Contre l’école néo-libérale et pour une internationalisation des luttes

Texte adopté lors du 7ème congrès de la fédération SUD éducation

Ces dernières décennies ont vu l’imposition d’une nouvelle politique planétaire, auto-justifiée, le néo-libéralisme capitaliste. Le néo-libéralisme accompagne la globalisation capitaliste, d’une manière hautement politique tout en se donnant l’air d’un phénomène aussi inéluctable que la chute des corps. D’une nature exclusivement économique, il se fait « pour notre bien » grâce à une croissance sans fin. Il implique évidemment des conséquences et des orientations dans le champ de l’éducation.

L’ordre néo-libéral veut que les institutions supra nationales (BM, FMI, OMC, OCDE, CE), hors de tout contrôle démocratique, armées de directives et préconisations, imposent leurs vues aux pouvoirs politiques prétendument impuissants. Le principal aspect de ces plans est de ramener nos sociétés, nos échanges, nos vies à l’unique économie, c’est à dire l’argent.

L’Occident, en voie de désindustrialisation car le travail et ses coûts socialisés sont ici plus élevés qu’ailleurs, a recours à la marchandisation des services non délocalisables pour préserver son rang. Dans une éducation, dont la place sociale et économique est développée de longue date en Occident, et donc possible source de profits, cela se traduit par la mise en place de « l’économie de la connaissance ».

1) L’économie de la connaissance

Elle fut définie dans ses principes par l’OCDE et ses lobbys puis dans son application par la CE à Lisbonne en 2000. Ses orientations, en dehors de toute novlangue qui elle nous promet le bonheur au travers une élévation du niveau d’éducation pour tous, ont pour conséquences :

Globalement
La création de « liens entre l’école et l’entreprise » : adaptation des formations aux besoins patronaux locaux, semaine de l’entreprise à l’école, nécessité dans la formation des enseignants d’un stage en entreprise, …
L’imposition dans le service public d’éducation du fonctionnement des entreprises (projets, objectifs, évaluation des résultats, concurrence,…).
Le culte de l’évaluation (PISA [de l’OCDE) et la mise en place de quantifiables « compétences » standardisées, ceci même si on ne sait pas exactement ce qui est évalué afin d’entrer dans les cases d’un « livret de compétences ».
La disparition de la recherche scientifique au profit de « l’innovation » marchandisable.
Une confusion entretenue entre éducation et formation à un métier.
Le développement de l’utilisation du numérique, outil présenté comme une panacée, notamment du « e-learning » (remplacer le professeur par un ordinateur, « m@gistère », « pairform@nce », …), ainsi qu’un fichage généralisé (Base élèves, LPC, Passeport Orientation Formation, projet « FOLIO » pour les enseignements artistiques, …).
Un modèle d’enseignement supérieur marchand dans une concurrence mondiale bien loin de l’université.

Individuellement
Le développement de « l’esprit d’entreprise » pour tous et la conformation à l’économie libérale.
L’OFPTLV pour une meilleure « employabilité » afin que chacun soit vendable sur le marché du travail, avec son outil de contrôle le Passeport Orientation Formation, résurgence d’un livret ouvrier à l’ère numérique.
La fin du service public d’orientation centré sur les choix et intérêts personnels pour un SPRO [visant l’optimisation dans la vente de la force de travail de chacun sur un marché local de « l’emploi » maîtrisé par les patrons et faussé par le chômage de masse.
L’individualisation des intérêts de tous les travailleurs (objectifs, évaluation, salaires, …) entraînant la compétition de tous contre tous donc, la fin des solidarités et une prétendue obsolescence de la lutte des classes.
La « responsabilisation » de chacun, enseignant comme apprenant, dans ses choix personnels pour la constitution de son « capital humain » ou « capital social » vu comme un investissement (donc marchandable au travers par exemple des frais d’inscription, payables à crédit).

Dans la gestion du système éducatif
L’autonomie financière et décisionnaire des structures de l’éducation (régionale ou par établissement) avec pour corollaire un management entrepreneurial des travailleurs.
La mixité public/privé dans les financements, donc la gestion et les orientations de chaque structure (LRU, création de GIP dans la formation professionnelle publique)
L’uniformisation internationale des structures éducatives, LMD [dans l’enseignement supérieur.

