Reprise des cours suite à l’assassinat de Samuel Paty : SUD éducation fait ses propositions

Suite à l’assassinat de notre collègue Samuel Paty vendredi, dans les Yvelines, un rassemblement a été organisé dimanche sur la place de la République à Paris et un peu partout en France. À l’initiative de SUD éducation, une intersyndicale éducation s’est tenue et a produit un communiqué appelant à participer aux différents rassemblements. Pour témoigner de leur solidarité en cette période de recueillement, mais aussi pour ne pas laisser la place aux généralisations, stigmatisations et récupérations réactionnaires de ce drame, les militantes et militants de SUD éducation étaient présent-e-s dans ces rassemblements.

Pour les enseignant-e-s, la question de la préparation de la rentrée se pose dorénavant avec acuité. Dans différentes académies se tiennent des réunions institutionnelles pour préparer, organiser la rentrée des vacances d’octobre avec la commémoration de l’assassinat de Samuel Paty et des échanges à mener dans les classes.

Pour SUD éducation, après ce drame, les besoins exprimés par les personnels sont clairs :

  • un besoin de protection de la part de l’administration, notamment par le biais de la protection fonctionnelle en cas de menaces ;
  • un besoin d’accompagnement pour les élèves et de renforcement de la communauté éducative par l’intervention de psychologues scolaires, d’assistant-e-s sociales·aux ;
  • un besoin de formation et un besoin d’échanges, entre adultes mais aussi entre adultes et enfants.

Pour SUD éducation le « cadrage national strict » évoqué par Jean-Michel Blanquer s’agissant de la commémoration de l’assassinat de Samuel Paty n’est pas adapté à la diversité des élèves accueilli-e-s dans les classes, que ce soit par leur âge, leur sensibilité ou leur maturité. Plutôt que d’imposer une parole venue d’en-haut, SUD éducation insiste sur le fait de faire vivre la liberté d’expression dans les classes, en formant les personnels pour cela et en proposant des outils adaptés. À ce titre, SUD éducation regrette que la réécriture des programmes d’enseignement moral et civique, en 2018, ait sensiblement réduit la part faite au débat, à la coopération et à la pratique effective de la liberté d’expression.

Pour SUD éducation, il faut faire confiance aux enseignant-e-s, qui connaissent leurs élèves et sauront se saisir d’éventuelles propositions de supports adaptés à l’âge des enfants.

L’erreur serait de plaquer sur les élèves un discours tout fait, en décalage avec leur compréhension du monde ou leur ressenti. Au contraire, il faut prendre en compte les enjeux émotionnels et, pour les plus grands, les enjeux politiques, sans passer sous silence les propos stigmatisants ou les sursauts de haine auxquels les élèves ont pu être confronté-e-s sur les réseaux sociaux ou devant leur télévision.

SUD éducation le redit avec force : nous condamnons toutes les généralisations, stigmatisations et récupérations réactionnaires de ce drame, d’où qu’elles viennent.

SUD éducation propose pour la reprise :

  • la banalisation des cours du lundi matin afin de permettre aux collègues de se concerter, discuter et préparer la commémoration de l’assassinat Samuel Paty
  • la banalisation du lundi après-midi pour échanger et recueillir la parole des élèves et des parents
  • le report de la minute de silence au mardi 3 novembre, afin que celle-ci fasse pleinement sens pour l’ensemble de la communauté éducative

Au-delà, nous réaffirmons le besoin de moyens supplémentaires alloués à l’école : il est évident que, de manière générale, les échanges avec les élèves et notamment autour de présupposés qu’il s’agirait de déconstruire, ne peuvent se faire convenablement qu’avec des effectifs réduits et de meilleurs taux d’encadrement.

SUD éducation suivra avec attention la manière dont sera organisée cette reprise et sera vigilant-e-s face à d’éventuelles injonctions irraisonnées de la part du ministère à la crise sanitaire.

Salaires : les annonces du ministre ne sont que des miettes

Le ministère a finalement dévoilé ses propositions sur les salaires aux organisations syndicales le 13 octobre. Sur les 400 millions d’euros consacrés à cette augmentation des seuls personnels enseignants, 396 serviront à des primes. Ce ne sont que des miettes jetées par le ministre Blanquer qui promettait encore des milliards consacrés à l’augmentation des salaires des personnels il y a moins d’un an.

Il s’agit tout d’abord d’une « prime d’attractivité » qui serait versée aux enseignant-e-s en début de carrière, seulement après leur titularisation. Selon les scénarii, il s’agit d’une prime au montant dégressif, versée durant les 9, 12, 14, 18 premières années d’enseignement.

