Conditions de rentrée 2022 : il y a de quoi s’inquiéter !

SUD éducation a alerté le Ministère de l’Éducation nationale à de nombreuses reprises depuis la crise du Covid : il faut impérativement ouvrir des postes pour améliorer les conditions de travail, pour lutter contre les inégalités scolaires et sociales et il faut revaloriser les salaires des personnels afin de rendre les métiers les plus attractifs.

Au contraire, en 5 ans, Blanquer a supprimé 7 900 postes dans le second degré soit l’équivalent de 166 collèges. Les effets de ces suppressions de postes sont déjà visibles et  les équipes de SUD éducation ont interpellé l’administration au sujet des classes sans enseignant-es tout au long de l’année. L’égalité de traitement des élèves sur le territoire est mise à mal : dans de nombreux collèges, les élèves de troisième vont passer l’épreuve de technologie sans avoir eu cours de technologie cette année !

De même, dans le 1er degré, les créations de postes de ces dernières années ne permettent pas d’assurer les remplacements des personnels absent·es ou la compensation des temps partiels qui sont de plus en plus souvent refusés dans les départements.

L’Éducation nationale manque à ses missions de protection des élèves !

Le service public d’éducation souffre également du manque d’AESH, d’AED, de CPE, d’agent·es et de personnels médico-sociaux. Le manque de personnels produit de la maltraitance envers les élèves les plus vulnérables qui ont, en raison de leurs difficultés scolaires et/ou sociales, le plus besoin de l’école. Quand il n’y a pas assez de personnels AED, CPE ou médico-sociaux, l’éducation nationale ne remplit pas ses missions de prévention des violences et de protection des élèves alors même qu’au moins un·e enfant sur 10 est victime de violences.

Des personnels maltraités et méprisés !

Le manque de personnel conduit les agent·es à prendre en charge toujours davantage de missions et à exploser leurs obligations de service. Le nombre d’heures supplémentaires pouvant être imposées aux enseignant·es a été porté à 2 heures par Blanquer à la rentrée 2022. De plus, en l’absence de personnels médico-sociaux, les CPE, les personnels de Vie scolaire se retrouvent à improviser sans formation un accompagnement social des familles en difficultés. Dans le premier et second degré, les personnels sont accablés par la multiplication des tâches et la surcharge de travail.

Les bas-salaires sont également responsables de la faible attractivité des métiers de l’éducation. À indice égal et hors primes, les salaires réels des personnels ont fondu de près de 40% depuis 1995. SUD éducation revendique de vraies augmentations salariales et l’augmentation du SMIC à 2000 euros bruts.

Enfin, le manque de personnels nuit à la mobilité : moins il y a de postes et plus c’est difficile de muter !

Une contractualisation progressive des métiers de l’Éducation nationale !

On connaît la stratégie du gouvernement pour réduire les dépenses publiques : réduire le nombre de fonctionnaires pour augmenter le nombre de personnels contractuels. Les conséquences de cette politique sont particulièrement alarmantes dans les académies et les départements déficitaires où l’instabilité des équipes et la surreprésentation de personnels précarisés met à mal le service public d’éducation.

Pendant ce temps, l’enseignement privé se porte bien !

En Ille-et-Vilaine, 72 communes ne comptent chacune qu’une école privée et aucune école publique. Dans le Maine-et-Loire, 83 communes sont dans cette situation. À la rentrée 2020, 42% des élèves de Bretagne sont scolarisé·es dans le privé, contre 17% à l’échelle nationale.

Le dualisme scolaire est responsable d’inégalités face à l’éducation et fait payer à toute la population la promotion de l’enseignement religieux au détriment du service public d’éducation. L’État finance à hauteur de 12 milliards d’euros par an l’enseignement privé.

La rentrée 2022, c’est :

  • +3,21% d’augmentation pour le budget de l’enseignement privé !
  • au moins 1730 postes non pourvus à l’issue du concours dans le 1er degré
  • deux fois moins d’admissibles qu’en 2021 pour les concours du second degré,
  • 816 admissibles en maths en 2022 contre 1705 en 2021 !

SUD éducation revendique :

  •  une augmentation générale et conséquente des salaires
  • la création d’un vrai statut de la Fonction publique pour les AESH
  • la titularisation sans condition de tous les professeur·es contractuel·les
  • le retour à un concours de recrutement à bac+3, suivi de 2 années de formation rémunérées et validées par l’attribution d’un Master pour toute·s !

Salaires : À quand de vraies augmentations ? – Tract ESR

Après des années de gel du point d’indice et alors que l’inflation remonte à un niveau historique, la rémunération de la très grande majorité des personnels du service public d’enseignement supérieur et de recherche connaît un réel décrochage. Ce ne sont pas les dispositifs de primes inégalitaires (RIFSEEP et RIPEC) ni les repyramidages au bénéfice d’une minorité qui vont permettre à l’ensemble des personnels d’accéder à un revenu décent.

SUD éducation fait le point sur les mesures ministérielles et porte des revendications pour la revalorisation de nos salaires.

De la LPR et son protocole “Carrière et rémunération” aux repyramidages : quelles évolutions salariales?

La nouvelle orthodoxie ministérielle refuse toute augmentation dite indiciaire (c’est-à-dire du point d’indice et donc du traitement des fonctionnaires) au profit de seules augmentations dites indemnitaires, c’est-à-dire passant par des systèmes de primes inégalitaires et souvent individualisées.

Les BIATSS titulaires ont été les premiers à en faire l’expérience sous la forme du RIFSEEP. Un tel système est étendu par le régime indemnitaire des enseignantes-chercheuses et enseignants-chercheurs (RIPEC) prévu par le protocole carrière et rémunération qui accompagne la LPR. Celui-ci prévoit également des opérations de repyramidage (c’est-à-dire d’avancement dans le corps supérieur), destinées à une minorité de collègues de la filière ITRF et de MCF, qui donnent un point déterminant aux chefs de service et aux directions d’établissement dans les perspectives de promotion.

A travers ces dispositifs, le ministère mise sur les primes et les promotions accordées à quelques titulaires pour ne pas s’engager dans une revalorisation salariale d’ensemble.

Alors que Macron annonce un report de l’âge de départ à la retraite à 65 ans et donc une augmentation de la durée de cotisation, la question du salaire et donc des cotisations salariales est aujourd’hui centrale. Nos revenus, ce sont nos salaires!

Une politique salariale pour combattre les inégalités !

Dans le cadre de la LPR et du protocole qui l’accompagne, tou-te-s les EC ont bénéficié d’une première augmentation de leur prime statutaire mais une petite minorité va pouvoir cumuler jusqu’à 30 000 € annuel de primes (sans compter les éventuelles PEDR maintenues de droit et les heures complémentaires accordées contre l’exercice de certaines fonctions), ce qui accroît encore les inégalités au sein d’un même corps et plus largement entre les personnels de l’ESR : rappelons que le salaire net médian des BIATSS contractuel-le-s tourne autour de 1450€ et que les enseignant-e-s contractuel-le-s se voient souvent proposer des contrats à temps partiel rémunérés 800 euros par mois.

Chez les personnels BIATSS, les femmes représentent plus des 2/3 des catégories B et C et sont sur-représentées parmi les personnels travaillant à temps partiel. Chez les enseignant-e-s, les heures complémentaires profitent essentiellement aux hommes; alors que les femmes sont plus souvent contraintes de prendre en charge la garde des enfants et sont bien plus souvent à temps partiel. L’égalité salariale et la lutte contre la précarité sont pourtant des enjeux essentiels de l’émancipation des femmes.

SUD éducation revendique une redistribution plus juste des richesses pour lutter contre les inégalités. Pour la seule année 2020, 51 milliards d’euros de dividendes ont été distribués aux actionnaires des entreprises du CAC 40, les richesses produites doivent permettre d’augmenter les salaires pour tendre vers une vraie égalité salariale.

Un revenu décent d’au moins 2000 € bruts

Le gouvernement a annoncé par voie de presse en pleine campagne électorale son projet d’augmentation du point d’indice, néanmoins aucune mesure n’a encore été prise. La valeur du point d’indice a baissé comparativement à l’inflation de près de 34% entre 1995 et 2021. En 2022, l’inflation risque d’atteindre 4%. Ceci rend populaire la revendication du point d’indice. Cependant, une simple augmentation du point d’indice aura pour conséquence d’augmenter bien davantage les hauts revenus que les bas salaires dans l’enseignement supérieur.

Cela signifie qu’à indice égal et hors primes, les salaires réels des personnels ont fondu de près de 40% depuis 1995.

Il faut au contraire tendre vers l’égalité salariale. C’est pourquoi il faut une augmentation générale des revenus inversement proportionnel aux revenus actuels pour garantir à tou-te-s les collègues, précaires y compris, un revenu décent d’au moins 2000 € bruts. Il faut donc une refonte des grilles indiciaires des agent⋅es, pour garantir que plus les salaires sont faibles, plus ils seront augmentés. Il faut garantir par ailleurs que les précaires bénéficient de la même grille pour leurs salaires, tenant compte de toute leur ancienneté professionnelle.

