Reprise des cours suite à l’assassinat de Samuel Paty : SUD éducation fait ses propositions

Suite à l’assassinat de notre collègue Samuel Paty vendredi, dans les Yvelines, un rassemblement a été organisé dimanche sur la place de la République à Paris et un peu partout en France. À l’initiative de SUD éducation, une intersyndicale éducation s’est tenue et a produit un communiqué appelant à participer aux différents rassemblements. Pour témoigner de leur solidarité en cette période de recueillement, mais aussi pour ne pas laisser la place aux généralisations, stigmatisations et récupérations réactionnaires de ce drame, les militantes et militants de SUD éducation étaient présent-e-s dans ces rassemblements.

Pour les enseignant-e-s, la question de la préparation de la rentrée se pose dorénavant avec acuité. Dans différentes académies se tiennent des réunions institutionnelles pour préparer, organiser la rentrée des vacances d’octobre avec la commémoration de l’assassinat de Samuel Paty et des échanges à mener dans les classes.

Pour SUD éducation, après ce drame, les besoins exprimés par les personnels sont clairs :

  • un besoin de protection de la part de l’administration, notamment par le biais de la protection fonctionnelle en cas de menaces ;
  • un besoin d’accompagnement pour les élèves et de renforcement de la communauté éducative par l’intervention de psychologues scolaires, d’assistant-e-s sociales·aux ;
  • un besoin de formation et un besoin d’échanges, entre adultes mais aussi entre adultes et enfants.

Pour SUD éducation le « cadrage national strict » évoqué par Jean-Michel Blanquer s’agissant de la commémoration de l’assassinat de Samuel Paty n’est pas adapté à la diversité des élèves accueilli-e-s dans les classes, que ce soit par leur âge, leur sensibilité ou leur maturité. Plutôt que d’imposer une parole venue d’en-haut, SUD éducation insiste sur le fait de faire vivre la liberté d’expression dans les classes, en formant les personnels pour cela et en proposant des outils adaptés. À ce titre, SUD éducation regrette que la réécriture des programmes d’enseignement moral et civique, en 2018, ait sensiblement réduit la part faite au débat, à la coopération et à la pratique effective de la liberté d’expression.

Pour SUD éducation, il faut faire confiance aux enseignant-e-s, qui connaissent leurs élèves et sauront se saisir d’éventuelles propositions de supports adaptés à l’âge des enfants.

L’erreur serait de plaquer sur les élèves un discours tout fait, en décalage avec leur compréhension du monde ou leur ressenti. Au contraire, il faut prendre en compte les enjeux émotionnels et, pour les plus grands, les enjeux politiques, sans passer sous silence les propos stigmatisants ou les sursauts de haine auxquels les élèves ont pu être confronté-e-s sur les réseaux sociaux ou devant leur télévision.

SUD éducation le redit avec force : nous condamnons toutes les généralisations, stigmatisations et récupérations réactionnaires de ce drame, d’où qu’elles viennent.

SUD éducation propose pour la reprise :

  • la banalisation des cours du lundi matin afin de permettre aux collègues de se concerter, discuter et préparer la commémoration de l’assassinat Samuel Paty
  • la banalisation du lundi après-midi pour échanger et recueillir la parole des élèves et des parents
  • le report de la minute de silence au mardi 3 novembre, afin que celle-ci fasse pleinement sens pour l’ensemble de la communauté éducative

Au-delà, nous réaffirmons le besoin de moyens supplémentaires alloués à l’école : il est évident que, de manière générale, les échanges avec les élèves et notamment autour de présupposés qu’il s’agirait de déconstruire, ne peuvent se faire convenablement qu’avec des effectifs réduits et de meilleurs taux d’encadrement.

SUD éducation suivra avec attention la manière dont sera organisée cette reprise et sera vigilant-e-s face à d’éventuelles injonctions irraisonnées de la part du ministère à la crise sanitaire.

Salaires : les annonces du ministre ne sont que des miettes

Le ministère a finalement dévoilé ses propositions sur les salaires aux organisations syndicales le 13 octobre. Sur les 400 millions d’euros consacrés à cette augmentation des seuls personnels enseignants, 396 serviront à des primes. Ce ne sont que des miettes jetées par le ministre Blanquer qui promettait encore des milliards consacrés à l’augmentation des salaires des personnels il y a moins d’un an.

Il s’agit tout d’abord d’une « prime d’attractivité » qui serait versée aux enseignant-e-s en début de carrière, seulement après leur titularisation. Selon les scénarii, il s’agit d’une prime au montant dégressif, versée durant les 9, 12, 14, 18 premières années d’enseignement.

Dans le meilleur des cas, la prime ne sera attribuée selon l’aveu du ministère qu’à 42% des enseignant-e-s, et encore dans cette hypothèse à des montants ridicules pour les personnels avec le plus d’ancienneté, de l’ordre de 35 euros par mois pour un-e PE, 21 euros pour un-e agrégé-e si les primes étaient différenciées selon les corps.

Quant aux enseignant-e-s contractuel-le-s, ils et elles ne percevraient qu’une prime forfaitaire de 50 à 66 euros nets mensuels.

Il s’agit ensuite d’une « prime d’équipement » de 150 euros nets, versée annuellement à tous les personnels, dont les contractuel-le-s embauché-e-s pour au moins une année scolaire. Cette prime ne serait versée, en une fois, qu’à partir de septembre 2021. Pour SUD éducation, cette prime, bien que faible, est une avancée. Mais ne doit pas dispenser le ministère d’indemniser les personnels pour le travail à distance réalisé durant toute la période du confinement.

Enseignante heureuse avec son nouvel ordinateur acheté grâce à la prime « informatique » annuelle de 150€.

Ces primes ne rattraperont en aucun cas la décennie de stagnation des salaires de tous les  personnels de la fonction publique. SUD éducation exige que ces primes soient intégrées au  salaire, afin qu’elles entrent dans l’assiette des cotisations pour la retraite ou l’arrêt-maladie.

Pour SUD éducation, il faut construire dès maintenant la mobilisation pour gagner une  augmentation de la rémunération pour tous les personnels sans contrepartie, qui se  traduirait immédiatement par :

  • l’indexation des salaires sur l’inflation pour garantir le maintien du niveau de vie des personnels les moins bien rémunérés ;

  • l’intégration des primes et indemnités au salaire ;

  • une augmentation significative des salaires, d’autant plus forte que le salaire de l’agent-e est bas, pour réduire les inégalités salariales.

SUD éducation revendique également dans le cadre du projet d’égalité salariale qu’elle porte :

  • avec l’Union syndicale Solidaires, une augmentation du Smic à 1700€ nets ;

  • la titularisation sans condition de concours ni de nationalité de tous les personnels contractuels de l’Éducation nationale.

Protéger les personnels : la protection fonctionnelle doit prévaloir

L’assassinat de Samuel Paty a bouleversé la profession. Une question qui se pose très largement parmi les collègues est celle de savoir s’il a été convenablement protégé. Au-delà se pose la question plus générale de la protection des personnels.

L’enchaînement des événements, que l’on connaît par le biais d’une note du renseignement territorial publiée dans les médias, est éclairant. Dès le 5 octobre, les pressions diverses exercées par des parents d’élèves, par le biais de rendez-vous, d’appels téléphoniques ou sur les réseaux sociaux se multiplient. La direction de l’établissement a alerté les services académiques, qui ont apporté comme réponse la mobilisation de l’équipe “Valeurs de la République”, et lui ont conseillé de revenir sur la séance en classe avec les élèves pour lever les ambiguïtés. Par la suite, la direction a accompagné le professeur dans son dépôt de plainte.