Dans le meilleur des cas, la prime ne sera attribuée selon l’aveu du ministère qu’à 42% des enseignant-e-s, et encore dans cette hypothèse à des montants ridicules pour les personnels avec le plus d’ancienneté, de l’ordre de 35 euros par mois pour un-e PE, 21 euros pour un-e agrégé-e si les primes étaient différenciées selon les corps.

Quant aux enseignant-e-s contractuel-le-s, ils et elles ne percevraient qu’une prime forfaitaire de 50 à 66 euros nets mensuels.

Il s’agit ensuite d’une « prime d’équipement » de 150 euros nets, versée annuellement à tous les personnels, dont les contractuel-le-s embauché-e-s pour au moins une année scolaire. Cette prime ne serait versée, en une fois, qu’à partir de septembre 2021. Pour SUD éducation, cette prime, bien que faible, est une avancée. Mais ne doit pas dispenser le ministère d’indemniser les personnels pour le travail à distance réalisé durant toute la période du confinement.

Enseignante heureuse avec son nouvel ordinateur acheté grâce à la prime « informatique » annuelle de 150€.

Ces primes ne rattraperont en aucun cas la décennie de stagnation des salaires de tous les  personnels de la fonction publique. SUD éducation exige que ces primes soient intégrées au  salaire, afin qu’elles entrent dans l’assiette des cotisations pour la retraite ou l’arrêt-maladie.

Pour SUD éducation, il faut construire dès maintenant la mobilisation pour gagner une  augmentation de la rémunération pour tous les personnels sans contrepartie, qui se  traduirait immédiatement par :

  • l’indexation des salaires sur l’inflation pour garantir le maintien du niveau de vie des personnels les moins bien rémunérés ;

  • l’intégration des primes et indemnités au salaire ;

  • une augmentation significative des salaires, d’autant plus forte que le salaire de l’agent-e est bas, pour réduire les inégalités salariales.

SUD éducation revendique également dans le cadre du projet d’égalité salariale qu’elle porte :

  • avec l’Union syndicale Solidaires, une augmentation du Smic à 1700€ nets ;

  • la titularisation sans condition de concours ni de nationalité de tous les personnels contractuels de l’Éducation nationale.

Protéger les personnels : la protection fonctionnelle doit prévaloir

L’assassinat de Samuel Paty a bouleversé la profession. Une question qui se pose très largement parmi les collègues est celle de savoir s’il a été convenablement protégé. Au-delà se pose la question plus générale de la protection des personnels.

L’enchaînement des événements, que l’on connaît par le biais d’une note du renseignement territorial publiée dans les médias, est éclairant. Dès le 5 octobre, les pressions diverses exercées par des parents d’élèves, par le biais de rendez-vous, d’appels téléphoniques ou sur les réseaux sociaux se multiplient. La direction de l’établissement a alerté les services académiques, qui ont apporté comme réponse la mobilisation de l’équipe “Valeurs de la République”, et lui ont conseillé de revenir sur la séance en classe avec les élèves pour lever les ambiguïtés. Par la suite, la direction a accompagné le professeur dans son dépôt de plainte.

Nous constatons qu’à aucun moment, semble-t-il, la protection fonctionnelle n’a été proposée à Samuel Paty. Or elle correspondait à la situation. Le statut général des fonctionnaires prévoit ainsi dans son article 11 que “La collectivité publique est tenue de protéger le fonctionnaire contre les atteintes volontaires à l’intégrité de la personne, les violences, les agissements constitutifs de harcèlement, les menaces, les injures, les diffamations ou les outrages dont il pourrait être victime sans qu’une faute personnelle puisse lui être imputée”. L’administration est donc tenue de mettre les agent-e-s à l’abri, et de compenser les préjudices subis. Ce droit à la protection fonctionnelle est valable aussi pour les agent-e-s contractuel-le-s.

Le droit à la protection fonctionnelle est consubstantiel au statut des agents publics : on ne choisit pas ses collègues ni son public. On a donc droit à être protégé d’eux et elles en cas de difficultés. Pourtant, ce droit est trop régulièrement dénié lorsqu’il est demandé par les agent-e-s, quelque soit le type d’agissement, et notamment les violences sexistes et sexuelles au travail.

Pour SUD éducation, c’est sur ce dispositif, au centre de la relation hiérarchique, qu’il faut aujourd’hui travailler. Les dispositifs divers qui ont été inventés ces dernières années ou qui sont évoqués aujourd’hui dans le débat public (brigades laïcité, formulaires de signalement d’atteintes à la laïcité, numéros verts) ont en commun de faire miroiter de fausses solutions et de diluer la responsabilité de l’institution. Outre ce que l’on peut reprocher par ailleurs à tout ou partie de ces dispositifs (stigmatisation, climats de délation par exemple), il faut reconnaître les faits : ils ne protègent pas les personnels.

