LV : Examens privés à Zola

L’ENSEIGNEMENT DES LANGUES VIVANTES : LE LABORATOIRE DE TOUTES LES DEREGLEMENTATIONS

Réunis en assemblée générale le 8 février 2012, Sud Education 35 apporte son total soutien aux professeur-e-s de langue du lycée Zola de Rennes, qui, collectivement, refusent de participer aux certifications de langue et d’être les correcteurs serviles et non-rémunérés d’organismes privés (Cambridge Esol. Cervantès. Goethe Institut.) Les professeurs de l’Education nationale n’ont pas à sous-traiter des « examens » formatés par des entreprises privées et fournir un travail gratuit pour des organismes qui, au final, s’arrogent le droit de délivrer ou non le A2 ou le B1 .

Une fois encore on veut faire jouer aux langues vivantes le rôle de laboratoire de toutes les dérèglementations néo-libérales. Hier, le ministère imposait à cet enseignement des « innovations » directement inspirées par le monde des grandes entreprises. L’évaluation par compétences et l’abandon progressif de la langue de civilisation au profit de la langue de « communication » répondent directement aux attentes d’un « marché du travail » avide de travailleurs mobiles, déqualifiés, dénués d’esprit critique, sous-payés mais parlant la langue du bizness international. Du reste, dès 2001, le Cadre Européen Commun de Référence pour les Langues publié par le Conseil de l’Europe assignait à l’enseignement des langues vivantes l’objectif de faire acquérir la compétence langagière permettant au futur salarié de réaliser des tâches morcelées et de faciliter sa mobilité en Europe.

Aujourd’hui, sous prétexte de « rationaliser », les groupes de langue à faible effectif sont supprimés ; les langues moins utilisées au plan international sont ainsi menacées de disparaître de la plupart des établissements ; et l’ex-directeur de la communication du groupe L’Oréal, actuellement ministre de l’Education nationale, dit vouloir globaliser les enseignements de langues pour tous les niveaux des collèges des la rentrée prochaine dans un collège sur dix (l’établissement pourrait, par exemple, renforcer l’anglais en 6e quitte à alléger l’horaire par la suite ce qui permettra de supprimer plus facilement les postes) et d’annualiser les services pour encadrer les stages de langues durant les vacances.

Les langues sont un enjeu capital dans la transformation de l’école en entreprise. Non au sabotage et à la privatisation de l’enseignement des langues vivantes ! Solidarité avec les enseignant-e-s qui défendent leur métier et le service public.