Nous constatons qu’à aucun moment, semble-t-il, la protection fonctionnelle n’a été proposée à Samuel Paty. Or elle correspondait à la situation. Le statut général des fonctionnaires prévoit ainsi dans son article 11 que “La collectivité publique est tenue de protéger le fonctionnaire contre les atteintes volontaires à l’intégrité de la personne, les violences, les agissements constitutifs de harcèlement, les menaces, les injures, les diffamations ou les outrages dont il pourrait être victime sans qu’une faute personnelle puisse lui être imputée”. L’administration est donc tenue de mettre les agent-e-s à l’abri, et de compenser les préjudices subis. Ce droit à la protection fonctionnelle est valable aussi pour les agent-e-s contractuel-le-s.

Le droit à la protection fonctionnelle est consubstantiel au statut des agents publics : on ne choisit pas ses collègues ni son public. On a donc droit à être protégé d’eux et elles en cas de difficultés. Pourtant, ce droit est trop régulièrement dénié lorsqu’il est demandé par les agent-e-s, quelque soit le type d’agissement, et notamment les violences sexistes et sexuelles au travail.

Pour SUD éducation, c’est sur ce dispositif, au centre de la relation hiérarchique, qu’il faut aujourd’hui travailler. Les dispositifs divers qui ont été inventés ces dernières années ou qui sont évoqués aujourd’hui dans le débat public (brigades laïcité, formulaires de signalement d’atteintes à la laïcité, numéros verts) ont en commun de faire miroiter de fausses solutions et de diluer la responsabilité de l’institution. Outre ce que l’on peut reprocher par ailleurs à tout ou partie de ces dispositifs (stigmatisation, climats de délation par exemple), il faut reconnaître les faits : ils ne protègent pas les personnels.

Masques DIM : le point

Tous les masques EN sont-ils concernés ?

Sur les 333 millions de masques commandés par l’État, 60 millions ont été commandés auprès de la marque DIM et distribués dans l’Éducation nationale et d’autres ministères. Ce sont eux qui sont incriminés pour leur potentielle toxicité. Ils sont repérables par leur conditionnement qui comporte le logo DIM. Tous les autres masques ne sont donc pas concernés.

 

Sont-ils définitivement retirés ?

Jusqu’au 19 octobre la ministre de la Fonction pubique refusait d’appliquer le principe de précaution demandé par les syndicats. La Fonction publique et l’Éducation nationale sont depuis revenues à la raison. Mais ce retrait n’est à ce stade que temporaire en l’attente d’expertises plus complètes. Dès le 14 octobre, SUD éducation a écrit au ministre pour lui demander de fournir aux personnels une solution alternative.

 
Et maintenant ?

Les masques lavables distribués à la rentrée arrivaient justement à expiration aux vacances d’automne. SUD éducation revendique la fourniture en nombre suffisant de nouveaux masques à l’ensemble des personnels et des élèves, garantissant une réelle protection et bien sûr sans aucun danger pour la santé ni l’environnement.

Covid-19 : SUD éducation revendique un plan d’urgence pour l’éducation

La rentrée de septembre 2020 a montré l’étendue de l’impréparation du ministère. Aucun poste n’a été créé, le protocole sanitaire de juillet n’a été adapté qu’à la marge, et la gestion des  cas de Covid-19 est toujours davantage renvoyée au local. SUD éducation revendique depuis le printemps un plan d’urgence  pour l’éducation, à même de garantir les meilleures conditions de travail possibles pour les personnels, dans des conditions sanitaires acceptables. Il doit notamment comprendre des recrutements massifs de personnels, la titularisation de l’ensemble des non-titulaires sans condition de concours ni de nationalité, et un plan d’investissement massif dans la construction et la rénovation du bâti scolaire permettant d’accueillir les élèves avec davantage d’espaces. Il s’agit également dans ce cadre et dès à présent de réfléchir aux modalités pédagogiques adaptées à cette période de réouverture en septembre, en tenant compte des inégalités qui se sont accrues.

Ce plan d’urgence est toujours d’actualité : les créations de postes peuvent se faire à n’importe quel moment de l’année, par le biais du recours aux listes complémentaires, de la titularisation à temps plein des contractuel-le-s, de l’ouverture de concours exceptionnels.

Volet sanitaire

À l’heure où la deuxième vague épidémique se développe et que des mesures drastiques sont mises en oeuvre dans différentes parties du territoire, force est de constater que c’est la politique de l’autruche qui prévaut dans l’Éducation nationale. Pourtant, un certain nombre de mesures simples peuvent être prises immédiatement :

-installer des points d’eau et du savon en quantité suffisante ;

une gestion des cas Covid-19 qui soit cadrée nationalement et non renvoyée au dialogue entre les ARS et les services académiques, en revenant aux critères d’évictions en vigueur au début de l’année (éviction d’une classe lors de l’apparition d’un cas), et sans application du jour de carence pour les personnels ;

une politique de dépistage facilitée pour l’ensemble des personnels, des élèves et des étudiant-e-s ;

la mise en place d’une médecine de prévention et scolaire efficiente, par le biais de la création de postes suffisants ;

la reconnaissance immédiate du Covid-19 comme maladie professionnelle ;

réduire immédiatement les effectifs par classe en créant le nombre de postes nécessaires ;

agrandir les locaux avec des constructions d’extensions, de nouvelles écoles et de nouveaux établissements, ce qui est en enjeu pour la salubrité de manière générale ;

augmenter massivement l’acquisition de masques par l’Éducation nationale, pour que les masques puissent être donnés gratuitement aux personnels et aux élèves en quantité suffisante.

Volet postes

Les enjeux liés à la crise sanitaire, que ce soit sur le plan des précautions sanitaires ou sur le plan pédagogique, nécessitent des créations de postes supplémentaires. Cela n’a pas été le cas en cette rentrée, et pourtant c’est encore possible. Pour SUD éducation, il y a plusieurs leviers pour créer dans l’urgence les postes nécessaires :

la titularisation à temps plein de l’ensemble des enseignant-e-s non titulaires, sans condition de concours ni de nationalité : les collègues en question sont déjà souvent en poste depuis longtemps, et ont déjà été employé-e-s devant élèves, il n’y a aucune raison pour qu’ils et elles ne bénéficient pas du statut de fonctionnaire ;

l’admission de l’ensemble des admissibles, aux concours internes comme externes : les recalé-e-s des oraux des concours constituent un nombre très important de potentiel-le-s futur-e-s collègues ; au vu de l’urgence de la situation, il est souhaitable qu’ils et elles  soient stagiarisé-e-s dans leur totalité ;

l’organisation de concours exceptionnels : il est arrivé, encore récemment, que des concours supplémentaires soient organisés en fonction des besoins pour le recrutement des professeur-e-s des écoles ; ce dispositif pourrait être généralisé, en fonction des besoins locaux, dans les départements ;

l’embauche de personnels aidant à la direction pour le primaire, avec un réel statut ;

l’embauche massive d’AESH et la titularisation dans le cadre d’emplois statutaires d’éducateurs-trices scolaires ;

le rétablissement des moyens en remplacement dans le 1er et le 2nd degré.