SUD éducation revendique :
  • Un salaire minimum porté immédiatement à 2000 euros bruts;
  • L’indexation des salaires sur l’inflation pour garantir le maintien du niveau de vie des personnels en activité et à la retraite;
  • Réintégrer dans le salaire toutes les primes : fin du RIFSEEP et du RIPEC
  • Contractualiser toutes et tou-te-s les doctorant⋅es qui le souhaitent
  • Un remboursement intégral des frais de déplacement des personnels dans le cadre de leurs missions, suivant le barème fiscal;
  • A travail égal, salaire égal : en finir avec les inégalités entre les femmes et les hommes, et entre contractuel·les et titulaires

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Courrier de SUD éducation au Ministre pour l’attribution de l’indemnité REP/REP+ pour les AESH

SUD éducation vient de gagner l’attribution de l’indemnité REP/REP+ pour les personnels AED. Le combat continue pour que les AESH puissent y avoir droit également.

SUD éducation a écrit au Ministre Ndiaye afin demander le paiement de l’indemnité REP/REP+ pour les AESH.

à Paris, le 31 mai 2022,

à Monsieur le Ministre de l’Éducation nationale et de la jeunesse,

110 rue de Grenelle,

75007 Paris

Objet : attribution de l’indemnité REP/REP+ pour les personnels AESH, 

Monsieur le Ministre de l’Éducation nationale, 

La fédération SUD éducation entend, par le présent courrier, attirer votre attention sur l’inégalité de traitement que subissent les personnels AESH exerçant dans les Réseaux d’Éducation Prioritaire et dans les Réseaux d’Éducation Prioritaire renforcés. 

Le cadre réglementaire défini dans le décret 2015-1087 du 28 août 2015 portant régime indemnitaire spécifique en faveur des personnels exerçant dans les écoles ou établissements relevant des programmes « Réseau d’éducation prioritaire renforcé » et « Réseau d’éducation prioritaire » et stipule dans son article 1 :

 “Les personnels sociaux et de santé affectés dans les écoles ou établissements mentionnés à l’alinéa précédent bénéficient de l’indemnité dans les conditions et selon les modalités prévues au présent chapitre.” 

Les AESH font pleinement partie des personnels sociaux. Le niveau de diplôme attendu des personnels recrutés en qualité d’AESH, tel que défini par la circulaire 2014-083 du 8 juillet 2014, en fait des personnels médico-sociaux. 

Dès lors, les AESH doivent être regardés comme exerçant des missions similaires à celles des autres personnels médico-sociaux, ce qui implique que leur sont applicables les dispositions du décret 2016-1171 du 29 août 2016 et notamment son article 11. 

Les agents contractuels régis par le présent décret perçoivent, dans les mêmes conditions que les agents titulaires exerçant les mêmes fonctions, les primes et indemnités dont ces derniers bénéficient, sauf disposition réglementaire en réservant expressément le bénéfice aux seuls fonctionnaires.

À ce titre, la fédération SUD éducation requiert l’attribution de l’indemnité REP/REP+ dans les mêmes conditions que les autres personnels médico-sociaux exerçant dans les écoles ou établissements relevant des programmes « Réseau d’éducation prioritaire renforcé » et « Réseau d’éducation prioritaire ». 

Enfin, nous attirons votre attention sur l’arrêt n°452547 rendu par le Conseil d’État le 12 avril 2022, qui enjoint au Premier ministre d’ajouter les Assistant·es d’éducation à la liste des personnels bénéficiant de l’indemnité REP/REP+ au titre de l’article 1er du décret du 29 août 2016 relatif aux agents contractuels recrutés pour exercer des fonctions d’enseignement, d’éducation et d’orientation dans les écoles, les établissements publics d’enseignement du second degré ou les services relevant du ministre chargé de l’éducation nationale. Le Conseil d’État relève que cette “indemnité vise, d’une part, à prendre en compte les sujétions particulières attachées aux conditions d’exercice par ces personnels de leurs fonctions et à les inciter à demander une affectation et à servir durablement dans ces écoles ou établissements, de façon à y améliorer la stabilité des équipes pédagogiques et de vie scolaire, et, d’autre part, à la suite de la modification du décret du 28 août 2015 par le décret du 28 juin 2021, à valoriser l’engagement professionnel collectif des équipes exerçant dans une école ou un établissement relevant du programme REP+.”

La fédération SUD éducation vous demande en conséquence de bien vouloir satisfaire aux revendications des personnels AESH et d’attribuer l’indemnité REP/REP+ à ces personnels dans les mêmes conditions que les autres personnels médico-sociaux.  

Nous vous prions de recevoir, Monsieur le Ministre, l’expression de nos respectueuses salutations.

Télécharger le document : Courrier SUD éducation (format pdf)

Lutte contre l’illettrisme : le ministère et l’inspection générale se défaussent sur les enseignant⋅es

L’inspection générale de l’éducation nationale a publié un rapport en mai 2022 portant sur la lutte contre l’illettrisme.

SUD éducation partage un double constat alarmant.

D’abord, près de 10 % des enfants de 16 ans sont dans une situation qui relève de l’illettrisme (pour une moitié d’entre eux) ou s’en approche (pour l’autre moitié). Cela signifie que dans chaque classe de 35 élèves de lycée général et technologique, environ trois élèves se trouvent dans une telle situation.

Ensuite, l’inspection générale relève qu’il n’existe à l’heure actuelle aucun pilotage stratégique à l’échelle nationale ou académique.

Mais c’est pour aussitôt faire peser le poids de la responsabilité de l’échec de l’institution sur les personnels enseignants, qui vivraient “comme une fatalité” l’échec des élèves, qui serait le résultat de la “négligence” des personnels. L’inspection explique ainsi que les personnels ne s’approprieraient pas suffisamment les résultats des évaluations nationales, comme si les enseignant⋅es n’étaient pas capables de comprendre qu’un⋅e élève éprouve des difficultés de lecture. Et d’ajouter que les élèves méritent une “excellence pédagogique”, en ajoutant une liste de dispositifs déjà mis en œuvre par les enseignant⋅es.

Pour permettre aux personnels de mettre en œuvre les dispositifs pédagogiques adaptés, il est nécessaire de consacrer des moyens importants à l’éducation, à commencer par une augmentation significative du taux d’encadrement et le renforcement des moyens accordés à l’éducation prioritaire. De même, la formation continue des personnels doit permettre une appropriation et une construction collectives, sur un temps long. Pour l’heure, la formation est trop souvent uniquement un moyen pour le ministre d’imposer ses vues en matière de pédagogie aux personnels.

La logique de ce rapport est simple : il s’agit d’en demander encore plus aux personnels, sans s’attaquer aux causes de l’illettrisme et des inégalités sociales.

SUD éducation revendique un plan d’investissement massif dans l’éducation permettant de réduire drastiquement les effectifs en classe : 20 élèves maximum en élémentaire et au collège (16 en REP), retour des dispositifs plus de maîtres que de classe et des réseaux d’aide démantelés alors qu’ils ont fait la preuve de leur efficacité. SUD revendique un Rased complet par groupe scolaire et un⋅e enseignant⋅e supplémentaire pour cinq classes. Une attention particulière doit enfin être portée à l’école inclusive, qui souffre particulièrement du manque de moyens.

PDF : https://www.sudeducation.org/wp-content/uploads/2022/05/Linspection-generale-de-leducation-nationale-a-publie-un-rapport-en-mai-2022-portant-sur-la-lutte-contre-lillettrisme..pdf

Scandale des Jobdating : la conséquence d’années successives de casse du service public d’éducation – Communiqué de SUD éducation

L’académie de Toulouse, dès le 30 mars, et l’académie de Versailles, à partir du 30 mai, ont mis en œuvre une procédure de “jobdating”. Celle-ci fait aujourd’hui scandale. Il s’agit d’une procédure accélérée de recrutement de personnels contractuels enseignants, mais aussi d’infirmiers et AESH. Les entretiens de recrutement durent entre 20 et 30 minutes et sont menés par des inspecteurs·trices. La seule condition de recrutement, pour les postes d’enseignant·es, est d’être titulaire d’un bac +3 minimum. 

SUD éducation dénonce sans ambiguïté aucune cette procédure. Le caractère expéditif du recrutement laisse entendre à la société que les compétences professionnelles et les connaissances disciplinaires nécessaires pour exercer les missions concernées sont minimales. Il jette le discrédit sur les parcours de formation initiale dont ont bénéficié les professeur·es actuellement en poste. Ce nouveau mode de “prof bashing” est renforcé par la communication effectuée autour de ces job dating par les rectorats et les médias qui s’en emparent. 

Cette procédure révèle l’état de délabrement dans lequel se trouve le service public d’éducation après plusieurs décennies de casse par les gouvernements successifs. Le métier n’attire plus les étudiant·es, comme en témoignent les chiffres des concours du premier et du second degré. Le nombre d’admissibles au CRPE, à titre d’exemple, est cette année particulièrement inquiétant. Les causes de cette crise du recrutement sont connues : déclassement salarial, moyens insuffisants, contre-réformes successives, casse de la formation initiale. Pour SUD éducation, il est plus que jamais nécessaire d’exiger un plan d’urgence pour l’éducation qui prenne en compte tous ces aspects. 

