’enseignement, AG et HMI

Nous refusons de trier les élèves ! 

Nous, personnels du collège ………………………………………… refusons collectivement la réforme du collège imposée dans la plus grande précipitation et sans concertation par le ministère de l’Education nationale. Plutôt que de donner davantage de moyens pour la scolarité des élèves les plus fragiles, le ministère fait le choix de mesures qui sanctionnent, qui sélectionnent et qui trient ces élèves. La politique éducative du ministère répond aux pressions de la droite libérale et réactionnaire et de l’extrême droite en reprenant leurs propositions.

L’hétérogénéité des classes est l’instrument de l’élévation du niveau moyen. Pour mettre en oeuvre ce projet de démocratisation scolaire, il faut donner les moyens nécessaires, or on constate la suppression de 8000 postes dans le second degré depuis 2017 ainsi qu’un abandon complet de l’éducation prioritaire.

La ministre exige des personnels qu’ils trient les élèves dans des groupes de niveaux en français et en mathématiques en 6e et 5e à la rentrée 2024 ainsi qu’en 4e et 3e à la rentrée 2025. Au contraire, la recherche a montré que l’enseignement en groupes de niveaux a des effets délétères sur le niveau moyen des élèves et ne profite qu’aux élèves qui sont déjà les plus performant·es. L’organisation en groupes de niveaux va casser les dynamiques d’apprentissage des classes, fragiliser les élèves et désorganiser les collèges. C’est aussi une casse en profondeur de nos métiers puisque les enseignant·es de français et de mathématiques n’auront plus de classe en charge mais des groupes de niveau qui pourront évoluer au cours de l’année.

Nous refusons de trier les élèves dans des groupes de niveau et de mettre en place cette réforme injuste. 

Nous exigeons le retrait de la réforme Choc des savoirs et la mise en oeuvre d’un vrai plan d’urgence pour l’éducation avec : 

  • la baisse du nombre d’élèves par classe, 
  • l’augmentations des salaires, 
  • la création d’un vrai statut pour les AESH, 
  • le recrutement massif de personnels de vie scolaire et médico-sociaux. 

Choc des Savoirs et inégalités : c’est NON !

Le Ministre Attal a fait le 5 décembre ces annonces suite au travail de la mission “Exigence des savoirs” et à la publication des résultats de l’enquête PISA.

Alors que SUD éducation a porté avec les autres organisations syndicales des mesures pour améliorer le service public d’éducation, favoriser la réussite des élèves et lutter contre les inégalités, le Ministre a au contraire choisi de ne pas écouter les personnels et de promouvoir une vision passéiste et hors-sol de l’école .

SUD éducation appelle les personnels à se réunir en Heure d’Information Syndicale et en AG pour discuter de ces mesures.

Vous trouverez sur cette page l’argumentaire de SUD éducation à diffuser autour de vous pour construire la mobilisation contre ce projet élitiste et inégalitaire.

Le tract de SUD éducation

https://www.sudeducation.org/tracts/choc-des-savoirs-attal-fait-le-choix-des-inegalites-4-pages-de-sud-education/embed/#?secret=lMGW5MPgba#?secret=5hRzXVy29N

Le communiqué de SUD éducation sur le redoublement

https://www.sudeducation.org/communiques/retour-du-redoublement-impose-aux-familles-une-vision-reactionnaire-de-lecole-communique-de-sud-education/embed/#?secret=yfWgRUuzeD#?secret=zquc6VV4C7

le communiqué de sud éducation sur l’école

https://www.sudeducation.org/communiques/choc-des-savoirs-a-lecole-le-grand-bond-en-arriere/embed/#?secret=Ogb35pbIQ9#?secret=Va35Er23PQ

La réaction de SUD éducation aux annonces

https://www.sudeducation.org/communiques/annonces-pour-leducation-le-ministre-attal-fait-le-choix-des-inegalites/embed/#?secret=tl5RGusiZx#?secret=um9tCVKuoO

Des visuels à diffuser !

Discours d’Emmanuel Macron sur l’enseignement supérieur et la recherche : des provocations néolibérales et des attaques majeures en perspective

Tous les poncifs néolibéraux et le champ lexical de la technocratie étaient au rendez-vous dans le discours d’Emmanuel Macron du 7 décembre dernier. D’après le Président, de terribles “maladies structurelles » menaceraient le système de l’enseignement supérieur et de la recherche, et le gouvernement doit engager des réformes de « simplification et de clarification » pour doter le ministère d’ « une vraie fonction de pilotage et de stratégie« . Ses précédents gouvernements auraient déjà corrigé plusieurs difficultés (via la loi ORE, la LPR, le développement des EPE) mais selon Emmanuel Macron les “procédures administratives [restent] trop lourdes et chronophages », le système manque de compétitivité internationale et  l’investissement privé dans la recherche et les universités reste trop faible.

Ainsi pour Emmanuel Macron “il faut que l’on accepte de fermer une équipe qui ne fonctionne pas”, “les statuts ne sont pas des protections, ce sont devenus des éléments de complexité” et les universités doivent construire leur propre identité  “avec des financements beaucoup plus incitatifs”. 

Le tout dans les 18 prochains mois, soit à l’horizon automne 2025, tant pis pour les équipes qui ne suivront pas et les personnels déjà débordé·es et exténué·es. Et tant pis si tout cela devra se faire en même temps que la réforme de la formation des enseignant·es qui va percuter les INSPE mais aussi les maquettes de licences dès ces prochains mois.

Ce programme d’autonomie, on le connaît malheureusement depuis 2017, les Macron Leaks sur l’université et depuis le rapport de la cour des comptes de 2021 : il vise à approfondir la conversion entrepreneuriale des universités, et notamment de leurs ressources humaines, pour rendre les universités plus compétitives sur le marché de la connaissance et de la recherche. 15 ans après la première loi sur l’autonomie des établissements (la LRU en 2007), le constat est pourtant sans appel : l’autonomie consiste surtout à transférer des charges budgétaires aux établissements (le Glissement Vieillesse Technicité à la charge des établissements, non compensation des mesures “d’augmentation” du point d’indice…) et se traduit par des mesures d’austérité et des gels de postes. Cette autonomie s’est par ailleurs faite de pair avec une centralisation gestionnaire et non démocratique à base de pilotage stratégique, indicateurs de performance, “dialogues” de gestion… renvoyant les personnels à des processus d’évaluation permanents (HCERES, EPI…).

Le projet d’Emmanuel Macron, c’est un système à deux vitesses avec, d’un côté, de grands Établissements Publics Expérimentaux qui captent les ressources et les financements et, de l’autre, des universités de proximité ou des composantes (les IUT notamment) chargées d’accueillir les catégories populaires à moyens constants, en collaborant avec les entreprises de leur bassin local. En parallèle, le ministère promeut la labellisation de formations privées du supérieur et permet à de grands groupes capitalistes de mettre la main sur ce marché lucratif.

Dans la poursuite de la LPR et de son protocole “carrière et rémunération”, Emmanuel Macron entend poursuivre la casse des statuts (qui sont devenus pour le président des “éléments de complexité”) et ainsi renforcer le localisme et l’arbitraire des directions d’université dans le recrutement… Or ces dispositifs tirent les salaires vers le bas, individualisent les parcours et renforcent les primes au détriment du salaire social.

Enfin, Emmanuel Macron entend renforcer encore plus la recherche sur projet via l’ANR, à l’inverse d’une recherche de temps long sur financements pérennes que nécessitent pourtant les grands enjeux sociaux et écologiques.