Volet social

La crise sanitaire a représenté une catastrophe sociale pour de très larges pans de la population, y compris bien sûr une part importante des élèves et des parents. L’Éducation nationale a une part de responsabilité dans cet état de fait, notamment en n’ayant pas compensé automatiquement l’absence de demi-pension par une attribution de fond social exceptionnel aux familles. Dans le cas de mesures d’évictions ou de confinements locaux, ces situations vont se renouveler.  Pour faire face à ces situations, SUD éducation revendique dès à présent :

-soit compensée dans son entièreté la baisse des fonds sociaux qui est intervenue au cours des années précédentes ;

-soient augmentées les aides à la demi-pension et les bourses ;

-soit anticipé, en cas de nouvelle crise sanitaire, le versement d’une attribution exceptionnelle aux familles pour compenser une nouvelle fermeture des services de demi-pension ;

-l’attribution ou le prêt de matériel informatique à chaque famille dans le besoin.

Volet pédagogique

La crise sanitaire a accru les inégalités scolaires. Durant le confinement, certain-e-s élèves ont pu bénéficier des conditions permettant de poursuivre en partie les apprentissages, les autres non. Le retour en classe de l’ensemble des élèves doit avoir pour objectif principal de compenser ces écarts. Pour cela, SUD éducation revendique plusieurs mesures immédiates :

la limitation des effectifs pour favoriser la différenciation, le travail coopératif entre élèves pour niveler les écarts de niveaux et permettre une reprise de contact avec l’école qui se fasse dans la sérénité. À titre de repère, la revendication générale de SUD éducation est de 20 élèves maximum en école élémentaire et en collège, et de 25 en lycée, mais les circonstances exceptionnelles impliquent de descendre encore en-deçà ;

l’aménagement des programmes, afin que les enseignant-e-s puissent mettre en oeuvre au mieux une pédagogie permettant de compenser les inégalités scolaires ;

la liberté pédagogique et de support notamment en CP dans le cadre de l’apprentissage de la lecture ;

une formation initiale et continue qui tienne compte de ces problématiques et de ces enjeux, qui vont nécessairement impliquer des pratiques pédagogiques particulières ;

-un retour des PDMQDC, y compris dans les classes à 12, et un rétablissement des RASED dans leur totalité ;

l’abandon de Parcoursup et de la sélection à l’entrée à l’université, qui cette année plus encore qu’à d’autres moment va fonctionner comme une machine de tri social, le ministère ayant maintenu coûte que coûte les délais.

Volet éducation prioritaire

Les conséquences négatives de la crise sanitaire ont été plus élevées dans les quartiers populaires qu’ailleurs, sur le plan économique et social, comme sur le plan pédagogique. Cette situation justifie un plan exceptionnel pour les écoles et établissements des quartiers populaires. SUD éducation porte à ce titre des revendications pour l’éducation prioritaire depuis longtemps : elles doivent être immédiatement mises en oeuvre pour répondre aux enjeux de la crise sanitaire.

une baisse des effectifs par classe. À titre de repère, la revendication générale de SUD éducation est de 16 élèves maximum en éducation prioritaire, tout en maintenant les CP et CE1 à 12 maximum ;

une vie scolaire renforcée pour les élèves : 1 CPE pour 120 élèves dans les collèges ordinaires et 1 pour 100 en éducation prioritaire et 1 personnel de vie scolaire pour 50 élèves en collège ordinaire et 2 pour 50 en éducation prioritaire ;

des dispositifs d’aide et de prévention complets : 1 RASED complet par groupe scolaire et 1 enseignant-e supplémentaire pour cinq classes (pour le 1er degré) et un recrutement massif de personnels médico-sociaux (assistance sociale, infirmerie, psychologue) ;

l’extension de la prime REP-REP+ à tous les personnels, et la baisse du temps de travail devant élèves pour favoriser la concertation, qui va s’avérer indispensable au vu des difficultés rencontrées depuis la rentrée  ;

l’abandon immédiat du projet de réforme de l’éducation prioritaire basée sur le rapport Mathiot-Azéma et l’ouverture de discussions sur la base des légitimes revendications des personnels, et notamment sur le maintien de la carte de l’éducation prioritaire et son élargissement aux lycées.

Volet enseignement adapté

La crise sanitaire a fragilisé encore davantage les élèves les plus fragiles, à commencer par les élèves en situation de handicap. L’éloignement de l’école pendant une longue période pose un certain nombre de difficultés spécifiques avec le retour à l’école, et les conditions actuelles de l’inclusion ou de la prise en charge du handicap ne permettent pas de le faire de manière satisfaisante. La crise sanitaire a en outre accentué les injonctions contradictoires endurées par les personnels de l’Education nationale en poste dans ces établissements médicaux sociaux considérés comme prioritaires et donc ouverts pendant le confinement. Les collègues AESH sur des postes d’ULIS n’ont pas été respecté-e-s par les chef-fe-s d’établissement qui ont profité de leur précarité pour palier les besoins, notamment administratifs, dans les collèges. SUD éducation porte à ce titre des revendications pour l’ASH depuis longtemps. Elles doivent être immédiatement mises en oeuvre pour répondre aux enjeux de la crise sanitaire :

-des moyens supplémentaires dans les établissements scolaires ordinaires pour permettre une réelle inclusion de ces élèves également accueillis dans des CMS ;

une baisse des effectifs par classe. À titre de repère, la revendication générale de SUD éducation pour la SEGPA est de 12 élèves maximum ;

des dispositifs d’aide et de prévention complets : 1 RASED complet par groupe scolaire et 1 enseignant-e supplémentaire pour cinq classes (pour le 1er degré) et un recrutement massif de personnels médico-sociaux (assistance sociale, infirmerie, psychologue);

l’extension de la prime “spécialisée” à tous et toutes les AESH  ;

une formation en accord avec les besoins rencontrés par les collègues en poste dans l’ASH.

« Constellations » : la formation continue doit pouvoir être choisie pour répondre aux besoins des personnels

Depuis des années la formation continue des enseignant-e-s se réduit à peau de chagrin.

Manque de remplacement, réforme et appauvrissement de la formation initiale, volonté d’imposer la vision ministérielle du métier d’enseignant-e, le manque de moyens et de volonté politique pour former les personnels de l’éducation sur leur temps de travail s’accroît.

Depuis l’arrivée du ministre Blanquer, le peu de formation se fait de manière de plus en plus autoritaire, avec une normalisation des pratiques qui va dans le même sens que les évaluations nationales et autres préconisations. Ainsi, les professeur-e-s des écoles n’ont plus le choix depuis 2017 pour leurs animations pédagogiques : c’est 9 h de français et 9 h de mathématiques. On retrouve ici la vision tronquée du notre métier d’enseignant-e de moins en moins interdisciplinaire, de notre enseignement de moins en moins transversal, dans l’esprit des 2S2C.

Cette année, un nouveau pas est franchi avec la formation en “constellations”, des groupes constitués par les IENs selon les écoles ou niveaux de classe.

Le ministère voudrait que chaque année 1/6e des professeur-e-s des écoles suive une formation en français ou en mathématiques appelée « Plan français » / « Plan mathématiques ». Il s’agirait de 30h de formation : 18h sur les animations pédagogiques, et le reste constitué de visites en classe par des conseiller-e-s pédagogiques et d’autres collègues.

Ces groupes seront “pilotés” par des conseiller-e-s pédagogiques qui ne pourront pas avoir suffisamment de temps pour organiser cela convenablement.

Il s’agit bien de mettre en œuvre les orientations conservatrices du ministre et de ses proches plutôt que dans la réflexion sur les pratiques de classe. Les visites en classe prévues dans ces formations seront certainement vécues de manière intrusive vu la manière d’imposer les choses, alors même que les ateliers de pratiques réflexives, quand ils ne sont pas subis mais choisis peuvent être très formateurs. Se pose aussi la question des moyens de remplacement pour permettre à ces collègues ces visites croisées. Il est précisé dans les textes que le recours au remplacement peut être diminué par la mise en place de formations réalisées pendant les temps de vacances.