Pour autant, les futur·es collègues qui sont recruté·es en ce moment ne sont pas à blâmer. Au contraire, SUD éducation les assure dès à présent de tout son soutien dans les épreuves qu’ils et elles auront à affronter. Partout, SUD éducation défendra ces collègues précaires, comme nous l’avons toujours fait. 

Télécharger le document : CP jobdating (format pdf)

Recrutement et formation des enseignant·es : après l’année de transition 2021 – 2022, le pire est à venir ! – Tract de SUD éducation

Le retour des stagiaires à temps plein : en route vers la catastrophe !

Ainsi, l’arrêté du 4 février 2022 fixant les modalités de formation initiale de certains personnels enseignant·es et d’éducation de l’enseignement public stagiaires, indique comment se déroulera la rentrée prochaine pour les futur·es enseignant·es stagiaires lauréat·es des concours. Les stagiaires qui auront suivi un cursus universitaire « classique » via le Master MEEF seront désormais à plein temps en responsabilité de classe(s). Il n’y aura plus qu’un « crédit de 10 à 20 jours de formation » ! Idem pour les stagiaires qui auront été contractuel·les (dits « tiers-temps alternant-es ») avant de passer le concours. Pour couronner le tout, il est précisé que l’attribution de ces miettes de formation sera « défini par la commission académique », impliquant ainsi l’abandon d’un cadre national, alors qu’il s’agit de fonctionnaires d’État !

Il faut donc en conclure que, pour le Ministère, une formation universitaire théorique avec un stage d’observation suffit à former un·e enseignant·e compétent·e, apte à prendre charge ses classes et son public, aussi hétérogène soit-il, et ce quelles que soient les difficultés. Les jeunes enseignant·es, dont certain·es n’ont aucune expérience de l’enseignement, se retrouveront ainsi, sans aucune formation devant des élèves. Au contraire, les personnels ne cessent de dénoncer le manque de formation initiale et continue. L’inclusion scolaire, la lutte contre les inégalités scolaires et sociales, l’éducation à la justice environnementale et à l’égalité constituent des enjeux primordiaux du service public d’éducation et les personnels doivent être formé·es pour y répondre.

Une contractualisation accrue des entrant·es dans le métier !

En parallèle l’administration met en place les « étudiant·es-contractuel·les » qui assureront des missions d’enseignement pendant leurs études. L’administration profite de la précarité dont souffrent les étudiant·es pour pallier le manque de personnels enseignant·es et les difficultés de remplacement qui en résultent. L’administration prévoit d’engager des étudiant·es en M1 et M2 MEEF en «Tiers temps alternant» à 722€ par mois pour 6h de classe en responsabilité dans le second degré et 8h dans le premier degré. Ce type de contrat précaire deviendra l’une des voies d’accès classique d’entrée dans l’enseignement avec celle du simple Stage d’Immersion et de Pratique Accompagnée (SIPA). Dans le même temps, et ce depuis trois ans, un autre dispositif existe à partir de la L2 (simple observation) et jusqu’en M1 (tiers temps en responsabilité) pour un traitement allant de 700 à 980€ via un parcours de «pré-professionnalisation». Pourtant, les dispositifs de pré-professionnalisation expérimentés jusqu’alors n’ont pas permis d’améliorer les conditions d’entrée dans le métier, au contraire.

La rentrée de septembre 2022 sera donc la première à inaugurer cette organisation maltraitante de l’entrée dans le métier, et il faut se préparer dès maintenant à soutenir aux mieux nos collègues et à nous mobiliser, encore et toujours, pour la défense du service public d’éducation.

Un mépris assumé du Ministère 

Lundi 28 mars 2022, nous apprenions l’annulation de l’épreuve écrite de géographie du CAPES d’Histoire-Géo : la carte de synthèse avait été imprimée au dos du sujet, qui ne pouvait être rendu avec les copies des candidat.es. Plutôt que d’adapter l’évaluation en tenant compte de sa propre erreur, le Ministère a purement et simplement choisi de reporter l’épreuve à une date ultérieure, en l’occurrence le 12 avril. Or, il s’avère que cette date est aussi celle d’autres épreuves : comment font les candidats qui s’inscrivent à plusieurs concours ? Qu’en est-il également des frais engagés dans le cadre des déplacements vers les centres d’examens ? Le problème ici n’est pas l’erreur commise, mais la manière dont elle est gérée par le Ministère : le mépris.

Le Ministère de l’Éducation nationale a entrepris une vaste opération de précarisation de l’accès au métier d’enseignant·e. Si le Ministère communique sur le fait que le nombre de postes ouverts aux concours est globalement stable, il omet volontiers de mentionner les conditions dans lesquelles s’effectuera l’entrée dans le métier d’enseignant·e, la question de la formation et les faibles nombres d’admissibles dans les disciplines en tension.

Télécharger le document : Tract stagiaires (format pdf)

Réforme de la formation initiale : Les différents statuts de l’entrée dans le métier d’enseignant·e

La réforme du métier d’enseignant·e a mis en place de nouveaux statuts pour l’accès à la formation au métier. Avant, il y avait des étudiant·es qui préparaient les concours, puis à l’obtention de ceux-ci, ils et elles devenaient fonctionnaires-stagiaires (en fin de M1).
Depuis la rentrée 2021, et dans l’optique de la libéralisation du service public, cela n’est plus forcément le cas, avec la création de statuts d’étudiant.es-contractuel.les, contraint-es de passer les concours de recrutement en fin de M2. Dans les établissements du second degré comme dans les écoles, des personnels aux statuts largement différents vont se côtoyer et assurer, en responsabilité, des heures de cours devant élèves, avec ou sans tutorat présent.

À partir de la rentrée 2022, les entrant·es dans le métier présent·es en établissement seront réparti·es ainsi:

Etudiant·esContractuel·lesFonctionnaires-stagiaires
Parcours Préparatoire au Professorat des Écoles (PPPE) 1er degré : « Classe préparatoire » de 2 ans en lycée Licence pluridisciplinaire à l’université Stages d’observation en écolesPré-professionnalisation : Etudiant.es avec contrat de 3 ans de la L2 au M1 Observation + classe en responsabilité jusqu’à 6h en M1 Salaire net = – 707€ en L2 – 963€ en L3 – 980€ en M1Lauréat·es du concours issu·es du Master MEEF + ancien.nes contractuel.les Tiers-temps alternant-es = classe en responsabilité à plein temps Lauréat.es du concours ayant un autre diplôme = classe en responsabilité à mi-temps + formation INSPE Salaire net = rémunération à taux plein
Etudiant-es en master MEEF : Stage d’Immersion et de Pratique Accompagnée – SIPA en M1 Formation en INSPE Stage d’observation en établissementsEtudiant-es Tiers-Temps alternant·es M1 et M2 MEEF : Etudiant·e en contrat annuel à tiers-temps de service : 6h 2nd degré et 8h 1er degré) Salaire net = 722€Lauréat·es du concours issu·es d’autres Masters = Classe en responsabilité à temps partiel1 + formation INSPE Salaire net = rémunération à taux plein

Il va donc y avoir une « formation » des futur·es enseignant⋅es à deux vitesses. D’un côté des étudiant·es suffisamment aisée·es pour pouvoir se passer d’être contractuel·les, qui feront un stage « SIPA » et qui auront donc une bonne formation disciplinaire et universitaire, car ils et elles auront le temps de se consacrer à leurs études, mais très peu de formation pédagogique de terrain ; et les étudiant·es pour qui un revenu sera indispensable, qui seront contractuel·les à tiers-temps et devront être présent·es en établissement et assurer des cours, mais seront en difficulté pour suivre leurs études et valider leurs diplômes. Il sera également beaucoup plus difficile pour les étudiant·es contractuel·les de préparer convenablement le concours en assurant des cours à côté.

C’est donc une sélection socio-économique qui s’opère et il est très probable que les étudiant·es contractuel·les, ne pouvant sereinement suivre à la fois leurs cours à l’université et préparer leurs diplômes d’un côté, et assurer la construction de séquences pédagogiques et des heures de cours face à élèves de l’autre, ne puissent obtenir le concours. Ils et elles deviendront ainsi contractuel·les enseignant.es, en ayant d’ailleurs été formé·es pour cela !

Le ministère se crée ainsi à terme un « vivier » de contractuel·les auquel il aura tout de suite accès pour combler les manques dans les établissements, qui vont grandissant. Associé à la baisse de postes au concours, cela confirme la précarisation du métier d’enseignant·e. A noter également qu’il n’y aura plus désormais un cadre national, puisque les contrats proposés sont variables selon les académies et les disciplines, de même que les quelques jours de « crédit de formation » pour les fonctionnaires-stagiaires à temps plein.

Dans les établissements, il faudra être vigilant.e quant à la nomination des étudiant.es-contractuel.les à des fonctions qu’ils et elles n’auraient pas à assumer. Il faudrait également tenir des heures d’information syndicale afin d’informer l’ensemble des collègues de ces nouveaux dispositifs et, dans l’idéal, arriver à un refus collectif des fonctions de tuteurs-trices pour tout personnel n’étant pas fonctionnaire-stagiaire, afin de ne pas cautionner ce système. On ne peut qu’inciter ces futur.es collègues à une double syndicalisation « Solidaires Etudiant.es » et « SUD éducation », afin de pouvoir intervenir et les défendre au mieux.