Masques DIM : le point

Tous les masques EN sont-ils concernés ?

Sur les 333 millions de masques commandés par l’État, 60 millions ont été commandés auprès de la marque DIM et distribués dans l’Éducation nationale et d’autres ministères. Ce sont eux qui sont incriminés pour leur potentielle toxicité. Ils sont repérables par leur conditionnement qui comporte le logo DIM. Tous les autres masques ne sont donc pas concernés.

 

Sont-ils définitivement retirés ?

Jusqu’au 19 octobre la ministre de la Fonction pubique refusait d’appliquer le principe de précaution demandé par les syndicats. La Fonction publique et l’Éducation nationale sont depuis revenues à la raison. Mais ce retrait n’est à ce stade que temporaire en l’attente d’expertises plus complètes. Dès le 14 octobre, SUD éducation a écrit au ministre pour lui demander de fournir aux personnels une solution alternative.

 
Et maintenant ?

Les masques lavables distribués à la rentrée arrivaient justement à expiration aux vacances d’automne. SUD éducation revendique la fourniture en nombre suffisant de nouveaux masques à l’ensemble des personnels et des élèves, garantissant une réelle protection et bien sûr sans aucun danger pour la santé ni l’environnement.

Assassinat d’un enseignant dans les Yvelines : SUD éducation exprime son horreur

Un enseignant d’un collège des Yvelines a été décapité en fin d’après-midi, ce vendredi 16 octobre. D’après une publication revendiquant l’attentat sur les réseaux sociaux, l’assassinat ferait suite à un cours de l’enseignant sur la liberté d’expression, utilisant les caricatures de Mahomet faites dans Charlie Hebdo.

SUD éducation exprime son horreur face à cet assassinat et adresse ses pensées à ses proches, ses collègues, ses élèves, sa famille. La douleur de perdre un proche, un professeur, un collègue est insupportable, particulièrement dans de telles conditions.

Les enseignant-e-s doivent pouvoir aborder les différents sujets du programme en classe en utilisant les supports pédagogiques qui leur paraissent pertinents sans avoir à craindre des représailles, sans même parler des menaces sur leurs vies. À ce titre, l’ensemble des enseignant-e-s se montrent solidaires des proches de notre collègue, de sa famille, de ses élèves, de ses collègues.

Samuel Paty : l’heure est au recueillement, pas aux récupérations

Beaucoup de monde dans les rues de Rennes pour rendre hommage à Samuel Paty samedi dernier.
Nous continuerons à nous battre contre tous les fascismes qu’ils soient nationalistes ou religieux.
 

Le communiqué de Sud Education :

À la suite de l’assassinat ignoble de notre collègue, l’heure est avant tout au recueillement. SUD éducation a appelé les personnels à participer aux rassemblements en hommage à notre collègue, notamment à toutes les initiatives prévues le dimanche 18 octobre. L’heure est au recueillement, au deuil et à la solidarité avec les proches, la famille, les élèves et collègues de Samuel Paty.

Les dérapages islamophobes, qui se sont multipliés à la faveur du débat autour de la loi dite sur les “séparatismes”, ont depuis hier encore crû en intensité. Des personnalités médiatiques, des responsables politiques, des parlementaires, se croient autorisé-e-s à déverser leur haine. SUD éducation condamne toutes les généralisations, stigmatisations et récupérations réactionnaires de ce drame, d’où qu’elles viennent.

Les personnels savent que l’éducation, le partage du savoir et l’esprit critique sont des remparts contre l’obscurantisme et le fanatisme et constituent la cible des tenant-e-s d’idéologies meurtrières et rétrogrades.

Le ministre Blanquer a déclaré à la presse se préparer à imposer un “cadrage strict” aux enseignant-e-s amené-e-s à évoquer cet attentat avec les élèves à la rentrée. Cette annonce est inquiétante, quand on sait que dans la perspective du déconfinement, le ministère de l’Éducation nationale a produit des fiches éduscol stigmatisant ouvertement les élèves de confession musulmane. Ces fiches ont été retirées précipitamment suite à l’intervention d’organisations syndicales dont SUD éducation. Rappelons que le ministre n’a eu de cesse de stigmatiser et caricaturer les musulman-e-s..

Les professionnel-le-s de l’éducation n’ont pas besoin que le ministre leur explique leur métier de pédagogue. Ils et elles ont besoin d’être protégé-e-s par leur employeur quand ils et elles sont victimes de menaces. Ils et elles ont également besoin que les infirmier-ère-s, assistante-s sociales-aux, médecins, psychologues soient suffisamment nombreuses et nombreux dans les établissements pour prendre en charge tou-te-s les élèves qui en ont besoin.