Pour SUD éducation, ces déclarations résonnent comme des provocations pour les personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche. Nous défendons un ESR radicalement opposé à cette vision libérale :

  • un véritable service public de l’enseignement supérieur et de la recherche à hauteur de 3% du PIB ;
  • une université ouverte, gratuite et aux capacités d’accueil permettant à toutes et tous de poursuivre leurs études dans la filière de leur choix. Ainsi nous revendiquons l’abrogation de la loi ORE, de Parcoursup et de Mon Master.
  • la fin et le démantèlement des EPE et des Grands établissements qui permettent de déroger au Code de l’Éducation ;
  • la défense des statuts de fonctionnaires et la titularisation de tous·tes les personnels précaires et contractuel·les ;
  • une recherche débarrassée des contraintes économiques, l’abrogation de la LPR, la suppression de l’ANR et de la recherche sur projet ;
  • les libertés académiques des enseignant·es-chercheur·ses et la démocratie universitaire dans les composantes, les services et les laboratoires.

Communiqué : https://www.sudeducation.org/wp-content/uploads/2023/12/Discours-dEmmanuel-Macron-sur-lenseignement-superieur-et-la-recherche-des-provocations-neoliberales-et-des-attaques-majeures-en-perspective.pdf

Uniforme à l’école : quand Gabriel Attal fait sienne la politique éducative de l’extrême droite

Les dernières annonces “Choc des savoirs” sont particulièrement inquiétantes : Gabriel Attal renonce à la visée émancipatrice de l’accès pour tous les élèves à un même enseignement en dessinant des voies de ségrégation scolaire avec les groupes de niveau ou les classes prépa-lycée, mais aussi en renforçant le poids des résultats dans le parcours scolaire des élèves. Le député d’extrême droite Roger Chudeau a reconnu dans ses annonces le programme pour l’éducation du Rassemblement national et s’en est félicité. 

Non content de flatter l’électorat réactionnaire, contre les revendications des personnels de davantage de moyens pour réduire les inégalités scolaires et sociales, le ministre Attal poursuit “l’extrême droitisation” de sa politique éducative entamée à la rentrée avec l’interdiction des abayas en annonçant à présent l’expérimentation de l’uniforme à l’école. 

Dans un guide à destination des collectivités territoriales volontaires, le ministère de l’Éducation nationale a donné les contours de l’expérimentation de l’uniforme à l’école, au collège et au lycée. Les collectivités volontaires devront fournir un trousseau aux élèves (polos, pull, pantalon) d’une valeur de 200 euros avec un appui financier du ministère. 

SUD éducation dénonce cette mesure réactionnaire : pour améliorer le climat scolaire et combattre les inégalités, le service public d’éducation a besoin de moyens. Plutôt que d’uniformiser les tenues des élèves, le ministère de l’Éducation nationale devrait au contraire s’assurer que les droits des élèves sont respectés, que toutes et tous ont un toit, bénéficient de repas chauds au quotidien et ont accès aux soins médicaux nécessaires.L’argent public doit être utilisé pour lutter contre les inégalités sociales et pour la reconversion écologique du bâti scolaire, pas pour caporaliser les élèves. À nouveau, le ministre fait preuve de populisme dans des réponses toutes faites qui passent à côté des besoins des élèves et des personnels, à commencer par baisser le nombre d’élèves par classe. 

Derrière les annonces sur l’uniforme ou la défense de l’autorité des professeurs, le ministre continue à supprimer des postes. Pour défendre l’autorité des professeurs ou sortir du “Pas de vague”, les personnels n’ont pas besoin de grands discours ministériels mais de vrais moyens pour améliorer leurs conditions de travail. Le ministre Gabriel Attal fait peser sur les élèves en difficultés et leurs familles la responsabilité de la dégradation des conditions de travail des personnels qui incombe pourtant à son propre ministère. 

SUD éducation est particulièrement inquiet de la place grandissante du discours de la l’extrême droite dans le débat public sur l’école. Le Rassemblement national mise sur son discours sur l’école pour progresser dans l’opinion publique en faisant porter la responsabilité de la “baisse du niveau” sur les élèves racisé·es, les élèves en situation de handicap et les élèves en difficultés sociales. 

SUD éducation entend s’opposer fermement à l’extrême droitisation de la politique éducative du ministère. Nous ne cesserons de rappeler, avec SUD éducation, la tâche qui incombe au service public d’éducation : celle de former, d’émanciper et de faire émerger chez les élèves un esprit critique.

Communiqué : https://www.sudeducation.org/wp-content/uploads/2023/12/CP-uniforme-2023_12_14.pdf

Les évaluations d’école, c’est toujours non ! – Communiqué intersyndical FSU-SNUipp, SNUDI-FO, CGT Educ’action, SUD éducation et SNALC

À l’initiative du Conseil d’Évaluation de l’École, instance créée par la loi « pour une École de la confiance », les autorités académiques imposent aux personnels les évaluations d’école, composées d’une auto-évaluation que doivent mettre en œuvre les équipes, et d’une « évaluation externe », qui peut parfois s’apparenter à un véritable audit, menée par des groupes d’évaluateurs constitués par les DSDEN.

Au moment où les conditions de travail sont dégradées comme jamais et principalement par le manque de personnels, notamment dans le remplacement, dans les RASED ou dans l’accompagnement des élèves en situation de handicap, et alors que le ministre prévoit 1709 nouvelles suppressions de postes d’enseignantes et enseignants du 1er degré à la rentrée 2024, comment peut-on demander aux personnels de « s’auto-évaluer » ?

Les évaluations d’école tendent à rendre les équipes seules responsables des difficultés de fonctionnement des écoles, alors que les ministres successifs et leur politique d’austérité en sont en réalité à l’origine.

Les personnels n’ont pas besoin d’auto-évaluations chronophages pouvant conduire à une mise en concurrence des écoles et des personnels. Les collègues vivent cette injonction à mettre en place ces évaluations comme une pression permanente dans le cadre du « tout évaluation » voulu par le ministère. Ce ne sont pas d’évaluations d’école dont les personnels ont besoin mais bien de créations de postes à hauteur des besoins et de temps pour pouvoir travailler collectivement dans le cadre de la liberté pédagogique !

Les évaluations d’école sont ainsi perçues par les personnels ayant été contraints de les mettre en œuvre (souvent sous les pressions hiérarchiques) au mieux comme inutiles, infantilisantes et chronophages, au pire comme maltraitantes.

Les personnels n’acceptent pas la mise en place de ces évaluations et dans certains départements ils résistent, le plus souvent dans un cadre intersyndical (motion d’école ou de réunions syndicales, audiences, courriers…).

Ces mobilisations peuvent permettre d’éviter les pressions, voire de ne pas être contraints d’entrer dans le dispositif. Nos organisations syndicales appellent donc les personnels à développer et amplifier ces actions.

Il est grand temps que le ministère laisse les collègues travailler sereinement !

Ainsi, les organisations syndicales FSU-SNUipp, SNUDI-FO, CGT Educ’action, SUD éducation et SNALC continuent à exiger l’abandon des évaluations d’école, la fin des pressions hiérarchiques et des menaces de sanctions visant les équipes et les personnels s’y opposant ou refusant d’entrer dans un tel dispositif.

Elles invitent les collègues à continuer de résister aux pressions visant à tenter d’imposer ces évaluations d’école et à organiser collectivement la résistance, dans un cadre intersyndical. Elles continuent également de soutenir et d’accompagner les équipes qui subissent des pressions.

Nos organisations syndicales ont ainsi décidé de demander audience en commun auprès du ministre pour porter ces exigences et nos revendications sur ces questions.

Voir notre article : Les évaluations d’école (1er degré) : Comment ça se passe ? Comment résister ? L’analyse de SUD éducation

[Brochure n°95] Agir contre les violences sexuelles et sexistes au travail

Bien que la lutte contre les violences faites aux femmes ait été proclamée grande cause des quinquennats d’Emmanuel Macron, les conclusions du rapport 2023 du Haut Conseil à l’Égalité Femme-Homme (HCEFH) soulignent un manque d’actions concrètes et la persistance d’une banalisation des violences faites aux femmes, y compris chez les jeunes générations, et un regain de stéréotypes sexistes chez les hommes de 25 – 34 ans.