SUD éducation considère inacceptable cette organisation autoritaire de la formation.

La formation ne doit pas être un lieu d’imposition de pratiques au détriment de la liberté pédagogique qui permet de s’adapter à la réalité des besoins des élèves.

SUD éducation revendique une formation continue de qualité, librement choisie et sur le temps de service.

SUD éducation rappelle que les enseignant-e-s du premier degré peuvent défalquer 3 × 3h des ces formations en participant à des réunions d’informations syndicales (RIS) et que les collègues qui souhaiteraient s’opposer collectivement aux visites en classe sont couverts par un préavis de grève (cf. Préavis de grève de la Fédération SUD éducation du 15 septembre au 15 novembre 2020).

Le sexisme n’a sa place ni dans les établissements scolaires, ni dans les universités, ni ailleurs

Les injonctions contradictoires sur les tenues vestimentaires ne cessent de s’amplifier. À l’école, à l’université, au travail, dans tous les aspects de leur vie quotidienne, les femmes et les filles subissent des propos sexistes culpabilisants véhiculés par une société restée patriarcale. Les vêtements portés par les filles et les femmes ne correspondent jamais à la norme : trop longs, trop courts, trop enveloppants, trop décolletés… La volonté de contrôler le corps des femmes est une constante qui se manifeste aussi sur leur tenue par des sommations : « couvrez-vous » ou « découvrez-vous ».

Sur le front de l’égalité, Le ministère communique beaucoup, mais agit peu. Si les discussions sur le plan national d’action pour l’égalité femmes-hommes progressent, rien n’est visible pour les personnels dans les établissements et les services. Malgré le travail conduit par la DGRH, les personnels, comme les élèves et les parents d’élèves attendent toujours l’application de la circulaire du 9 mars 2018 contre les violences sexuelles et sexistes. La mission de référent-es égalité filles/garçons dans les établissements ne bénéficie que rarement ou que partiellement des moyens pour la mener. Cette mission n’est jamais une priorité dans les faits. Le constat est le même au sein des établissements de l’enseignement supérieur et notamment des universités, malgré la loi Fioraso de 2013 rendant obligatoire l’existence de chargé-e de mission égalité femme-homme.

Il existe toujours des règlements vestimentaires sexistes qui s’appliquent presque uniquement au corps des filles et des femmes, en contradiction avec l’article 9 de la Charte de la laïcité à l’école.

 

Des collégiennes et lycéennes se mobilisent pour lutter contre le sexisme dont elles sont victimes dans leurs établissements scolaires. Au lieu d’apporter son soutien dans la lutte contre le sexisme, le ministre Jean-Michel Blanquer demande à ce que les filles s’habillent “normalement”. Le lundi 21 septembre, il a encore franchi un cran dans cette voie en demandant de venir à l’école habillé “de manière républicaine”. Les filles et les femmes, comme les autres individus, doivent pouvoir s’habiller sans subir la sexualisation de leur corps. Le ministre semble oublier les pressions que subissent les filles et les injonctions qui leur sont faites concernant leurs vêtements, leur comportement, leur langage.

Contrôler les tenues des filles et des femmes nourrit et reproduit les inégalités de genre et les violences sexistes. Cela participe à la culpabilisation des femmes et des filles et à l’impunité des garçons et des hommes.

Alors qu’une femme sur trois est victime de harcèlement sexuel au travail au cours de sa vie, les procédures prévues par la circulaire du 9 mars 2018 relative à la lutte contre les violences sexuelles et sexistes dans la Fonction Publique ne sont pas ou peu mises en œuvre dans l’Éducation nationale, ministère pourtant féminisé à plus de 68 %, sans doute faute d’engagement budgétaire suffisant dans la formation, et dans l’installation d’une véritable cellule d’écoute. L’accord Égalité entre les femmes et les hommes dans la fonction publique stipule pourtant explicitement que les employeurs publics ont un devoir d’exemplarité en matière de lutte contre les violences sexistes et sexuelles et qu’il leur est demandé un principe de tolérance zéro.

Le plan national d’action pour l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes du MENJS et du MESRI doit permettre la prévention et la lutte contre ces violences et les agissements sexistes en tous genres.

 

Nos organisations, (CGT-FERC, FSU, SGEN-CFDT, SNALC, SUD éducation, UNSA-éducation, FIDL, MNL, Solidaires étudiant-e-s, UNEF, UNL) revendiquent :

  • une formation initiale et continue des personnels dédiés à la lutte contre les stéréotypes sexistes et aux inégalités entre femmes et hommes, déployée dans toutes les académies et accessibles à un grand nombre d’agent-es chaque année ;
  • une véritable éducation à l’égalité, à la sexualité et contre les stéréotypes sexistes pour les élèves ;
  • des moyens pour tout-es les référent-es Égalité filles-garçons dans les établissements ;
  • la mise à disposition et diffusion pour les personnels des résultats de la recherche sur les pratiques pédagogiques qui permettent de lutter contre les modes de domination reproduits à l’école ;
  • le bénéfice systématique de la protection fonctionnelle renforcée par le protocole Égalité pour les femmes qui dénoncent les violences sexistes et sexuelles au travail et les violences conjugales ;
  • une formation spécifique de tous les personnels à la prise en charge de ces violences ;
  • la prise en compte réelle des actions et propositions des élèves dans la modification des règlements intérieurs où subsistent des injonctions archaïques en matière de tenues vestimentaires, notamment à travers la mobilisation des CVC et CVL.

Affiche sur les droits COVID 19

Le ministre l’a claironné haut et fort dans les médias à la rentrée, il est prêt à toute éventualité. S’il a bien prévu l’obligation de la continuité pédagogique, du port du masque, il a totalement oublié de préciser les droits des agent·es dans le contexte de la crise sanitaire. Un peu comme si le sort des personnels dont il a la responsabilité ne lui importait guère… Les textes arrivent au compte goutte et descendent tout doucement du ministère jusqu’aux oreilles des gestionnaires.

Vous trouverez donc ici une affiche qui résume les différents droits et obligations liés au COVID 19 à ce jour.

! MAJ des droits en temps de crise sanitaire, notamment avec le nouveau décret « personnel vulnérable » (10.11.2020) : https://www.sudeducation.org/covid-19-presence-de-symptomes-contact-avec-une-personne-positive-quels-sont-mes-droits-et-obligations/

Vous pouvez la télécharger ici (pdf couleurs) : https://cloud.sudeducation35.fr/index.php/s/AcPkM94QgefE64Y

Vous pouvez la télécharger ici (pdf NB) : https://cloud.sudeducation35.fr/index.php/s/JWP9jNrqTrkmy9j

 

Guide des AED

Aujourd’hui, dans l’Éducation nationale, 1 personnel sur 4 est  contractuel-le : assis-tant-e-s d’éducation, accompagnant-es d’élèves en  situation de handicap, assis- tant-es pédagogiques, enseignant-e-s et administratif-ves contractuel-le-s,  agent- e-s d’entretien…

Les Assistant-es d’éducation et les Assis-tant-e-s pédagogiques  travaillent sous des contrats de droit public de la Fonction publique d’État. Ces  contrats offrent très peu de protections collectives : bas salaires, temps incomplets imposés, pressions sur les renouvellements de contrats… Les contrats qui  offrent peu de garanties créent de la précarité. Sur le terrain, cette situation se traduit par le non-respect des missions des AED, une quasi-absence de formation, des abus d’autorité de la part du-de la chef-fe ou des CPE, la non-reconnaissance du rôle pédagogique et éducatif du  travail, l’absence de fiches de poste précises (avec pour conséquence la multiplication des tâches demandées, qui  peuvent être assez éloignées des missions).