A ce sens, les rassemblements prévus appartiennent à celles et ceux qui font le service public, pas à celles et ceux qui le détruisent : la présence du ministre au rassemblement parisien résonne à ce titre comme une récupération indigne. Les personnels ne s’y trompent pas.

Covid19 : Stop à la mascarade !

Avec un protocole sanitaire allégé et surtout aucun moyen pour le faire respecter, nous savons depuis la rentrée que nous courons à la catastrophe. Aujourd’hui le gouvernement adopte un discours culpabilisateur et Macron vient d’annoncer ce mercredi 14 octobre de nouvelles restrictions. Pour SUD éducation l’heure est à la prise de mesures fortes pour protéger l’ensemble des salarié-e-s et les usagers et usagères des services publics.

Pas de moyens supplémentaires

Alors que l’Éducation nationale a été durement impactée par l’épidémie avec une longue fermeture des établissements scolaires, rien n’a pourtant été organisé pour permettre une rentrée garantissant l’accueil des élèves comme la sécurité des personnels.
Pour SUD éducation, répéter l’expérience des fermetures d’établissements n’est pas souhaitable. C’est pour ça que le gouvernement devrait tout faire pour l’éviter. Force est de constater que nous en sommes loin : aucun recrutement significatif, pas de plan de constructions ou de réquisitions de locaux, pas de dédoublements, pas d’investissements, pas de dotation en masques gratuits pour les élèves et le rationnement en masques pour les personnels.

La gestion de l’épidémie par le déni

Au contraire, l’Éducation nationale pratique la politique de l’autruche. Alors que ce qui était bon en juin dernier n’est plus valable en septembre, plus le nombre de cas augmente et moins ils sont comptabilisés. Presque aucun cas contact sur nos lieux de travail, pas de test systématique des élèves lorsqu’il y a des cas dans une classe, mesures d’isolement au compte goutte : à force de vouloir cacher l’épidémie pour valider les décisions politiques désastreuses on la nourrit. Les établissements ne fermant pas en cas de personnels positifs dans le premier degré, même dans le cas où toute l’équipe est atteinte, se sont des enseignant-e-s remplaçant-e-s qui se déplacent d’écoles en écoles, parfois par demi-journée avec le risque accru d’attraper le virus. De plus, au lieu de prendre leurs responsabilités, de nombreux-ses DASEN et IEN culpabilisent les équipes en les accusant de négligence pendant leur pause repas. Par ailleurs l’administration n’anticipe aucunement d’éventuelles fermetures d’établissements à des échelles plus larges : rien sur l’attribution de matériel aux familles, et aux élèves et aux enseignant-e-s, rien sur le cadrage réglementaire de l’enseignement à distance, rien sur l’organisation à prévoir des enseignements et l’accueil des publics fragiles par exemple. Comme début mars, le ministère répète en boucle “on est prêts”, alors qu’il n’a rien communiqué sur le sujet depuis une circulaire laconique de début juillet. Ce n’est pas acceptable : les personnels doivent avoir des éléments d’anticipation pour débattre, entre eux, des meilleures manière d’assurer la continuité des apprentissage dans le respect de leurs statuts et de leurs conditions de travail.

Il faut un plan d’urgence

Plutôt que de tout renvoyer à la responsabilité individuelle, il faut des mesures fortes. SUD éducation propose depuis juin dernier un plan d’urgence pour l’éducation. Du retard a été pris mais il n’est pas trop tard ! SUD éducation propose 34 mesures à appliquer immédiatement ! Nous appelons les personnels à s’organiser dans les établissements pour faire imposer les mesures sanitaires essentielles et à continuer de faire remonter toutes les difficultés rencontrées localement.
SUD éducation appelle les personnels à se mobiliser par tous les moyens pour faire appliquer ces 34 mesures.

Covid-19 : SUD éducation revendique un plan d’urgence pour l’éducation

La rentrée de septembre 2020 a montré l’étendue de l’impréparation du ministère. Aucun poste n’a été créé, le protocole sanitaire de juillet n’a été adapté qu’à la marge, et la gestion des  cas de Covid-19 est toujours davantage renvoyée au local. SUD éducation revendique depuis le printemps un plan d’urgence  pour l’éducation, à même de garantir les meilleures conditions de travail possibles pour les personnels, dans des conditions sanitaires acceptables. Il doit notamment comprendre des recrutements massifs de personnels, la titularisation de l’ensemble des non-titulaires sans condition de concours ni de nationalité, et un plan d’investissement massif dans la construction et la rénovation du bâti scolaire permettant d’accueillir les élèves avec davantage d’espaces. Il s’agit également dans ce cadre et dès à présent de réfléchir aux modalités pédagogiques adaptées à cette période de réouverture en septembre, en tenant compte des inégalités qui se sont accrues.