Ressources institutionnelles :

SUD éducation dénonce fermement ces nouvelles réformes qui, dans la continuité de la Loi de Transformation de la Fonction Publique, terminent de vider de leur sens le métier d’enseignant·e.

Nous revendiquons une vraie formation et un vrai statut pour nos collègues :

  • Abandon total des statuts d’étudiant.es contractuel·es ;
  • Concours d’accès au métier d’enseignant·e à Bac+3 suivie de deux années de formation rémunérées, et entrée progressive dans le métier ;
  • Formation et temps de décharge des enseignant·es tuteurs-tutrices pour assurer leur mission ;
  • Évaluation de titularisation par les pairs.

Télécharger le document : Fiche Les différents statuts (format pdf)

Techniques et démarches d’éducation populaire

Les principes et origines de l’éducation populaire

L’éducation populaire a pour origine des pratiques associatives de collectif et d’individus qui ont pour point commun de chercher l’émancipation. L’éducation populaire est souvent portée à l’extérieur du système éducatif avec pour but de former des citoyen·nes (formations BAFA assurées par les Francas ou les CEMEA par exemple). Pourtant, l’école peut s’inspirer des nombreuses pratiques créées, discutées et transmises au fil du temps par les éducateurs et éducatrices populaires.

Dans cette fiche, nous allons proposer quelques techniques d’éducation populaire qu’il faut bien sûr adapter à son public et dont il faut garder en tête les objectifs. En effet, une technique en soi ne porte pas forcément d’idéal émancipateur. Comme le dit Adeline de Lépinay « Les démarches d’éducation populaire sont des démarches, pas un amoncellement d’outils pour rendre les réunions plus conviviales, participatives, pour faire en sorte que tout le monde s’exprime, ou encore pour s’assurer qu’on ressort avec une décision claire. Alors certes on va utiliser des outils. Mais l’essentiel, c’est de savoir où on va, par quelles étapes on a besoin de passer, et ensuite on se demande comment on va s’y prendre. Et pour répondre à cette question on ne va pas forcément utiliser un « outil » prêt à l’emploi, mais peut-être plutôt inventer de nouveaux procédés à partir de ceux qu’on a déjà expérimenté. » (https://www.education-populaire.fr/methodes-en-vrac/)

Des exemples de pratiques de l’éducation populaire

Les exemples donnés et choisis ne sont pas exhaustifs et ne montrent en aucun cas la diversité et l’ingéniosité de nos camarades éducateur·trices populaires, ils sont seulement le fruit de rencontres en formation.

– Petite histoire / Grande histoire

Proposé par feu la SCOP (société coopérative ouvrière de production) Le Pavé, coopérative d’éducation populaire, cette démarche permet de mélanger les savoirs froids (universitaires) à des savoirs chauds (ceux des individus, du quotidien). Elle consiste à indiquer dans une frise des moments collectifs de l’histoire (histoire du mouvement ouvrier, ou du féminisme…et ou des événements « moins » marquants tel que la sortie d’un livre) en indiquant sa propre histoire (individuelle ou collective) en dessous/à côté (ce que vous faisiez à ce moment-là). Une fois que chaque personne a fait sa frise, un retour collectif est nécessaire pour voir les références communes, les différences…etc.

Une manière d’adapter cela est aussi de montrer les liens que l’on a avec la grande histoire. Imaginons qu’une date clé soit la loi sur la gratuité de l’école (1883), vous n’êtes pas né·e. Vous pouvez donc indiquer quels sont vos rapports à cette loi (engagement en tant qu’enseignant·e, militant·e pour l’égalité…etc).

Exemple

Dates/événements marquantsHistoire personnelleRéférences communes

– Débattre différemment

Les élèves sont souvent en demande de débat, de pouvoir donner leur opinion. Si c’est important pour différentes raisons, il est mieux de le faire de façon structurée, organisée pour ne pas avoir de débats sans argumentation ou où tout le monde est d’accord. Dans les deux premiers exemples qui suivent, le débat se fait en petits groupes et à la fois à l’écrit et à l’oral et a pour but de faire participer l’ensemble du groupe.

Les nappes tournantes

Sous cette forme, il faudra utiliser au minimum des feuilles A3, voire de plus grandes feuilles si possible. Le groupe est divisé en groupe de 3/4 personnes et chaque groupe a une feuille sur sa table.

Sur chaque feuille, soit une phrase à compléter, soit une phrase à commenter. Chaque feuille a une phrase différente. Chaque groupe réfléchit et discute et chaque membre du groupe écrit en fonction de ce qu’il pense (il n’y a pas d’obligation à tout penser pareil dans le groupe). Après 5/10 minutes de réflexion et d’écriture, il faut faire tourner les feuilles dans un groupe différent. Les élèves peuvent réagir à la fois à la phrase donnée par l’enseignant·e et réagir aux propos de leurs camarades écrits sur la feuille. Plus la feuille tourne, plus elle est remplie.

Une fois que chaque groupe a eu chaque feuille, il est possible de faire un tour rapide pour voir l’ensemble du « débat » écrit sur chaque feuille. Il est important de prendre un temps collectif pour analyser ce qui a été dit. Cela peut se faire sous la forme de lecture de phrases marquantes ou de lecture d’un texte plus « scientifique » sur le thème. Par exemple, des nappes tournantes sur la gifle et les châtiments corporels peuvent donner lieu à lecture d’un texte écrit par les député·es qui avaient proposé l’interdiction de tout châtiment corporel en France.

Le débat boule de neige

Dans ce type de débat, les élèves vont réfléchir sur un thème donné en cumulant les contributions des participant·es, comme son nom l’indique (« boule de neige ») et d’essayer de trouver un certain consensus. Il se déroule en plusieurs étapes (en fonction de la taille du groupe). Cela peut commencer individuellement, chaque élève doit réfléchir à la phrase proposée (par exemple êtes vous d’accord/pas d’accord avec ceci ?) puis la boule de neige commence : on regroupe les élèves par pairs, avec la même consigne, puis par groupe de 4, puis 8…etc en fonction du temps, de la taille de votre groupe et des possibilités de débat. A la fin, la question doit être traitée avec le groupe entier afin de trouver une position consensuelle possible.

Par exemple, un débat boule de neige pourrait se faire sur l’école idéale avec pour consigne de trouver 1 ou 2 propositions pour améliorer l’école afin qu’elle se rapproche de l’école idéale des élèves.

Les débats mouvants.

Comme leur nom l’indique, les débats mouvants ont pour caractéristique de se réaliser… en bougeant ! Outre l’avantage de se remuer un peu, de se mettre en action, ce qui peut aider certain·es élèves à s’investir dans une activité, ces débats permettent de faciliter la visualisation des arguments des un·es et des autres. Plusieurs variantes existent.

Avec « La rivière », il s’agit de proposer aux participant·es une affirmation à laquelle on peut répondre par «oui » ou « non ». Un espace de la pièce est délimité comme correspondant au « oui » et un autre au « non », avec au milieu une rivière, symbolisant l’incertitude ou une posture moins tranchée. Les participant·es se situent d’abord dans la rivière et une fois l’affirmation proposée, ils et elles peuvent se positionner plus vers le « oui » ou vers le « non » selon leur avis. Une fois les participant·es positionné·es, le débat est ouvert : chacun·e peut librement justifier sa position dans l’espace, argumenter, et éventuellement se déplacer selon qu’il·elle est convaincu·e par les arguments des un·es et des autres. L’intérêt de cette pratique est de permettre aux jeunes de visualiser concrètement tout l’éventail de réponses possibles à une question, d’approcher au plus près le concept de nuance. La position debout et la possibilité de se déplacer poussent à justifier son choix par une argumentation. Enfin, le fait d’écouter les arguments des autres et de pouvoir se positionner par rapport à eux de façon nuancée (plus ou moins près) aide aussi à formaliser sa propre opinion. Les élèves peuvent alors se dire « je suis un peu d’accord avec untel, mais pas complètement » : on sort du traditionnel face à face du débat qui peut parfois incommoder les élèves indécis·es.

Une autre façon de procéder est « l’échelle » : au lieu d’une rivière imaginaire, on dépose sur le sol de la pièce des feuilles (A4 par exemple) numérotées graduellement (de 0 à 10 par exemple). L’animateur·trice ou enseignant·e propose alors aux élèves une affirmation au regard de laquelle il s’agit situer son niveau d’adhésion, de « 0 = je ne suis pas du tout d’accord » à « 10 = j’adhère tout à fait à cette affirmation ». Une fois l’affirmation proposée, on procède comme pour la rivière et chacun·e explique son positionnement, ou bien se déplace au fil des argumentaires.

Si l’on met en œuvre ces deux variantes du débat mouvant, il faut bien garder à l’esprit que contrairement aux débats en petits groupes, le grand groupe ici peut avoir tendance à renforcer les effets habituels de la prise de parole en groupe : ne s’expriment que ceux et celles qui sont déjà à l’aise dans cet exercice. A l’enseignant·e alors d’anticiper la taille du groupe et l’organisation de la prise de parole pour éviter cet écueil.