Les chiffres concernant les violences faites aux femmes montrent l’étendue du combat à mener : ils sont insupportables.
• 1 femme sur 2 a déjà subi une violence sexuelle,
• pour 1 femme sur 6 le premier rapport est non consenti et non désiré,
• 16% des français·es ont subi une maltraitance sexuelle dans leur enfance,
• 75% des agressions islamophobes visent des femmes,
• 85% des personnes trans ont été agressées au cours de leur vie,
• 80% des femmes en situation de handicap ont été victimes de violences,
• 213 000 femmes sont victimes de violences physiques ou sexuelles de la part de leur conjoint ou ex-conjoint chaque année
• 94 000 femmes sont victimes de viol ou tentative de viol chaque année.

Et les violences ne s’arrêtent pas à la porte de nos lieux de travail. Lorsqu’on leur pose la question, 1 femme sur 5 affirme avoir subi des violences sexistes et/ou sexuelles au travail. En réalité, au moins 30% ont subi ces violences au sens juridique du terme (enquête IFOP 2019 pour la fondation Jean Jaurès). Seules 5% d’entre elles portent plainte.

Sommaire

  1. Violences sexistes et sexuelles au travail, de quoi parle-t-on ?
  2. Enfin une cellule dédiée pour le signalement et le traitement des violences !
  3. La protection fonctionnelle un dispositif pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles au travail
  4. Animer une réunion d’information syndicale consacrée à la lutte contre les violences sexuelles et sexistes au travail
  5. Revendications
  6. Ressources

1 – Violences sexistes et sexuelles au travail, de quoi parle-t-on ?

– Dans l’éducation nationale, ces violences font l’objet d’une omerta !
– Rappel des lois
– Quelques témoignages de violences sexistes et sexuelles au travail
– Au travail comme ailleurs, les violences se cumulent
– Impact et conséquence sur la santé des femmes

2 – Enfin une cellule dédiée pour le signalement et le traitement des violences !

https://www.sudeducation.org/brochure-n95-vss-enfin-une-cellule-dediee-pour-le-signalement-et-le-traitement-des-violences/embed/#?secret=KJjs0smBB6#?secret=y03P2RhFn9

3 – La protection fonctionnelle un dispositif pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles au travail

https://www.sudeducation.org/brochure-n95-vss-la-protection-fonctionnelle-un-dispositif-pour-lutter-contre-les-violences-sexistes-et-sexuelles-au-travail/embed/#?secret=vZWOWSKCcF#?secret=ZDqHjfuhgE

4 – Animer une réunion d’information syndicale consacrée à la lutte contre les violences sexuelles et sexistes au travail

https://www.sudeducation.org/brochure-n95-vss-animer-une-reunion-dinformation-syndicale-consacree-a-la-lutte-contre-les-violences-sexuelles-et-sexistes-au-travail/embed/#?secret=hU91OtJwb8#?secret=pN2UHaRZSN

5 – Revendications

https://www.sudeducation.org/brochure-n95-vss-revendications/embed/#?secret=kPF57Mans7#?secret=IAUjrdmxd9

6 – Ressources

https://www.sudeducation.org/brochure-n95-vss-ressources/embed/#?secret=4TUqzohwBR#?secret=6jofmfdr20

Pour la reconversion écologique de l’école et de la société, il faut agir !

La crise écologique s’aggrave. Les épisodes de sécheresse et de canicule se multiplient et s’intensifient, entraînant des pénuries d’eau. En France, 72 % des nappes phréatiques étaient sous les normales de saison en août 2022. Les pluies augmentent dans les zones humides avec des risques accrus d’inondations. La montée des eaux, du fait notamment de la fonte des glaces, menace de nombreux territoires côtiers.

À l’échelle de la planète, les plus riches sont les principaux responsables de la crise écologique, et pourtant ce sont les plus pauvres qui en subissent et subiront les conséquences de plein fouet. En ce sens, le combat écologique fait partie intégrante de l’action syndicale. Dans l’éducation, il nous appartient de préparer les jeunes aux transformations qui nous attendent et de nous mobiliser pour imposer la reconversion écologique de l’école.

Les revendications de SUD éducation

→ Un plan de rénovation du bâti scolaire contre le gaspillage énergétique,

→ La réduction, l’amélioration de la gestion et du tri des déchets,

→ Le développement de restaurations scolaires qui promeuvent l’agroécologie,

→ Le développement et l’amélioration des transports en commun et leur gratuité,

→ Un usage raisonné, économe et autonome des outils numériques,

→ L’abandon des partenariats entre l’Éducation nationale et les grandes entreprises du numérique (Gafam) au profit du développement de logiciels libres,

→ L’intégration de la question écologique dans les programmes scolaires et dans la formation des personnels,

→ Une carte des formations ouverte sur les métiers de la reconversion écologique.

Greenwashing dans l’Éducation nationale : pour agir contre la crise écologique, les “petits gestes” ne suffisent pas !

Les 20 mesures annoncées en juin 2023 par le ministère de l’Éducation nationale tendent à verdir le système scolaire : montée en puissance des “éco-délégué·es” et de la labellisation E3D (École ou Établissement en Démarche globale de Développement durable), intégration de la transition écologique dans l’Enseignement moral et civique (EMC), mise en place d’un référentiel de compétences relatif à la transition écologique, formation de tous les personnels d’ici 2027 et maintenant plantation d’arbres en sixième…

Ces mesures sont très insuffisantes car elles se limitent à faire la promotion des “petits gestes” en responsabilisant les élèves et les personnels sans transformer le fonctionnement des écoles et des établissements scolaires. L’addition des petits gestes individuels est insuffisante pour limiter les émissions de CO2.

La politique des “petits gestes” est particulièrement injuste socialement :  ce sont les classes populaires que l’école veut responsabiliser en leur inculquant les “petits gestes” alors que ce sont les plus grandes entreprises (Gazprom, Suncor, ExxonMobil, Total ou Shell) et les classes sociales les plus aisées qui polluent le plus.Ce sont aussi les plus riches qui ont les moyens d’affronter l’inflation résultant des pénuries, de se préparer aux risques, y compris par des moyens qui aggravent le problème, comme l’installation généralisée de systèmes de climatisation pendant les épisodes caniculaires. Au contraire, les habitant·es des quartiers populaires subissent déjà plus fortement la pollution de l’air, l’alimentation de mauvaise qualité, les passoires thermiques.

Pour SUD éducation, il faut s’attaquer aux causes de la crise écologique dans tous les domaines de la société, y compris à l’école. Face à la crise écologique, mobilisons-nous pour imposer une transformation de l’économie, qui cesse de prendre la croissance économique pour objectif, et imposer la réduction des inégalités sociales et le développement des services publics.

L’exemple de la pollution numérique dans l’Éducation nationale 

Selon l’Ademe, la pollution numérique représenterait jusqu’à 2,5% des émissions de CO₂ totales en France, c’est-à-dire autant que le trafic aérien français. Cette pollution résulte de la fabrication des appareils et du fonctionnement du réseau internet. La consommation de streaming vidéo représente près de 1% des émissions mondiales de CO₂. Pourtant, la “stratégie numérique” déployée par l’Éducation nationale reste imperméable aux enjeux écologiques puisque le ministère renvoie aux collectivités territoriales la mise à disposition d’outils numériques. Celles-ci subissent le lobbying des géants du numérique comme Google et Microsoft. Dans certaines académies, les personnels et les élèves reçoivent des ordinateurs et des tablettes Windows bas de gamme avec une faible réparabilité.

Au contraire, le ministère devrait développer des logiciels libres à utiliser dans l’Éducation nationale et cesser les partenariats avec les entreprises polluantes.

L’exemple de la restauration collective dans l’Éducation nationale 

L’alimentation fait partie des trois plus importantes sources d’émissions de gaz à effet de serre (GES) des Français·es (avec le transport et le logement). Or, il est très aisé de réduire drastiquement les émissions de GES de notre alimentation sans pour autant augmenter le budget de celle-ci.

Plusieurs études ont montré que l’adoption d’un régime végétalisé est le geste le plus significatif que chacun·e peut faire pour réduire le plus efficacement son empreinte climatique.