Se  défendre pour faire respecter nos droits ! C’est l’objectif de ce guide qui s’adresse plus particulièrement aux personnels effectuant des missions de surveillance et d’éducation, AED et AP. Connaître ses droits et les faire respecter est un premier pas,mais nous devons aller plus loin et exiger de véritables améliorations dans le statut et dans les conditions de travail des personnels de Vie scolaire.

Ce guide consacré aux droits des AED et des AP a été écrit à partir de l’expérience de militant-e-s syndicaux-ales AED et AP. La Fédération SUD éducation, syndicat de lutte, revendique la titularisation de tou-te-s les précaires de l’éducation, sans conditions de concours ni de nationalité, la réduction du temps de travail et l’augmentation  des salaires. SUD éducation revendique  un  vrai  statut  d’éducateur pour les personnels des équipes de Vie scolaire, sans limite dans le temps. Nous pensons que la précarité au  travail  doit disparaître au même titre que la précarisation généralisée de la société. C’est pour cela que SUD éducation se bat pour une autre école et une autre société, à l’opposé des politiques libérales et réactionnaires du gouvernement.

 

Télécharger le guide

Guide des accompagnant-e‑s d’élèves en situation de handicap

AED, AVS, AESH, Aides humaines… La multiplication et le flou des appellations, depuis l’instauration de « la loi de 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées », pour désigner les accompagnant-es d’élèves en situation de handicap est révélatrice du peu de considération accordée à ce métier. Les représentations ont la vie dure. Loin de l’image du/de la pousseur/euse de fauteuil ou du/de la preneur/euse de notes, il a pris une dimension dont les gouvernements ne veulent pas reconnaître la mesure.
La dernière circulaire du 5 juin 2019 servant de cadre de gestion des AESH a créé énormément de frustration par rapport à la reconnaissance attendue et d’inquiétude par rapport aux dégradations de travail que les nouvelles règles instaurées parce texte génèrent.
Les acccompagnant-es d’élèves en situation de handicap qui travaillent pour certain-es depuis plus de 10 ans dans l’Éducation nationale ont développé des compétences en matière d’éducation et de pédagogie qui ont rendu leur rôle indispensable en matière d‘école inclusive et de pédagogie différenciée. Les personnels enseignants et administratifs comme les parents d’élèves tardent parfois aussi eux-mêmes à les considérer comme des collègues ou des partenaires à part entière.
La fédération syndicale Sud Éducation revendique pour les AESH un véritable statut de fonctionnaire sans lequel toutes les intentions affichées par les gouvernements de promouvoir l’égalité des chances pour les élèves en situation de handicap est pur affichage.

 

Écoles maternelles et élémentaires : le ministère ne protège ni les personnels, ni les élèves

Le ministère a fourni, tardivement, des masques aux personnels affectés dans les écoles maternelles et élémentaires. Toutefois, il ne fournit aucun dispositif de protection pour les élèves, et les mesures d’hygiène ont été considérablement allégées. À ce stade, les masques ne sont d’ailleurs toujours pas arrivés en quantité suffisante pour répondre aux besoins fixés par le protocole sanitaire lui-même, à savoir deux masques par jour et par adulte. Par ailleurs, les personnels ont reçu, au mieux, des masques en tissu qui ne constituent pas, du point de vue de l’agence nationale de santé, une protection suffisante. Le ministre prend donc sciemment la responsabilité, alors que plus de 260 classes sont déjà fermées, d’exposer les personnels et les élèves à la contamination.
Plus largement, il prend la responsabilité de favoriser l’apparition de clusters dont la conséquence sera la fermeture de classes, d’écoles ou d’établissements. En effet, l’agence nationale de santé définit clairement comme cas contact tout-e élève ou enseignant-e de la même classe qu’un-e élève ou personnel testé positif à la Covid-19, si l’un-e des deux ne porte pas de masque. Cela signifie que si un-e enseignant-e est testé-e positivement, toute la classe devra être mise en quatorzaine et testée. Cela signifie également que si un-e élève est testé-e positif ou positive, alors l’enseignant-e sera un cas contact également s’il ou elle n’était pas doté-e d’un masque chirurgical.

Pour SUD éducation, cela confirme la désinvolture avec laquelle le ministère et le ministre Blanquer ont préparé cette rentrée.
Les personnels contaminés par la Covid-19 doivent bénéficier de la reconnaissance en maladie professionnelle, et donc la journée de carence ne doit pas leur être décomptée.
SUD éducation revendique la mise en œuvre urgente de mesures permettant de limiter les risques de contamination, par le respect des mesures indispensables d’hygiène et de protection des élèves et des personnels, ainsi qu’une baisse significative des effectifs par classe permettant de réduire les risques de contamination.
Cela suppose des recrutements importants de personnels, en puisant dans le vivier des listes complémentaires aux concours, ainsi qu’au-delà dans les vivier des candidat-e-s admissibles aux concours.

COVID 19. Quels sont mes droits et obligations ? Fiche SUD éducation

Covid-19: personne vulnérable, contact, malade, enfants… Quels sont mes droits et obligations?

Ci-dessous la fiche, provenant du site de la fédération SUD éducation, qui peut être utile pour info, pour affichage dans nos établissements.

Formation interne Rupture conventionnelle à Rennes le 10/07

Une camarade de Solidaires 35 assurera une formation pour SUD éduc sur la rupture conventionnelle
le vendredi 10/07 à 14h30 au local de Solidaires (environ 2h).
Il peut y avoir jusqu’à 15 participant·es. N’hésitez pas à nous dire si vous êtes intéressé·es en envoyant un mail à syndicat@sudeducation35.fr

 

AG Sud éduc 35 et rassemblement le 24/06

Suite au sondage pour la dernière AG de l’année, celle-ci se tiendra en présentiel :

le mercredi 24 juin à 17h au local de Solidaires 35 (3-5 rue de Lorraine à Rennes)

Nous clôturerons l’AG par un moment convivial avec un apéro autogéré.

ATTENTION : plus tôt dans l’après-midi, l’intersyndicale de l’éducation appelle à :

un rassemblement devant le rectorat à 15h ce même mercredi 24 juin (communiqué ci-dessous).

Exigeons le retrait du projet de Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR)

Toutes et tous dans les rassemblements jeudi 18 juin sur tout le territoire !
Rassemblement à Paris devant le CNESER rue Descartes le 18 juin à 9h30 !

Le gouvernement veut faire voter les avis sur la LPPR le 18 juin au Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche (CNESER), le 19 au Comité Technique ministériel de l’Enseignement supérieur et de la recherche (CT-MESR) et le 22 au Comité Technique des personnels de statut universitaire (CT-U).

Toute cette précipitation pour que le texte soit présenté en Conseil des Ministres le 8 juillet. Le gouvernement veut empêcher les personnels et les étudiant-e-s de prendre pleinement connaissance des conséquences néfastes de ce projet de loi qui modifiera durablement leurs conditions de travail. C’est inacceptable !