– L’arpentage

Il s’agit là d’une méthode de découverte d’un ouvrage à plusieurs. C’est une méthode de lecture issue des cercles ouvriers puis repris et développé par l’association Peuple et Culture. La méthode peut se faire de différentes manières en fonction de votre rapport aux livres. Le but est de travailler, lire et comprendre collectivement un ouvrage. De la manière la plus        « radicale », il faut diviser le nombre de pages à lire par le nombre d’élèves (vous avez 300 pages à lire pour 30 élèves, chaque élève lira 10 pages) en découpant l’ouvrage sans suivre forcément les chapitres, parties, l’organisation du livre. Il s’agit de se réapproprier l’ouvrage. Cela peut se faire de manière plus « douce » pour le livre où chaque élève doit lire une partie de l’ouvrage (un chapitre, une partie, une sous partie…etc). On peut donner une trame à remplir pour faciliter la lecture aux élèves (qu’en penses-tu ? Es-tu d’accord avec ce que tu as lu ? Qu’as-tu compris/pas compris…etc).

Une fois la lecture faite, la mise en commun peut se faire de diverses manières. Voici un exemple. Pour commencer, les élèves peuvent réagir à chaud (donner leur avis, dire ce qu’ils et elles ont compris/pas compris, aimé/pas aimé) puis la restitution peut s’organiser autour de quelques questions. Le but étant de se réapproprier collectivement une œuvre, il semble important de demander l’avis des élèves sur leur lecture.

On peut également proposer que chacun·e, pendant sa lecture, résume le propos en 3 grandes idées ou phrases, à l’aide d’un post-it, par exemple. A noter toutefois que l’objectif n’est pas forcément de trouver les idées les plus représentatives de tout le texte ou qui le synthétisent le mieux, mais celles que souhaite retenir et transmettre le lecteur ou la lectrice (par exemple, sur 10 pages lues, les idées gardées peuvent ne porter que sur quelques pages si cela semble plus pertinent au lecteur ou à la lectrice). Une fois les phrases notées, chacun·e peut lire son post-it : dans l’ordre du texte, cela permet d’avoir une idée claire de la progression du livre ; mais on peut imaginer cette lecture faite de façon aléatoire ou inverse à la progression du texte également.

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Démocratie à l’école – un dossier de SUD éducation

Face à un ministre de l’Éducation nationale autoritaire, il y a urgence à renforcer le syndicalisme pour défendre l’école publique, gratuite, laïque et émancipatrice.

Pour bâtir cette école, développons des pratiques démocratiques dans les classes, entre collègues, dans notre syndicalisme et dans les mobilisations. Ce journal revient sur notre projet de démocratie directe : il interroge les outils qui favorisent le collectif dans la prise de décision et dans leur exécution, sans omettre les instruments nécessaires pour déconstruire les rapports de domination qui s’exercent dans la classe et dans la société en général. Remettre l’intérêt de l’enfant au centre de la pédagogie, favoriser des pédagogies actives, mettre au jour les inégalités pour mieux les combattre, telles sont les réflexions menées au sein de SUD éducation pour plus d’égalité et plus de démocratie.

Vous trouverez ci-dessous différentes ressources produites par SUD éducation pour aider à revendiquer et oeuvre concrètement pour une école plus démocratique, en tendant vers l’autogestion.

La démocratie à l’école – une brochure de SUD éducation

https://www.sudeducation.org/tracts/la-democratie-a-lecole-une-brochure-de-sud-education-octobre-novembre-2021/embed/#?secret=riwv8ZuEvW

Quelques fiches pédagogiques

https://www.sudeducation.org/le-conseil-de-cooperation-ou-cooperatif/embed/#?secret=UeQH7icbt9

https://www.sudeducation.org/la-cooperative-pedagogique-le-texte-libre-une-pratique-emancipatrice/embed/#?secret=3cDRmd615n

https://www.sudeducation.org/des-semaines-interdisciplinaires-en-college/embed/#?secret=Oe1zkaMlxm

https://www.sudeducation.org/la-pedagogie-freinet-au-second-degre-en-langues-vivantes-quels-possibles-et-quels-outils/embed/#?secret=FePmiwPNxt

Hausse du Smic ? Il faut revoir toute la grille de rémunération des AESH !

À compter du 1er mai 2022, le taux du Smic est majoré de 2,65 % (+ environ 40 euros par mois pour un temps plein) en raison de l’augmentation des prix à la consommation. L’indice majoré de base permettant d’établir les salaires des agent·es de la Fonction publique passe de 343 à 352.

Le Ministère de l’Éducation nationale sera donc contraint de modifier la grille de progression salariale des personnels AESH car seul·es les AESH en CDI, qui ont plus de 6 ans d’ancienneté, perçoivent un traitement à peine supérieur au Smic rehaussé. Depuis sa mise en place en septembre 2021, c’est la 4e fois que cette grille doit être modifiée tant les rémunérations des AESH sont basses.

Jusqu’alors le Ministère de l’Éducation nationale s’est contenté de ne modifier que les indices des échelons 1 et 2. Or, la hausse rattrape à présent l’indice de l’échelon 3 de la grille salariale des AESH. SUD éducation informera les personnels AESH dès que le Ministère publiera, par arrêté, la nouvelle grille salariale adaptée à la hausse du Smic. Le rattrapage sur les salaires pour les AESH concerné·es se fera dans les mois suivants.

Ces modifications à la marge de la grille indiciaire des AESH dévalorisent la progression à l’ancienneté qui était initialement prévue avec dix points d’indice majoré entre chaque échelon.

SUD éducation revendique une augmentation significative du Smic qui doit être porté à 1700 euros nets, une véritable hausse des salaires à l’ancienneté et la reconnaissance d’un temps plein des AESH correspondant à 24h d’accompagnement. 

La précarité imposée aux AESH est intolérable. Pour gagner des droits et de véritables avancées pour les AESH, mobilisons-nous tou·tes ensemble et rejoignez SUD éducation. 

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Le « Tous capables », l’Éducation Nouvelle Le Groupe Français d’Éducation Nouvelle

« L’éducation nouvelle prépare chez l’enfant, non seulement le futur citoyen capable de remplir ses devoirs envers ses proches et l’humanité dans son ensemble, mais aussi l’être humain conscient de sa dignité d’homme » (Principe de la Ligue Internationale d’Éducation Nouvelle, 1921)

SUD éducation se prononce pour la popularisation et l’usage en classe des pédagogies coopératives. Pour autant, SUD ne prétend pas trancher entre les différents courants existants (pédagogie Freinet, GFEN, pédagogie institutionnelle…) : ces fiches pédagogiques ont pour objectif de les présenter, libre à chacun·e de se les approprier en fonction de ses choix et de sa pratique. Vous trouverez dans cette fiche une présentation de la pédagogie institutionnelle, rédigée par des militant·es pédagogiques syndiqué·es à SUD éducation.

Éducateur·es et savant·es pour une Éducation Nouvelle

Après la première guerre mondiale, pédagogues et savants se retrouvent et se questionnent afin de développer une culture de paix, s’érigeant contre une éducation traditionnelle et rigide visant à l’obéissance. Ce mouvement s’affirme au sein de la Ligue Internationale d’Éducation Nouvelle dont fait partie le GFEN (Groupe français d’Éducation nouvelle) avec une idée forte, « tous capables ». Sous l’influence de penseurs tels que Rousseau, Pestalozzi, ou Jacotot, les premier·es militant·es du GFEN, Wallon ou Langevin vont travailler à créer un mouvement de recherche et de formation dont le but sera d’insuffler ses principes au sein de l’éducation des enfants. Il s’agira d’inscrire l’Éducation Nouvelle contre la compétition et l’ individualisme et pour des apprentissages solidaires mais également contre l’idéologie du don ou du handicap socio-culturel.

Ainsi le slogan « tous capable » signifie que chaque enfant a les capacités de comprendre et de créer, et donc d’être responsable de sa propre histoire. Le but est de faire de chaque enfant un acteur de sa propre vie. Il doit certes apprendre des connaissances mais aussi développer ses compétences citoyennes.