Ce plan d’urgence est toujours d’actualité : les créations de postes peuvent se faire à n’importe quel moment de l’année, par le biais du recours aux listes complémentaires, de la titularisation à temps plein des contractuel-le-s, de l’ouverture de concours exceptionnels.

Volet sanitaire

À l’heure où la deuxième vague épidémique se développe et que des mesures drastiques sont mises en oeuvre dans différentes parties du territoire, force est de constater que c’est la politique de l’autruche qui prévaut dans l’Éducation nationale. Pourtant, un certain nombre de mesures simples peuvent être prises immédiatement :

-installer des points d’eau et du savon en quantité suffisante ;

une gestion des cas Covid-19 qui soit cadrée nationalement et non renvoyée au dialogue entre les ARS et les services académiques, en revenant aux critères d’évictions en vigueur au début de l’année (éviction d’une classe lors de l’apparition d’un cas), et sans application du jour de carence pour les personnels ;

une politique de dépistage facilitée pour l’ensemble des personnels, des élèves et des étudiant-e-s ;

la mise en place d’une médecine de prévention et scolaire efficiente, par le biais de la création de postes suffisants ;

la reconnaissance immédiate du Covid-19 comme maladie professionnelle ;

réduire immédiatement les effectifs par classe en créant le nombre de postes nécessaires ;

agrandir les locaux avec des constructions d’extensions, de nouvelles écoles et de nouveaux établissements, ce qui est en enjeu pour la salubrité de manière générale ;

augmenter massivement l’acquisition de masques par l’Éducation nationale, pour que les masques puissent être donnés gratuitement aux personnels et aux élèves en quantité suffisante.

Volet postes

Les enjeux liés à la crise sanitaire, que ce soit sur le plan des précautions sanitaires ou sur le plan pédagogique, nécessitent des créations de postes supplémentaires. Cela n’a pas été le cas en cette rentrée, et pourtant c’est encore possible. Pour SUD éducation, il y a plusieurs leviers pour créer dans l’urgence les postes nécessaires :

la titularisation à temps plein de l’ensemble des enseignant-e-s non titulaires, sans condition de concours ni de nationalité : les collègues en question sont déjà souvent en poste depuis longtemps, et ont déjà été employé-e-s devant élèves, il n’y a aucune raison pour qu’ils et elles ne bénéficient pas du statut de fonctionnaire ;

l’admission de l’ensemble des admissibles, aux concours internes comme externes : les recalé-e-s des oraux des concours constituent un nombre très important de potentiel-le-s futur-e-s collègues ; au vu de l’urgence de la situation, il est souhaitable qu’ils et elles  soient stagiarisé-e-s dans leur totalité ;

l’organisation de concours exceptionnels : il est arrivé, encore récemment, que des concours supplémentaires soient organisés en fonction des besoins pour le recrutement des professeur-e-s des écoles ; ce dispositif pourrait être généralisé, en fonction des besoins locaux, dans les départements ;

l’embauche de personnels aidant à la direction pour le primaire, avec un réel statut ;

l’embauche massive d’AESH et la titularisation dans le cadre d’emplois statutaires d’éducateurs-trices scolaires ;

le rétablissement des moyens en remplacement dans le 1er et le 2nd degré.

Volet social

La crise sanitaire a représenté une catastrophe sociale pour de très larges pans de la population, y compris bien sûr une part importante des élèves et des parents. L’Éducation nationale a une part de responsabilité dans cet état de fait, notamment en n’ayant pas compensé automatiquement l’absence de demi-pension par une attribution de fond social exceptionnel aux familles. Dans le cas de mesures d’évictions ou de confinements locaux, ces situations vont se renouveler.  Pour faire face à ces situations, SUD éducation revendique dès à présent :

-soit compensée dans son entièreté la baisse des fonds sociaux qui est intervenue au cours des années précédentes ;

-soient augmentées les aides à la demi-pension et les bourses ;

-soit anticipé, en cas de nouvelle crise sanitaire, le versement d’une attribution exceptionnelle aux familles pour compenser une nouvelle fermeture des services de demi-pension ;

-l’attribution ou le prêt de matériel informatique à chaque famille dans le besoin.