La végétalisation* des repas est 6 fois plus efficace pour réduire l’impact carbone de l’alimentation que de manger bio ET local (Carbone 4 – 2019). À elle seule, elle permet de réduire de 70% le bilan carbone d’un repas (FiBL – 2021). Couplé aux objectifs de la loi Egalim concernant l’augmentation des approvisionnements en produits bio et locaux, la végétalisation des menus de la restauration collective est l’engagement qui allie le plus l’efficacité et la simplicité de mise en œuvre.

Ajoutons à cela que les menus végétalisés sont inclusifs et permettent plus d’équité puisque les enfants des classes sociales défavorisées ont une surconsommation de viande et moins d’accès aux fruits et légumes frais (ANSES 2017 – Credoc 2019).

* un repas végétalisé privilégie les aliments d’origine végétale : les fruits, les légumes, mais aussi les légumineuses.

Rénover le bâti scolaire : une urgence écologique, une urgence pour la santé des personnels et des élèves !

Avec 51 000 écoles, collèges et lycées, le bâti scolaire représente 45 % des bâtiments à la charge des collectivités territoriales. Or le bâti scolaire est largement montré du doigt : trop chaud en été, trop froid en hiver et particulièrement énergivore. La loi fixe pourtant un objectif de réduction de la consommation d’énergie pour les bâtiments publics de 40% d’ici 2030, 50% d’ici 2040, 60% d’ici 2050.

De plus, la présence d’amiante dans 80 % des lycées professionnels, 77 % des lycées généraux et technologiques, 73 % des collèges et 38% des écoles, exige des opérations de désamiantage importantes. La rénovation du bâti scolaire est une nécessité pour lutter contre la crise écologique en réduisant la consommation d’énergie, mais aussi pour améliorer les conditions de travail des personnels et d’étude des élèves et protéger leur santé. On estime le coût de la rénovation énergétique du bâti scolaire à 50 milliards d’euros or le gouvernement a débloqué un fonds vert de seulement 2 milliards d’euros !

Comment agir ?

Pour SUD éducation, il faut mettre notre employeur face à ses responsabilités et le contraindre à faire les travaux et les adaptations nécessaires pour protéger notre santé au travail. S’il fait trop chaud ou trop froid, alors il faut utiliser les outils de santé et sécurité au travail : le Registre Santé et Sécurité au Travail, le droit de retrait, les Formations spécialisées et construire des mobilisations ! Contactez le syndicat SUD éducation de votre département pour être accompagné·es !

SUD éducation a recensé les effets des températures trop élevées et trop faibles sur le corps ainsi que les recommandations de l’INRS (Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles · Santé et sécurité au travail.).

Attention : certaines personnes sont plus vulnérables que d’autres au froid et à la chaleur. 

En cas de températures intolérables, trop froides ou trop chaudes, SUD éducation appelle les personnels à faire respecter leurs droits et ceux des élèves :

  • en remplissant les Registres de Santé et Sécurité au Travail (RSST) obligatoires dans les établissements et écoles ;
  • en saisissant par écrit collectivement les Formations spécialisées départementales et académiques ;
  • en refusant de se mettre en danger lorsque la température est manifestement intolérable, et en faisant collectivement exercice de leur droit de retrait après avoir mis en sécurité les élèves (dans une salle où l’ambiance thermique est tolérable par exemple) .

Les revendications de SUD éducation sur les bâtiments scolaires et l’énergie :

  • Un plan de rénovation / reconstruction du bâti scolaire pour la réduction des consommations énergétiques (isolation des bâtiments, programme de réduction des consommations…) et en eau.
  • La maîtrise des consommations : isolation des bâtiments, éclairages à basse consommation et « intelligents », toits végétalisés, ventilation naturelle, récupération des eaux pluviales…
  • Le développement de la production d’énergie renouvelable sur site (panneaux solaires…).
  • La communication aux usager·es et personnels et la systématisation des diagnostics énergétiques.
  • La transparence totale sur les risques environnementaux, leur prise en compte par les Formations spécialisées et notamment une campagne de désamiantage des établissements scolaires dans le cadre de l’application du Plan amiante relancé en 2016 ; une prise en charge des personnels exposés notamment par l’établissement de fiches d’exposition à l’amiante.
  • La débitumisation / végétalisation des cours de récréation et la dépollution des sols.
  • La généralisation des détecteurs de pollution et de capteurs de qualité de l’air.
  • L’instauration de températures minimales et maximales de travail .
SUD éducation appelle à rejoindre les luttes environnementales !

Contre la criminalisation des mouvements écologistes !

Gérald Darmanin a caractérisé les manifestant·es contre l’installation de mégabassines à Sainte-Soline d’”écoterroristes” afin de décrédibiliser et de criminaliser les militant·es écologistes. S’en sont suivies des tentatives par le gouvernement de dissolution du mouvement des Soulèvements de la terre. Alors qu’ils ont été déjà condamnés pour inaction climatique, Macron et son gouvernement feraient mieux de tourner le dos aux lobbyistes de l’agro-industrie, des énergies fossiles et du nucléaire pour répondre aux urgences sociales et écologiques.
SUD éducation appelle tous les personnels de l’Éducation nationale et des universités à s’engager contre les projets inutiles socialement et dévastateurs pour l’environnement.

Non aux bassines ! Pour un partage équitable et démocratique de l’eau !

Les bassines sont des ouvrages de stockage d’eau pour l’irrigation afin de pallier les pénuries d’eau en été. Elles sont alimentées par des pompes qui vont chercher l’eau de bonne qualité dans les sols et les nappes phréatiques.
Une minorité d’exploitations agro-industrielles (environ 5 %) a le privilège d’être connectée à la bassine et de bénéficier de cette eau pour irriguer les cultures l’été, alors que le reste du territoire subit le manque d’eau et doit s’adapter aux restrictions préfectorales. Les bassines, c’est le vol de l’eau pour les intérêts de l’agriculture intensive. Le GIEC recommande de limiter l’augmentation de la température à 1,5 °C ; au-delà, 18% de la population européenne pourrait être exposée à des pénuries d’eau. Dans ce contexte, la gestion de l’eau et la transformation de notre modèle agricole sont des enjeux centraux.

La ligne TGV Lyon-Turin, un chantier néfaste pour l’environnement pour un projet de privatisation du rail !

La construction d’une ligne Lyon-Turin supplémentaire conduit à l’artificialisation de 1500 hectares de terres naturelles et de terres agricoles, au forage de 260 km de montagnes alpines, au tarissement des sources en eau de la région et à la production de millions de tonnes de déchets pour gagner 30 minutes de transport. La ligne actuelle n’est pourtant pas saturée. Le coût du chantier s’élève pour l’instant à 30 milliards d’argent public, SNCF Réseau a dépensé 545 M€, issu du dernier contrat de performance Etat-SNCF, pour les travaux préparatoires mais c’est la société TELT qui est chargée de la construction et de la gestion de la liaison ferroviaire Lyon-Turin. Cette entreprise, donc concurrente de SNCF Réseau, se verra transférer la ligne historique ces prochaines années. Le projet de ligne Lyon-Turin est une opération de privatisation du réseau entre la France et l’Italie. Le syndicat SUD Rail dénonce ce grand projet inutile et revendique l’amélioration du réseau ferroviaire existant.

Les Jeux Olympiques 2024 : un saccage écologique et social en Seine-Saint-Denis !

Les conséquences des travaux en vue des JO 2024 sont nombreuses : quartiers irrespirables (accélération de la bétonisation et de la pollution), inabordables (spéculation immobilière, entraînant l’expulsion des pauvres et des modestes), policés (imposition des normes des investisseurs et du tourisme, surveillance et répression), implantation de grandes enseignes, réduction des espaces publics et des parcs, disparition d’espèces protégées… On assiste à une accélération des problèmes écologiques et des injustices sociales dans le 93. Depuis le début des travaux, les habitant·es du 93 se sont largement mobilisé·es pour la sauvegarde des jardins ouvriers d’Aubervilliers, contre l’urbanisation de l’aire des vents au parc de La Courneuve, contre la construction d’un échangeur autoroutier aux abords d’un groupe scolaire, contre l’expulsion du Foyer de Travailleurs Migrants à Saint-Ouen qui devrait laisser la place à la construction du village olympique « durable ».