La démarche d’auto-socio-construction

« La véritable activité n’est pas l’activité extérieure, l’activité d’effectuation, c’est l’activité de l’esprit à la poursuite de la connaissance » (Édouard Claparède, L’éducation fonctionnelle)

Concept central du GFEN, théorisé par Henri et Odette Bassis, l’auto-socio-construction peut se résumer en 4 grandes axes (repris du site du GFEN) :

  • 1/ L’apprentissage se fait grâce à des « démarches », outils réfléchis et discutés collectivement, confrontés à la réalité du terrain. Ces démarches se donnent comme but de mettre en place des situations accessibles à tou·tes mais qui questionnent néanmoins. « La consigne consiste donc à impulser une action dont l’objectif est fixé, en effet, mais non point la conduite, tout entière laissée à l’initiative de l’apprenant. »
  • 2/ Le savoir se construit ! Il est important de montrer aux enfants la construction historique du savoir et les discussions entre scientifiques. Cela peut passer par des projets fait avec les élèves qui les mettent en situation de création tel que peuvent l’être des philosophes ou des historiens.
  • 3/ Les démarches inventées par le GFEN sont dites d’ « auto-construction ». Les apprenant·es font face à des situations dans lesquelles ils doivent s’approprier les savoirs et non pas simplement les connaître.
  • 4/ L’apprentissage est un apprentissage collectif, d’auto-socio-construction. L’apprenant·e apprend avec les autres, l’enseignant·e. La démarche d’auto-socio-construction se veut une démarche systémique où chaque élément interagit avec les autres, comme le montrent le schéma ci dessous (repris du site du GFEN) : – schéma

Ainsi, le travail de l’enseignant·e va être lié à 4 dimensions :

  • celle du savoir → se pose alors la question du but du travail donné.
  • celles des situations → par quel moyen atteindre les buts fixés ?
  • celles des apprenant·es → comment organiser la démarche pour une confrontation collective ?
  • celle de l’apprenant → l’enseignant·e va devoir observer chacun·e des apprenant·es

Le travail de l’apprenant·e aura des liens aussi avec 4 dimensions

  • celle des situations où les apprenant·es doivent se lancer dans la recherche.
  • celle des apprenant·es avec une confrontation à la réflexion des autres
  • celle de l’enseignant·es qui donne le ton (confiance et exigence)
  • celle des savoirs où l’apprenant·e doit en faire ses savoirs, se les approprier.
Un exemple d’auto-socio-construction, le texte recré

Inventée dans les années 70 dans le cadre du groupe du XXème arrondissement (un regroupement d’école dans le 20ème arrondissement de Paris), la démarche de texte recré avait pour but de faire vivre le texte. Cette pratique se fait mais en français mais peut très bien s’adapter à d’autres matières « littéraires ». Il faut expliquer aux apprenant·es ce qui va être demandé : après lecture d’un texte, sans prise de note, les apprenant·es vont devoir essayer de le réécrire en utilisant leur mémoire et en discutant ensemble.

Plusieurs étapes pour cela :

  • 1/ Dans un 1er temps, il faut lire le texte à voix haute sans que personne ne prenne de notes.
  • 2/ Ensuite, il faut demander aux apprenant·es de reconstituer individuellement le texte (noter les mots dont ils se souviennent en essayant de les replacer dans l’ordre du texte)
  • 3/ Par groupe de 4, les élèves se mettent d’accord sur une version du texte à proposer.
  • 4/ En groupe entier, chaque groupe fait ses propositions, discutent pour arriver à une unique proposition. A cette étape, il faut argumenter.
  • 5/ On peut afficher le texte original à côté du texte reconstitué pour les comparer (oublis, erreurs).

Ce travail permet d’investir le texte de manière différente, collective et force les apprenant·es à réfléchir au sens des mots employés ou à l’ordre des phrases. Les différentes étapes peuvent être plus ou moins modifiées (une ou plusieurs lectures, pas de travail individuel, pas de travail de groupe) en fonction du groupe d’apprenant·es.

Une expérience historique et collective

Si les enseignant·es et militant·es du GFEN essaient d’implanter dans leur classe leurs démarches à titre individuel, il faut également noter une expérience collective, du groupe du XXème arrondissement où tout une circonscription a essayé de travailler ensemble à l’aide de démarches d’auto-socio-construction. Il s’agira de coordonner des démarches sur plusieurs écoles, avec l’aide d’autres professionnels (assisant·es sociaux·ales par exemple) et des parents avec pour objectif de faire entrer en 6ème le plus grand nombre d’élèves de quartiers populaires, à une époque où l’entrée au collège était plus compliquée.

Cet esprit collectif se retrouve également dans la revue du GFEN, Dialogue qui sert de devanture au mouvement. Chaque numéro vient montrer les réflexions et les discussions entre les militant·es d’Éducation Nouvelle. Le GFEN, se voulant un mouvement de recherche, va aussi mettre en place des universités d’été, des stages et autres formations qui vont leur permettre de démocratiser leur démarches auprès d’enseignant·es mais aussi d’autres types de pédagogues (travailleurs·euses sociaux·ales, animateurs·trices…Etc).

Aujourd’hui, la ligue internationale n’existe plus mais le GFEN travaille avec d’autres mouvements au sein du LIEN, Lien internationale pour l’Éducation Nouvelle ou au sein de mouvements tels que convergences avec d’autres mouvements d’Éducation Nouvelle (comme les CEMEA ou l’ICEM par exemple).

Le « Tous capables », l’Éducation Nouvelle Le Groupe Français d’Éducation Nouvelle (format pdf)

Evaluation des écoles : en marche vers la concurrence !

Evaluation des écoles : en marche vers la concurrence !

D’où vient cette évaluation ?

La loi Blanquer «  pour une école de la confiance »  a mis en place le Conseil d’évaluation de l’École (CEE) en supprimant le CNESCO, organisme indépendant qui était jusqu’alors chargé d’évaluer le système scolaire français. Contrairement au CNESCO, le CEE est complètement lié au ministère, que ce soit par sa composition ou par ses objectifs.

Compte-tenu de la feuille de route de ce nouveau Conseil d’évaluation de l’École, qui a élargi ses missions à l’évaluation expérimentale des écoles en plus des établissements du second degré, un cycle d’évaluation est envisagé tous les cinq ans, ce qui implique d’évaluer environ  20% des écoles chaque année.

De quoi s’agit-il ?

Depuis la rentrée 2021, quelques écoles ont été choisies pour expérimenter ces évaluations, qui doivent se dérouler en deux temps : auto- évaluation et évaluation externe d’après des critères établis.

La première phase d’« autoévaluation » s’intéresse à l’école dans sa globalité : apprentissage, bien-être des élèves, climat scolaire, etc. Gérée par un comité de pilotage, elle est présentée comme une aide pourla réussite des élèves. En fait, il s’agit de vérifier la mise en conformité des pratiques et des objectifs des écoles avec les orientations académiques et nationales.

La deuxième phase consiste en une évaluation externe, qui s’appuie sur l’auto-évaluation. Elle doit proposer des actions pour améliorer la « stratégie » de chaque école. L’équipe chargée de l’évaluation sera composée presque exclusivement de personnels ayant une fonction hiérarchique et il est question d’y intégrer des professionnels extérieurs à l’Éducation nationale. Le rapport final conduira à la rédaction d’un contrat d’objectifs.

D’après le cadre d’évaluation des établissements, publié par le CEE en mai 2021, ces évaluations auraient pour but « d’ aider les écoles à remplir la mission confiée par l’État en lien avec la commune ou l’EPCI, en termes de qualité et d’efficacité de l’éducation et de la formation dispensées, à donner un sens collectif à l’action et renforcer le sentiment d’appartenance. »

L’école n’est pas une entreprise !

Vu les termes qui sont employés et les objectifs qui sont présentés, le ministère affiche clairement la couleur : il s’agit  d’instiller dans les écoles une culture d’entreprise et de mettre en place des évaluations sur le modèle de ce qui se fait ailleurs dans l’Union européenne.

J.M. Blanquer et son ministère n’ont eu de cesse depuis 5 ans d’essayer de transformer l’école et de la gérer comme une entreprise avec un pilotage par l’évaluation et les indicateurs, avec une affirmation de l’autorité fonctionnelle des directrices·eurs, avec la multiplication des primes et un premier pas vers la rémunération à la carte en fonction du « niveau d’engagement professionnel » des personnels.

Non à l’usine à gaz de l’évaluation !

S’il semble exclu d’utiliser l’évaluation pour classer les écoles, le risque de mise en concurrence est réel. Même si le CEE assure que le rapport d’ évaluation des écoles ne serait pas public, nul doute que la systématisation de ce type d’évaluation aura des conséquences sur les équipes en terme de projets pédagogiques, avec une fuite en avant vers des projets qui répondent aux demandes institutionnelles au détriment des réels besoins des enfants.

Les écoles vont encore se retrouver confrontées à des évaluations commandées par la hiérarchie qui n’aident en rien les équipes à améliorer la qualité du service public d’éducation. De plus, c’est encore une surcharge de travail pour les personnels, déjà submergés par des tâches qui les éloignent de leurs missions.

L’incitation à accomplir des objectifs inatteignables au nom de l’efficacité ne peut que faire le jeu de la concurrence au détriment de la coopération et de la solidarité, augmentant stress et souffrance au travail, récompensant les un·es et pénalisant les autres.

Cette obsession évaluative s’apparente à un contrôle des pratiques visant à adapter l’éducation à la culture de la performance issue de la gestion d’entreprise. C’est pourquoi il faut s’opposer à l’évaluation des écoles !

SUD éducation appelle les personnels et les équipes à ne pas participer à ces évaluations.

SUD éducation revendique la fin de toutes les évaluations qui ne sont pas pensées par les équipes.  Ces évaluations s’avèrent chronophages, favorisent une dégradation de nos conditions de travail et n’améliorent en rien les conditions d’apprentissages des élèves.

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SUD éducation gagne l’indemnité REP/REP+ pour les AED !