Le texte contient tout ce que nous avions dénoncé avant le début du confinement, notamment dans les manifestations du 5 mars :
• Liquidation des statuts avec la mise en place de « tenure tracks », contrats de 3 à 6 ans pouvant concerner jusqu’à 25 % des recrutements de directeurs de recherche et de professeurs ;
• Explosion de la précarité avec la mise en place des « CDI » de mission scientifique pour la durée des projets ;
• Renforcement de la recherche sur projets avec une part croissante du financement des besoins pérennes passant par l’ANR et ses appels à projets ;
• Renforcement du rôle du HCERES avec l’extension de l’évaluation à la totalité des missions des établissements.

Quant aux fameux « engagements » budgétaires sur 10 ans que le ministère ne cesse de mettre en avant, ils n’engagent en rien les gouvernements à venir. Ainsi l’augmentation prévue pour 2021 n’est que de 357 M€ pour 2021, car les 357 M€ pour 2021 sont des crédits de paiement alors que les 149 M€ de l’ANR de 2021 sont des autorisations d’engagement qui seront amputées du budget du programme 172 (« Recherches scientifiques et technologiques pluridisciplinaires ») en 2022.

Les établissements de l’enseignement supérieur et la recherche ont besoin tout de suite de financements pour :
• prolonger immédiatement les contrats doctoraux, les CDD et les stages des étudiant-e-s ;
• assumer les dépenses faites dans le cadre de la crise sanitaire (achat de masques, fournitures…) ;
• préparer tant bien que mal une rentrée universitaire à haut risque au sujet de laquelle la ministre a fait des déclarations inquiétantes à la presse ;
• redémarrer les expériences en laboratoire : du matériel a été donné aux hôpitaux.

Nos organisations invitent les personnels et les étudiant-e-s à débattre et à se prononcer sous toutes les formes possibles, en présence ou à distance, pour dénoncer ce passage en force, exiger le retrait de ce texte et obtenir l’ouverture de véritables négociations pour un service public national de l’Enseignement supérieur et de la recherche à la hauteur des enjeux immenses.

Malgré le contexte difficile, un premier rassemblement de 400 collègues et étudiant-e-s s’est tenu place de la Sorbonne le 12 juin. Les personnels de l’ESR et étudiant-e-s ont rejoint les manifestations massives des personnels de santé le 16 juin.

Nous continuerons autant que nécessaire à nous rassembler et manifester pour que le gouvernement retire ce projet qui va totalement à l’encontre des nécessités que la crise sanitaire a largement révélées, à savoir des recherches bénéficiant de financement d’État pérennes, sur le long terme, et menées avec des personnels titulaires et correctement rémunérés.

Nous appelons les personnels et étudiant-e-s à se rassembler jeudi 18 juin sur tout le territoire, et en particulier devant le CNESER à 9h30 (croisement de la rue Descartes et de la rue Clovis à Paris – lieu précis à confirmer).

Signataires : CGT (SNTRS CGT, CGT FERC Sup, CGT CROUS, CGT INRAE), FSU (SNESUP, SNCS, SNASUB, SNEP), SOLIDAIRES (SUD Éducation, Sud recherche, Solidaires étudiant-e-s), FO ESR, UNEF, l’Alternative.

Rémunération et temps de travail des AESH : les organisations syndicales FSU / SE-UNSA / SGEN-CFDT / CGT Éduc’Action / SNALC / SUD éducation dénoncent un statu quo inacceptable.

Rémunération et temps de travail des AESH : les organisations syndicales FSU / SE-UNSA / SGEN-CFDT / CGT Éduc’Action / SNALC / SUD éducation dénoncent un statu quo inacceptable.

Alors que l’amélioration de la situation des AESH est présentée comme un objectif du Comité Consultatif AESH installé le 27 février dernier, et que le constat est sans appel, aucune proposition satisfaisante au regard de l’urgence sociale n’est formulée par le ministère.

Les constats sont flagrants :
• Le temps incomplet est la règle : malgré leur demande de travailler à temps plein, les AESH sont massivement maintenu·es à temps incomplet (en moyenne 62 %).
• Les augmentations de rémunération liées à l’ancienneté ne sont quasiment pas appliquées : 72 % des AESH sont rémunéré·es à l’indice plancher (indice 329), parmi les salaires les plus bas de la Fonction publique
• Le salaire moyen est de 760 € net par mois.

La seule piste évoquée pour augmenter les rémunérations est d’augmenter le temps travaillé en proposant des missions hors fonction d’accompagnement d’élèves en situation de handicap et en multipliant les contrats de travail à temps incomplet avec différents employeurs, ce qui maintient les AESH dans la précarité. Ces pistes vont à l’encontre de l’objectif de professionnalisation et de reconnaissance des missions des accompagnant-es d’élèves en situation de handicap. La flexibilité imposée par la mise en place des PIAL n’a pas permis d’aboutir à des contrats à temps plein, comme promis par le ministre.

Les organisations syndicales FSU / SE-UNSA / SGEN-CFDT / CGT Éduc’Action / SNALC / SUD éducation exigent des mesures immédiates et significatives en termes de sortie de la précarité pour les AESH. Cela implique dès à présent un budget pour les financer :
• En finir avec le recours aux contrats à temps incomplets subis et respecter l’intégralité des notifications d’accompagnement ;
• Reconnaître l’exigence des missions des AESH par une revalorisation immédiate et conséquente de leurs rémunérations ;
• Refondre l’espace indiciaire de rémunération en relevant dès à présent l’indice plancher et l’indice de haut de grille pour une évolution de carrière décente. Cela implique un élargissement de la grille.

La reconnaissance professionnelle des AESH doit passer par la création d’un corps de fonctionnaires correspondant aux besoins permanents indispensables au bon fonctionnement du service public d’éducation.

Le Premier Ministre et le Président de la République doivent sans attendre prendre les arbitrages qui s’imposent pour que la situation des AESH soit réellement améliorée dès la rentrée de septembre 2020. Il en va de la crédibilité et de la réussite de l’École Inclusive. C’est une urgence pour les élèves en situation de handicap et les personnels qui les accompagnent.

Paris, le 15 juin 2020

Pour un plan d’urgence pour l’éducation en septembre : les élèves ne doivent pas faire les frais de la crise sanitaire !

Le président Macron a annoncé en catastrophe le 15 juin le retour en classe de l’ensemble des élèves du primaire et collège. Pour SUD éducation, la priorité doit être de préparer au mieux la rentrée de septembre. SUD éducation revendique un plan d’urgence de moyens pour l’éducation, à même de garantir les meilleures conditions de travail possibles pour les personnels, dans des conditions sanitaires acceptables. Il doit notamment comprendre des recrutements massifs de personnels, la titularisation de l’ensemble des non-titulaires sans conditions de concours ni de nationalité et un plan d’investissement massif dans la construction et la rénovation du bâti scolaire permettant d’accueillir les élèves avec davantage d’espaces. Il s’agit également dans ce cadre et dès à présent de réfléchir aux modalités pédagogiques adaptées à cette période de réouverture en septembre, en tenant compte des inégalités qui se sont accrues.