Salaires dans l’Éducation nationale : on est loin de la “revalorisation historique” !

Salaires : quelle revalorisation ?

Le ministère de l’Éducation nationale avait annoncé une revalorisation historique pour les enseignant·es, CPE et Psy-EN à la rentrée 2023. Mais les mesures salariales sont loin de compenser la perte de pouvoir d’achat et laissent de côté une partie des enseignant·es en milieu de carrière, sans parler des autres personnels (AESH, AED, administratifs, médico-sociaux), qui ont été en grande partie oubliés !

Le ministère a trouvé toutes les pirouettes nécessaires pour parvenir aux 10% d’augmentation annoncés par le candidat Macron en campagne et annonce une revalorisation moyenne de 11% des salaires des enseignant·es entre avril 2022 et janvier 2024, soit 258 euros nets mensuels de plus. Pour atteindre ce chiffre de 11% d’augmentation en moyenne, le ministère a dû ajouter :
⚫la hausse de la valeur du point d’indice de juillet 2022,
⚫la hausse de la valeur du point d’indice de juillet 2023,
⚫la revalorisation socle à la rentrée de septembre 2023,
⚫à venir : l’ajout de 5 points d’indice majoré en janvier 2024.

Qu’en dit SUD éducation ?

Pour SUD éducation, l’augmentation du point d’indice décidée pour compenser en partie l’inflation n’est pas une revalorisation salariale. Il est normal que le point d’indice évolue en fonction de l’inflation. Ce qui n’est pas normal, en revanche, c’est que les salaires des personnels aient subi le gel du point d’indice entre 2011 et 2022 (mises à part deux très légères augmentations de 0,6% en 2016 et 2017).

La revendication “Socle” est largement insuffisante : les personnels enseignant·es ont tous bénéficié du doublement de l’ISOE/ISAE, c’est-à-dire entre 92 et 96€ nets par mois. Mais la hausse de la prime d’attractivité ne concerne que les personnels des échelons 1 à 7, jusqu’à 14 ans et demi d’ancienneté (environ 30% des personnels).
L’accent mis sur les personnels en début de carrière a déséquilibré les grilles puisque les personnels bénéficient d’une augmentation de seulement 160€ pendant 7 ans et demi (échelons 8 et 9).

Malgré ces augmentations, le salaire moyen des enseignant·es reste inférieur à la moyenne de salaires des enseignant·es des autres pays de l’OCDE.
Ces augmentations sont inférieures à l’inflation qui a atteint des records ces dernières années.

Et le Pacte ?

Grâce à l’action des syndicats, le ministère a arrêté de défendre le Pacte comme s’il s’agissait d’une revalorisation salariale. Le Pacte est un échec, dans les écoles et les établissements scolaires, notre employeur n’a pas réussi à l’imposer aux personnels.

Des inégalités salariales qui perdurent !

Dans notre ministère, féminisé à 70%, le salaire moyen des femmes est toujours inférieur à celui des hommes, il faut agir sur les causes de ces inégalités :
➡️les femmes sont surreprésentées dans les métiers les moins bien rémunérés,
➡️les femmes assurent toujours l’essentiel du travail domestique : elles sont davantage à temps partiel,
➡️les femmes prennent moins d’heures et de missions supplémentaires. Le Pacte aggrave les inégalités.
De même, les personnels en situation de handicap subissent les inégalités salariales : le temps partiel de droit n’est pas compensé financièrement. Le handicap et le manque d’adaptation du cadre de travail ne permettent souvent pas à ces agents d’effectuer des missions ou des heures supplémentaires.

Pour les AED et AESH, la misère toujours !

Les revalorisations salariales des AESH entrées en vigueur à la rentrée 2023 ne sont absolument pas à la hauteur : les premiers échelons de la grille restent très bas et l’annonce d’une augmentation de 10% s’est traduite par la mise en place d’une indemnité dite “de fonction”, qui ne répond pas aux attentes des collègues. Pour les AED, aucune mesure n’a été prise, l’indice en CDD correspond au plus bas, c’est-à-dire l’indice plancher du SMIC, tandis qu’en CDI il est à peine plus haut. La grille salariale annoncée avec les mesures de CDIsation en août 2022 n’est toujours pas mise en place. AED et AESH sont maintenu⋅es dans une précarité structurelle, renforcée par des temps de travail incomplets imposés.

SUD éducation appelle les personnels à se mobiliser pour de vraies augmentations salariales. 

Les revendications de SUD éducation sur les salaires :
  • 400 euros immédiatement pour toutes et tous,
  • le dégel du point d’indice, avec rattrapage depuis le gel du point d’indice en 2010,
  • l’indexation du point d’indice,
  • une refonte des grilles salariales et des mesures pour réduire les inégalités,
  • le paiement à temps plein des temps partiels de droit,
  • l’abandon du Pacte,
  • une réduction de l’éventail des rémunérations et la disparition de la classe exceptionnelle au profit d’une revalorisation de l’ensemble des grilles indiciaires,
  • l’intégration des primes et indemnités générales aux salaires, et la compensation des tâches supplémentaires et des conditions difficiles par des réductions des services,
  • l’abrogation de toutes les journées de carence en cas d’arrêt-maladie pour tous les statuts.

Formation continue des enseignant·es et CPE : les résultats de l’enquête de SUD éducation !

Depuis la rentrée scolaire, le ministre Gabriel Attal a lancé une série de consultations pour remédier au manque d’attractivité des métiers de l’éducation et pour élever le niveau des élèves. Néanmoins, le ministre refuse de donner de véritables moyens pour améliorer l’accès à la formation continue. Pire encore, il a décidé, contre l’avis des syndicats, que l’ensemble de la formation continue dans le 2d degré se déroulerait hors du temps de service à partir de la rentrée 2024 avec un développement de la visio pour permettre davantage de flexibilité.

Dans le premier degré, la formation des enseignant·es a déjà lieu en partie à distance dans le cadre des 18 heures de formation en dehors des heures de classe. Ces 18 heures de formation, dont le contenu est désormais largement imposé, sont décriées par les personnels qui les considèrent de plus en plus comme des moments de rabâchage ou de formatage et non comme des temps d’acquisition de gestes professionnels.

Les personnels de l’Éducation nationale estiment que le manque de formation participe de la dégradation de leurs conditions de travail et du service public d’éducation.

Un temps de formation insuffisant

SUD éducation a lancé une enquête auprès des personnels pour mesurer les carences du ministère en matière de formation continue des personnels enseignants et CPE. Avec 6410 réponses, on peut constater que le nombre de jours de formation par an est très insuffisant : 84% des professeur·es des écoles qui ont répondu à l’enquête ont tout au plus bénéficié des 18h de formation statutaires en 2022-2023 quand, dans le second degré, 59% des enseignant·es et CPE qui ont répondu ont suivi moins de deux jours de formation. À titre de comparaison, le temps de formation continue est en moyenne de 7,4 jours par an dans les autres ministères.

La formation continue ne répond pas aux besoins de l’école

De même, l’enquête de SUD éducation montre que les formations qui existent ne répondent ni aux besoins des personnels ni aux enjeux de société : seuls 4% des personnels ont suivi une formation sur la protection de l’enfance alors même qu’un adulte sur 10, en France, déclare avoir été victime d’inceste. Alors que l’école inclusive est une priorité du ministère, moins d’un personnel sur 6 a bénéficié d’une formation sur le sujet. L’enquête met également au jour que, parmi les sondé·es, seul un personnel sur 7 est formé sur le harcèlement scolaire.
On constate également que 52% des répondant·es à l’enquête souhaitent pouvoir bénéficier de formations aux pratiques pédagogiques coopératives. Dans le second degré, 55% des personnels qui ont répondu souhaitent bénéficier d’une formation disciplinaire.