Chères et chers collègues,
Le Conseil d’État a rendu le 12 avril 2022 sa décision dans la procédure engagée par SUD éducation il y a un peu plus d’un an en ordonnant au premier ministre l’attribution de l’indemnité REP/REP+ aux Assistant·es d’éducation (AED, AP et APS). SUD éducation a mis en œuvre tous ses moyens syndicaux pour en finir avec cette inégalité de traitement entre les personnels qui travaillent en éducation prioritaire. Le premier ministre dispose à présent d’un délai de six mois pour ordonner l’attribution de l’indemnité REP/REP + à tous les personnels AED qui travaillent en éducation prioritaire. 

Grâce à l’action de SUD éducation, 8000 Assistant·es d’éducation toucheront l’indemnité REP/REP+ sur leur salaire dans un délai de 6 mois. 

SUD éducation est un syndicat efficace et combatif. Cette victoire en appelle d’autres et est un point d’appui important pour les procédures, toujours en cours, engagées par les AESH afin d’obtenir elles·eux aussi le droit au versement de cette prime.

Syndiquez vous et rejoignez SUD éducation pour obtenir de nouveaux droits !

Communiqué:

https://www.sudeducation.org/wp-content/uploads/2022/04/SUD-education-gagne-lindemnite-REP-pour-les-AED.pdf

Pour une école et une société égalitaires, démocratiques, émancipatrices : plus que jamais, syndiquez-vous !

Chèr-e-s collègues,

Pendant cinq ans, nous, citoyen-ne-s et personnels de l’Education Nationale, avons fait face à l’ultra libéralisme décomplexé de la politique macroniste qui détruit à petit feu les services publics. A l’école, nos conditions de travail et d’accompagnement des élèves ne cessent de se détériorer : manque de postes, effectifs surchargés, élèves sans solution d’accompagnement, salaires gelés et précarisation de nos métiers…la liste est longue.

L’organisation à marche forcée de la casse du service public d’éducation ne fait donc que commencer. Par ailleurs, nous n’oublions pas que la mandature d’Emmanuel Macron, par sa politique liberticide et ses cadeaux aux plus riches, a servi de tremplin à l’extrême droite.

Pour autant, à l’aube du second tour, le piège du Rassemblement National n’est pas une option envisageable. Porteuse d’une idéologie nationaliste, sexiste et raciste, l’extrême droite est l’ennemie historique de l’Ecole que nous défendons.

Alors, aujourd’hui, plus que jamais, suite au mandat qui vient de s’écouler et face à la perspective des cinq années à venir, faisons de l’action unitaire et collective un levier de lutte. Il devient urgent de s’organiser afin de défendre nos conditions de travail mais aussi les valeurs d’égalité, de justice et d’émancipation chères au service public d’éducation.

SUD éducation rassemble des collègues qui défendent nos conditions de travail et les conditions d’apprentissage des élèves. Et parce que l’école n’est pas déconnectée du reste de la société, nous portons un projet de transformation sociale écologiste, féministe et antiraciste, historiquement ancré dans les luttes contre l’extrême-droite, le libéralisme, la LGBTphobie et la xénophobie. Pour continuer à construire et soutenir ces actions militantes, nous avons besoin d’adhérent-e-s : plus que jamais, syndiquez-vous !

A très vite, dans les écoles, les établissements, en stage ou en manif,

SUD éducation 35

Manifestation contre le fascisme et le racisme

SUD Éducation 35 relaie l’appel du collectif inter-orga de soutien aux personnes exilées de Rennes à manifester ce samedi pour dire non au fascisme et au racisme.

MANIFESTATION SAMEDI 16 AVRIL – 15H – RÉPUBLIQUE

tract-16avril-verso

+ l’événement Facebook à relayer : https://fb.me/e/1lInfJ9yc

Pour plus d’informations, voici le lien vers le site de l’Union Syndicale Solidaires: https://solidaires.org/sinformer-et-agir/actualites-et-mobilisations/communiques/plus-que-jamais-pas-une-voix-pour-lextreme-droite/

et le lien vers le dossier de SUD Education: https://www.sudeducation.org/contre-lextreme-droite-et-ses-idees-mobilisation-dossier-complet/

Soutien aux expulsé·es du gymnase de la Poterie

L’expulsion des personnes éxilé·e·s du gymnase de la Poterie a eu lieu ce matin 30 mars 2022. Cette occupation qui durait depuis 2 mois était le fruit du manque de prise en charge de la Préfecture depuis l’été dernier, il y a plus de 9 mois.

La centaine de personnes qui s’y logeaient dont un tiers d’enfants se trouvaient là parce qu’elles·ils n’avaient pas d’autre solution.

Comment peut-on expulser des personnes et familles à la rue sans qu’aucune solution d’hébergement ne leur soit proposée à toutes et à tous ? Depuis ces longs mois, la préfecture se refuse à mettre à l’abri les demandeurs et demandeuses d’asile et de fait ne respecte pas ses obligations légales en la matière y compris auprès des personnes vulnérables. L’expulsion s’est déroulée au moment où les enfants de l’école attenante entraient en classe. Nombre de familles et personnel·le·s ont été choquées ; des parents ont dû subir une fouille de la part de la police sur place alors qu’elles·ils déposaient leurs enfants à l’école.


Ce spectacle n’était nullement nécessaire !


Il permet à la Préfecture de faire un coup de communication sur une expulsion mais pour rassurer qui ? Certainement pas les personnes exilé·e·s. La mise à l’abri de toutes et tous les enfants du gymnase et leurs familles est une nécessité.

Celle-ci a, encore une fois, été mal anticipée avant l’évacuation. Ces multiples déplacements causent des ruptures de scolarité inacceptables pour les enfants. Ce sont de solutions dont ont besoins tou·t·es les exilé·e·s :

  • être mis à l’abri quels que soient leurs statuts et leur pays d’origine ;
  • accéder à des logements dignes et pérennes ;

et pour les personnes sans-papiers :

  • être toutes régularisées ;
  • obtenir le droit de travailler afin de pouvoir vivre sans dépendre de personne.

L’urgence est de s’occuper des personnes dans le besoin, pas de les expulser.

Grève AED : 22 mars !

La Coordination nationale des collectifs d’assistant·es d’éducation appelle à une nouvelle journée de grève nationale des AED le 22 mars 2022.

SUD éducation appelle les assistant·es d’éducation à se saisir de cet appel et dépose un préavis de grève pour ce jour-là.

AED, les méprisé·es de Blanquer

Personnels essentiels au bon fonctionnement des établissements, les assistant·es d’éducation (AED, AP et APS) doivent faire face à des conditions d’emploi et salariales inadmissibles : CDD d’un an renouvelable en attente de la désormais possible CDIsation au bout de 6 ans, temps de travail incomplet, salaire sous le seuil de pauvreté.

Depuis le début de la crise sanitaire, leurs conditions de travail se sont amplement dégradées, notamment par la multiplication des tâches qui leurs sont confiées. Les missions qui sont définies par les textes réglementaires sont suffisamment floues pour que leur soient confiées toutes sortes de tâches, dont certaines ne sont clairement pas de leurs ressorts.

Lorsque c’est le cas, le bras de fer avec la hiérarchie est souvent rude, les chef·fes n’hésitant pas à jouer avec les menaces de non-renouvellement et de sanctions disciplinaires.

Le mépris envers les assistant·es d’éducation s’entend jusque dans l’hémicycle parlementaire lorsque des amendements proposant d’accorder la prime éducation prioritaire aux AED y exerçant sont balayés d’un revers de manche. Grand·es oublié·es du Grenelle de l’éducation, la seule réponse de Blanquer a été la publication d’un décret en décembre 2021 ouvrant la possibilité aux AED de faire des heures supplémentaires, blanc-seing donné aux chef·fes d’établissement leur permettant de faire pression sur les AED pour qu’ils et elles augmentent leur temps de travail selon les besoins du service.

Face à l’autoritarisme : le collectif et la solidarité !

De nombreux collectifs locaux d’assistant·es d’éducation ont vu le jour avec les mobilisations de l’hiver 2021, regroupés au sein d’une coordination nationale.

Ces collectifs ont permis de rompre avec l’isolement dans lequel se trouvent les AED, de créer des solidarités à l’échelle d’une ville ou d’un département, d’impulser des mobilisations locales, de mettre en place des caisses de grève.

Cette dynamique d’auto-organisation SUD éducation la soutient pleinement et appelle au renforcement des collectifs d’AED.

La Coordination nationale des collectifs d’assistant·es d’éducation appelle à une nouvelle journée de grève nationale des AED le 22 mars 2022. SUD éducation appelle les assistant·es d’éducation à se saisir de cet appel et dépose un préavis de grève pour ce jour-là.

La CDIsation ne suffit pas pour sortir de la précarité : gagnons notre titularisation !

Le 24 février 2022, l’Assemblée nationale a voté définitivement la loi portant sur le harcèlement scolaire, dont une des dispositions prévoit la CDIsation des AED après 6 ans de contrat.

La CDIsation, ça change quoi?

Tou·tes les personnels qui travaillent sous contrat dans la Fonction publique se voient automatiquement proposer un CDI après 6 ans de CDD avec moins de 4 mois d’interruption entre chaque contrat. Jusqu’à aujourd’hui, les AED étaient exclu·es injustement de cette disposition.

v Les personnels en CDI sont prioritairement employé·es à temps plein lorsque cela est possible.

v Le CDI n’est pas renouvelé chaque année : le chef ou la cheffe d’établissement ne peut plus vous menacer de ne pas renouveler votre contrat à la fin de l’année lorsque vous êtes en CDI !