Volet pédagogique

La crise sanitaire a accru les inégalités scolaires. Durant le confinement, certain-e-s élèves ont pu bénéficier des conditions permettant de poursuivre en partie les apprentissages, les autres non. Le retour en classe de l’ensemble des élèves doit avoir pour objectif principal de compenser ces écarts. Pour cela, SUD éducation revendique plusieurs mesures immédiates :

la limitation des effectifs pour favoriser la différenciation, le travail coopératif entre élèves pour niveler les écarts de niveaux et permettre une reprise de contact avec l’école qui se fasse dans la sérénité. À titre de repère, la revendication générale de SUD éducation est de 20 élèves maximum en école élémentaire et en collège, et de 25 en lycée, mais les circonstances exceptionnelles impliquent de descendre encore en-deçà ;

l’aménagement des programmes, afin que les enseignant-e-s puissent mettre en oeuvre au mieux une pédagogie permettant de compenser les inégalités scolaires ;

la liberté pédagogique et de support notamment en CP dans le cadre de l’apprentissage de la lecture ;

une formation initiale et continue qui tienne compte de ces problématiques et de ces enjeux, qui vont nécessairement impliquer des pratiques pédagogiques particulières ;

-un retour des PDMQDC, y compris dans les classes à 12, et un rétablissement des RASED dans leur totalité ;

l’abandon de Parcoursup et de la sélection à l’entrée à l’université, qui cette année plus encore qu’à d’autres moment va fonctionner comme une machine de tri social, le ministère ayant maintenu coûte que coûte les délais.

Volet éducation prioritaire

Les conséquences négatives de la crise sanitaire ont été plus élevées dans les quartiers populaires qu’ailleurs, sur le plan économique et social, comme sur le plan pédagogique. Cette situation justifie un plan exceptionnel pour les écoles et établissements des quartiers populaires. SUD éducation porte à ce titre des revendications pour l’éducation prioritaire depuis longtemps : elles doivent être immédiatement mises en oeuvre pour répondre aux enjeux de la crise sanitaire.

une baisse des effectifs par classe. À titre de repère, la revendication générale de SUD éducation est de 16 élèves maximum en éducation prioritaire, tout en maintenant les CP et CE1 à 12 maximum ;

une vie scolaire renforcée pour les élèves : 1 CPE pour 120 élèves dans les collèges ordinaires et 1 pour 100 en éducation prioritaire et 1 personnel de vie scolaire pour 50 élèves en collège ordinaire et 2 pour 50 en éducation prioritaire ;

des dispositifs d’aide et de prévention complets : 1 RASED complet par groupe scolaire et 1 enseignant-e supplémentaire pour cinq classes (pour le 1er degré) et un recrutement massif de personnels médico-sociaux (assistance sociale, infirmerie, psychologue) ;

l’extension de la prime REP-REP+ à tous les personnels, et la baisse du temps de travail devant élèves pour favoriser la concertation, qui va s’avérer indispensable au vu des difficultés rencontrées depuis la rentrée  ;

l’abandon immédiat du projet de réforme de l’éducation prioritaire basée sur le rapport Mathiot-Azéma et l’ouverture de discussions sur la base des légitimes revendications des personnels, et notamment sur le maintien de la carte de l’éducation prioritaire et son élargissement aux lycées.

Volet enseignement adapté

La crise sanitaire a fragilisé encore davantage les élèves les plus fragiles, à commencer par les élèves en situation de handicap. L’éloignement de l’école pendant une longue période pose un certain nombre de difficultés spécifiques avec le retour à l’école, et les conditions actuelles de l’inclusion ou de la prise en charge du handicap ne permettent pas de le faire de manière satisfaisante. La crise sanitaire a en outre accentué les injonctions contradictoires endurées par les personnels de l’Education nationale en poste dans ces établissements médicaux sociaux considérés comme prioritaires et donc ouverts pendant le confinement. Les collègues AESH sur des postes d’ULIS n’ont pas été respecté-e-s par les chef-fe-s d’établissement qui ont profité de leur précarité pour palier les besoins, notamment administratifs, dans les collèges. SUD éducation porte à ce titre des revendications pour l’ASH depuis longtemps. Elles doivent être immédiatement mises en oeuvre pour répondre aux enjeux de la crise sanitaire :

-des moyens supplémentaires dans les établissements scolaires ordinaires pour permettre une réelle inclusion de ces élèves également accueillis dans des CMS ;

une baisse des effectifs par classe. À titre de repère, la revendication générale de SUD éducation pour la SEGPA est de 12 élèves maximum ;

des dispositifs d’aide et de prévention complets : 1 RASED complet par groupe scolaire et 1 enseignant-e supplémentaire pour cinq classes (pour le 1er degré) et un recrutement massif de personnels médico-sociaux (assistance sociale, infirmerie, psychologue);

l’extension de la prime “spécialisée” à tous et toutes les AESH  ;

une formation en accord avec les besoins rencontrés par les collègues en poste dans l’ASH.