Les personnels sont conscient·es du haut niveau de formation nécessaire pour enseigner et pour accompagner les élèves dans leur scolarité. Pour dispenser une vraie formation de qualité et adaptée aux besoins de l’école, il faut du temps et des moyens.

La formation ne doit pas être reléguée aux soirs, aux week-end et aux vacances

Or le ministère de l’Éducation nationale persiste dans sa volonté de réduire les coûts de la formation continue en faisant en sorte qu’elle ne donne jamais lieu à un remplacement.
En imposant que 100% de la formation dans le 2d degré se fasse en dehors des heures de cours hors temps de travail pour réduire le besoin en remplaçant·es, il organise une augmentation du temps de travail au détriment des objectifs de lutte contre les inégalités validistes et de genre qu’ il entend réduire.

En imposant la montée en puissance de la visioconférence, il entend transformer les pratiques professionnelles : la transmission d’injonctions pédagogiques et de méthodes clé en main font des enseignant·es des exécutant·es alors que la formation doit leur permettre de construire des supports adaptés aux besoins de leurs élèves.

Le ministère ne respecte pas notre droit à la formation

L’état de la formation continue est à l’image du constat général de la formation professionnelle dans notre ministère qui compte plus d’un million d’agents : en 2021, seuls 1529 comptes personnels de formation ont été activés, 1842 agents ont bénéficié d’un congés de formation professionnelle et seules 25 validations des acquis de l’expérience (VAE) ont été réalisées.

Pourtant, la formation professionnelle tout au long de la vie est un droit prévu par le code général de la fonction publique. Les personnels de l’Éducation nationale doivent y avoir droit.

SUD éducation revendique un vrai droit à la formation pour les personnels. 

Télécharger le document : Communiqué de presse – Résultats de l’enquête sur la formation continue (format pdf)

Face à l’amiante, agissons !

Face à cet enjeu de santé publique, le pire serait de ne rien faire. 

Notre employeur est responsable de la santé et de la sécurité au travail (Article L4121-1). Pourtant aucun plan n’est prévu dans l’Éducation Nationale qui ne se saisit pas du problème. 

Où le trouve-t-on ? 

  • Dans les bâtis construits avant 1997 (date de l’interdiction de l’amiante)
  • Dans les faux-plafonds, 
  • Dans les sols
  • Dans les murs
  • Dans beaucoup de matériaux composites
  • Bref : potentiellement un peu partout

Quelles conséquences ? 

  • En cas d’inhalation ou d’ingestion : 
  • Cancers de la plèvre (mésothéliome : taux de survie après 5 ans de 7 %), des poumons, des voies respiratoires, des ovaires, vessie, etc.

Comment savoir si ton école ou ton établissement est concerné ? 

  • Il faut demander à consulter le DTA (Dossier Technique Amiante)
  • Ce dernier est obligatoire pour tout bâtiment construit avant 1997 et est librement consultable. 

Que faire ? 

  • Être vigilant·e en cas de travaux, même minimes (perçage des surfaces par exemple). Si l’amiante est libérée dans l’air, il reste en suspension 24 heures et peut pénétrer les organismes. 
  • Mettre l’employeur devant ses responsabilités.
  • Transmettre le DTA au syndicat et aux associations de défense des victimes de l’amiante
  • Compléter le RSST, le DGI et faire suivre ces informations aux instances de la Formation Spécialisée en Santé Sécurité et Conditions de Travail (F3SCT)
  • Faire actualiser le Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP) qui est un document obligatoire.
  • Demander la mise en place de la signalétique obligatoire (circulaire du 28 juillet 2015) qui permet de signaler la présence de produits et matériaux amiantés.
  • Se procurer une attestation de présence (prouve que l’on travaille dans un lieu amianté) et d’exposition au risque amiante (lorsque l’on pense avoir été exposé.e). 
  • Se former : en RIS / HMI / Stage syndical, etc. 
  • Prendre contact avec SUD éducation pour se faire accompagner

Télécharger le document : Tract amiante (format pdf)

Le chantage du ministère : la rénovation du bâti scolaire ne doit pas être conditionnée à l’adhésion au CNR ! Communiqué SUD éducation

La rentrée scolaire a été marquée par un fort épisode caniculaire qui a montré le retard pris par l’Éducation nationale dans sa nécessaire reconversion face à l’urgence écologique, face au dérèglement climatique.

À la rentrée, le ministre de l’Éducation nationale a annoncé dans la presse que les établissements “les plus énergivores mais aussi ceux qui se sont engagés dans une démarche d’autoévaluation et d’innovation pédagogique” seront prioritaires pour la rénovation du bâti scolaire. Il avait déjà énoncé fin août, devant les recteurs, son intention de donner la priorité aux établissements ayant construit un projet dans le cadre du Conseil national de la refondation (CNR).

Ce discours fait reposer le délabrement du bâti scolaire sur les enseignant·es qui ne s’investiraient pas au-delà du travail pour lequel ils et elles sont recruté·es, alors même que la moitié d’entre elles et eux travaillent déjà 43h par semaine en moyenne. La rénovation du bâti devient, dans le discours ministériel, une récompense pour les collègues qui répondent aux commandes ministérielles du moment. Les autres personnels, qui se battent pourtant quotidiennement pour faire vivre le service public d’éducation, doivent supporter des ambiances thermiques insupportables dans des bâtiments possiblement exposés à l’amiante pour ceux qui datent d’avant le 1er janvier 1997.

La rénovation et le désamiantage du bâti scolaire est une nécessité, rénover les passoires thermiques que sont les écoles et établissements scolaires est de la responsabilité du ministère de l’Éducation nationale, pas celle des personnels.

SUD éducation dénonce cette politique du ministère qui montre du doigt les personnels qui n’acceptent pas d’entrer dans le CNR ou qui n’acceptent pas le Pacte. Cette mise en concurrence est une réponse inacceptable aux défis qui traversent le service public d’éducation et la société. L’Éducation nationale doit garantir la santé et la sécurité de tous les élèves et de tous les personnels. 

Télécharger le document : Le chantage du ministère : la rénovation du bâti scolaire ne doit pas être conditionnée à l’adhésion au CNR ! – Communiqué SUD éducation (format pdf)

Concours en L3 suivi de deux ans de stage : le ministère entend enfin nos revendications !

Face à la crise du recrutement, le ministre avait annoncé en septembre la tenue de concertation sur l’attractivité des métiers de l’Éducation nationale à travers trois thématiques : la formation initiale, le déroulé de carrière et les conditions de travail. 

Lors de la première réunion consacrée à la formation initiale du 8 novembre, le ministère de l’Éducation nationale a présenté ses propositions à partir des échanges avec les syndicats, dont SUD éducation. Parmi les scénarios présentés, le ministère met en avant celui d’un concours en L3 pour les enseignant·es du 1er degré et du 2nd degré (excepté le concours de l’agrégation externe). La formation initiale se déroulerait, dans ce scénario, sur deux ans sous statut d’élève-fonctionnaire stagiaire. L’entrée dans le métier serait progressive avec des stages en observation en M1 et des stages en responsabilité pour 50% du temps en M2. 

Le ministère constate que la réforme de la formation a considérablement dégradé l’entrée dans le métier et a asséché les viviers de recrutement. La multiplication des statuts et le rythme insoutenable en deuxième année de master et pendant le stage ne permettent pas une entrée dans le métier sereine. De plus, les fonctionnaires stagiaires pointent massivement le hiatus entre leurs besoins et leur formation. 

SUD éducation se félicite de voir le ministère reprendre notre revendication d’un concours à la fin de la L3 pour le premier et le second degré suivi d’un stage de deux ans, rémunéré, avec une entrée dans le métier progressive.  On regrette néanmoins qu’il ait fallu attendre d’être dans une impasse pour enfin mesurer les effets néfastes des précédentes réformes. 