Volet social

La crise sanitaire a représenté une catastrophe sociale pour de très larges pans de la population, y compris bien sûr une part importante des élèves et des parents. L’Éducation nationale a une part de responsabilité dans cet état de fait, notamment en n’ayant pas compensé automatiquement l’absence de demi-pension par une attribution de fond social exceptionnel aux familles. Au vu de la situation, SUD éducation revendique que dès septembre :

  • soient compensés dans leur entièreté la baisse des fonds sociaux qui est intervenue au cours des années précédentes
  • soient augmentées les aides à la demi-pension et les bourses
  • soit anticipé, en cas de nouvelle crise sanitaire, le versement d’une attribution exceptionnelle aux familles pour compenser une nouvelle fermeture des services de demi-pension
  • L’attribution ou le prêt de matériel informatique à chaque famille dans le besoin

Volet pédagogique

La crise sanitaire a accru les inégalités scolaires. Durant le confinement, certain-es élèves ont pu bénéficier des conditions permettant de poursuivre en partie les apprentissages, les autres non. Le retour en classe de l’ensemble des élèves devra avoir pour objectif principal de compenser ces écarts. Pour cela, SUD éducation revendique plusieurs mesures immédiates :

  • la limitation des effectifs pour favoriser la différenciation, le travail coopératif entre élèves pour niveler les écarts de niveaux et permettre une reprise de contact avec l’école qui se fasse dans la sérénité. À titre de repère, la revendication générale de SUD éducation est de 20 élèves maximum en école élémentaire et en collège, et de 25 en lycée, mais les circonstances exceptionnelles impliquent de descendre encore en-deçà.
  • l’aménagement des programmes, pour que le premier trimestre de classe ne fasse l’objet d’aucune pression, pour les enseignant-e-s comme pour les élèves, en terme d’acquisition de nouvelles connaissances
  • La liberté pédagogique et de support notamment en CP dans le cadre de l’apprentissage de la lecture
  • une formation initiale et continue qui tienne compte de ces problématiques et de ces enjeux, qui vont nécessairement impliquer des pratiques pédagogiques particulières
  • un retour des PDMQDC, y compris dans les classes à 12, et un rétablissement des RASED dans leur totalité.
  • l’abandon de Parcoursup et de la sélection à l’entrée à l’université, qui cette année plus encore qu’à d’autres moment va fonctionner comme une machine de tri social, le ministère ayant maintenu coûte que coûte les délais

Volet éducation prioritaire

Les conséquences négatives de la crise sanitaire ont été plus élevées dans les quartiers populaires qu’ailleurs, sur le plan économique et social, comme sur le plan pédagogique. Cette situation justifie un plan exceptionnel pour les écoles et établissements des quartiers populaires. SUD éducation porte à ce titre des revendications pour l’éducation prioritaire depuis longtemps : elles doivent être immédiatement mises en oeuvre pour répondre aux enjeux de la crise sanitaire.

  • Une baisse des effectifs par classe. À titre de repère, la revendication générale de SUD éducation est de 16 élèves maximum en éducation prioritaire, tout en maintenant les CP et CE1 à 12 maximum.
  • Une vie scolaire renforcée pour les élèves : 1 CPE pour 120 élèves dans les collèges ordinaires et 1 pour 100 en éducation prioritaire et 1 personnel de vie scolaire pour 50 élèves en collège ordinaire et 2 pour 50 en éducation prioritaire.
  • Des dispositifs d’aide et de prévention complets : 1 RASED complet par groupe scolaire et 1 enseignant-e supplémentaire pour cinq classes (pour le 1er degré) et un recrutement massif de personnels médico-sociaux (assistance sociale, infirmerie, psychologue)
  • L’extension de la prime REP-REP+ à tous les personnels, et la baisse du temps de travail devant élèves pour favoriser la concertation, qui va s’avérer indispensable au vu des enjeux de la rentrée

Volet enseignement spécialisé : ASH adaptation scolaire et scolarisation des élèves handicapés (ITEP, IME, SESSAD, EREA, ULIS, SEGPA)

La crise sanitaire a fragilisé encore davantage les élèves les plus fragiles, à commencer par les élèves en situation de handicap. L’éloignement de l’école pendant une longue période va poser un certain nombre de difficultés spécifiques au moment du retour à l’école, et les conditions actuelles de l’inclusion ou de la prise en charge du handicap ne permettent pas de le faire de manière satisfaisante.
La crise sanitaire a en outre accentué les injonctions contradictoires endurées par les personnels de l’Education nationale en poste dans ces établissements médicaux sociaux considérés comme prioritaires et donc ouverts pendant le confinement. Les collègues AESH sur des postes d’ULIS, n’ont pas été respecté-e-s par les chef-fe-s d’établissement qui ont profité de leur statut précaire pour palier aux besoins, notamment administratifs dans les collèges.
SUD éducation porte à ce titre des revendications pour l’ASH depuis longtemps : elles doivent être immédiatement mises en oeuvre pour répondre aux enjeux de la crise sanitaire.

  • des moyens supplémentaires dans les établissements scolaires ordinaires pour permettre une réelle inclusion de ces élèves également accueillis dans des CMS.
  • Une baisse des effectifs par classe. À titre de repère, la revendication générale de SUD éducation pour la SEGPA est de 12 élèves maximum
  • Des dispositifs d’aide et de prévention complets : 1 RASED complet par groupe scolaire et 1 enseignant-e supplémentaire pour cinq classes (pour le 1er degré) et un recrutement massif de personnels médico-sociaux (assistance sociale, infirmerie, psychologue)
  • L’extension de la prime “spécialisée” à tous et toutes les AESH
  • une formation en accord avec les besoins rencontrés par les collègues en poste dans l’ASH.

Volet postes

Les enjeux liés à la rentrée de septembre, que ce soit sur le plan des précautions sanitaires ou sur le plan pédagogique, vont nécessiter des créations de postes supplémentaires. Pour SUD éducation, il y a plusieurs leviers pour créer dans l’urgence les postes nécessaires :

  • la titularisation de l’ensemble des enseignant-e-s non titulaires, sans condition de concours ni de nationalité : les collègues en question sont déjà souvent en poste depuis longtemps, et ont déjà été employé-e-s devant élèves, il n’y a aucune raison pour qu’ils et elles ne bénéficient pas du statut de fonctionnaire
  • l’admission de l’ensemble des admissibles, aux concours internes comme externes : les recalé-e-s des oraux des concours constituent un nombre très important de potentiel-le-s futur-e-s collègues ; au vu de l’urgence de la situation, il est souhaitable qu’ils et elles soient stagiarisé-e-s dans leur totalité
  • l’organisation de concours exceptionnels : il est arrivé, encore récemment, que des concours supplémentaires soient organisés en fonction des besoins pour le recrutement des professeur-e-s des écoles ; ce dispositif pourrait être généralisé, en fonction des besoins locaux, dans les départements
  • L’embauche de personnels aidant à la direction pour le primaire, avec un réel statut
  • L’embauche et la titularisation massive d’AESH
  • le rétablissement des moyens en remplacement dans le 1er et le 2nd degré

Volet sanitaire

Si les indicateurs concernant la propagation du Covid-19 semblent rassurants, la possibilité d’une deuxième vague ou d’une autre crise sanitaire n’est pas à exclure. Pour SUD éducation, il s’agit de ne pas reproduire les mêmes erreurs, et d’anticiper au maximum cette situation. Pour cela, il faut impérativement parer aux nécessités en cas de nouvelles crises sanitaires :

  • donner le temps aux équipes pour organiser des modifications dans l’accueil des élèves ou leur suivi à distance ; ceci sans qu’aucune pression hiérarchique ne soit exercée
  • anticiper des réductions d’effectifs en augmentant le nombre de postes
  • agrandir les locaux avec des constructions d’extensions, de nouvelles écoles et de nouveaux établissements, ce qui est en enjeu pour la salubrité de manière générale
  • augmenter massivement l’acquisition de masques pour l’Éducation nationale, pour que les masques puissent être donnés gratuitement aux personnels et aux élèves en quantité suffisante
  • Installer des points d’eau et du savon en quantité suffisante

Abandon de la proposition de loi sur la direction d’école !