2) Néo-conservatisme avatar du néo-libéralisme

Ce néo-libéralisme s’accompagne depuis ses débuts d’une caution, le néo-conservatisme qui n’est pas seulement une doctrine politique mais aussi individuelle à tendance moraliste, religieuse voire obscurantiste. On peut constater que les pays où le néo-libéralisme règne sont aussi ceux où ce néo-conservatisme moral domine quasi naturellement.
De la dénonciation d’une « théorie du genre » au refus du mariage pour tous en passant par l’instrumentalisation d’une laïcité blanche et chrétienne à des vues xénophobes, l’actualité récente montre une montée de cette doctrine dans la société française.

Il ne faut pas s’y tromper, les récents assauts néo-conservateurs sur la société et son école sont aussi à percevoir comme le corollaire au néo-libéralisme économique appliqué à la vie quotidienne d’individus perçus comme auto-entrepreneurs sociaux, uniquement mus par leurs intérêts et l’accroissement de leur capital économique ou social.
Une fine distinction doit être faite entre ce néo-conservatisme et l’historique fascisme, populisme d’extrême droite nourri de désespérance sociale et de rejet du « système » politique. Ceci même si les deux doctrines arrivent souvent à se confondre, le fascisme n’est pas libéral a priori, le néo-libéralisme est anti-démocratique par intérêt afin de s’imposer à tous.

3) Résistances

Le programme européen néo-libéral de Lisbonne 2000 pour l’éducation, sous son déguisement progressiste et humaniste du « bien pour tous dans un monde qui change » ne fut qu’un demi succès qui engendra un correctif « Europe 2020 » du même tonneau. Ce sont essentiellement les freins dus aux principes historiques fondant notre système éducatif qui en furent la cause plus que les résistances démocratiques et syndicales.
A titre d’exemple l’outil néo-libéral du « chèque éducation », pompe à finance de l’argent public vers le secteur privé, ne suscita guère de tollé quand il fut évoqué par notre ex président il y a quelques années. Par contre, il ne fut pas appliqué (tout au plus la loi Carle, sans aucune commune mesure avec les montants évoqués pour le « chèque éducation » ou l’historique financement des salaires de l’enseignement privé par l’argent public) car pas encore applicable, faute de volonté politique du pouvoir, par peur donc, face à une société encore empreinte dans ses principes des valeurs, certes mises à mal, du CNR.

Le néo-libéralisme , contrairement à ce que l’on essaye de nous faire croire n’a pas encore gagné. Il convient d’ailleurs à ce propos de distinguer l’image qui nous en est présentée, créée essentiellement par les médias, abondée par les politiques, du néo-libéralisme triomphant sans autre alternative et la réalité qui nous entoure, qui comporte des solidarités, des liens sociaux et des échanges non marchands dans une société où les richesses sont encore largement socialisées et mises au pot commun par l’impôt et la cotisation sociale.

On peut par contre fortement s’inquiéter du déni de démocratie que représente son acceptation uniforme par les pouvoirs politiques successifs, et leur prétendue impuissance face à ces politiques.
On doit aussi être conscient que si nationalement ce néo-libéralisme ne progresse que lentement, il progresse. Mais surtout qu’au niveau mondial, hors de toute structure politique, il permet au capitalisme financier d’accaparer, à nos dépens, une part croissante des richesses produites. Enfin que ce « laisser-faire » néo-libéral s’attaque, par simple appât du gain, à nos richesses naturelles communes et nous mène écologiquement droit dans le mur.

Pourtant, l’éducation n’est pas une marchandise, ni ici, ni ailleurs. Les travailleurs et les travailleuses de l’éducation l’affirment par leurs luttes.