Pour SUD éducation, il faut à présent donner du corps à ces annonces et prendre le temps d’une véritable concertation pour mener une réforme ambitieuse de la formation initiale, à la hauteur des enjeux actuels du système éducatif. De nombreux enjeux restent en effet en suspens : celui des modules de professionnalisation dans des licences disciplinaires et pluridisciplinaires, celui de la montée en puissance des licences PPPE (parcours préparatoire au professorat des écoles) et des passerelles entre les parcours, celui du contenu de la formation, de l’équilibre entre les périodes de stage, les périodes de formation universitaire et la formation pédagogique. 

SUD éducation porte le projet d’une formation initiale de haut niveau avec, par exemple, l’intervention des mouvements de pédagogie active et coopérative pour former les personnels à l’expérimentation et à la conception de supports et de méthodes pédagogiques adaptées aux besoins des élèves. Les personnels doivent être formé·es à l’apprentissage de l’esprit critique, à la diversité des méthodes pédagogiques, à l’adaptation des supports aux besoins des élèves, mais aussi à la lutte contre les discriminations et à la reconversion écologique de la société. 

Télécharger le document : CP formation 2023_11_10 (format pdf)

Le harcèlement tue : plus de moyens et moins de communication

En 9 mois, nous sommes à 3 suicides, 3 victimes du harcèlement scolaire : Lucas, en janvier, Lindsay en mai et Nicolas en septembre. Chaque suicide affecte et touche toute  la profession. La  prise en compte par l’institution de la situation vécue par  Nicolas, qui a mis fin à ses jours, conduit à s’interroger sur les réponses institutionnelles mais, au-delà de ces drames, il y a trop de situations qui ne sont pas bien prises en charge, pas prises en charge du tout voire pas du tout identifiées. Rien ne semble vraiment avoir changé ou presque 10 ans après le suicide de Marion, âgée de 13 ans. Les dysfonctionnements constatés dans l’académie de Versailles l’attestent. Le plan de lutte contre le harcèlement qui a été présenté, même s’il a le mérite de remettre ce sujet majeur sur le devant de la scène, ne permet pas une lutte efficace sur du long terme et manque cruellement d’ambition au niveau éducation.

Ce plan propose en effet des réponses judiciaires (interdiction des réseaux sociaux, confiscation du téléphone) ou Intervention de sensibilisation par la police (interventions dans les classes) mais ne prévoit pas de moyens éducatifs concrets sur le long terme.

A l’école il se réduit en effet à :

  •   la présentation d’un questionnaire anonyme “d’autoévaluation”  aux élèves du CE2 à la terminale
  •  la banalisation de 2h sur tout le territoire entre le 9 et le 15 novembre (inscrit dans le programme pHAre)
  • des cours d’empathie (inscrits dans le programme phare avec la méthode de préoccupation partagée)

Le questionnaire qui sera présenté suscite des interrogations et des inquiétudes car nous ignorons son utilité et comment les informations seront traitées. La banalisation d’un temps n’est pas une nouveauté puisque cela s’inscrit dans le programme  de lutte contre le HARcèlement à l’École (pHARe). Depuis la rentrée 2021, pHARe concerne tous les établissements scolaires et toutes les écoles  Un bilan doit être dressé mais, sans moyens humains et matériels , le programme pHARe  n’a aucune chance de fonctionner.

Bilan du programme pHARe pour SUD éducation :

Le programme PHARE ne se déploie pas de la même manière sur tout le territoire et dépend beaucoup des individus qui s’en emparent tout comme des rectorats. Cela repose une fois de plus sur quelques personnes qui tentent avec peu de moyens de faire vivre ce dispositif qui s’est généralisé sans moyens. Une fois que les personnels qui portent ce dispositif obtiennent leur mutation, il ne se passe plus rien dans les établissements où il faut tout reconstruire, tout recommencer. Il y a urgence à former tous les personnels pour lutter efficacement contre le harcèlement.

Mais c’est un dispositif chronophage. Il nécessite beaucoup de temps aussi bien pour la formation, que pour la prise en charge d’un·e harcelé·e ou présumé·e harcelé·e.

Certain·es collègues sont convoqué·es pour des formations en distanciel pendant les vacances. Beaucoup de formations sont réduites à des ressources numériques ou à de la formation en distanciel.

La question de la rémunération se pose également : soit des chef·fes d’établissement proposent une IMP ou  des HSE. La rémunération demeure insuffisante et dépend du/de la  bon vouloir du chef.fe d’établissement.

Dans le premier degré, la mise en œuvre de pHARe est encore balbutiante et, quand ce programme est déployé, la formation préalable relève trop souvent du bricolage (quelques heures prises sur les 18h de formation continue ou sur les temps de conseils). Parfois, il existe une réelle formation sur le temps de service mais uniqument pour des « pilotes » alors que tous les personnels éducatifs devraient être formés pour pouvoir lutter efficacement contre le harcèlement.

Ces mesures ne sont pas à la hauteur des enjeux et la lutte contre le harcèlement scolaire doit se traduire  par un climat scolaire serein, sans violence ni entre élèves, ni entre personnels qui passe par le recrutement massif des personnels, la mise en place de formations de qualité et   la banalisation de temps de service  pour construire collectivement des projets, à l’occasion notamment de la journée de lutte contre le harcèlement scolaire. 

Il ne s’agit pas de faire en sorte que les enseignant·es soient pleinement responsables de la gestion et de la résolution des situations de harcèlement. En revanche, il est indispensable que tous les personnels en lien direct avec les élèves soient en mesure de détecter les signaux du harcèlement et aient pleinement connaissance des procédures à suivre pour leur donner suite.

Nommer les violences et le harcèlement LGBTQIphobes, racistes, sexistes, validistes

De plus, il faut être en mesure de nommer les violences et le harcèlement LGBTQIphobes, racistes, sexistes, validistes que subissent certain·es élèves, comme Dinah, jeune fille racisée et lesbienne, qui s’est suicidée en 2022. En France, 10% des élèves (soit environ 700 000 élèves) sont victimes de harcèlement. Les tentatives de suicide et les pensées suicidaires sont plus élevées chez les victimes de harcèlement scolaire (12 % et 36 %). 25% de l’absentéisme concerne des élèves victimes de harcèlement. Les LGBTIphobies en milieu scolaire et universitaire tuent. Les jeunes victimes d’homophobie et de transphobie sont 2 à 7 fois plus touché·es par le suicide que les autres jeunes.

Il faut de la concertation, de la formation, de la prévention

Les arrestations spectaculaires  en milieu scolaire ne permettent pas de lutter efficacement contre le harcèlement scolaire. Le  déplacement des élèves harceleurs est une réponse uniquement répressive alors que la solution réside dans la prévention et donc dans la formation des équipes éducatives et dans la formation des élèves mais aussi dans la mise en place de dispositifs appropriés par tou·tes.

La lutte contre le harcèlement doit relever de dynamiques professionnelles collectives au sein des établissements. À ce titre, il faut du temps et de la concertation pour échanger entre collègues, construire des projets et améliorer le climat scolaire. La banalisation de demi-journées pour permettre aux équipes de construire de tels projets, à l’occasion notamment de la journée de lutte contre le harcèlement scolaire  qui a lieu le premier jeudi après les vacances d’automne est à ce titre un levier pertinent.

Pour lutter contre le harcèlement scolaire, SUD éducation demande la réduction des effectifs dans les classes et des établissements à taille humaine.

SUD éducation revendique davantage de personnels médico-sociaux avec notamment une infirmière et une assistante sociale par établissement et l’accès aux visites médicales  auxquelles ont droit tous les élèves. Avec un médecin pour 12 000 élèves, l’accompagnement médical des élèves est très insuffisant. Actuellement les élèves peuvent bénéficier de 8 séances gratuites. Les familles cessent le suivi après les 8 séances, faute de moyens. SUD éducation revendique la gratuité des séances chez le·la psychologue pour les élèves qui souhaitent bénéficier d’un accompagnement.