Les organisations syndicales CGT Educ’action, SNUDI-FO et SUD Education ont pris connaissance de la proposition de loi de la députée Rihlac (à l’initiative de l’amendement visant à intégrer les EPSF dans le projet de loi Blanquer) créant la fonction de directeur d’école initiée par plusieurs députés.

Alors que le statut de directeur est rejeté par nos organisations syndicales et par les personnels (en témoignent les résultats du questionnaire ministériel aux directeurs), les députés proposent la création d’un emploi fonctionnel de directeur d’école qui recèle les mêmes dangers.

En effet, cette proposition de loi vise à modifier en profondeur le rôle du directeur et donc le fonctionnement de l’école.

Le directeur disposerait désormais d’un emploi fonctionnel (c’est-à-dire qu’il serait nommé pour une période déterminée par le DASEN) et défini par une feuille de route et serait « délégataire de l’autorité académique pour le bon fonctionnement de l’école ».

Dans ce cadre, il deviendrait « décisionnaire lors des débats qu’il organise pour assurer le bon fonctionnement de l’école sur le plan pédagogique comme sur celui de la vie de l’école » et il aurait « autorité pour prendre des décisions en lien avec ses différentes missions ainsi que sur les personnels qui sont sous sa responsabilité durant le temps scolaire »

Ainsi, le directeur aurait un pouvoir de décision bien plus étendu et la proposition de loi constituerait un pas important vers l’instauration d’un statut de « chefs à l’école », ce que nos organisations rejettent.

Enfin selon l’article 1, il devrait entériner les décisions prises dans les conseils d’école et les mettre en œuvre. Or, les organisations syndicales rappellent aujourd’hui que les conseils d’écoles se contentent de donner leur avis sans être décisionnaire.

De plus, la proposition de loi précise que « Le directeur rend compte alors dans les meilleurs délais, à l’autorité académique, au Maire ou au Président de la collectivité territoriale compétente en matière d’éducation, des décisions et dispositions qu’il a prises. »

La proposition de loi signifierait donc un bouleversement du fonctionnement des écoles avec un directeur devenu manager au service des municipalités !
Les organisations syndicales CGT Educ’action, SNUDI-FO et SUD Education ne peuvent l’accepter. En contrepartie, la proposition de loi avance des propositions visant à séduire les personnels :

  • Une augmentation dérisoire de l’indemnité de direction bien faible en regard de l’accroissement de travail et de responsabilité demandés
  • Une décharge totale pour les directeurs et directrices de 8 classes et plus
  • -Quant à l’aide administrative, elle dépendrait du bon vouloir ou des possibilités de chaque commune ce qui n’est pas acceptable.

Par ailleurs, la proposition de loi ne contient rien sur l’allègement des tâches des directeurs, y compris sur les PPMS. Si les PPMS seraient du ressort de l’autorité académique, le directeur aurait toujours la charge de le compléter.

Pour les organisations syndicales CGT Educ’action, SNUDI-FO et SUD Education, il est urgent en effet d’augmenter la rémunération et les quotités de décharge de tous les directeurs et directrices, y compris ceux des petites écoles. Mais, alors que ces revendications sont refusées depuis des années par les ministres successifs, elles n’accepteront pas le chantage des députés.

Les organisations syndicales réaffirment donc leur opposition à tout statut ou emploi fonctionnel de directeur visant à instaurer le management dans les écoles et demandent que cette proposition de loi ne soit pas retenue.
Elles demandent le maintien du cadre actuel de l’école et de son fonctionnement Elles exigent du ministère :

  • l’augmentation des quotités de décharge de tous les directeurs, dans l’intérêt du fonctionnement des écoles
  • et de tous les personnels qui y travaillent collectivement
  • une augmentation significative de la rémunération des directeurs et directrices, comme des autres personnels
  • une aide administrative statutaire et gérée par l’Education Nationale dans toutes les écoles
  • un réel allègement des tâches des directions d’école

Position Sud Educ’ 35 : La crise sanitaire ne doit pas être une aubaine pour l’école réactionnaire

La décision de réouverture des écoles et établissements scolaires à partir du 11 mai a été motivée uniquement par le fait de permettre aux salarié·es qui les avaient quitté de retourner sur leurs lieux de travail.
Les arguments sociaux et pédagogiques ne sont que de simples alibis.

Pour SUD éducation 35, la classe virtuelle ne remplacera jamais la pédagogie réelle, la crise sanitaire ne doit pas être une aubaine pour réduire les missions de l’école publique au profit du secteur privé. Nous revendiquons notamment :

  • Un grand plan d’urgence pour l’éducation en vue de la rentrée 2020 ;
  • Les mêmes garanties sanitaires pour tous·tes ;
  • La fin de l’état d’urgence sanitaire.

Le 16 juin, avec la santé, pour nos services publics et pour nos droits !

La gestion de la crise du Covid-19 a montré si besoin en était quelles étaient les priorités du gouvernement : et sans surprise, ce n’est pas de garantir la santé de la population, mais bien de rétablir au plus vite les profits des entreprises. Les belles paroles du président au début du confinement apparaissent pour ce qu’elles sont : des paroles creuses destinées à masquer le cynisme et la voracité des classes dominantes, responsables depuis plusieurs décennies de la casse des services publics. Pour que le monde d’après ne soit pas comme le jour d’avant : le 16 juin, faisons exploser notre colère !

Soutien à la santé, défense des services publics

Le 16 juin, c’est avant tout une date de mobilisation du secteur de la santé. Les professionnels du secteur ne s’y trompent pas : les promesses de Macron pendant la crise sanitaire resteront du vent s’il n’y a pas une mobilisation d’ampleur de la part des travailleurs et travailleuses, mais aussi des usager-e-s et donc de l’ensemble de la population. Leurs revendications sont légitimes : participons massivement aux cortèges pour les aider dans la construction du rapport de force !

Au-delà de la santé, ce sont tous les services publics qui ont subi depuis plusieurs décennies les attaques incessantes de la part des capitalistes : coupes budgétaires, précarisation, nouvelles pratiques managériales et souffrance au travail en sont le lot commun. Le 16 juin, défendons nos services publics, pour une société solidaire et de justice sociale !

Dans l’éducation aussi, combattons la régression orchestrée par le ministre et opposons-nous à l’instrumentalisation de la crise sanitaire

La crise sanitaire pourrait être, si les travailleurs et les travailleuses ne se mobilisent pas, une opportunité majeure pour les capitalistes pour poursuivre leur démantèlement des droits (temps de travail, congés, salaires…) au motif que la crise sanitaire a un coût qu’il faudra bien assumer. Dans l’éducation, le ministre a pris les devants en reprenant la logique précédente : directions d’école, territorialisation, resserrement des apprentissages sur les fondamentaux… le ministre avance sur ses chantiers à la faveur de la crise. Le resserrement du calendrier des réformes ministérielles montre bien la stratégie du choc voulue par Blanquer, avec sa majorité, pour mieux imposer ses lubies. Malgré la crise sanitaire, il recourt à la répression des personnels mobilisés contre ses réformes autoritaires, libérales et réactionnaires.

Avec la mise en œuvre des 2S2C, le ministre fait d’une pierre plusieurs coups : en organisant le transfert des activités sportives et artistiques, il recentre les apprentissages scolaires sur les fondamentaux supposés (lire-écrire-compter) ; en transférant une partie du temps scolaire aux collectivités, il accélère la territorialisation, et donc les inégalités face à l’éducation. SUD éducation s’oppose fermement aux mesures de démantèlement du service public d’éducation !

Pour que le monde d’après ne soit pas comme le jour d’avant : le 16 juin , faisons exploser notre colère !

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