4) Pour une alternative syndicale au plan international

Ainsi, ces derniers mois, la fédération SUD éducation a soutenu les grèves dans l’enseignement en Italie, en Espagne, en Grande-Bretagne, au Brésil, au Burkina, en Tunisie. Et ce n’est là qu’un aperçu des mouvements revendicatifs qui touchent le secteur de l’éducation à travers le monde. Le démantèlement du service public d’éducation est une réalité à l’échelle mondiale ; comme celui de l’ensemble des servies publics, comme les attaques patronales envers les travailleurs et les travailleuses.
L’internationalisme est une des valeurs fondamentales du syndicalisme que nous construisons. Il ne s’agit pas là d’un choix « affectif » ou « moral » mais d’une orientation politique : la lutte des classes ne s’arrête pas aux frontières des Etats, … et le patronat le sait !
Au nom de la « sacro sainte crise », on nous martèle que l’austérité (pour nous, pas pour les riches !) est inévitable mais en réalité nous n’avons pas à payer leur crise. Récemment la troïka pour l’Europe, depuis longtemps le FMI pour les pays de l’Amérique Latine, d’Asie et d’Afrique, imposent leurs diktats aux Etats et gouvernements qui obéissent docilement. La mise « sur le marché » du service public d’éducation est un des versants de leurs plans. Nos écoles, nos hôpitaux, nos transports en commun, tous les services publics, leurs infrastructures, leur personnel statutaire et formé, correspondent à des besoins collectifs qui doivent être satisfaits.
Travailleuses et travailleurs de l’Education, nous devons nous organiser afin de combattre ce modèle mondial. La Confédération Européenne des Syndicats, l’Internationale de l’Éducation et les syndicats nationaux de la FSU ont été, et sont, beaucoup trop passives face à cette politique. C’est ce qui nous a conduits, depuis notre création, à rechercher une alternative syndicale, aussi au plan international.
Dans la suite du travail réalisé depuis des années, avec notre Union syndicale Solidaires la fédération SUD éducation a participé, en mars 2013, à la création du Réseau syndical international de solidarité et de luttes. Il rassemble d’ores et déjà une soixantaine d’organisations syndicales, d’Europe, d’Afrique, d’Amériques et d’Asie. S’agissant bien d’un outil syndical, il repose à la fois sur une dimension interprofessionnel et un travail professionnel. En ce sens, la fédération SUD éducation a un rôle à jouer, tant dans notre champ fédéral propre qu’au sein de la commission internationale de l’Union syndicale Solidaires.
L’activité syndicale internationale ne « s’ajoute pas » à notre lutte du quotidien dans nos établissements ; comme la dimension interprofessionnelle par exemple, elle en fait partie. Notre syndicalisme de contre-pouvoir se construit, à la fois sur la défense quotidienne des salarié-es et sur la perspective d’une profonde transformation sociale ; c’est un syndicalisme de lutte, pour la construction de réels rapports de forces permettant de contrer les politiques libérales. Celles-ci ne se limitent pas au cadre national, c’est une raison supplémentaire pour ne pas y circonscrire notre syndicalisme.
Agir localement contre les décisions patronales ou gouvernementales est indispensable ; cela peut suffire pour les organisations syndicales réformistes, pas lorsqu’on veut, comme nous, changer la société ! Il est nécessaire de construire des rapports de forces à un niveau plus élevé, de coordonner les luttes ; c’est ce que nous voulons faire au plan national interprofessionnel, c’est ce que nous devons faire aussi au plan international, notamment dans le secteur de l’éducation pour ce qui nous concerne.
Les luttes locales doivent être divulguées, relayées voire reprises par nous toutes et tous, c’est l’objectif des réseaux internationaux auxquels nous participons. Il est urgent de s’attaquer ensemble, entre autres, à la marchandisation de l’éducation c’est pour cela que SUD éducation a proposé une campagne européenne du Réseau européen des syndicats alternatifs et de base, contre le fichage des élèves et la logique néolibérale des compétences.
La grève internationale demeure un de nos objectifs. Mais nous ne voulons pas d’un syndicalisme qui se contente de slogans sans lendemain. Construire de tels mouvements impose de s’en donner vraiment les moyens. A juste titre, nous revendiquons un syndicalisme qui repose sur le travail à la base. C’est donc à ce niveau aussi que doivent être pris en compte les enjeux internationaux. La collectivisation de la prise en charge de ce secteur demeure difficile. La fédération SUD éducation en fait une de ses priorités. Enraciner l’international dans notre activité quotidienne suppose de mettre à disposition des syndicats et des syndiqué-es SUD éducation du matériel utilisable dans nos établissements. Le travail d’information sera poursuivi, notamment au travers des tracts réalisés avec des organisations d’autres pays, dans le cadre de nos Réseaux syndicaux (international et européen -voir annexe-). Lé fédération poursuit la parution de la note réalisée par la commission fédérale, qui permet de donner aux équipes syndicales les informations sur notre activité internationale et de rendre compte du mandat.

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