X Les AED en CDI employé·es sur des “missions”, l’administration considère toujours à tort qu’AED ce n’est pas un métier ! Les AED exercent des missions qui sont indispensables au service public d’éducation et qui doivent être reconnues par la création d’un vrai statut juste et protecteur !

X La CDIsation n’implique pas d’augmentation de salaire, le salaire doit être ré-examiné tous les 3 ans mais il n’existe pas de grille de progression salariale pour les AED à l’heure actuelle. Cette mesure de CDIsation est largement insuffisante : avec un CDI au SMIC, le gouvernement maintient les AED dans la pauvreté. Les AED en CDI vont travailler pour un salaire de 1269 euros nets pour un temps plein de 41h par semaine : c’est de l’exploitation !

X L’AED en CDI n’est pas titulaire de la Fonction publique : il ou elle n’a pas accès aux mêmes droits que le fonctionnaires, c’est pourquoi SUD éducation revendique la titularisation de tous les personnels AED qui le souhaitent !

Pour les assistant·es d’éducation, SUD éducation revendique :

  • la titularisation sans condition de tous les personnels qui le souhaitent par la création d’un statut d’éducateur scolaire
  • l’augmentation des salaires avec une grille nationale d’augmentation salariale à l’ancienneté ;
  • la baisse du temps de travail ;
  • l’obtention de la prime REP/REP+ pour tous les personnels travaillant en éducation prioritaire ;
  • la suppression du forfait nuit en internat ;
  • la création d’une brigade de remplacement dans les départements pour ne pas faire peser aux AED en poste dans l’établissement le remplacement des collègues absent·es ;
  • le recrutement massif de personnels AED et la fin du recrutement par les chef·fes d’établissement : pour un recrutement académique ;
  • l’accès à une formation et l’augmentation du crédit d’heure pour formation.

Télécharger le document : Tract appel au 22 mars (format pdf)

En Grève le 17 mars pour l’augmentation des salaires et des pensions !

Les salarié-es du secteur public comme privé, les retraité-es, les jeunes partagent toutes et tous une même priorité face à l’augmentation du coût de la vie, il faut augmenter les salaires, les pensions, les allocations et les bourses étudiantes.

Beaucoup ont exprimé leurs exigences en se mobilisant, ces dernières semaines, dans leur entreprise, leur service, leur branche professionnelle.

Ainsi en est-il des personnels des services publics, à l’instar de celles et ceux de l’éducation nationale, des soignant-es, des travailleurs sociaux… De nombreux débrayages, lors des NAO (négociations annuelles obligatoires), dans les secteurs notamment industriels ont permis également des avancées à l’échelle des entreprises. Tout au long du mois de janvier, les différentes professions et la jeunesse ont su se mobiliser ensemble pour défendre les salaires et l’emploi dans beaucoup de localités. Plus de 150 000 manifestants, de nombreux secteurs professionnels ont débrayé. La question sociale et salariale s’ancre dans le quotidien des salarié-es dans les entreprises et les services. Des luttes aboutissent à des avancées
significatives dans de nombreux secteurs.

La jeunesse est confrontée, elle aussi, à une grande précarité de vie et de travail et à la pauvreté.

En décembre 2021, l’inflation en France a atteint 2,8% sur un an. Près de la moitié provient directement de l’augmentation du prix de l’énergie (carburants, électricité, gaz). En effet, l’énergie a vu son prix augmenter de 18,6%. Il y a également une augmentation importante des prix des produits alimentaires de première nécessité.

Force est de constater que c’est l’évolution des revenus par rapport à l’inflation qui est déterminante. C’est un levier essentiel pour maintenir le pouvoir d’achat des ménages et agir sur la répartition entre les revenus du capital et du travail ; les entreprises cherchant, en effet, même dans le contexte de la pandémie, à augmenter leurs profits.

L’enjeu majeur est donc de combattre la stagnation des salaires plus que d’agir sporadiquement sur l’évolution des prix.

Pour les organisations syndicales CGT, FO FSU, Solidaires, UNSA, et les organisations de jeunesse Union Pirate, Solidaires étudiant·es, FSE d’Ille-et-Vilaine :

Il faut une revalorisation immédiate de l’ensemble des salaires dans le secteur privé et des traitements dans la fonction publique, en commençant par les plus bas salaires. Ainsi, il est urgent d’agir sur le SMIC et le point d’indice.

Il est indispensable que les minimas de branche dans le privé et les grilles de salaires dans la Fonction Publique soient automatiquement relevés au niveau du SMIC.

Cela doit se compléter d’une ouverture rapide de négociations sur la répercussion de ces augmentations sur les échelles de carrière dans le public et les classifications des conventions collectives du secteur privé.

Il est aussi important d’augmenter les bourses pour les étudiants et les pensions pour les retraités, et d’abandonner définitivement la réforme chômage.

Il y a urgence également à mettre en œuvre l’égalité salariale et professionnelle entre les femmes et les hommes. Aussi, nos organisations appellent à une forte journée de mobilisation, le 8 mars prochain, lors de la journée internationale des droits des femmes. Alors que la première loi sur l’égalité professionnelle fête ses 50 ans et que les luttes féministes exemplaires se sont développées, gouvernement et employeurs refusent de financer des mesures pour s’attaquer véritablement aux racines des inégalités salariales. Les organisations syndicales appellent à rejoindre les mobilisations organisées le 8 mars prochain partout pour exiger des mesures concrètes afin d’éradiquer les inégalités et revaloriser les métiers féminisés.

• Il faut imposer que les qualifications acquises, l’expérience professionnelle soient corrélées aux niveaux de rémunération et agir pour une limitation des écarts de salaires au sein des entreprises.

Pour agir sur ces revendications essentielles, les organisations d’Ille-et-Vilaine CGT, FO FSU, Solidaires, UNSA, Union Pirate, Solidaires étudiant·es, FSE appellent à une journée de grève et de manifestations interprofessionnelles le 17 mars 2022.

À Rennes : 11h esplanade Charles de Gaulle
– À Fougères : 17h30 pl. A. Briand

Des moyens pour accueillir et scolariser les élèves et étudiant⋅es ukrainien⋅nes

SUD éducation, avec l’Union syndicale Solidaires, condamne l’agression de la Russie contre l’Ukraine et apporte toute sa solidarité à la population qui subit la guerre déclenchée par le gouvernement russe. Elle en subit déjà les conséquences : morts, destructions d’habitations et de l’appareil productif, et déplacements de populations.

Près de 500 000 personnes ont d’ores-et-déjà traversé les frontières. Des camps se dressent dans les États limitrophes de l’Ukraine. Une procédure accélérée est à l’étude par l’Union Européenne, afin de protéger ces réfugié⋅es, en majorité des femmes et des enfants, les hommes étant majoritairement réquisitionnés.

SUD éducation appelle le gouvernement français à prendre largement sa part dans l’accueil de ces réfugié⋅es et demande en conséquence l’ouverture de structures scolaires adaptées concernant la scolarisation des enfants, telles que les UPE2A, ainsi que le recrutement d’encadrant⋅es et d’enseignant⋅es titulaires ou titularisables ainsi que la gratuité des frais d’inscription dans les universités et à la Sécurité sociale pour les étudiant⋅es réfugié⋅es.
Une attention particulière devra être portée aux mineur⋅es non-accompagné⋅es : leurs droits fondamentaux à une scolarité, une orientation choisie, la santé, le logement , l’alimentation, doivent être garantis. SUD éducation revendique à cet égard des moyens pour l’amélioration des conditions d’existence des MNA déjà présent⋅es sur le territoire français. Leur place est à l’école ; ni dans un CRA, ni dans la rue, ni dans un avion de retour.

SUD éducation salue la solidarité des peuples d’Europe envers les réfugié⋅es de l’Ukraine. Cette solidarité montre qu’il est possible d’accueillir massivement des exilé⋅es, et qu’il est possible de se donner les moyens d’un accueil digne. SUD dénonce les refoulements et menaces dont sont victimes les réfugié⋅es d’origine extra-européenne lorsqu’ils et elles cherchent à fuir le conflit au même titre que les Ukrainien⋅nes
Toute personne réclamant une protection internationale quel que soit son sexe, son genre, sa religion, sa provenance, son âge doit pouvoir obtenir une protection.

SUD éducation invite les personnels à rejoindre les collectifs de défense de migrant⋅es déjà existants tels que le Réseau éducation sans frontières (RESF).

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Communiqué unitaire suite aux agressions d’extrême-droite du 23 février

Le mercredi 23 février, des militant.es d’extrême-droite ont agressé des membres de Lutte Ouvrière lors d’une diffusion de tracts devant le lycée VHB; iels ont ensuite tenté d’attaquer les participant.es de la soirée antifasciste organisée à l’université de Rennes 2 avec la Jeune Garde, Nous Toutes 35 et la coordination antifasciste rennaise.

Vous trouverez en pièces jointe le communiqué unitaire suite à ces agressions d’extrême-droite.

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