Budget 2021 : l’Éducation n’est toujours pas la priorité

Ce communiqué a été publié le 01/10/2020

Le projet de loi de finances pour 2021 a été présenté en conseil des ministres lundi 28 septembre. SUD éducation en a pris connaissance et constate que l’éducation n’est toujours pas la priorité de ce gouvernement. Les beaux discours ne coûtent pas cher, mais quand il faut les mettre en musique c’est autre chose.

Un budget en hausse ?

Le ministre communique sur l’augmentation du budget de l’Éducation, pour la quatrième année consécutive. Cependant, alors que l’ensemble du budget de l’État augmente, la part du budget de l’Éducation nationale est en diminution depuis quatre ans.

Surtout, le budget 2021 comprend l’enveloppe de revalorisation beaucoup évoquée par le ministre mais qui semble consacrée également aux premiers échelons : les moins rémunérés mais aussi ceux auxquels on reste le moins longtemps.

Des suppressions de postes

Ainsi, si le communiqué accompagnant le projet de loi affirme que “les effectifs sont sanctuarisés pour 2021” on observe une suppression de 1800 ETP dans le 2d degré qui annonce des DHG en baisse dans les collèges et lycée et une diminution des postes pour la deuxième année consécutive. Une sanctuarisation toute relative donc, alors que les effectifs des élèves dans le second degré augmentent fortement depuis plusieurs années de plusieurs dizaines de milliers d’élèves en plus chaque année.

Le nombre d’élèves dans les classes augmente avec les suppressions de postes qui se cumulent dans le second degré année après année. En collège, le nombre moyen d’élèves par classe est ainsi passé (ULIS incluses) de 24,2 en 2010 à 25,1 en 2018. Pour compenser ces coupes sombres, les HSA sont en augmentation alors que le temps de travail augmente en flèche dans un contexte déjà difficile.

Si des efforts sont faits sur le 1er degré pour financer les CP à 12 et les seuils à 24 c’est dans le cadre d’une politique menée à moyens constants et au détriment des collèges et lycées. Et dans ce domaine, nous suggérons de regarder du côté de la Défense (6,8 Md€ de hausse depuis 2017) ou des plans de relances qui consistent à verser des milliards à des entreprises qui licencient.

Privatiser les profits, socialiser les pertes : on connaît la chanson mais elle dissone à nos oreilles.

Enseignement supérieur et recherche

Dans l’enseignement supérieur et la recherche, alors que le nombre d’étudiant-es augmente fortement sans discontinuer (+25 % entre 2011 et 2018), ce sont 198 postes qui sont supprimés dans les universités, dans un contexte où le gouvernement fait adopter un projet de loi de programmation plurinannuel contre lequel se mobilisent les personnels et dont on sent déjà les premiers effets.

AESH : en progrès mais peut beaucoup mieux faire

Ce budget qui prévoit le recrutement de 4000 AESH souligne le manque criant de personnel pour accompagner les élèves en situation de handicap après des années d’incurie. Si ce recrutement significatif va dans le bon sens, il reste en deçà des besoins des élèves et maintient ces collègues dans la précarité. Pour SUD éducation il faut en terminer avec les temps partiels imposés et aller au bout de la logique de la création du statut d’AESH en CDI en ouvrant un corps de titulaires de la Fonction publique qui intégrerait les contractuel-le-s actuellement en poste et reconnaîtrait tant l’importance de ce métier que l’enjeux de l’accompagnement des élèves en situation de handicap.

Crise sanitaire : où ça ?

Le grand absent de ce budget ? C’est la Covid. Alors que l’épidémie repart de plus belle et qu’aucune amélioration à court terme n’est prévisible rien n’est prévu pour corriger un tir catastrophique depuis la rentrée : aucun recrutement supplémentaire, pas de nouveau locaux, pas de dédoublements, pas de personnels de santés supplémentaires. L’Éducation nationale tient son cap de rigueur budgétaire, pandémie ou non. Et pour un « budget de relance » qui « répond à l’urgence immédiate » (Bruno Lemaire) : c’est un peu léger.

Une centaine de suppressions de poste aussi chez Canopé et l’Onisep

La restructuration du réseau Canopé, centrée uniquement sur formation des enseignant-e-s à distance, se traduit par de nouvelles suppressions de postes. De même pour l’orientation, après la suppression des DRONISEP, le passage de l’information depuis le réseau des CIO démantelé au profit des régions qui ne proposent que de l’information sur Internet confiée à des prestataires privés, l’ONISEP perd encore des postes.