Pour lutter contre le cyberharcèlement, il faut former les élèves, les parents et les personnels à l’usage du numérique et des réseaux sociaux. Il est inutile d’ajouter des sanctions supplémentaires du type confiscation du téléphone dans la mesure où l’élève aura toujours accès à un autre téléphone. Pour les réseaux sociaux, tant que les règles ne seront pas claires et les mêmes pour les adultes et les enfants, il sera bien inutile de prendre des mesures sur l’accès aux réseaux sociaux par les élèves qui trouveront toujours des moyens pour contourner les interdictions. Il faut donner accès sur la prévention, l’éducation de tous et toutes.

SUD éducation revendique : 
  • la création de postes dans la médecine scolaire et l’assistance sociale : 
    • 1 infirmerie ouverte sur tout le temps scolaire dans chaque établissement
    • 1 assistant·e de service social à temps plein dans chaque établissement et leur déploiement dans le premier degré.
    • le renforcement de la médecine scolaire avec des visites obligatoires pour tous·tes les élèves.
  • des créations de postes pour réduire les effectifs par classe et renforcer les vies scolaires :
    • limiter les effectifs par classe avec au collège : 20 élèves maximum en collège ordinaire, 16 en éducation prioritaire, 12 en SEGPA.
    • des dédoublements nationaux sur la moitié des horaires d’enseignement dans toutes les matières.
    • au moins 1 CPE dans tous les collèges quel que soit le nombre d’élèves
    • 1 CPE pour 120 élèves dans les collèges ordinaires et 1 pour 100 en éducation prioritaire.
    • en plus du ou de la CPE, 1 personnel de vie scolaire pour 50 élèves en collège ordinaire et 2 pour 50 en éducation prioritaire
  • la formation initiale et continue sur le harcèlement scolaire : 
  • des vraies formations à l’identification et la prise en charge des situations de harcèlement dans les écoles et les établissements scolaires avec des intervenant·es extérieur·es et non pas du saupoudrage avec des kits ou des formations à distance
  • les formations qui doivent prendre en compte de manière spécifique les oppressions sexistes, racistes, LGBTQIphobes, validistes

Pour lutter contre le harcèlement scolaire, il faut des moyens humains et matériels . SUD éducation porte des propositions pour transformer en profondeur le service public d’éducation. Le harcèlement scolaire tue. La violence n’a sa place  dans  aucune école et aucun  établissement scolaire

Faire taire l’extrême-droite : un combat syndical

SUD éducation poursuivra son combat contre l’extrême droite et son entrisme dans les écoles et établissements scolaires, notamment par le biais des élections de parents d’élèves. SUD éducation dénonce par ailleurs l’alliance de circonstance entre les députés Horizons, Renaissance et Rassemblement national dans leur mépris des organisations syndicales et leur arrogance lors de l’audition sur la rentrée scolaire à l’Assemblée nationale.

Courrier au Ministre sur les attaques de l’extrême droite contre l’éducation à la sexualité

Ces dernières semaines ont vu la résurgence importante des tensions concernant les séances d’éducation à la sexualité à l’École.

https://www.sudeducation.org/communiques/courrier-au-ministre-sur-les-attaques-de-lextreme-droite-contre-leducation-a-la-sexualite/embed/#?secret=pokOwiytjn#?secret=MkfOGSnTmJ

Attaque contre l’éducation affective et sexuelle : beaucoup de bruit pour presque rien !

SUD éducation dénonce cette intrusion réactionnaire au sein de l’école, apporte son soutien aux équipes éducatives qui mettent en place ces séances avec le souci de les adapter au mieux à chaque public, et défend avec force la nécessité d’une éducation à la vie affective et sexuelle de l’école à l’université. SUD éducation dénonce également l’entrisme de l’extrême droite au sein des instances scolaires.

SUD éducation a interpellé le Ministre de l’Éducation nationale afin qu’il se tienne aux côtés des personnels contre cette offensive réactionnaire.

https://www.sudeducation.org/communiques/attaque-contre-leducation-affective-et-sexuelle-beaucoup-de-bruit-pour-presque-rien/embed/#?secret=W9vJ8tdEMn#?secret=t9v1kK8QpN

SUD éducation revendique :

  • – l’effectivité des séances d’éducation à la sexualité prévues dans les textes officiels et la prise en compte dans ces séances d’une perspective non hétérocentrée et cisgenre, qui mette sur un pied d’égalité toutes les orientations sexuelles et toutes les identités de genre ;
  • – la réintégration du concept de genre dans les textes officiels et sa prise en compte dans des programmes élaborés par la communauté éducative ;
  • – la mise en place de dispositifs permettant aux élèves de réfléchir aux discriminations et de déconstruire les stéréotypes.
L’extrême droite n’a rien à faire dans nos établissements !-communiqué intersyndical CGT, SNES, SNEP, SUD éducation et UNSA

Nous exigeons des mesures de protection à la hauteur de la gravité des faits : cette tentative d’intimidation fait de l’établissement, des usager·ères qui y sont accueilli·es et des personnels qui y travaillent au quotidien, des cibles.

Les organisations syndicales CGT Éduc’action, SNEP-FSU, SNES-FSU, SUD éducation et UNSA éducation continueront de défendre les principes d’égalité et de liberté, de combattre les idées d’extrême droite qui véhiculent racisme et discriminations en tout genre.

https://www.sudeducation.org/communiques/lextreme-droite-na-rien-a-faire-dans-nos-etablissements/embed/#?secret=a6bNTGiHzJ#?secret=U98mvQUz4B

L’extrême-droite est un danger pour l’école – 4 pages de SUD éducation

https://www.sudeducation.org/tracts/lextreme-droite-est-un-danger-pour-lecole-4-pages-de-sud-education/embed/#?secret=GX6NeQ2JqB#?secret=szey6xaKjL

Nouvelle Brochure de VISA : S’armer contre l’extrême droite. Tome 2.

Bilan d’un an d’imposture des 88 députés FN/RN

Attaque meurtrière à Arras : la communauté éducative est à nouveau en deuil

Trois ans après le meurtre de notre collègue Samuel Paty, la communauté éducative est une nouvelle fois plongée dans l’effroi et l’horreur suite à l’attaque qui s’est déroulée ce matin dans un établissement scolaire d’Arras. Un professeur de français qui tentait de s’interposer pour protéger les élèves a été mortellement frappé au couteau et au moins deux autres personnes ont été blessées.

SUD éducation exprime son effroi face à cette attaque meurtrière et adresse ses sincères condoléances aux proches, aux collègues, aux élèves, à la famille de notre collègue. L’heure est au deuil, au recueillement et à la solidarité.

L’école doit être un lieu où les personnels comme les élèves se sentent en sécurité, protégé·es de toutes les formes d’obscurantisme et de haine.

SUD éducation se tient aux côtés des personnels dans cette épreuve terrible et s’adressera au ministère de l’Education nationale pour qu’un hommage digne puisse être rendu à notre collègue et pour que la protection des personnels et des élèves soit garantie.

Nous appelons à participer à l’ensemble des rassemblements qui seront organisés dans les prochains jours pour se recueillir et témoigner de notre solidarité face à la terreur.

PDF : https://www.sudeducation.org/wp-content/uploads/2023/10/2023-10-13-Attaque-meurtriere-a-Arras-la-communaute-educative-est-a-nouveau-en-deuil-Communique-SUD-education.pdf

Formation continue des enseignant·es et CPE : l’enquête de SUD éducation

Du 4 octobre au 20 octobre

#EnquêteFormation

SUD éducation lance une enquête sur la formation continue, c’est-à-dire la formation au fil de la carrière, pour les enseignant·es CPE fonctionnaires et contractuels. 

Cette enquête ne s’adresse donc pas aux fonctionnaires stagiaires, qui relèvent de la formation initiale, et ne concerne pas la formation à la prise de poste des personnels contractuels. Seule est concernée la formation continue organisée par l’administration et non les formations syndicales ou autres formations réalisées par ailleurs à sa propre initiative.

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