Pour SUD éducation, la communication ministérielle ne doit tromper personne : ce que le ministre propose n’est qu’une gestion à courte vue, avec pour seul objectif à moyen terme la réduction des moyens de l’Éducation nationale, ainsi que de l’enseignement supérieur et la recherche.

Depuis plusieurs mois, à l’inverse des orientations de ce projet de loi de finance, SUD éducation revendique la mise en œuvre d’un plan d’urgence.

« Constellations » : la formation continue doit pouvoir être choisie pour répondre aux besoins des personnels

Depuis des années la formation continue des enseignant-e-s se réduit à peau de chagrin.

Manque de remplacement, réforme et appauvrissement de la formation initiale, volonté d’imposer la vision ministérielle du métier d’enseignant-e, le manque de moyens et de volonté politique pour former les personnels de l’éducation sur leur temps de travail s’accroît.

Depuis l’arrivée du ministre Blanquer, le peu de formation se fait de manière de plus en plus autoritaire, avec une normalisation des pratiques qui va dans le même sens que les évaluations nationales et autres préconisations. Ainsi, les professeur-e-s des écoles n’ont plus le choix depuis 2017 pour leurs animations pédagogiques : c’est 9 h de français et 9 h de mathématiques. On retrouve ici la vision tronquée du notre métier d’enseignant-e de moins en moins interdisciplinaire, de notre enseignement de moins en moins transversal, dans l’esprit des 2S2C.

Cette année, un nouveau pas est franchi avec la formation en “constellations”, des groupes constitués par les IENs selon les écoles ou niveaux de classe.

Le ministère voudrait que chaque année 1/6e des professeur-e-s des écoles suive une formation en français ou en mathématiques appelée « Plan français » / « Plan mathématiques ». Il s’agirait de 30h de formation : 18h sur les animations pédagogiques, et le reste constitué de visites en classe par des conseiller-e-s pédagogiques et d’autres collègues.

Ces groupes seront “pilotés” par des conseiller-e-s pédagogiques qui ne pourront pas avoir suffisamment de temps pour organiser cela convenablement.

Il s’agit bien de mettre en œuvre les orientations conservatrices du ministre et de ses proches plutôt que dans la réflexion sur les pratiques de classe. Les visites en classe prévues dans ces formations seront certainement vécues de manière intrusive vu la manière d’imposer les choses, alors même que les ateliers de pratiques réflexives, quand ils ne sont pas subis mais choisis peuvent être très formateurs. Se pose aussi la question des moyens de remplacement pour permettre à ces collègues ces visites croisées. Il est précisé dans les textes que le recours au remplacement peut être diminué par la mise en place de formations réalisées pendant les temps de vacances.

SUD éducation considère inacceptable cette organisation autoritaire de la formation.

La formation ne doit pas être un lieu d’imposition de pratiques au détriment de la liberté pédagogique qui permet de s’adapter à la réalité des besoins des élèves.

SUD éducation revendique une formation continue de qualité, librement choisie et sur le temps de service.

SUD éducation rappelle que les enseignant-e-s du premier degré peuvent défalquer 3 × 3h des ces formations en participant à des réunions d’informations syndicales (RIS) et que les collègues qui souhaiteraient s’opposer collectivement aux visites en classe sont couverts par un préavis de grève (cf. Préavis de grève de la Fédération SUD éducation du 15 septembre au 15 novembre 2020).

Rassemblement à Rennes, 14/10 à 15h devant le rectorat contre la répression anti-syndicale : soutien aux 4 de Melle (79) !

Nos collègues de Melle (79), mis-e- en cause pour leur participation à des rassemblements contre la mise en place des E3C, passent en Conseil de discipline les 12, 13, 14 et 16 octobre. Ce sont quatre collègues qui sont convoqué-e-s à des conseils de discipline : l’acharnement anti-syndical est encore monté d’un cran.

Face à cet exemple emblématique de la répression anti-syndicale dans l’éducation, SUD éducation appelle à participer à un rassemblement national à Poitiers à l’occasion de la tenue des CAPA disciplinaires le lundi 12 octobre à 13h.

SUD éducation 35 Solidaires appelle également à un rassemblement de soutien
devant le rectorat de Rennes le mercredi 14 octobre à 15h

SUD éducation appelle également l’ensemble des personnels à témoigner de leur solidarité avec les 4 de Melle par le biais de prises de positions, de motions en Conseil d’administration ou en Conseil d’école, par l’organisation de rassemblements de soutien devant les DSDEN et les rectorats à l’occasion des Conseils de discipline, et à suivre les initiatives proposées par le comité de soutien.

SUD éducation déposera un préavis de grève spécifique à cette occasion pour toute la semaine du 12 au 16 octobre.

Tract Melle 12 octobre

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